Depuis la découverte du lien entre les maladies neurodégénératives, comme la maladie d'Alzheimer (AD) et de Parkinson (PD), et l'accumulation de protéines mal repliées telles que l'amyloïde-β et la tau, la recherche sur de nouveaux traitements n’a cessé d’évoluer. Toutefois, plutôt que de chercher uniquement de nouveaux médicaments, une approche innovante consiste à repenser les médicaments déjà existants pour d'autres pathologies. Cette méthode, connue sous le nom de "repurposing" des médicaments, a montré son potentiel dans la lutte contre ces affections complexes.
La maladie d'Alzheimer, par exemple, a été historiquement traitée par des inhibiteurs de la cholinestérase (ChEIs), des médicaments qui augmentent les niveaux d'acétylcholine dans le cerveau pour contrer les déficits cholinergiques caractéristiques de la maladie. Des médicaments comme le donepézil, la rivastigmine et la galantamine ont été utilisés pour améliorer les symptômes cognitifs. Cependant, bien que ces traitements soient efficaces pour ralentir la progression des symptômes, ils n'influencent pas la progression sous-jacente de la maladie. L'un des développements les plus récents dans ce domaine est l'Aducanumab, un anticorps monoclonal conçu pour cibler spécifiquement les plaques d'amyloïde-β dans le cerveau. Il a été approuvé en 2021, administré par perfusion intraveineuse tous les mois. Bien que prometteur, il suscite encore des débats concernant son efficacité à long terme et ses effets secondaires.
Une autre classe de médicaments utilisée dans le traitement de l'AD comprend les régulateurs du glutamate. Le glutamate, principal neurotransmetteur excitateur du cerveau, joue un rôle crucial dans la plasticité synaptique et la cognition. Toutefois, une activation excessive des récepteurs NMDA (N-méthyl-D-aspartate) peut être toxique, entraînant des dommages neuronaux. Memantine, un antagoniste non compétitif des récepteurs NMDA, permet d'atténuer les effets nocifs tout en conservant les fonctions bénéfiques de ces récepteurs. Ce médicament a prouvé son efficacité, en particulier lorsqu'il est associé aux inhibiteurs de la cholinestérase, pour améliorer les fonctions cognitives et ralentir l'évolution de la maladie.
Cependant, les avancées ne s'arrêtent pas aux médicaments directement ciblant les neurotransmetteurs. Certaines thérapies repensées, telles que l’utilisation d'antimicrobiens, ont également montré un potentiel intéressant dans le traitement de l'AD. Une théorie émergente suggère que des infections virales, comme le virus de l'herpès ou la Chlamydia pneumoniae, pourraient jouer un rôle dans le développement de la maladie en endommageant la barrière hémato-encéphalique et en induisant une réponse inflammatoire chronique. Dans cette optique, des médicaments comme la rifampicine et l'aciclovir ont été étudiés pour leur capacité à réduire les plaques d'amyloïde et les enchevêtrements de tau, offrant ainsi un nouvel espoir dans le traitement de la maladie.
D’autres approches incluent l'utilisation d'analogues du GLP-1, un peptide intestinal qui a montré des effets neuroprotecteurs. Ces médicaments, utilisés dans le traitement du diabète de type 2, peuvent non seulement améliorer l'insulinorésistance dans le cerveau des patients Alzheimer, mais aussi réduire la formation de plaques d'amyloïde et améliorer les fonctions neuronales. Il existe ainsi une convergence croissante des traitements pour les maladies neurodégénératives et les maladies métaboliques, ce qui ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques.
Il est important de noter que l'approche de repurposing ne se limite pas aux médicaments spécifiquement développés pour des pathologies neurologiques. Les médicaments destinés à traiter des cancers, des troubles psychiatriques, des maladies cardiaques ou des infections respiratoires peuvent également avoir des effets bénéfiques sur les maladies neurodégénératives. Par exemple, le béxarotène, utilisé dans le traitement des lymphomes, a montré une réduction significative des plaques d'amyloïde dans des modèles animaux de la maladie d'Alzheimer. De même, des antidépresseurs tels que la trazodone ont montré des effets prometteurs en modifiant des voies de signalisation impliquées dans l'inflammation cérébrale et les réponses au stress cellulaire.
Enfin, la maladie de Parkinson, qui touche principalement les neurones dopaminergiques, est également sujette à une approche similaire. Le déclin de dopamine, causé par l'oxydation, conduit à des symptômes moteurs typiques tels que des tremblements et une rigidité musculaire. Les traitements actuels, comme la levodopa, agissent principalement en rétablissant les niveaux de dopamine dans le cerveau. Cependant, les effets secondaires à long terme de ces traitements, tels que les dyskinésies, limitent leur efficacité. Des médicaments repensés, comme la valproïque (initialement utilisé comme anticonvulsivant), ont montré des propriétés neuroprotectrices, en réduisant l'accumulation de protéines anormales et en améliorant les fonctions motrices dans des modèles précliniques de la maladie.
Cette convergence de traitements, issus de différents champs thérapeutiques, présente une opportunité unique pour la recherche sur les maladies neurodégénératives. Cependant, chaque médicament repensé doit être évalué avec prudence pour ses effets secondaires et son interaction avec d'autres traitements. Il est essentiel de mener des essais cliniques rigoureux pour valider leur efficacité dans le contexte spécifique des maladies neurodégénératives. Le repurposing des médicaments offre une voie rapide et potentiellement révolutionnaire pour découvrir de nouvelles options thérapeutiques, mais sa mise en œuvre nécessite une collaboration continue entre les chercheurs, les cliniciens et l'industrie pharmaceutique.
Comment les cellules souches cancéreuses influencent la croissance tumorale et comment cibler ces cellules pour traiter le cancer ?
Les cellules souches cancéreuses (CSC) jouent un rôle crucial dans le développement et la propagation des tumeurs. Elles possèdent la capacité unique de se renouveler et de se différencier en différentes lignées cellulaires, ce qui leur permet de contribuer à la formation de nouvelles tumeurs. Ce phénomène est d'autant plus préoccupant que les CSC peuvent, au fil de leur division, subir des mutations qui favorisent l'émergence de formes tumorales plus invasives. Ces cellules cancéreuses dérivées migrent ensuite vers les tissus voisins, donnant lieu à des métastases.
Dans ce contexte, la micro-environnement tumoral est fondamental. Ce micro-environnement est constitué non seulement de cellules cancéreuses, mais aussi de cellules stromales, telles que les fibroblastes cancéreux, les macrophages, l'épithélium vasculaire et les lymphocytes, qui envahissent progressivement la tumeur. Ce phénomène s'accompagne d'une altération des fonctions des cellules normales provenant des tissus sains voisins qui, sous l'influence du micro-environnement tumoral, commencent à adopter un comportement anormal. Bien qu’elles ne possèdent pas les mêmes altérations génétiques que les CSC, ces cellules normales peuvent participer activement à la progression tumorale.
Les traitements conventionnels, comme la radiothérapie et la chimiothérapie, ne parviennent souvent pas à éliminer efficacement les tumeurs développées à partir de CSC. En effet, ces thérapies standards se révèlent inefficaces face à la diversité génétique des CSC et leur capacité à développer des résistances. Une des raisons pour lesquelles les traitements échouent réside dans leur incapacité à cibler spécifiquement les cellules cancéreuses sans affecter les cellules saines. La distribution non sélective des médicaments anticancéreux, leur résistance croisée aux différents agents thérapeutiques, ainsi que leurs effets secondaires graves, en limitent considérablement l'efficacité.
Pour répondre à ces défis, il est impératif de se concentrer sur des stratégies thérapeutiques plus ciblées, capables de détruire les cellules cancéreuses tout en minimisant les effets secondaires. Les médicaments repurposés, c'est-à-dire des médicaments déjà existants et utilisés pour d'autres indications, représentent une piste prometteuse. Grâce à leurs profils pharmacodynamiques et pharmacocinétiques déjà bien établis, ces médicaments permettent de réduire les coûts de recherche et développement. De plus, ils présentent l'avantage de pouvoir être adaptés à des traitements plus personnalisés, ce qui permet de mieux répondre à la diversité génétique des cancers.
Les médicaments repurposés sont également explorés pour leur capacité à cibler les voies de signalisation spécifiques impliquées dans la croissance et la propagation des cellules cancéreuses. Par exemple, la cyclooxygénase (COX), particulièrement les isoformes COX-1 et COX-2, joue un rôle clé dans l’inflammation et la progression tumorale. COX-2, en particulier, est souvent surexprimée dans les tissus tumoraux et représente une cible potentielle pour des médicaments comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), qui sont déjà utilisés dans d'autres contextes thérapeutiques. L'aspirine, le diclofénac et l’ibuprofène sont quelques exemples de médicaments repurposés étudiés pour leur potentiel anticancéreux.
Un autre domaine de recherche majeur concerne les inhibiteurs de la voie de signalisation mTOR, qui régule la croissance cellulaire et la survie. Des médicaments comme l’évérolimus et le perifosine, déjà utilisés dans d'autres traitements médicaux, sont à l’étude pour leur efficacité contre certains types de cancers. Ces molécules visent à interrompre les signaux qui favorisent la prolifération des cellules cancéreuses, tout en ayant un impact minimal sur les cellules normales.
Cependant, même avec ces approches innovantes, la résistance aux médicaments reste un défi majeur. Les cellules cancéreuses peuvent développer des mécanismes de résistance qui limitent l'efficacité des traitements. Une autre difficulté importante réside dans la nécessité de trouver des traitements qui ciblent spécifiquement les cellules cancéreuses sans nuire à la santé des tissus sains. Ce problème reste central dans le développement de nouveaux médicaments, et c'est là que la repurposition de médicaments existants peut offrir une réponse plus rapide et plus efficace.
En plus des défis thérapeutiques, le coût économique des traitements du cancer reste élevé. Le développement de thérapies plus efficaces et moins coûteuses pourrait avoir un impact significatif sur la prise en charge des patients, en réduisant les coûts des soins de santé tout en améliorant les résultats cliniques. En fin de compte, l’approche de la repurposition des médicaments représente une opportunité stratégique de surmonter les limitations des thérapies conventionnelles et d'offrir des traitements plus ciblés et plus accessibles.
Comment les nanomatériaux révolutionnent le redéploiement des médicaments dans le traitement des maladies tropicales négligées
Les nanomatériaux, en particulier les nanoparticules (NP), ont transformé la conception et l’administration des médicaments, ouvrant la voie à des avancées notables dans le domaine des traitements médicaux. Leur petite taille, leur composition variée, ainsi que leur capacité à incorporer à la fois des médicaments hydrophiles et lipophiles, ont permis d'améliorer l'efficacité thérapeutique tout en minimisant les effets secondaires. Cette approche a engendré des progrès importants dans le traitement de nombreuses maladies, en particulier dans le cadre des maladies tropicales négligées (MTN), qui représentent un défi majeur pour la santé publique mondiale.
La spécificité des nanoparticules réside dans leur surface qui peut être fonctionnalisée pour cibler des récepteurs spécifiques, ce qui permet une administration de médicaments plus précise. Cela est particulièrement pertinent pour les maladies tropicales telles que la filariose, l'echinococcose, ou encore la schistosomiase, où la distribution systémique et la toxicité des traitements classiques constituent souvent des obstacles importants. En encapsulant les principes actifs dans des nanoparticules, il devient possible d’optimiser la délivrance des médicaments directement sur le site d’infection, améliorant ainsi l'efficacité thérapeutique et réduisant les effets indésirables.
Une des applications les plus prometteuses des nanomatériaux dans ce domaine est leur potentiel de redéploiement dans le traitement des médicaments existants. En effet, le redéploiement de médicaments (ou "drug repurposing") consiste à utiliser des médicaments déjà approuvés pour traiter d'autres affections. Cette approche permet non seulement de réduire les coûts et le temps de développement, mais elle s'avère également particulièrement utile dans le contexte des MTN, pour lesquelles peu de nouveaux traitements ont été développés ces dernières décennies. Par exemple, des recherches ont montré que des médicaments antipaludiques ou des agents antifongiques pouvaient être adaptés pour lutter contre certaines infections parasitaires, en particulier lorsqu'ils sont associés à des nanoparticules qui en augmentent la biodisponibilité.
Les nanoparticules offrent également une plateforme pour les traitements combinés, où plusieurs médicaments peuvent être administrés simultanément de manière contrôlée. Cela est particulièrement pertinent pour des maladies complexes comme la filariose ou l'onchocercose, où les infections sont souvent causées par plusieurs agents pathogènes simultanément, et où un traitement combiné pourrait améliorer les résultats cliniques. De plus, cette méthode permet de contourner certaines résistances aux médicaments, en modifiant leur libération dans l’organisme et en optimisant leur activité sur les cibles pathogènes.
Il est aussi crucial de souligner que l’utilisation de nanomatériaux n’est pas sans défis. Le principal obstacle demeure la biocompatibilité et la sécurité à long terme des nanoparticules. Bien que leur petite taille et leur surface fonctionnalisée confèrent des avantages considérables en termes de ciblage et de libération contrôlée, il est impératif de mieux comprendre leurs interactions avec les systèmes biologiques. Des études approfondies sont nécessaires pour évaluer les risques potentiels liés à l'accumulation de nanoparticules dans certains organes ou leur potentiel de toxicité. Des recherches récentes ont déjà mis en évidence que, bien conçues, les nanoparticules peuvent éviter l’activation de réponses immunitaires indésirables et offrir une délivrance de médicaments plus précise.
Par ailleurs, l’adaptation de ces technologies pour le traitement des MTN nécessite une collaboration interdisciplinaire impliquant des biologistes, des chimistes, des experts en nanotechnologies et des cliniciens. Bien que de nombreuses études aient démontré le potentiel des nanoparticules dans le traitement de diverses infections parasitaires, les conditions spécifiques des pays en développement, où ces maladies sont les plus répandues, nécessitent une attention particulière. L’accessibilité des traitements et leur coût demeurent des obstacles majeurs à surmonter pour que ces innovations puissent être déployées à grande échelle.
Enfin, il est impératif que les chercheurs dans ce domaine restent attentifs à l’évolution des résistances aux médicaments, qui représentent une menace constante pour l’efficacité des traitements. Les nanoparticules pourraient jouer un rôle clé dans la lutte contre ces résistances, en permettant de réduire la quantité de médicament nécessaire tout en améliorant son efficacité.
Comment les nanomatériaux améliorent l'efficacité des médicaments repositionnés pour diverses maladies infectieuses et cardiovasculaires
Les médicaments antiviraux repositionnés, c'est-à-dire les médicaments initialement conçus pour traiter d'autres pathologies, sont devenus des outils potentiels dans la lutte contre des maladies telles que le COVID-19. Cependant, leur efficacité est souvent entravée par des défis majeurs, notamment une absorption cellulaire inadéquate, une solubilité limitée dans l'eau, une faible biodisponibilité, un ratio risque-bénéfice défavorable et une toxicité accrue. Face à ces obstacles, l’émergence des plateformes nanomédicales a permis d'améliorer le potentiel thérapeutique de ces médicaments réutilisés, offrant ainsi une avenue prometteuse pour surmonter ces limitations.
Prenons par exemple le remdesivir, qui a été développé à l'origine pour traiter le virus Ebola, puis autorisé en urgence par la FDA pour traiter les patients hospitalisés atteints de COVID-19 présentant des symptômes graves. Malgré cette approbation, l’efficacité du remdesivir a été limitée par ses propriétés physico-chimiques et pharmacocinétiques sous-optimales. Pour améliorer son efficacité, des nanoparticules polymériques encapsulant ce médicament ont été conçues, revêtues de ligands permettant de cibler sélectivement les récepteurs ACE2. Ces nanoparticules modifiées se sont liées plus efficacement aux récepteurs ACE2 que les formulations non ciblées, aboutissant à une augmentation significative de l'effet antiviral par rapport au médicament libre à des concentrations équivalentes. Cette approche permet de maximiser l'impact thérapeutique des médicaments existants et d'offrir une protection plus ciblée et plus forte contre des pathologies comme la COVID-19.
Le repositionnement de médicaments est également pertinent dans le domaine des infections chroniques, comme le VIH. Le zidovudine, largement utilisé pour traiter le VIH, voit son efficacité limitée par sa faible solubilité dans l'eau et sa stabilité précaire dans les milieux physiologiques. Pour contourner ces limitations, des nanomédicaments hybrides intégrant du dextran, des lipides et du PEG ont été proposés, permettant une libération contrôlée du médicament et une meilleure pénétration cellulaire au niveau du cerveau. Ces avancées démontrent l'intérêt des systèmes nanotechnologiques dans le ciblage plus efficace des cellules, et notamment des cellules cérébrales, améliorant ainsi la prise en charge du VIH et de ses effets neurocognitifs.
Un autre exemple notable est celui du lopinavir, utilisé dans le traitement des troubles neurocognitifs associés au VIH. Bien que prometteur, ce médicament souffre de problèmes de biodisponibilité orale et de distribution limitée dans le cerveau. En réponse, des systèmes nanolipidiques ont été développés pour favoriser la délivrance ciblée du lopinavir dans le cerveau. Cette formulation a permis d'obtenir des concentrations de médicament nettement supérieures dans le cerveau par rapport à une suspension du médicament pur, ce qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques dans le traitement des troubles neurologiques liés au VIH.
Les maladies cardiovasculaires, qui représentent la principale cause de mortalité dans le monde, ont également suscité un grand intérêt pour l'utilisation des nanomédicaments. Les maladies cardiovasculaires englobent un large éventail de conditions, telles que les arythmies, l’insuffisance cardiaque, l'athérosclérose et les infarctus du myocarde. Malheureusement, le pronostic des traitements actuels reste médiocre, et l'adhérence des patients aux traitements est souvent faible, entraînant des conséquences imprévisibles. Dans ce contexte, les chercheurs ont exploré des solutions nanotechnologiques pour améliorer les traitements disponibles.
Par exemple, la quercétine, un antioxydant bien connu pour ses propriétés antivirales et anticancéreuses, présente une solubilité limitée dans l'eau, ce qui entrave son utilisation clinique. Pour pallier cette difficulté, des nanoparticules en PLGA ont été utilisées pour encapsuler la quercétine. Cette approche permet non seulement de protéger la molécule contre la dégradation, mais aussi de contrôler sa libération, rendant ainsi la quercétine plus efficace dans le traitement des maladies cardiovasculaires. De même, la curcumine, un autre antioxydant prometteur, a été encapsulée dans des nanoparticules polymériques afin d’améliorer sa stabilité et d'augmenter son efficacité dans la protection du cœur, notamment en cas d'infarctus aigu du myocarde.
D'autres travaux ont exploré l'utilisation de la cyclosporine, un immunosuppresseur, pour sa capacité à protéger le cœur. Cependant, sa distribution et ses propriétés physico-chimiques limitent son utilisation par voie intraveineuse. Pour surmonter ces limitations, des nanoformulations contenant de la cyclosporine, conjuguées à des lipides biodégradables comme le squalène, ont montré des effets cardioprotecteurs significatifs, en réduisant la toxicité et en améliorant la circulation sanguine du médicament.
En ce qui concerne les maladies infectieuses tropicales, la leishmaniose constitue une autre cible pour les nanomédicaments. Transmise par des insectes vecteurs, cette maladie est souvent résistante aux traitements traditionnels à base de complexes de stibogluconate. L’inefficacité croissante de ces médicaments a entraîné la recherche de nouvelles stratégies thérapeutiques. Les nanoparticules ont montré un potentiel considérable dans l'amélioration de la délivrance de médicaments antileishmaniens, contournant ainsi la résistance et augmentant l'efficacité du traitement.
Les nanotechnologies ne se limitent pas à une seule classe de médicaments ou à un seul type de maladie. Leur potentiel d'amélioration de la biodisponibilité, de ciblage et de libération contrôlée ouvre la voie à une médecine plus précise et plus efficace. Le recours aux nanomatériaux pour améliorer l'efficacité des médicaments repositionnés est une stratégie cruciale non seulement pour traiter des infections actuelles, mais aussi pour anticiper les pandémies futures.
L'effet des vaccins existants comme première ligne de défense face aux maladies infectieuses émergentes
Les vaccins ont toujours joué un rôle primordial dans la prévention de maladies infectieuses, en apportant non seulement des protections spécifiques, mais aussi des effets non spécifiques. Ces derniers, bien qu'encore mal compris dans certains contextes, semblent avoir des bénéfices au-delà de la protection contre l'infection pour laquelle ils ont été conçus. Un exemple frappant de ces effets est celui des vaccins contre la tuberculose, tels que le vaccin BCG (Bacille Calmette-Guérin), qui a démontré, en plus de sa protection contre la tuberculose, un effet protecteur contre des infections respiratoires virales, y compris des infections comme la grippe ou même la COVID-19.
La notion de « mémoire immunitaire innée » a émergé au cours des dernières décennies, une théorie avancée pour expliquer comment des vaccinations, comme celles contre la tuberculose, pourraient non seulement améliorer la défense contre les agents pathogènes pour lesquels elles ont été conçues, mais aussi renforcer la réponse de l'immunité innée contre des infections virales non apparentées. Cela a ouvert la voie à une nouvelle compréhension de la vaccination, non seulement comme une méthode de prévention ciblée, mais aussi comme un moyen de préparer le système immunitaire à répondre à une large variété de menaces.
Une série d'études a suggéré que des vaccins comme le BCG, administré au début de la vie, non seulement prévenaient des maladies spécifiques, mais réduisaient également la mortalité infantile, un aspect longtemps ignoré des effets secondaires des vaccins. L'impact de ce vaccin a été observé dans plusieurs pays à faible revenu, où l'effet secondaire de protection contre d'autres infections, y compris la septicémie et les infections respiratoires, a été documenté de manière significative.
La pandémie de COVID-19 a mis en lumière ces effets non spécifiques des vaccins. Des recherches récentes ont révélé que des individus ayant reçu des vaccins BCG ou des vaccins contre la polio oral (OPV) présentaient une réduction marquée du taux de mortalité en cas de contamination par le SARS-CoV-2. Une étude menée en 2020 a constaté que les pays où la politique de vaccination contre la tuberculose était courante avaient un taux de mortalité global plus faible lors de la première vague de la pandémie. Ces observations ont conduit certains chercheurs à spéculer que les effets non spécifiques de la vaccination pourraient offrir une forme de protection contre de nouvelles infections émergentes.
D'autres études ont suggéré que les vaccins BCG avaient également un rôle dans la réduction de la charge virale des infections respiratoires virales, non seulement en augmentant la réponse des lymphocytes T, mais aussi en modulant la production de cytokines. Par exemple, des recherches ont montré que la vaccination BCG améliorait la capacité des monocytes à produire des cytokines protectrices face à des infections virales. Ces découvertes ont conduit à des études supplémentaires sur l'effet potentiel de ce vaccin sur d'autres pathogènes respiratoires.
Il est également important de noter que la recherche sur l'effet des vaccins existants sur la réponse immunitaire ne se limite pas aux vaccins classiques. De nouveaux vaccins, notamment ceux basés sur l'ARN messager, ont également montré des résultats intéressants. Par exemple, le vaccin Pfizer-BioNTech contre la COVID-19 a montré une efficacité élevée contre les formes graves de la maladie, mais il a aussi suscité des débats sur les effets secondaires à long terme et les réponses immunitaires non spécifiques à ce type de vaccin.
Enfin, l'une des questions essentielles pour les chercheurs et les professionnels de santé est de comprendre comment ces effets non spécifiques des vaccins peuvent être utilisés de manière plus systématique dans la lutte contre des pandémies futures. Alors que les vaccins ont démontré une capacité à offrir une forme de « prédisposition » immunitaire face à une gamme plus large de maladies infectieuses, l'enjeu est désormais de déterminer dans quelle mesure ces effets peuvent être amplifiés et utilisés pour renforcer les réponses immunitaires mondiales face aux menaces émergentes.
Il est également crucial de souligner que ces effets non spécifiques ne sont pas une garantie absolue. Bien que des données prometteuses aient été observées, la variabilité des réponses immunitaires entre les individus, les mutations des pathogènes, et les spécificités des différentes populations rendent les résultats difficiles à prédire. Par conséquent, bien que les vaccins existants puissent offrir une protection étendue, il reste essentiel de poursuivre les recherches pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents de ces effets et leur potentiel d'application à grande échelle.
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