Les surfaces métamatériaux planaires (MS) sont des structures périodiques remarquables pour leur capacité à filtrer sélectivement les ondes électromagnétiques (EM) en fonction de la fréquence et des propriétés de polarisation. En agissant comme des filtres EM, les MS peuvent présenter des caractéristiques de type "stopband" ou "passband", ce qui leur confère une grande polyvalence pour diverses applications. Parmi celles-ci figurent la réduction des interférences électromagnétiques (EMI), les réflecteurs, les radômes d'antennes et les convertisseurs de polarisation. La réduction de l'EMI est particulièrement cruciale pour les systèmes sans fil et l'Internet des objets (IoT) fonctionnant à des fréquences millimétriques (mm-wave) de 5G. En effet, dans les dispositifs électroniques, le blindage EMI empêche les interférences provenant de signaux EM externes et confine les signaux générés pour éviter toute perturbation des systèmes voisins.

Afin de répondre à ces besoins, des bandes de fréquences spécifiques, telles que n257 (26,50–29,50 GHz) et n260 (37,00–40,00 GHz), ont été allouées au niveau mondial pour les applications mm-wave de la 5G. Alors que les boucliers métalliques traditionnels bloquent toutes les ondes EM de manière indiscriminée, les structures MS bloquent sélectivement des fréquences spécifiques tout en permettant à d'autres de se propager, offrant ainsi une solution de réduction EMI plus ciblée. De plus, leur conception à faible profil et leur facilité de fabrication renforcent leur adéquation pour des applications pratiques. La miniaturisation des MS est réalisée grâce à des techniques telles que les motifs convolutés, les éléments discrets, les configurations multicouches et les géométries fractales.

Les exigences multifonctionnelles peuvent être satisfaites en concevant des structures MS avec plusieurs bandes d'arrêt et de passage. Cependant, les MS à bande d'arrêt ont été principalement conçues pour les applications de fréquences micro-ondes, alors que les fréquences millimétriques ont vu l'émergence de MS non-conformes à bande de passage, comme celles présentées dans les travaux de Farooq et al. Ces études soulignent qu'il reste un défi de concevoir une MS miniaturisée, conforme, et à couche unique capable de bloquer la transmission sur des bandes de fréquences duales ou multiples, d'être insensible à la polarisation, stable sur un large angle d'incidence (OIA), et performante sur des surfaces courbes.

Dans cette optique, l’analyse de conception de la MS développée repose sur une géométrie à deux couches, dont la cellule de base mesure 4 × 4 mm². Ce métamatériau est construit à l’aide d’un substrat Rogers RT5880, caractérisé par une constante diélectrique de 2,2 et une épaisseur de 0,254 mm. La MS présente deux bandes d’arrêt distinctes à 28 GHz et 38 GHz, offrant d'excellentes performances de blocage de transmission. De plus, sa structure rotative symétrique garantit une insensibilité à la polarisation, ce qui permet une utilisation dans des environnements opérationnels variés. Les coefficients de réflexion (S11) et de transmission (S21) des MS à couche unique et double-couche sont présentés, illustrant l'amélioration des performances du modèle double-couche, avec des fréquences de résonance à 27,3 GHz et 39,2 GHz, et des largeurs de bande respectives de 42,8 % et 24,2 %.

Le modèle de circuit équivalent (ECM) utilisé pour analyser le mécanisme de blocage de la transmission met en évidence les éléments inductifs et capacitifs du résonateur fractal ainsi que de la structure croisée située sur la couche arrière. Ce modèle est essentiel pour ajuster les paramètres de la MS en vue de réussir une simulation précise et d’atteindre les fréquences d'arrêt désirées. La simulation des MS a été réalisée à l’aide du logiciel CST Microwave Studio, avec des conditions de bord appliquées sur les axes x et y, tandis qu'une excitation par port Floquet a été utilisée pour propager l'onde EM le long de l’axe z.

Dans le cadre de l’évolution vers la 5G et la généralisation des technologies à fréquence millimétrique, l’optimisation de ces surfaces métamatériaux est essentielle pour garantir une efficacité maximale en matière de blindage EMI, tout en répondant aux contraintes de miniaturisation et de performance dans des configurations variées.

Le défi majeur reste de parvenir à une conception de MS conforme et flexible, capable de fonctionner à des fréquences spécifiques tout en étant insensible à l'angle d'incidence et à la polarisation. En outre, les performances des MS doivent être compatibles avec des applications réelles, notamment pour les radômes et autres structures courbes qui nécessitent une adaptation particulière. L’analyse de ces métamatériaux révèle que l’innovation continue dans ce domaine est indispensable pour répondre aux exigences croissantes des systèmes sans fil avancés.

Comment les métamatériaux révolutionnent-ils la conception des antennes ?

Les métamatériaux, souvent décrits comme des matériaux artificiels avec des propriétés électromagnétiques qui ne se trouvent pas dans la nature, sont en train de redéfinir les normes de la conception d'antennes, en particulier dans le domaine des micro-ondes et des fréquences plus élevées. Ces matériaux, qui peuvent manipuler les ondes électromagnétiques de manière non conventionnelle, permettent des améliorations significatives des performances des antennes, telles que le gain, la bande passante et la directivité. Parmi les concepts les plus étudiés, le métamatériau à indice proche de zéro (Near Zero Index, NZI) a émergé comme un élément clé pour optimiser la performance des antennes, surtout pour les applications nécessitant des caractéristiques spécifiques telles que la couverture omnidirectionnelle ou la réduction de l'interférence.

Les antennes basées sur des métamatériaux présentent des avantages considérables, notamment dans la miniaturisation des dispositifs et l'augmentation du gain sans nécessiter d'espace supplémentaire. Par exemple, des antennes patch omnidirectionnelles, couvertes par des métamatériaux à indice proche de zéro, permettent d'améliorer le gain horizontal, une propriété recherchée dans les applications de communication sans fil. Cela est particulièrement pertinent pour les systèmes de communication de nouvelle génération, comme ceux utilisés pour les satellites ou les réseaux 5G, où l'efficacité des antennes est essentielle.

L'un des domaines où les métamatériaux montrent leur potentiel est l'optimisation de la directivité des émissions. Par exemple, une étude menée par Enoch et al. (2002) a démontré qu'un métamatériau spécifique pouvait être utilisé pour obtenir une émission directive avec une efficacité améliorée, créant ainsi des antennes plus performantes pour des applications de communication et de radar. De même, le métamatériau à indice négatif (ENG), étudié par Islam et al. (2016), ouvre la voie à des conceptions d'antennes nouvelles et plus compactes, en particulier pour les bandes de fréquence micro-ondes et les applications de radar.

L'un des défis majeurs dans l'application de ces métamatériaux à la conception des antennes réside dans la gestion de leur réponse en fréquence. Les métamatériaux permettent des réponses plus complexes, telles que des bandes passantes multiples et des propriétés de polarisation asymétrique, mais leur conception exige une compréhension approfondie des interactions entre les résonateurs et des paramètres de simulation pour garantir des performances optimales. Les travaux de Benosman et Hacene (2012) sur la simulation et la conception de résonateurs en forme de « S » sont des exemples de cette complexité, où chaque modification du résonateur influence les performances globales de l'antenne.

En termes d'application pratique, ces avancées sont cruciales pour le développement des systèmes à haute fréquence, où la réduction des interférences et la précision de la transmission deviennent primordiales. Le contrôle du couplage mutuel dans les réseaux d'antennes, un problème souvent rencontré dans les configurations classiques, peut être efficacement atténué en utilisant des métamatériaux de type ENG. Une étude menée par Rezapour et al. (2019) a mis en évidence l'efficacité de l'utilisation de métamatériaux ENG pour la suppression du couplage mutuel dans les réseaux d'antennes à résonateurs diélectriques.

Le gain est également un facteur clé dans le développement de nouvelles antennes. En utilisant des structures de résonateurs compacts, les métamatériaux permettent de concentrer l'énergie dans des zones spécifiques, améliorant ainsi le rendement global du système. Par exemple, l'utilisation de résonateurs en anneau fractal, comme ceux étudiés par Withayachumnankul et al. (2010), a permis d'obtenir une amplification du gain, tout en réduisant la taille des antennes. Ce phénomène est particulièrement utile dans les applications de communication mobile et les systèmes embarqués, où la taille est un facteur contraignant.

L'impact des métamatériaux ne se limite pas à l'amélioration de la performance des antennes. Ils jouent également un rôle crucial dans l'énergie et la récupération des fréquences spécifiques, comme cela a été démontré dans les travaux de Bakır et al. (2018), qui ont exploré l'utilisation de métamatériaux pour la récupération d'énergie dans les bandes de communication GSM et satellites. Cela pourrait potentiellement ouvrir de nouvelles avenues pour des systèmes d'énergie autonome intégrés dans des dispositifs sans fil.

Les applications des métamatériaux dans la conception d'antennes ne cessent de se diversifier. Par exemple, les métamatériaux à indice négatif, comme ceux utilisés par Ramachandran et al. (2020), sont utilisés pour des applications dans les bandes C, X et Ku, qui sont couramment utilisées pour les communications par satellite. Ces métamatériaux permettent de concevoir des antennes plus compactes, tout en augmentant l'efficacité de la transmission et en réduisant la consommation d'énergie.

Une autre application de ces matériaux est l'amélioration de la performance des antennes à large bande, comme l'ont démontré des chercheurs comme Guo et al. (2020) avec des antennes patch omnidirectionnelles recouvertes de métamatériaux. Ces métamatériaux permettent de créer des antennes plus petites tout en augmentant la capacité de traitement des signaux dans une large gamme de fréquences.

Les métamatériaux ne sont pas seulement un atout pour la performance des antennes; ils ouvrent également des possibilités pour de nouveaux paradigmes de conception, intégrant des structures complexes et des résonateurs qui exploitent des propriétés uniques pour optimiser les performances. Cependant, pour que ces conceptions soient pleinement exploitées, une compréhension approfondie de la physique des métamatériaux, de leur conception et de leur intégration dans les systèmes d'antennes est essentielle.

Amélioration des performances des antennes MIMO miniaturisées pour les applications 5G sub-6 GHz

Le système expérimental SATIMO en champ proche a permis de démontrer une bonne corr

Comment la miniaturisation des surfaces sélectives de fréquence (FSS) affecte la stabilité de l'angle d'incidence (OIA) et leurs applications pour les technologies 5G et le blindage EMI

La miniaturisation des éléments des surfaces sélectives de fréquence (FSS) joue un rôle crucial dans la stabilité de l'angle d'incidence (OIA) et dans l'amélioration des caractéristiques de filtrage, en particulier dans le domaine des applications 5G. Une FSS réagit aux ondes électromagnétiques selon différentes configurations d'OIA, principalement en fonction de la taille et de la forme de l'élément du réseau. En réduisant la taille de l'unité de la cellule FSS, il est possible de maintenir un comportement stable de filtrage, en limitant la déviation de phase à des angles d'incidence élevés, notamment jusqu’à 60° [37]. Cela devient particulièrement important dans les applications telles que les communications sans fil et les technologies de transmission à haute fréquence.

La miniaturisation des éléments FSS ne se limite pas à une simple réduction des dimensions. Elle implique des ajustements complexes, notamment l'augmentation des valeurs des composants à éléments discrets pour les structures résonantes et l'extension de la longueur électrique de chaque élément du réseau. Ces ajustements permettent d'augmenter la longueur électrique, mesurée en termes de longueur d'onde, et d'améliorer ainsi la stabilité du filtre. Une autre méthode consiste à utiliser une géométrie complexe pour réduire la taille de l'unité de la cellule tout en maintenant des propriétés de filtrage stables [34]. Par exemple, une cellule de taille réduite de 0.091λ a montré une fréquence de résonance stable à plusieurs bandes, avec une réponse en bande d'arrêt stable jusqu'à 60° d'angle d'incidence. Une approche similaire, utilisant des résonateurs à boucle croisée et un réseau métallique, a permis d’obtenir une miniaturisation supplémentaire des FSS tout en conservant des propriétés de filtrage