Mikhaïl Lermontov
Le 10 octobre 1840, Lermontov prit le commandement d’une centaine de cosaques. Cette centaine, ainsi que Lermontov lui-même, se distinguèrent les 12 et 15 octobre lors des combats derrière la forêt de Chali et lors du franchissement de la rivière Argoun. Le centenier Lermontov ne restait pas à l’écart des combats. Il menait personnellement les cosaques au combat pour la Sainte Russie, ce pour quoi il fut proposé pour une distinction honorifique.
Du 16 au 26 octobre 1840, le poète écrivait depuis la Tchétchénie à A. A. Lopoukhin :
En entrant sur le territoire cosaque, Lermontov écrivit le poème « Adieu, Russie impure... ». Ici régnait une toute autre vie. Il était fasciné par l’existence prospère, libre, heureuse et honorable des cosaques.
En chemin, le poète attrapa froid, ce qui aggrava son rhumatisme. Mikhaïl Lermontov se fit soigner à l’hôpital militaire de Stavropol, où il arriva le 9 mai 1841. À cette époque, le chef d’état-major des lignes cosaques du Caucase et de la mer Noire était un parent de Lermontov, le général Pavel Ivanovitch Petrov. Ainsi, le poète se sentait à Stavropol comme en famille.
Lermontov aimait tout ce qui avait trait aux cosaques : armes, vêtements, langue, traditions, chansons... Il portait un manteau cosaque (bourka). Les cosaques, eux aussi, respectaient le lieutenant du régiment d’infanterie de Tenguine, connaissaient ses œuvres.
Au printemps 1842, lorsque le cercueil du poète assassiné fut transporté sur la route d’Astrakhan pour être réinhumé à Tarkhany par son ordonnance Andreï Ivanovitch Sokolov, le domestique I. A. Sokolov et le cocher Ivan Nikolaïevitch Vertioukhov, le mauvais temps s’abattit. Le fleuve Khoper déborda. Ils durent faire une halte d’une semaine dans le village cosaque de Mikhaïlovskaïa-sur-le-Khoper. Le cercueil, placé dans une boîte en fer, fut déposé dans l’église de la Présentation. Le prêtre cosaque y célébra le service funèbre.
Bien que Lermontov ne fût pas cosaque, les cosaques voyaient en lui une âme sœur. Pendant tous les jours où le cercueil resta dans l’église, des cosaques des hameaux environnants vinrent lui rendre hommage.
Poème
« Berceuse cosaque »
Dors, mon beau nourrisson,
Dodo, fais dodo.
La lune claire regarde doucement
Ton petit berceau.
Je vais te raconter des contes,
Et te chanter une chanson ;
Ferme doucement tes paupières,
Dodo, fais dodo.
Par les pierres coule le Terek,
Les vagues troubles jaillissent ;
Un Tchétchène hostile rampe sur la rive,
Aiguise son poignard ;
Mais ton père est un vieux guerrier,
Endurci dans les combats :
Dors, mon petit, sois tranquille,
Dodo, fais dodo.
Toi-même tu connaîtras un jour
La vie guerrière ;
Tu enfileras hardiment l’étrier
Et tu prendras le fusil.
Je broderai la selle de guerre
Avec de la soie...
Dors, mon enfant chéri,
Dodo, fais dodo.
Tu auras l’air d’un héros
Et l’âme d’un cosaque.
Je viendrai te dire adieu —
Tu feras un signe de la main...
Combien de larmes amères, en cachette,
Je verserai cette nuit-là !
Dors, mon ange, paisiblement, doucement,
Dodo, fais dodo.
Je me consumerai dans l’attente,
Inconsolable ;
Je prierai tout le jour,
Et la nuit je tirerai les cartes ;
Je penserai que tu es triste
Là-bas, en terre étrangère...
Dors donc, tant que tu ne connais pas l’inquiétude,
Dodo, fais dodo.
Je te donnerai pour la route
Une icône bénie :
Prie Dieu avec elle,
Et garde-la près de toi ;
Et en te préparant au combat périlleux,
Souviens-toi de ta mère...
Dors, mon beau nourrisson,
Dodo, fais dodo.
Ce poème fut écrit en 1838. Il existe plusieurs récits sur son origine. La version la plus répandue affirme qu’il fut composé sur le Terek, dans le village de Tchervlenaïa, sous l’impression du chant d’une cosaque berçant son enfant.
« La berceuse » appartient à cette partie des meilleures œuvres de Lermontov, où le poète apparaît non pas dans son image habituelle — solitaire, amer et en opposition protestataire contre le monde qui l’entoure — mais comme « prêt à aimer, avec une âme ouverte à la bonté ».
Ce poème reflète également la connaissance intime qu’avait Lermontov de la vie militaire des cosaques et de leur folklore.
Belinski Vissarion Grigorievitch
(critique littéraire célèbre)
Le célèbre critique littéraire de l’époque de Pouchkine, V. G. Belinski, écrivait à propos de « La berceuse cosaque » :
« Ce poème est une apothéose artistique de la mère : tout ce qu’il y a de sacré, de désintéressé dans l’amour maternel... toute l’infinité de la tendre douceur, l’abnégation illimitée qui l’anime... »
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