La réutilisation des médicaments est devenue une approche essentielle dans le domaine du développement de traitements pour les maladies psychiatriques. Selon une étude récente, un tiers des nouveaux médicaments approuvés par la Food and Drug Administration (FDA) pour les troubles psychiatriques au cours des vingt dernières années ont été développés par le biais de la réutilisation des médicaments. Cette méthode présente l'avantage de réduire le risque d'échec en s'appuyant sur des composés déjà existants et leurs données cliniques antérieures, un atout précieux dans un domaine où l'efficacité des traitements peut être difficile à évaluer.

Les maladies psychiatriques, caractérisées par une grande hétérogénéité et des effets placebo parfois considérables, rendent la découverte de nouveaux médicaments particulièrement complexe. En effet, la seule recherche sur des modèles animaux ne permet pas de traduire avec précision les résultats obtenus à des conditions humaines, comme cela est souvent le cas dans le domaine de la neurologie. Le taux de succès des candidats-médicaments pour les maladies psychiatriques est en deçà de la moyenne générale dans les autres domaines thérapeutiques, avec seulement 9% des candidats atteignant l'approbation réglementaire. Cela illustre d'autant plus l'importance de la réutilisation des médicaments dans ce secteur, où l'exploitation de traitements existants présente une alternative prometteuse.

L’un des avantages majeurs de la réutilisation des médicaments dans le traitement des maladies psychiatriques est sa capacité à contourner certaines des limites inhérentes aux approches basées sur des hypothèses biologiques et pathophysiologiques. En effet, beaucoup de ces maladies possèdent des mécanismes sous-jacents complexes et peu compris, rendant l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques difficile. L’utilisation de médicaments déjà approuvés permet d’augmenter les chances de succès, d'autant plus que certains mécanismes physiopathologiques des troubles psychiatriques se chevauchent, facilitant ainsi l’application de traitements existants à des affections différentes.

Les stratégies de réutilisation des médicaments dans le domaine psychiatrique sont variées. Elles incluent la repositionnement, la reformulation et la combinaison de médicaments. Le repositionnement consiste à découvrir de nouvelles indications pour des médicaments déjà existants. Par exemple, le lofexidine a été réutilisé pour traiter les symptômes de sevrage aux opioïdes, et l’esketamine a trouvé une nouvelle application pour les troubles dépressifs résistants aux traitements. Quant à la reformulation, elle vise à améliorer le profil du médicament en modifiant la voie d'administration, en créant des prodrogues ou en développant des formulations à libération prolongée. Enfin, la combinaison de médicaments, qui consiste à associer deux ou plusieurs traitements existants, est également une approche de plus en plus utilisée pour améliorer l'efficacité des thérapies, comme c’est le cas avec le dextrométhorphane associé au bupropion pour le traitement de la dépression majeure.

Les médicaments psychiatriques développés par réutilisation au cours des dernières décennies ont été nombreux et variés. Parmi eux, le palipéridone, qui est un métabolite actif de la rispéridone, présente une libération prolongée et moins d'effets indésirables, comme les symptômes extrapyramidaux. Un autre exemple est le desvenlafaxine, qui, en tant que métabolite actif de la venlafaxine, réduit les interactions médicamenteuses et les variations interindividuelles de métabolisme dues à l’enzyme CYP2D6. Ces exemples montrent comment la réutilisation de médicaments peut non seulement offrir de nouvelles solutions thérapeutiques, mais aussi améliorer la sécurité et l’efficacité des traitements existants.

Parallèlement à ces approches, des recherches sur la réduction des effets secondaires des médicaments psychiatriques continuent d’émerger. Par exemple, la formulation à libération prolongée de la rispéridone, qui a permis de diminuer les effets indésirables de ce médicament antipsychotique, ou encore l'association de l'olanzapine et du samidorphan, qui réduit les effets secondaires associés au traitement de la schizophrénie et du trouble bipolaire. Ces stratégies visent à offrir aux patients des options de traitement moins contraignantes et mieux tolérées.

Au-delà des médicaments déjà approuvés, de nombreux traitements en cours de développement suivent des approches similaires. Des médicaments actuellement en phase clinique avancée montrent l’impact continu de la réutilisation dans le domaine psychiatrique. L’avenir de la réutilisation des médicaments pour les maladies psychiatriques semble donc prometteur, car cette stratégie permet de maximiser l’utilisation de ressources déjà disponibles, tout en réduisant le temps et les coûts nécessaires pour développer de nouveaux traitements.

Pour mieux comprendre cette dynamique, il est essentiel de considérer non seulement l’efficacité de ces médicaments réutilisés, mais aussi les défis liés à leur acceptation et à leur application clinique. Bien que ces traitements puissent offrir des avantages considérables, leur succès dépend également de la manière dont ils sont perçus par les professionnels de santé, qui doivent parfois faire face à des résistances dues à la perception qu’il s’agit de "solutions de secours". Pourtant, dans un domaine aussi complexe et diversifié que celui des maladies psychiatriques, la réutilisation de médicaments devrait être considérée comme une voie stratégique, non seulement pour surmonter les défis immédiats de traitement, mais aussi pour ouvrir la voie à de nouvelles découvertes thérapeutiques.

Quelles sont les stratégies actuelles pour la mise au point de nouveaux anthelminthiques et comment les médicaments existants peuvent-ils être réutilisés ?

Les échinococcoses alvéolaire et kystique (Eckert et Thompson 2017) représentent des infections parasitaires graves, traitées principalement par des benzimidazoles comme l’albendazole et le mébendazole. Malgré leur efficacité contre les vers adultes, ces médicaments ne sont que partiellement efficaces contre les métacestodes pathogènes (Olson et al. 2012), notamment en raison du mécanisme d’action des benzimidazoles. De même, la praziquantel, bien qu'efficace contre les vers adultes, n’affecte pas les formes larvaires des parasites, car elle cible des canaux calciques voltage-dépendants, qui sont absents dans les métacestodes (Koziol et Brehm 2015). Il convient de noter que le traitement à long terme avec de fortes doses de benzimidazoles entraîne souvent des effets secondaires sévères et des résistances médicamenteuses émergentes (Salinas et al. 2017; Wen et al. 2019), ce qui rend leur utilisation moins idéale dans certaines situations.

Dans le cadre des trematodiases d'origine alimentaire, causées par des trématodes tels que le Clonorchis sinensis (clonorchose), le Opisthorchis viverrini et Opisthorchis felineus (opisthorchoïdose), ainsi que Fasciola hepatica et Fasciola gigantica (fasciolose), la praziquantel et l’albendazole demeurent les traitements principaux (Chai et Jung 2022; Tidman et al. 2023). Les trematodiases hépatiques et pulmonaires peuvent initialement être asymptomatiques, mais entraîner des pathologies graves, telles que des hémorragies focales, des réactions inflammatoires, des lésions nécrotiques, voire des cirrhoses et des carcinomes cholangiens dans les cas avancés. En revanche, les infections pulmonaires par les trématodes peuvent se manifester par une toux, des crachats sanglants, et parfois des complications extrapulmonaires affectant des organes comme le cerveau et la moelle épinière.

Le traitement des trematodiases alimentaires repose principalement sur la praziquantel, l’albendazole et le triclabendazole, un médicament flukicide qui devient de plus en plus populaire pour traiter des infections telles que la fasciolose et la paragonimose. Le triclabendazole agit en se liant à la β-tubuline, inhibant ainsi la formation de microtubules et perturbant diverses fonctions physiologiques du parasite, telles que la motilité et la reproduction. Cependant, il est important de noter que le triclabendazole n'est pas disponible dans tous les pays, et que des résistances médicamenteuses ainsi que des effets secondaires ont été signalés (Fairweather et al. 2020; Marcos et al. 2021).

La réutilisation des médicaments comme stratégie pour la lutte contre les infections parasitaires

Dans la recherche de nouveaux traitements anthelminthiques, la réutilisation de médicaments existants apparaît comme une approche stratégique prometteuse. Plusieurs stratégies sont aujourd'hui employées pour la mise au point de nouveaux anthelminthiques, dont le criblage phénotypique et le criblage informatique.

Le criblage phénotypique consiste à évaluer les effets de médicaments existants sur des vers parasites, en observant des changements phénotypiques tels que la morphologie, la motilité, la reproduction et la viabilité (Herath et al. 2022). Cette approche permet d’identifier de nouveaux anthelminthiques ayant des mécanismes d’action diversifiés. Les écrans phénotypiques peuvent être réalisés à petite échelle, avec des assays utilisant des plaques multi-puits pour tester l'efficacité de dizaines ou de centaines de médicaments sur des cultures de vers. Bien que cette méthode soit accessible, elle est aussi plus longue et plus coûteuse. En revanche, les technologies modernes de criblage à haut débit permettent d'évaluer rapidement des milliers de médicaments et de mesurer plusieurs phénotypes, y compris des phénomènes plus subtils, comme la production d’ATP ou l'activité enzymatique (Zamanian et Chan 2021).

Une autre méthode en pleine expansion est le criblage informatique, qui utilise des outils bioinformatiques et chimiométriques pour prédire l'efficacité d'un médicament contre des vers parasitaires en fonction de leur structure moléculaire et de leurs propriétés pharmacologiques. Le criblage virtuel permet de passer en revue une base de données de composés chimiques pour repérer les candidats ayant un potentiel anthelminthique. Cette approche permet de réduire le temps et les coûts nécessaires à la découverte de nouveaux médicaments, bien que l'accès à des bases de données de haute qualité reste un défi majeur.

Ces stratégies de réutilisation de médicaments peuvent offrir une alternative plus rapide et moins coûteuse que le développement de nouveaux composés, tout en maximisant l’utilisation de médicaments déjà approuvés. Cependant, il est essentiel de comprendre que même si un médicament montre une activité prometteuse dans des essais préliminaires, sa sécurité et son efficacité doivent toujours être validées dans des études cliniques rigoureuses avant de pouvoir être largement utilisés pour traiter des infections parasitaires humaines.

Il est également crucial que les chercheurs se concentrent sur les mécanismes moléculaires sous-jacents à la résistance médicamenteuse, qui est une préoccupation croissante dans la lutte contre les infections parasitaires. Les mutations génétiques dans les cibles des médicaments et les modifications physiopathologiques des parasites peuvent rendre certains traitements inefficaces. Par conséquent, la recherche sur la résistance aux médicaments doit faire partie intégrante de tout programme de réutilisation de médicaments.

La vaccination BCG protège-t-elle réellement contre le COVID-19 ?

L’hypothèse selon laquelle certaines vaccinations existantes, notamment la BCG, pourraient offrir une protection croisée contre le SARS-CoV-2 a rapidement émergé au début de la pandémie. Elle reposait sur des observations épidémiologiques : des pays sans programme obligatoire de vaccination BCG, comme l’Italie, semblaient plus durement touchés que d’autres, tels que le Japon, où la vaccination BCG est pratiquée depuis longtemps. Cette association apparente entre politique vaccinale et impact du COVID-19 a suscité un engouement certain. Toutefois, en dépit de ces corrélations initiales, les analyses rigoureuses ont peiné à démontrer une causalité robuste.

Une étude menée en Turquie, pays ayant instauré la vaccination BCG dès 1953, a examiné 123 patients atteints de pneumonie liée au COVID-19. Parmi eux, 74 % avaient reçu le vaccin BCG. Cependant, les résultats n'ont montré aucune réduction significative de la sévérité de la maladie chez les vaccinés. L’âge avancé et le faible niveau socio-économique étaient en réalité des facteurs bien plus fortement associés à la sévérité de la pneumonie que le statut vaccinal BCG.

Les études ultérieures, contrôlant mieux les variables confondantes, n’ont pas trouvé de lien entre les politiques de vaccination BCG et les taux de mortalité ou de transmission du COVID-19. L'effet supposé protecteur se diluait dès que les biais méthodologiques étaient corrigés.

D'autres recherches ont tenté de réhabiliter l’hypothèse en analysant de vastes cohortes transnationales. L'une d’elles, portant sur 181 pays, a révélé une corrélation entre la couverture vaccinale BCG et une mortalité réduite, notamment chez les jeunes âgés de 0 à 24 ans. Toutefois, cette corrélation était presque inexistante chez les plus de 65 ans. Ces résultats suggèrent que l’effet potentiel du BCG ne serait pas tant lié à une immunité innée renforcée qu’à une possible interférence dans la chaîne de transmission du virus. En d’autres termes, si la vaccination BCG avait un effet, ce serait de manière indirecte, en ralentissant la propagation parmi les jeunes – vecteurs majeurs de l’épidémie – plutôt qu’en protégeant directement les individus vaccinés contre la forme grave de la maladie.

Des recherches en laboratoire ont pourtant démontré que le BCG induit une immunité innée entraînée, non spécifique, capable de protéger contre divers pathogènes : parasites, champignons, virus à ADN ou ARN. Il confère même une certaine protection contre le paludisme expérimental ou la fièvre jaune. Néanmoins, cette protection croisée, bien que réelle dans les modèles précliniques ou face à certaines infections respiratoires, n’a pas suffi à contenir la virulence du SARS-CoV-2.

Un essai randomisé, en double aveugle, mené chez des professionnels de santé, a évalué l’effet du BCG-Danemark par rapport à un placebo salin. Après six mois, aucune différence significative n’a été observée en termes de survenue de COVID-19 symptomatique ou sévère entre les deux groupes. Ces résultats, répliqués dans plusieurs études conduites en Europe et en Afrique du Sud, ont définitivement affaibli l’espoir d’un effet protecteur universel du BCG contre le COVID-19.

En dépit de ces résultats négatifs, la fascination pour le concept d’immunité entraînée reste vive. Le BCG agit au niveau de la moelle osseuse, reprogrammant durablement certaines cellules myéloïdes, leur conférant une mémoire fonctionnelle. Ce mécanisme pourrait un jour être exploité dans des contextes autres que la tuberculose, mais son efficacité dépend étroitement de la nature du pathogène, du terrain immunologique et du moment de l’exposition. Le SARS-CoV-2, de par sa stratégie offensive, ne se contente pas d’échapper à l’immunité : il l’attaque. La phrase de Sun Tzu – « la défense est la planification de l’attaque » – prend ici tout son sens.

Ce que les données révèlent, c’est que les vaccins vivants atténués, s’ils peuvent moduler favorablement la réponse immunitaire à certains pathogènes, ne peuvent pas remplacer des vaccins spécifiques lorsqu’il s’agit d’un virus aussi imprévisible et agressif que le SARS-CoV-2. L’échec du BCG à prévenir les formes graves de COVID-19 ne remet pas en cause ses bienfaits historiques, mais souligne l’exigence d’une stratégie vaccinale ciblée et adaptée.

Il est essentiel de comprendre que les bénéfices immunologiques du BCG, bien documentés dans d'autres contextes, dépendent de multiples facteurs : l’âge au moment de la vaccination, l’état immunitaire du receveur, la souche vaccinale utilisée, ainsi que l’interaction entre pathogènes dans l’environnement. Les effets d’un vaccin ne sont jamais universels ni transposables mécaniquement d’une maladie à une autre. Dans le cas du COVID-19, toute tentative de réutiliser des vaccins anciens comme solution d’urgence doit être confrontée à des preuves empiriques solides, et non à de simples intuitions ou observations épidémiologiques superficielles.

Quelles sont les stratégies de repositionnement des médicaments dans le cadre des maladies neurodégénératives ?

Le repositionnement des médicaments, également appelé repositionnement de médicaments (DR pour Drug Repurposing), est une approche qui attire de plus en plus d'attention dans la recherche pharmaceutique moderne. Ce processus consiste à redécouvrir l'efficacité d'un médicament existant pour traiter des maladies différentes de celles pour lesquelles il a été initialement développé. Dans ce cadre, de nombreux médicaments qui ont déjà fait leurs preuves dans d'autres contextes thérapeutiques se voient une nouvelle vocation, permettant ainsi de gagner un temps précieux et de réduire les coûts de développement, tout en répondant à des besoins médicaux non satisfaits.

Les médicaments repensés ont démontré leur efficacité dans des domaines aussi variés que le traitement de certains cancers, des maladies cardiaques, et plus récemment des maladies neurodégénératives (ND). Ces dernières, telles que la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson, sont des troubles progressifs du système nerveux central qui affectent une proportion croissante de la population mondiale, notamment en raison du vieillissement démographique. Selon les projections, d'ici 2050, près de 135 millions de personnes seront touchées par la seule maladie d'Alzheimer, ce qui souligne l'urgence de trouver des solutions thérapeutiques efficaces.

L'une des raisons pour lesquelles le repositionnement des médicaments devient une stratégie privilégiée dans la recherche sur les NDs est la lenteur du processus de développement de nouveaux médicaments. En moyenne, la mise au point d’un nouveau médicament prend entre 10 et 15 ans, et coûte environ 2,6 milliards de dollars. En revanche, le repositionnement permet de réduire considérablement ces délais et coûts. En effet, les médicaments existants ont déjà passé les étapes cruciales de la recherche préclinique et des essais cliniques, et leur sécurité a été largement validée. Le défi réside alors dans l’identification de nouvelles indications thérapeutiques pour ces composés déjà connus.

Le repositionnement peut être abordé sous plusieurs angles : le centrage sur la molécule, la maladie ou la cible biologique. Dans une approche centrée sur la cible, on cherche à utiliser un médicament pour traiter une maladie en s’appuyant sur un mécanisme biologique déjà compris. En revanche, l’approche centrée sur la maladie explore les mécanismes pathologiques sous-jacents et cherche à identifier des médicaments capables d'interférer avec ces processus, indépendamment de leur cible initiale.

Une autre technique consiste à explorer l’interaction de médicaments avec de nouvelles cibles biologiques, ce que l’on appelle le repositionnement "off-target". Dans ce cas, le médicament, qui était initialement conçu pour interagir avec une certaine cible, peut en réalité avoir des effets bénéfiques sur d'autres cibles dans le contexte d’une pathologie différente. Cette approche est souvent utilisée dans les maladies complexes et peu comprises, comme les NDs, où les mécanismes moléculaires sont souvent mal élucidés.

Parmi les exemples de repositionnement de médicaments réussis, on peut citer l'aspirine, la thalidomide et le sildenafil. Ces médicaments, qui étaient utilisés à l’origine dans des contextes thérapeutiques distincts, ont montré une efficacité surprenante pour d’autres indications, soulignant l'intérêt d’une exploration approfondie de leur potentiel thérapeutique.

Dans le domaine des maladies neurodégénératives, certaines classes de médicaments sont plus susceptibles de réussir cette transition. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les inhibiteurs de la cholinestérase et même des médicaments antidiabétiques ont montré des effets prometteurs dans la gestion de symptômes ou de la progression de certaines maladies neurodégénératives. Cependant, même si ces médicaments peuvent ralentir la progression de la maladie, il est important de souligner qu’aucun traitement n’a encore démontré de pouvoir curatif. Par conséquent, le repositionnement des médicaments dans ce domaine pourrait potentiellement offrir de nouvelles avenues thérapeutiques, mais des défis restent à surmonter.

La mise en place d’une telle stratégie, bien que prometteuse, n’est pas sans obstacles. Les défis liés au repositionnement des médicaments incluent la complexité des mécanismes de la maladie, la variabilité des réponses thérapeutiques entre les individus et la nécessité d’une réglementation rigoureuse pour garantir la sécurité et l’efficacité des médicaments redirigés. En outre, des préoccupations commerciales existent, car les entreprises pharmaceutiques peuvent hésiter à investir dans des médicaments qui ne sont pas entièrement nouveaux, malgré leur potentiel. De plus, bien que la recherche sur les médicaments repensés soit souvent moins coûteuse que le développement de nouveaux traitements, la mise en place d’essais cliniques adaptés et la validation de nouvelles indications restent des étapes cruciales et coûteuses.

L'exploration des données omiques, des bases de données de composés médicamenteux et des publications scientifiques constitue une source essentielle d'information pour l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques et la réutilisation des médicaments. Les méthodes bioinformatiques et les outils de modélisation moléculaire sont de plus en plus utilisés pour prédire les interactions potentielles entre les médicaments existants et les cibles associées à des maladies neurodégénératives.

En résumé, le repositionnement des médicaments constitue une approche stratégique prometteuse pour traiter des maladies neurodégénératives dont la prise en charge reste insuffisante. Bien que des progrès importants aient été réalisés, il reste encore beaucoup à faire pour exploiter pleinement le potentiel thérapeutique des médicaments existants et pour garantir leur efficacité et leur sécurité dans de nouvelles indications. Ce processus met en évidence l'importance d'une collaboration interdisciplinaire, combinant chimie, biologie, pharmacologie et technologies avancées, afin de faire face à la complexité des maladies neurodégénératives.