Les mécanismes biologiques et neuroendocriniens du corps humain sont profondément influencés par les contextes environnementaux et sociaux dans lesquels les individus évoluent. À l'origine, la capacité de stocker de l'énergie sous forme de graisse était une réponse protectrice face aux pénuries alimentaires. Cette capacité à accumuler de l'énergie sous forme de tissus adipeux est essentielle à la survie. Parallèlement, la réduction du métabolisme de base, c'est-à-dire l'énergie nécessaire pour les processus physiologiques fondamentaux, ainsi que celle de l'énergie utilisée pendant l'effort physique, est cruciale en période de pénurie alimentaire. Cette réduction du métabolisme est d’autant plus importante dans un contexte de manque de nourriture où l’organisme peut adapter sa dépense énergétique en fonction des ressources disponibles.
Au fil du temps, la société a évolué, et la consommation de nourriture est devenue un élément central de la vie sociale et économique, accentué par une publicité omniprésente et de profonds changements dans les modes de préparation et de consommation des repas. La tendance à manger à l'extérieur ou à opter pour la livraison de nourriture a conduit à une augmentation notable de l'apport calorique par rapport aux pratiques traditionnelles de préparation de repas à domicile. Cette évolution a coïncidé avec une diminution de la dépense énergétique au travail, en particulier avec le passage à une économie numérique, où de nombreuses personnes mesurent leur productivité en termes de frappes au clavier et de conférences téléphoniques, plutôt qu'en termes d'effort physique.
Le système neuroendocrinien, conçu pour répondre aux défis liés à la perte de poids et à la pénurie alimentaire, rencontre des difficultés lorsqu'il est confronté à un environnement d'offre alimentaire excessive et à une diminution de la dépense énergétique. En effet, ce système ne parvient pas à différencier une tentative délibérée de perte de poids d'un état de famine. Les réponses hypométaboliques à une perte de poids volontaire compliquent ainsi les efforts de gestion du poids, rendant nécessaire une approche plus holistique qui inclut des stratégies comportementales et cognitives pour contrôler la consommation alimentaire et l'activité physique.
Les modifications du mode de vie sont donc devenues un moyen incontournable pour parvenir à une gestion efficace du poids, dans le cadre d'une interaction complexe entre des facteurs biologiques, économiques, culturels, ethniques, psychologiques, environnementaux, sociaux et comportementaux. Ces éléments ne sont pas toujours pleinement capturés dans les approches traditionnelles de gestion du poids, mais ils jouent un rôle déterminant dans les choix alimentaires et de mode de vie d’un individu. L'intégration de modifications comportementales et cognitives aux régimes alimentaires est devenue une exigence pour renforcer le contrôle neuroendocrinien sur le poids corporel.
Dans ce contexte, les nutraceutiques se sont révélés être un domaine d'intérêt croissant pour la gestion du poids à long terme. Le terme « nutraceutique » a été introduit en 1989 par De Felice pour désigner des produits alimentaires ayant des propriétés à la fois nutritionnelles et pharmaceutiques. Ces substances, dérivées de divers produits alimentaires, se caractérisent par leurs propriétés biologiques et pharmacologiques. Elles ont suscité un intérêt particulier dans la prévention et le traitement de diverses pathologies, notamment les maladies neurodégénératives, le cancer, et les maladies cardiovasculaires, et ont montré un potentiel dans le contrôle du poids corporel.
Les nutraceutiques sont principalement composés de composés bioactifs issus des plantes, des herbes, des tubercules, du maïs et d'autres produits alimentaires. Ces substances sont riches en graisses, protéines, minéraux, vitamines, antioxydants, flavonoïdes, alcaloïdes, glucides et lipides, et elles jouent un rôle clé dans les fonctions cellulaires, tout en ayant généralement peu d'effets secondaires. Grâce à leur longue durée de vie dans l'organisme et leur absorption efficace par le système digestif, ces composés peuvent être utilisés à des fins thérapeutiques et préventives.
L'un des nutraceutiques les plus étudiés pour la gestion du poids à long terme est le thé vert. Ce dernier, provenant des feuilles séchées non fermentées de Camellia sinensis, contient des polyphénols aux multiples bienfaits biologiques, incluant des propriétés antioxydantes, anti-obésité, anti-diabétiques et anti-inflammatoires. Les principaux ingrédients actifs du thé vert sont la caféine et les catéchines, notamment l’épigallocatéchine gallate (EGCG), qui est le catéchine le plus abondant. Ces deux composés actifs augmentent le métabolisme énergétique et facilitent la perte de poids à long terme. Des études ont montré qu'une consommation modérée de thé vert, de deux à trois tasses par jour, peut favoriser la gestion du poids, bien que la quantité exacte dépende de la tolérance individuelle à la caféine et au métabolisme personnel.
Une étude menée sur des sujets obèses japonais a révélé que la consommation de kosen-cha, une préparation à base de thé vert, entraînait une réduction significative des niveaux de triglycérides, du poids corporel, de l’indice de masse corporelle (IMC) et du tour de taille après 12 semaines d'administration. Ces résultats suggèrent que les catéchines du thé vert peuvent jouer un rôle dans la réduction de l’obésité et l’amélioration de la résistance à l'insuline, en plus de contribuer à la prévention du syndrome métabolique.
De même, des recherches sur l'extrait de thé vert décaféiné ont montré des effets bénéfiques sur l'oxydation des graisses et la composition corporelle des individus obèses, lorsqu'il était associé à d'autres antioxydants. Les résultats ont indiqué une amélioration significative de l'oxydation des graisses et une réduction du cholestérol LDL, ce qui renforce l'idée que les nutraceutiques peuvent soutenir les efforts de gestion du poids, mais doivent être intégrés dans une approche complète de santé qui inclut une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.
L'ajout de nutraceutiques comme le thé vert dans le cadre d'un programme de gestion du poids peut offrir des bénéfices notables, mais il est important de comprendre que ces produits ne sont pas une solution miracle. Leur efficacité repose sur une approche globale qui inclut la modification des habitudes alimentaires, une meilleure gestion du stress, l'adoption d'une activité physique régulière, et un soutien psychologique si nécessaire. La clé réside dans l’équilibre, la régularité et la prise en compte des besoins spécifiques de chaque individu.
Comment optimiser la gestion du poids à long terme : Stratégies et traitements
Les groupes ayant suivi une intervention sur le mode de vie (ILI) ont reçu 16 séances individuelles de conseil réparties sur six mois (environ 30 minutes chacune) avec un diététicien agréé, suivies de séances tous les deux mois jusqu’au douzième mois. Les participants à l'ILI ont connu une perte de poids moyenne de 7,1 kg (environ 7 %) au bout de six mois, maintenant cette réduction jusqu’au douzième mois, avec 62 % d'entre eux ayant perdu au moins 5 % de leur poids initial. En revanche, les participants ayant reçu du metformine (un médicament contre le diabète) ont perdu 2,8 kg, tandis que le groupe placebo n’a montré aucune perte de poids. L’étude Look AHEAD, qui suivait le programme DPP, a inclus 5 145 individus en surpoids ou obèses souffrant de diabète de type 2 (Look AHEAD Research Group, 2013). Lors de la première année, les participants du groupe ILI ont assisté à deux à trois séances hebdomadaires de groupe d’une durée de 60 à 90 minutes chacune, en plus de séances mensuelles de conseil individuel adaptées à leurs besoins spécifiques. Au bout de 12 mois, les participants ayant suivi l’ILI avaient perdu en moyenne 8,6 % de leur poids initial, avec 68 % d’entre eux ayant perdu au moins 5 %. À l’inverse, les participants du groupe de soins habituels, connu sous le nom de groupe de soutien et d’éducation pour le diabète (DSE), ont perdu seulement 0,7 %, avec seulement 13,6 % atteignant une perte de 5 %.
Cependant, sans interventions supplémentaires, les individus qui adoptent des changements de mode de vie connaissent souvent une reprise de poids d’environ un tiers de la perte initiale au cours de l’année qui suit le traitement, suivie d’une prise de poids continue. De nombreux facteurs, tels que le manque de réseaux de soutien, jouent un rôle dans cette reprise, alors que les individus se retrouvent vulnérables à un environnement qui empêche le maintien des habitudes alimentaires et d’activité physique établies. De plus, maintenir la perte de poids nécessite des efforts semblables à ceux nécessaires pour l’atteindre ; néanmoins, de nombreux participants perçoivent cette phase de maintenance comme moins gratifiante que la phase initiale de réduction de poids. Il est aussi important de souligner que les baisses du métabolisme de repos et de la dépense énergétique lors de l’exercice contribuent à une réduction plus marquée des calories autorisées pour les patients, par rapport à ce qu’on pourrait attendre en fonction de leur poids corporel réduit. En outre, des modifications dans les hormones régulatrices de l'appétit, telles que la ghreline et la leptine, peuvent entraîner une augmentation des sensations de faim et de craving, ce qui peut compromettre l'adhérence aux régimes alimentaires prescrits.
Les médicaments constituent une autre option pour maintenir la perte de poids. La Food and Drug Administration (FDA) a approuvé cinq médicaments pour la gestion à long terme du poids, recommandés pour les sujets éligibles. Selon les critères de l’IMC, les personnes ayant un IMC supérieur ou égal à 30 kg/m², celles ayant un IMC supérieur ou égal à 27 kg/m² avec des comorbidités liées à l’obésité, sont considérées comme obèses. Ces médicaments incluent lorcasérine, orlistat, liraglutide et deux thérapies combinées : phentermine plus topiramate et naltrexone plus bupropion. Ces médicaments entraînent une perte de poids moyenne d’environ 3 à 8 kg sur un an par rapport à un placebo, avec liraglutide et les thérapies combinées montrant les effets les plus significatifs. L’intégration des médicaments anti-obésité dans les modifications intensives du mode de vie améliore de manière significative la perte de poids initiale par rapport à un simple conseil sur le mode de vie, répondant ainsi au désir de nombreux patients de pertes plus importantes. Ces médicaments peuvent jouer un rôle crucial dans la gestion de l’obésité, en contribuant à la préservation du poids perdu, potentiellement en compensant les changements négatifs des hormones liées à l’appétit et de la dépense énergétique, comme mentionné précédemment. Dans cette optique, les patients utiliseraient les médicaments anti-obésité de manière continue (c’est-à-dire indéfiniment), comme c’est le cas pour les médicaments utilisés dans la gestion de maladies telles que le diabète, l’hypertension et l’hyperlipidémie. Les médicaments actuels peuvent améliorer la perte de poids à long terme (sur plus d’un an) d’environ 3 à 6 kg par rapport aux seules modifications du mode de vie.
Il est essentiel de comprendre que la réaction des individus aux traitements comportementaux peut différer considérablement, tout comme avec les approches pharmaceutiques et chirurgicales de l’obésité. Une minorité notable, allant de 35 % à 54 % des participants aux programmes comportementaux intensifs, n’a pas atteint une réduction clinique significative d’au moins 5 % de leur poids initial. Parmi ces caractéristiques liées à l’obésité, qui englobent des traits comportementaux, psychosociaux et physiologiques, certaines peuvent aider ou entraver l’efficacité des ajustements du mode de vie. De nombreuses études ont cherché à déterminer si certains traits pouvaient prévoir la réduction du poids. Parmi ces facteurs, l’adhérence au programme et la réduction initiale du poids sont les prédicteurs les plus significatifs. Les caractéristiques liées au processus d’intervention peuvent faciliter la prise de décision après la participation à l’intervention. Cependant, elles ne sont pas pertinentes pour la sélection préliminaire du traitement et ne permettent pas de comprendre les raisons du succès initial de certains individus. L’analyse de la diversité des pertes de poids est une étape cruciale pour élaborer des stratégies de médecine de précision afin d’améliorer les résultats des traitements. Une composante essentielle de cette exploration consiste à identifier des méthodologies thérapeutiques qui traitent les obstacles spécifiques aux succès à court et à long terme. L’intégration de méthodes dérivées de la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT) en complément des interventions comportementales pourrait améliorer les initiatives de réduction de poids pour ceux souffrant de symptômes dépressifs significatifs et de comportements alimentaires désinhibés. En outre, il est probable que des interventions holistiques soient nécessaires, intégrant des stratégies comportementales et pharmacologiques qui tiennent compte des modifications physiologiques induites par la réduction du poids.
Enfin, il est primordial de noter que, bien que les ajustements comportementaux et les traitements pharmaceutiques puissent être efficaces pour favoriser la perte de poids, le succès à long terme dépend souvent d’un engagement constant dans un mode de vie sain. Cela inclut non seulement une gestion alimentaire adaptée, mais aussi l’intégration de stratégies physiques régulières et la construction d’un environnement de soutien adéquat. Il est essentiel que les patients, quel que soit le traitement suivi, restent motivés à maintenir ces changements, car les résultats à long terme ne sont possibles que par un engagement constant et une prise en charge multidimensionnelle de l'obésité.
Les limites d’une gestion conservatrice des villes : La gestion de l’éducation et de l’acquisition de terres
Comment le nationalisme chrétien blanc façonne le soutien à Trump parmi les évangéliques blancs
Comment gérer les types de valeur et les types non copiables dans Swift

Deutsch
Francais
Nederlands
Svenska
Norsk
Dansk
Suomi
Espanol
Italiano
Portugues
Magyar
Polski
Cestina
Русский