La conception de trajectoires pour les drones (UAV) dans les systèmes de calcul en périphérie mobile (MEC) assistés par UAV soulève des défis complexes, notamment en présence de zones interdites de vol (NFZ) et d'environnements multi-utilisateurs dynamiques. Les résultats récents démontrent que l'intégration de trajectoires tridimensionnelles (3D) renforce considérablement la robustesse et la performance du système, surpassant les approches bidimensionnelles classiques. Cette supériorité s'explique par l'exploitation de la dimension verticale, qui permet d'optimiser les positions du drone en vol, en tenant compte des obstacles tels que les bâtiments et des conditions de ligne de vue (LoS) essentielles à une communication fiable avec les terminaux au sol (GT).

Les recherches antérieures ont largement mis en évidence que le positionnement optimal du drone, conjugué à une trajectoire soigneusement planifiée, améliore la couverture des services MEC, la capacité de déchargement des tâches, et l'efficacité énergétique globale. En particulier, une trajectoire bien conçue permet au drone de se rapprocher des GT, réduisant ainsi les distances de transmission, ce qui accroît le débit de communication et diminue la consommation énergétique. Par ailleurs, la conception de trajectoires mobiles et adaptatives garantit une meilleure probabilité de canal LoS, facteur critique pour la qualité du service.

L'utilisation de l'apprentissage par renforcement profond (DRL) représente une avancée majeure dans ce domaine. Le DRL permet aux UAV de s'adapter en temps réel aux variations des conditions environnementales, telles que la mobilité imprévisible des GT et les fluctuations des canaux radio. Contrairement aux méthodes classiques rigides, les algorithmes DRL offrent une flexibilité et une capacité d'optimisation continue, ce qui s'avère crucial dans des contextes multi-UAV et multi-utilisateurs complexes. Ces algorithmes intègrent simultanément la planification des trajectoires, l'allocation des ressources et la gestion des tâches, maximisant ainsi la performance globale du système MEC.

Cependant, malgré ces avancées, certaines limites subsistent dans la littérature existante. Nombre d'études présument que les GT sont statiques, une hypothèse qui ne reflète pas la réalité des applications pratiques où les terminaux peuvent être mobiles (inspection routière, détection en mouvement, photographie aérienne). La prise en compte de cette mobilité impose une complexité supplémentaire dans la modélisation et la planification des trajectoires UAV. De plus, la plupart des travaux ne considèrent pas suffisamment l’évitement des obstacles en 3D, notamment les bâtiments urbains, qui sont cruciaux pour la sécurité des vols et la continuité du service.

Le système étudié repose sur une phase initiale où le drone collecte et traite les données provenant de sources multiples, suivi d'une phase de transmission des décisions aux destinataires au sol. Le processus doit être optimisé afin de minimiser le temps total d'opération, qui combine les temps de collecte, de calcul et de transmission, tous dépendant de la trajectoire et de la mobilité des GT. Le modèle de canal utilisé, basé sur la probabilité de ligne de vue, met en exergue l’importance de l’angle d’élévation et de la distance entre UAV et GT, facteurs essentiels influant sur le débit et la fiabilité des communications.

Il est crucial de souligner que la performance de ces systèmes repose non seulement sur une planification statique, mais sur une adaptation dynamique à l’environnement et aux utilisateurs mobiles. L’implémentation de stratégies d’apprentissage automatique avancées, capables de gérer les contraintes de sécurité, la mobilité des GT, et la tridimensionnalité du milieu, représente la voie la plus prometteuse.

Enfin, la compréhension approfondie des interactions entre trajectoire UAV, conditions de canal radio et comportements des utilisateurs mobiles est indispensable. Il ne suffit pas d’optimiser les trajectoires pour des scénarios idéaux : la résilience aux imprévus, tels que les variations environnementales ou la présence de zones interdites, doit être intégrée dès la conception. La capacité des drones à apprendre et s’adapter en continu, en s’appuyant sur des modèles probabilistes réalistes et des données en temps réel, conditionnera l’efficacité des systèmes MEC futurs dans des contextes urbains et dynamiques.

Comment optimiser les trajectoires et les ressources pour un système ISAC UAV intégré ?

L’optimisation conjointe des trajectoires et de l’allocation des ressources dans un système ISAC (Integrated Sensing and Communication) à base de UAV (Unmanned Aerial Vehicle) repose sur la résolution d’un problème non trivial, souvent formulé comme un problème convexe par transformations adéquates. Par exemple, dans l’équation (7.30), la fonction de taux ajustée R~k[n]\tilde{R}_k[n] est exprimée comme une fonction logarithmique dépendant d’une variable auxiliaire zc,k[n]z_{c,k}[n] et d’un paramètre AkA_k, lui-même lié à la puissance maximale P0kmaxP_{0k}^{\max}. Cette formulation, couplée à l’introduction d’une variable uc,k[n]u_{c,k}[n] et à l’approximation par développement de Taylor, permet de transformer le problème initial en un problème convexe, solvable efficacement avec des solveurs comme CVX.

Le mécanisme de résolution s’articule en une structure à deux couches : une couche interne où l’on applique la méthode d’optimisation alternée (AO) garantissant la monotonie décroissante de la fonction objectif, et une couche externe qui ajuste progressivement un coefficient de pénalité η\eta via une réduction multiplicative η=zη\eta = z\eta avec 0<z<10 < z < 1. Ce procédé garantit la satisfaction asymptotique des contraintes d’égalité du problème. La convergence est formalisée par des critères d’arrêt précis impliquant les variables d’optimisation αk[n]\alpha_k[n] et ek,j[n]e_{k,j}[n], vérifiant que leurs variations sont inférieures à un seuil de précision ξ\xi.

La complexité computationnelle, bien que élevée, reste maîtrisable grâce à une analyse détaillée. Les coûts dominants dans la couche interne proviennent du calcul des variables d’association et d’allocation αk[n]\alpha_k[n], ek,j[n]e_{k,j}[n], et de l’optimisation des trajectoires, tous deux de complexité approximative O((KN+JKN)3.5)O((KN + JKN)^{3.5}), où KK, JJ, et NN désignent respectivement le nombre d’utilisateurs, de cibles et de pas de temps. Le nombre d’itérations nécessaires pour la convergence dans les deux couches, noté LinnerL_{\text{inner}} et LouterL_{\text{outer}}, contribue naturellement à la complexité totale.

Les simulations, effectuées dans un environnement carré de 1 km2^2 avec 4 utilisateurs et 4 cibles, mettent en lumière l’impact des seuils de gain de motif d’antenne Γ\Gamma sur la trajectoire du UAV et sur le débit maximal atteignable. Lorsque Γ\Gamma augmente, la trajectoire se contracte, se rapprochant des cibles pour répondre aux exigences de puissance de détection, au détriment d’une distance plus grande avec les utilisateurs, ce qui entraîne une dégradation du débit de communication. Ce compromis illustre parfaitement la tension inhérente dans les systèmes ISAC entre performance de détection et qualité de service en communication.

La comparaison avec des stratégies de référence comme le vol en ligne droite (Straight Flight) ou le vol avec phases de vol et stationnement (Fly-Hover-Fly) montre la supériorité de l’algorithme proposé, notamment dans les scénarios à faible exigence de puissance de détection où la flexibilité de la trajectoire est maximale. Inversement, pour des exigences élevées, la stratégie Straight Flight devient souvent non réalisable, soulignant l’importance cruciale de l’optimisation dynamique des trajectoires. De plus, l’augmentation de la fréquence de détection réduit systématiquement le débit, phénomène amplifié par des seuils Γ\Gamma élevés imposant des distances de détection rapprochées.

L’association utilisateurs-cibles pendant les phases de détection révèle une tendance du UAV à privilégier les utilisateurs proches des cibles correspondantes, optimisant ainsi la transmission pendant les créneaux où la détection est réalisée. Cette observation traduit une gestion intelligente des ressources temporelles et spatiales, où la mobilité du UAV est exploitée pour équilibrer au mieux les performances duales.

Il est important de saisir que la réussite de ce type d’optimisation ne repose pas uniquement sur la résolution algorithmique, mais aussi sur une compréhension fine des compromis physiques : la mobilité et la trajectoire du UAV ne sont pas que des variables à optimiser mathématiquement, elles incarnent le levier essentiel pour adapter simultanément la qualité des services de communication et de détection, deux fonctions parfois antagonistes. L’horizon temporel, la puissance disponible, la configuration des antennes et les contraintes environnementales forment un écosystème complexe qui doit être modulé avec précision.

En outre, la précision des modèles de propagation, notamment la prise en compte de la perte en trajet selon la distance et la puissance du bruit, conditionne la fiabilité des prévisions de performance et, par conséquent, la pertinence des trajectoires calculées. Les modèles doivent donc être continuellement affinés pour rester pertinents face aux aléas du terrain et aux évolutions technologiques des UAV et des systèmes ISAC.

Comment optimiser l’efficacité énergétique dans les systèmes de transfert d’énergie sans fil par UAV : trajectoire, beamforming et puissance

L’efficacité énergétique dans les réseaux de transfert d’énergie sans fil (Wireless Power Transfer, WPT) à l’aide de drones (UAV) dépend de multiples facteurs interdépendants, parmi lesquels la trajectoire de vol de l’UAV, le beamforming analogique des antennes et la gestion de la puissance émise. Une augmentation non contrôlée de la puissance transmise ne garantit pas une amélioration proportionnelle de l’efficacité énergétique, en raison des limitations inhérentes à la conversion d’énergie qui plafonne au-delà d’un certain seuil. Cette non-linéarité impose d’optimiser conjointement les paramètres afin de maximiser l’énergie réellement collectée par les capteurs au sol.

L’optimisation de la trajectoire de l’UAV, en particulier, joue un rôle clé. Les études démontrent que lorsque la vitesse maximale de l’UAV et la durée de fonctionnement du WPT augmentent, l’UAV peut s’approcher davantage des capteurs, améliorant ainsi la qualité des canaux sans fil établis. Cette proximité directe entraîne une réduction significative des pertes liées à la distance et accroît l’efficacité énergétique globale du système. L’évolution des trajectoires optimisées, partant d’un point initial et arrivant à une position finale fixe, mais adaptant leurs parcours selon les contraintes de vitesse et de temps, illustre cette capacité d’adaptation dynamique à l’environnement et aux besoins énergétiques.

Par ailleurs, l’utilisation d’antennes à réseau en ligne uniforme tridimensionnel (3D ULA) combinée à un beamforming analogique sophistiqué permet de concentrer efficacement la puissance reçue vers les capteurs les plus proches. Ce ciblage spatial permet non seulement de maximiser la puissance recueillie mais aussi de limiter les interférences et pertes énergétiques inutiles. Il est également démontré que l’augmentation du nombre d’éléments d’antenne affine davantage la directivité du faisceau, conduisant à une énergie focalisée plus puissante et une meilleure efficacité du transfert.

Pour modéliser ces phénomènes complexes, il est crucial d’introduire une approximation du motif d’antenne par une fonction cosinus convexe, simplifiant ainsi les calculs sans sacrifier la précision nécessaire à l’optimisation. Cette formulation permet de découper le problème global en sous-problèmes convexes résolubles itérativement, ce qui conduit à une convergence stable vers une solution optimale. Cette méthode garantit une amélioration progressive de l’efficacité énergétique jusqu’à l’atteinte d’un optimum, validé par des simulations numériques.

Enfin, il ne faut pas perdre de vue que la performance du système ne dépend pas uniquement des paramètres physiques et algorithmiques, mais aussi de la compréhension fine des interactions non linéaires entre puissance transmise, conversion d’énergie et mobilité de l’UAV. L’approche intégrée associant trajectoire, beamforming et allocation de puissance illustre une réponse efficace aux défis posés par la complexité des environnements réels. Cette synergie est au cœur de la prochaine génération de réseaux de transfert d’énergie sans fil, où la flexibilité et la précision dans le contrôle spatial et temporel du signal sont primordiales.

En complément, il est essentiel de considérer les implications pratiques de ces avancées. La gestion énergétique doit intégrer les limitations mécaniques et énergétiques de l’UAV lui-même, qui conditionnent sa durée de vol et sa capacité à maintenir des trajectoires optimales. De plus, la robustesse face aux variations environnementales (comme les interférences, obstacles ou conditions météorologiques) impose des mécanismes adaptatifs dans le contrôle de trajectoire et du beamforming. La prise en compte des modèles réalistes de conversion d’énergie non linéaire doit également être approfondie, en intégrant les spécificités des circuits de réception pour une meilleure adéquation avec les capacités physiques des capteurs. Enfin, le déploiement dans des scénarios multi-utilisateurs complexes soulève la nécessité de stratégies d’ordonnancement et de coordination afin d’éviter la dégradation mutuelle des performances.