La question de la compétitivité des États-Unis dans le commerce international est liée à plusieurs facteurs systémiques qui ont progressivement fragilisé l'économie américaine, en particulier dans des secteurs vitaux comme la santé et la fiscalité. L'un des éléments les plus marquants de cette dégradation est l'incapacité du pays à fournir des soins de santé accessibles et abordables pour une large portion de sa population.
Dans un contexte où des soins préventifs tels que les vaccinations, les dépistages médicaux, les mammographies, et les consultations sur les infections sexuellement transmissibles (IST) sont des services essentiels pour la santé publique, les États-Unis peinent à rendre ces services accessibles à tous. Sous l'administration Trump, la suppression de l’"obligation de l’employeur" – qui forçait les entreprises à couvrir les frais de santé de leurs employés non assurés – a exacerbé cette situation, rendant encore plus difficile l’accès aux soins pour les plus vulnérables. Cette politique a été renforcée par les tentatives du Congrès républicain de supprimer totalement la législation en faveur des soins de santé abordables.
Aujourd'hui, les États-Unis se trouvent confrontés à un phénomène paradoxal où une proportion importante de la population utilise les services des urgences hospitalières, les plus coûteux, pour des problèmes qui pourraient être traités à moindre coût dans d'autres types de structures, comme les cliniques. Une étude a révélé que de 13 % à 27 % des visites aux urgences pourraient être traitées de manière plus économique, permettant ainsi des économies annuelles de près de 4,4 milliards de dollars. Comparativement, des pays dont on pourrait supposer que le système de santé est sous-développé, comme le Vietnam ou le Nigéria, réussissent à fournir des soins de qualité de manière plus rapide et efficace que les États-Unis, dans un cadre plus organisé et moins coûteux.
Dans l'optique de réduire ces coûts, il est nécessaire d'encourager l'utilisation des cliniques pour les soins de santé de routine, comme les vaccinations, et les établissements de soins d'urgence non hospitaliers pour des traitements immédiats qui n'exigent pas une prise en charge en salle d'urgence (par exemple, les petites coupures nécessitant quelques points de suture). Il est crucial que des incitations adéquates soient mises en place pour rendre ces alternatives accessibles et efficaces à travers tout le pays.
Par ailleurs, le ministère de la Santé et des Services humains (HHS) des États-Unis, bien qu'il reconnaisse la nécessité de gérer les coûts, ne mesure pas adéquatement les coûts totaux des soins de santé, et ne met en place aucune véritable évaluation des performances des entreprises d'assurance et des entreprises pharmaceutiques. Dans le contexte actuel, les compagnies d'assurance ne sont pas suffisamment responsables de la gestion des coûts de soins de santé, en particulier pour ce qui concerne les soins en fin de vie, les soins préventifs et l'utilisation accrue des cliniques. Il est impératif que le HHS mette en place des indicateurs de performance clés (KPI) plus rigoureux pour évaluer les coûts, tout en surveillant la rentabilité des compagnies d'assurance et des pratiques tarifaires des entreprises pharmaceutiques.
En outre, l'un des facteurs économiques majeurs qui a également contribué à cette perte de compétitivité internationale est le taux d'imposition des sociétés, qui était historiquement l'un des plus élevés au monde. Avant la réforme fiscale de 2017, le taux d’imposition des sociétés aux États-Unis était de 40 %, un des plus élevés parmi les 171 pays étudiés. Cette situation a poussé les entreprises américaines à délocaliser leurs investissements à l'étranger, privant ainsi l'économie nationale de capitaux. Bien que la réforme fiscale ait abaissé ce taux à 21 %, cela a eu pour effet secondaire de creuser un déficit budgétaire important, sans offrir une solution définitive aux problèmes structurels liés aux soins de santé. Bien que la réduction des impôts rende les États-Unis plus attractifs pour les investisseurs, la baisse des taux d'imposition ne résout pas les défis plus larges de compétitivité à long terme.
Enfin, un des phénomènes les plus alarmants des dernières décennies reste l’inégalité croissante des revenus. Le coefficient de Gini, qui mesure l'inégalité des revenus, est passé de 0,30 en 1980 à 0,39 en 2014, un indicateur d'une fracture économique croissante au sein de la société américaine. Cette inégalité des revenus a alimenté les mouvements populistes et antiglobalisation, qui ont trouvé un écho dans les politiques économiques et politiques de l'administration Trump. L’augmentation du pouvoir économique des plus riches a exacerbé la perception que la mondialisation ne profite qu'à une petite élite, amplifiant la méfiance envers les accords commerciaux internationaux et les politiques économiques globales.
Ainsi, la compétitivité des États-Unis dans le commerce international ne peut être séparée de ces enjeux internes cruciaux. Les États-Unis doivent impérativement repenser leur système de santé, adopter une approche plus transparente et régulée des assurances et des prix des médicaments, et revoir leur politique fiscale pour rester compétitifs sur le plan mondial. Par ailleurs, un focus sur l'équité des revenus et la répartition de la richesse est indispensable pour éviter que les fractures sociales ne viennent fragiliser encore davantage l’économie et sa place sur la scène internationale.
Pourquoi la dette publique des États-Unis a-t-elle explosé sous l'administration Obama ?
Sous l'administration Obama, la dette publique des États-Unis a augmenté de manière spectaculaire, quasiment quatre fois plus qu’avec tout autre président, atteignant près de 8 trillions de dollars. En comparaison, la dette sous George W. Bush avait augmenté de 2 trillions de dollars, et les montants étaient beaucoup plus modestes sous les présidents précédents. Ainsi, la dette nationale est passée d'environ 6,5 trillions de dollars à près de 14 trillions de dollars.
Il est souvent avancé qu’Obama n’avait pas d’autre choix. En héritant d'une crise financière d'ampleur mondiale, il a stabilisé le système bancaire, soutenu l'industrie automobile et initié une reprise économique lente mais progressive. Cette reprise a sans doute permis à de nombreuses entreprises américaines de retrouver leur compétitivité. Cependant, cette politique a aussi été marquée par l’introduction de deux programmes particulièrement coûteux : la Loi sur les soins abordables (Obamacare) et les augmentations du salaire minimum fédéral.
La loi Obamacare, ou la Loi sur la protection des patients et les soins abordables, a rendu l'assurance santé universelle obligatoire, imposant des amendes à ceux qui refusaient de s’y inscrire. De plus, elle a exigé que les employeurs de plus de 50 salariés offrent une couverture d’assurance maladie, sinon ils devaient s’acquitter d’une taxe pour compenser les programmes gouvernementaux subventionnés. La loi a également permis de meilleures couvertures, notamment pour les personnes souffrant de conditions préexistantes, et a élargi la couverture de Medicaid. En parallèle, le salaire minimum fédéral est passé de 7,25 dollars à 10,10 dollars de l’heure durant le mandat d'Obama, bien que de nombreuses villes et États aient instauré des taux bien plus élevés.
En dépit de ces changements, l'administration Obama a effectué très peu de modifications fiscales pendant ses deux mandats. Les taux d’imposition sur le revenu des particuliers ont légèrement augmenté, passant d’environ 17 % à 20 %, mais cette augmentation était en grande partie due à la fin des réductions fiscales temporaires mises en place pour stimuler la croissance. De plus, les critiques soulignent que l'augmentation des impôts sous Obama a été plus significative si l'on tient compte des nouvelles taxes, comme celle sur le tabac, les pénalités pour non-adhésion à l'Obamacare, et les taxes sur les salaires pour Medicare. Les taux d’imposition des entreprises ont, en revanche, légèrement diminué pendant son mandat, passant de 39,1 % à 38,9 %.
L’administration Obama a aussi laissé un héritage marquant en matière de régulation, en particulier dans le domaine environnemental. L’un des actes les plus significatifs fut la signature de l'Accord de Paris sur le climat en 2016, par lequel les États-Unis s’engageaient à financer à hauteur de 3 milliards de dollars le Fonds vert pour le climat, tout en mettant en place des objectifs de réduction des émissions de CO2. Parmi les autres régulations notables, citons le Plan de puissance propre, qui imposait aux centrales électriques de réduire leurs émissions de CO2 de 32 % d'ici 25 ans, ainsi que la norme sur les émissions des véhicules, qui imposait une réduction de 80 % des émissions de NOx et une baisse significative de la teneur en soufre de l’essence.
Le projet de loi Dodd-Frank a renforcé la régulation du secteur financier, bien qu’il ne soit pas allé aussi loin que certains l’auraient souhaité. Dans le domaine commercial, l’administration Obama a investi beaucoup d’énergie dans deux initiatives majeures : le Partenariat transpacifique (TPP) et la normalisation des relations commerciales avec Cuba. Le TPP, signé en 2016, visait à établir un accord commercial entre les États-Unis et 11 autres pays, mais n’a pas survécu à l’ère Trump, tout comme les efforts de rapprochement avec Cuba qui ont échoué à produire des résultats concrets avant la fin du mandat d'Obama.
La politique commerciale de l’administration Obama était marquée par un engagement multilatéral, cherchant à maintenir l’ordre commercial mondial tout en élargissant les bénéfices sociaux d’un État-providence. Cependant, cet ordre commercial mondial n’a pas apporté de bénéfices significatifs aux régions les plus affectées par la délocalisation industrielle, comme la Rust Belt, et les États-clé comme le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie ont voté en faveur de Donald Trump lors de l’élection de 2016.
L’héritage commercial d’Obama a été de maintenir le statu quo tout en tentant d’élargir le filet de sécurité sociale pour les citoyens. Mais cet équilibre n’a pas suffi à désamorcer les tensions économiques internes, particulièrement dans les États qui avaient été les plus durement touchés par la crise économique de 2007-2008 et par la mondialisation.
Comment la durabilité sociale et environnementale se confronte aux enjeux du commerce international
Les négociations sur la durabilité sociale et environnementale dans le commerce international sont limitées par plusieurs facteurs, notamment les précédents juridiques et la question de la souveraineté des nations. En particulier, l'Union européenne tente de négocier des provisions environnementales dans ses accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux, en incluant des chapitres sur le commerce et le développement durable (CDD). Bien que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) organise régulièrement des réunions de comité pour discuter du développement durable et que des groupes de travail s'efforcent de développer des normes environnementales pour des secteurs spécifiques comme l'agriculture, il existe des obstacles juridiques significatifs. Par exemple, une décision rendue en 1991 stipule que les pays ne peuvent imposer leurs propres normes environnementales à leurs partenaires commerciaux. Si des exigences peuvent être placées sur les produits eux-mêmes, les processus de fabrication ou de transformation demeurent en dehors de leur champ d'action. Ce vide juridique laisse la porte ouverte à des pratiques telles que le "dumping environnemental", un phénomène où certains pays, en contournant les normes écologiques, peuvent produire à moindre coût en violant des principes de durabilité.
De plus, il est souvent plus difficile de réformer des accords déjà existants, car ces derniers sont d'une complexité extrême, avec une multitude de règles et de taux définis depuis longtemps. Repenser un accord multilatéral complexe revient à la métaphore d'essayer d'implanter un nouveau réseau de métro à haute densité sous une ville déjà vieille de plusieurs siècles, comme New York ou New Delhi, où l'espace est pris par une multitude d'acteurs aux intérêts contradictoires. En conséquence, les nouvelles initiatives offrent un terrain plus fertile pour des réformes positives, et la meilleure chance de lutter contre le dumping social et environnemental réside dans les accords commerciaux fraîchement négociés.
Le système commercial international s'affronte également à la question de l'homogénéisation culturelle. La mondialisation, par le biais du commerce, a progressivement érodé la préservation de certaines langues et cultures. En particulier, la langue française, autrefois vénérée dans le concept de "francophonie", se trouve aujourd'hui en recul face à la domination des langues anglo-saxonnes. Cela se constate non seulement en Europe, mais également dans les territoires français d'outre-mer, où la langue française n'est plus qu'une ombre de ce qu'elle était dans l'imaginaire collectif. En outre, de nombreuses petites villes européennes ont souffert économiquement à mesure que leurs habitants se sont déplacés vers de plus grandes villes en quête de meilleures opportunités d'emploi, avec une plus grande accessibilité aux biens importés à moindre coût.
Les effets de la mondialisation sur la qualité de vie sont également préoccupants. Bien que la croissance économique soit souvent mesurée par l'augmentation du PIB ou des ventes commerciales, ces indicateurs ne tiennent pas compte des progrès sociaux et non économiques, tels que l'art, la santé, l'éducation ou même le bonheur des citoyens. L'évolution de la qualité de vie se trouve souvent en décalage avec l'augmentation du PIB, car les enjeux environnementaux et sociaux, comme la perte de paysages naturels, l'isolement social ou l'augmentation des actes de violence, ne sont pas pris en compte dans les mesures économiques traditionnelles. Pour pallier cela, des indices tels que l'Indicatif de Progrès Authentique (GPI) ont été créés pour ajuster les chiffres du PIB en tenant compte des éléments positifs (comme le travail bénévole ou l'éducation) et négatifs (comme la pollution de l'air ou la perte de terres agricoles).
Les violations des droits de propriété intellectuelle sont également un problème majeur dans le commerce mondial. À mesure que le secteur des services et des technologies de l'information croît, le piratage et la contrefaçon d'œuvres intellectuelles se sont intensifiés. De nombreuses entreprises, particulièrement dans les pays en développement, subissent des pertes massives dues au piratage des logiciels, des brevets, des œuvres artistiques et autres produits de la créativité intellectuelle. La capacité des systèmes juridiques dans ces pays à traiter ces infractions est souvent insuffisante, créant ainsi un climat d'impunité qui profite aux délinquants.
Il est crucial de noter que le commerce mondial, bien qu'il offre de nombreuses opportunités économiques, peut également entraîner des déséquilibres sociaux et environnementaux. Le défi pour l'avenir réside dans la manière dont les accords commerciaux seront ajustés pour tenir compte de ces enjeux cruciaux. Les accords commerciaux modernes doivent donc s'efforcer de mettre en place des normes qui protègent non seulement l'économie, mais aussi les sociétés et l'environnement global, afin d’éviter que la croissance économique ne se fasse au détriment de la durabilité à long terme.
Comment les États-Unis ont-ils su maintenir leur avantage compétitif dans un monde globalisé ?
Les États-Unis ont démontré un modèle commercial unique et fascinant dans un contexte de mondialisation et d'évolution technologique. Alors que, en 2016, le pays affichait un déficit commercial de 752 milliards de dollars en biens, il enregistrait simultanément un excédent de 247 milliards de dollars dans le secteur des services. Ce contraste met en lumière une caractéristique clé de l'économie américaine : son avantage concurrentiel dans les exportations de services. En effet, les services représentaient 34% des exportations des États-Unis cette année-là, bien plus que pour d'autres grandes économies, telles que la Chine (6%) et l'Allemagne (16%). Cette prééminence dans le secteur des services n'est pas un phénomène ponctuel mais un trait constant de l'économie américaine depuis 1992. L'excédent commercial des États-Unis dans les services a fluctué entre 48 et 260 milliards de dollars par an au cours de ces années, tandis que le déficit dans les biens a régulièrement augmenté.
Le secteur des services s'est ainsi révélé être une composante commerciale plus stable, fiable et positive que celui des biens. Depuis 1993, les États-Unis ont maintenu un excédent dans les services durant 17 des 24 dernières années, tandis que le déficit dans les biens a continué d’empirer au fil du temps. Cette dynamique opposée montre bien la transformation structurelle de l'économie américaine, qui s'éloigne progressivement des industries lourdes pour se concentrer sur des activités créatrices de valeur à haute intensité de connaissances, notamment dans le secteur des services.
Un des secteurs les plus dynamiques dans cette transformation a été celui du logiciel. De 1980 à 2020, l'industrie du logiciel a connu une croissance spectaculaire, passant d’une activité quasi inexistante à un secteur pesant 550 milliards de dollars. L'augmentation de la consommation de logiciels, des applications mobiles et des produits technologiques intégrés dans la vie quotidienne est l'un des moteurs de cette expansion. L’essor du SaaS (Software as a Service) a également contribué à cette dynamique. De 2007 à 2017, l'industrie du logiciel a continué de croître à un rythme de 4,6% par an, bien plus rapide que la croissance globale de l’économie américaine. À mesure que l’industrie du logiciel se développe, il devient évident que les États-Unis disposent d’un véritable levier pour piloter l’économie mondiale.
Certains analystes ont néanmoins remis en question la nécessité de maintenir un secteur manufacturier robuste dans toute économie avancée, arguant qu’avec l’évolution technologique, il n'est plus indispensable de produire localement tous les biens pour être compétitif. En effet, avec les services basés sur le cloud et l’outsourcing des centres d'appels, une part importante du travail peut désormais être "délocalisée" virtuellement. Ce phénomène démontre que, contrairement à une idée reçue, l'autosuffisance en matière de production n’est plus une condition sine qua non pour la prospérité d’une nation. L’argument selon lequel les pays doivent être autosuffisants pour ne pas risquer d’être tenus en otage par des fournisseurs lointains ne tient plus, surtout dans un monde où les nouvelles technologies permettent une mobilité des biens et des services sans précédent.
La combinaison de produits, de services et de logiciels crée des différenciations uniques, difficilement réplicables par la concurrence. Par exemple, un produit intégré à des services associés ou à des applications logicielles devient un ensemble difficile à imiter pour les autres pays. Ce modèle hybride permet aux entreprises américaines de se démarquer et de conserver leur part de marché tout en affrontant une concurrence mondiale. Les produits purs, les services purs ou les applications logicielles pures, par contre, sont plus vulnérables aux contrefaçons, aux piratages ou à la sous-traitance dans des régions à faible coût de production.
Dans cette logique, les États-Unis n’ont pas nécessairement besoin de fabriquer chaque composant d’un produit de manière traditionnelle pour maintenir une base industrielle compétitive. Ce sont les composants technologiques, les capteurs intelligents, les logiciels et autres éléments à forte valeur ajoutée qui constituent le cœur de leur compétitivité industrielle. Le secteur manufacturier, lorsqu'il est associé à des technologies avancées, peut rester pertinent et rentable sans nécessiter une production massive de produits de base.
Cela soulève une question fondamentale pour les gouvernements et les entreprises : quelle direction stratégique doit être adoptée face à une mondialisation croissante et une économie fondée sur le savoir ? Les gouvernements des pays avancés devraient prendre des mesures plus proactives pour évaluer et anticiper les tendances futures, en tenant compte non seulement des besoins en matière de demande mais aussi des technologies de production. Les prévisions sur l’évolution des tendances commerciales et technologiques devraient devenir un élément clé de la planification stratégique à long terme. En analysant les chaînes de valeur mondiales et en développant des modèles de compétitivité axés sur l'innovation, les nations peuvent non seulement défendre mais aussi accentuer leur position dominante dans l’économie globale.
Pourquoi les États-Unis ne sont plus compétitifs dans le commerce international
Les coûts structurels qui affectent les États-Unis, comme les dépenses liées à la santé, la fiscalité des entreprises, et la réglementation excessive, limitent la compétitivité de leurs entreprises sur le marché international. Contrairement à d'autres pays, les États-Unis supportent des coûts de main-d'œuvre plus élevés en raison de divers facteurs, y compris des niveaux d'éducation relativement élevés et une productivité aussi relativement forte. Toutefois, ces coûts sont considérablement augmentés par des problèmes structurels internes, notamment des infrastructures vieillissantes et des obligations fiscales croissantes. Les entreprises américaines doivent souvent baisser leurs prix de 16 à 18 % lorsqu'elles exportent, pour être compétitives face à des pays qui n'ont pas ces désavantages structurels.
Un exemple typique peut être pris à partir d'un fabricant américain de pneus, qui vend ses produits à 100 dollars sur le marché intérieur. Si cette entreprise prend en compte les coûts supplémentaires liés à l'assurance santé, la gestion de la conformité et les taxes liées à la protection de l'environnement, elle doit ajouter près de 20 % à ses prix de vente. Pour être compétitive sur le marché international, cette même entreprise serait contrainte de vendre ses pneus à environ 77 dollars, soit une réduction de près de 25 % du prix initial. Même avec une marge bénéficiaire brute de 20 % sur le marché américain, l'entreprise perdrait de l'argent si elle tentait de vendre ses produits à l'international sans bénéficier d'un avantage compétitif unique.
Les raisons sous-jacentes de cette perte de compétitivité sont multiples. Les coûts de la santé, la fiscalité élevée et les charges administratives sont les principaux obstacles que rencontrent les entreprises américaines. Les entreprises doivent également anticiper l'augmentation des taxes de sécurité sociale, ce qui viendra encore gonfler les coûts dans les années à venir. Le dysfonctionnement du gouvernement américain, avec ses alternances entre gouvernements libéraux et conservateurs, n'a pas permis d'apporter des solutions durables à ces problèmes.
En matière de soins de santé, les États-Unis consacrent une part bien plus importante de leur PIB à la santé que n'importe quel autre pays développé. En 2015, les États-Unis dépensaient 17,1 % de leur PIB en soins de santé, contre seulement 6,7 % pour les autres nations industrialisées. Un autre aspect clé est la prise en charge des soins en fin de vie, qui représente un tiers des dépenses de Medicare. L'inefficacité du système de soins américains, notamment par le recours à des traitements coûteux en fin de vie, alourdit considérablement les coûts, sans améliorer la qualité de vie des patients.
Un autre facteur majeur est l'absence de prévention dans le système de santé américain. La forte prévalence de maladies évitables comme l'obésité et les maladies cardiovasculaires résulte en grande partie d'un mode de vie stressant, d'une mauvaise alimentation et d'un manque de temps pour la détente. Les États-Unis ont tenté dans les années 1970 de réformer ce système par la création des organisations de maintenance de la santé (HMO), mais elles n'ont jamais atteint une adoption massive, bien qu'elles aient offert une alternative capable de réduire les coûts de soins de santé.
Il est également crucial de comprendre que l'inefficacité du système de santé américain ne se limite pas aux dépenses directes. Les entreprises doivent souvent consacrer des ressources importantes à la gestion des soins de santé de leurs employés, ce qui les rend moins compétitives par rapport à des concurrents étrangers dont les systèmes de santé sont plus efficaces et moins coûteux. Les États-Unis doivent faire face à une spirale de coûts croissants qui ne cesse de peser sur leur compétitivité.
L'infrastructure vieillissante est un autre problème majeur. De nombreuses entreprises américaines doivent assumer les coûts de maintenance et de rénovation d'infrastructures qui ne sont plus adaptées aux besoins actuels. Ces coûts sont d'autant plus importants que les entreprises américaines doivent également faire face à des régulations environnementales et administratives strictes, qui ne sont pas toujours partagées par leurs concurrents internationaux.
La combinaison de ces facteurs place les entreprises américaines dans une situation difficile : d'une part, elles doivent faire face à des coûts internes qui les rendent moins compétitives sur les marchés étrangers, et d'autre part, elles doivent lutter pour rester rentables sur un marché intérieur qui stagne, avec une croissance du PIB de seulement 1,9 % en moyenne sur les 15 dernières années.
Cela crée un cercle vicieux où les entreprises ne peuvent pas se permettre d'investir dans la recherche et le développement nécessaires pour innover et améliorer leur compétitivité à long terme. De plus, le manque de réformes systémiques, combiné à une forte instabilité politique, empêche toute solution durable et efficace.
Les États-Unis sont confrontés à des défis majeurs qui touchent leurs entreprises et leur compétitivité internationale. Pour restaurer leur position dans le commerce mondial, des réformes structurelles sont nécessaires, allant de la gestion de la santé publique à la révision du système fiscal et à la modernisation des infrastructures. Ces problèmes ne sont pas facilement résolvables et nécessitent une action politique cohérente, mais sans cela, les entreprises américaines continueront à souffrir face à leurs concurrents internationaux plus compétitifs.
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