Les traités conclus entre les nations autochtones et le gouvernement des États-Unis au début du XIXe siècle sont des documents complexes, où s’entremêlent stratégies diplomatiques, revendications territoriales, et tentatives d’adaptation mutuelle dans un contexte de pressions croissantes sur les terres indigènes. Les rencontres entre chefs autochtones, comme Big Elk des Omahas ou Maxúthka (Nuage Blanc) des Ioways, et des représentants américains tels que Major Benjamin O’Fallon ou William Clark, illustrent une période où la parole était une arme aussi cruciale que les traités eux-mêmes.
Ces négociations, souvent tenues dans des lieux emblématiques comme Council Bluff ou Prairie du Chien, révèlent une volonté des peuples autochtones de préserver leur souveraineté tout en négociant la coexistence avec la puissance montante des États-Unis. Cependant, ces rencontres ne peuvent être réduites à de simples accords juridiques : elles incarnent aussi des échanges culturels profonds, parfois marqués par des malentendus, des espoirs, ou des résistances face à l’inévitable mutation du paysage politique et social.
Il faut comprendre que ces traités, tout en étant présentés comme des actes de coopération, ont souvent eu des effets dévastateurs pour les communautés indigènes, conduisant à des déplacements forcés, des pertes territoriales majeures, et la fragmentation des sociétés autochtones. L’importance des récits personnels, comme celui de David Meriwether ou des journaux d’expéditions telles que celle de Stephen Long, permet d’éclairer ces dynamiques sous un angle humain, dévoilant les tensions entre promesses diplomatiques et réalités sur le terrain.
Au-delà de la simple formalisation des accords, le rôle des missionnaires jésuites, des figures politiques américaines comme Thomas Jefferson, et des influences extérieures sur les peuples autochtones montrent une interaction multidimensionnelle. Le phénomène des pensionnats autochtones, évoqué à travers certains témoignages, illustre la volonté d’assimilation culturelle accompagnant souvent ces traités, renforçant ainsi la dépossession non seulement matérielle, mais aussi identitaire.
Enfin, les expériences des différentes nations—Osages, Shawnees, Delawares, et autres—offrent une diversité de perspectives sur cette période charnière. La multiplicité des voix, des discours et des traités souligne que l’histoire des relations entre Autochtones et États-Unis est loin d’être monolithique, mais marquée par des conflits, des compromis et des résistances variées.
Il est essentiel d’intégrer à cette compréhension la reconnaissance du poids des enjeux territoriaux, économiques, et culturels à cette époque, ainsi que les répercussions durables de ces traités sur les descendants des peuples concernés. La complexité de ces relations met en lumière la nécessité d’aborder ces documents non seulement comme des archives historiques, mais comme des témoignages vivants d’un dialogue souvent inégal, où se joue l’avenir de nombreuses communautés.
Comment les pratiques alimentaires et culturelles ont évolué à la fin de la période archaïque et au début de la période woodland
À la fin de la période archaïque, les premières formes de culture ont commencé à émerger dans les sociétés anciennes du Midwest, notamment à travers l'établissement de parcelles destinées à la production alimentaire. Auparavant, les populations archaïques se déplaçaient souvent pour récolter et traiter des graines et des noix, mais avec le temps, des sites dédiés exclusivement à la production de noix noires, de pacanes, de noisettes, de noix de hickory et de glands ont été développés. Ces sites étaient de plus en plus séparés des centres urbains, marquant le début de la spécialisation dans la culture de certaines plantes. L’apparition d’outils spécifiques à la culture des plantes, comme l’adze “Sedalia digger” utilisé pour déterrer les racines, témoigne également de cette évolution.
L’un des premiers éléments domestiqués dans cette région fut le calebasse (bottle gourd), dont les graines, retrouvées dans des sites comme Phillips Spring dans le comté de Benton, dans le Missouri, datent de 5 000 à 4 500 ans. Les calebasses, utilisées à la fois pour leur chair et comme récipients pour stocker des graines, représentent une des premières formes d’agriculture. Environ 4 000 ans avant notre ère, d’autres cultures comme les tournesols et le marshelder (sumpweed), riches en graisses, ont également été domestiquées et sont devenues des aliments essentiels dans le régime alimentaire de la période tardive archaïque. Ces plantes étaient complétées par des cultures de graines amylacées, telles que le petit orge, le maygrass, le knotweed dressé et le chenopode, un proche parent du quinoa.
Simultanément à ces développements agricoles, des changements culturels et spirituels se produisaient, notamment l’apparition des tumulus funéraires. Ces monticules, érigés sur des crêtes de collines, servaient à enterrer les défunts avec des objets culturels et des outils spécifiques, comme des haches taillées, des couteaux en silex et des ornements en coquillage. Dans des sites comme le tumulus de Hatton dans le comté de Monroe, les corps étaient parfois accompagnés de pierres et d’outils, suggérant que ceux qui organisaient ces rituels funéraires percevaient la mort comme un voyage spirituel. Cette pratique, bien qu’encore rare à cette époque, montre une évolution vers des sociétés plus complexes et des croyances plus élaborées.
L’émergence de la période woodland, il y a environ 2 600 ans, marque un tournant dans les pratiques culturelles et matérielles des populations du Midwest. Les premiers indices d’agriculture systématique se manifestent dans la construction de tumulus funéraires et la production de poterie. Bien que la poterie ait fait son apparition entre 4 000 et 3 000 ans avant notre ère, elle ne s’est véritablement généralisée qu’au début de la période woodland. Les premiers pots de type “Marion Thick”, fabriqués en argile brute et décorés de motifs simples, étaient relativement lourds et rudimentaires. L’évolution technique de la poterie a permis la production de vases plus raffinés et plus légers, comme le pot en “Black Sand”, dont l’argile, plus dure, était mélangée à du sable pour créer des récipients plus fins et décorés de motifs géométriques.
Dans le même temps, un changement plus profond dans les modes de vie des populations woodlandiennes se profile. En effet, cette époque est caractérisée par une gestion plus rationnelle des ressources naturelles, permettant aux communautés de s’établir plus longtemps dans un même lieu. Le concept d’« efficacité primaire des forêts » (primary forest efficiency) définit bien cette approche : les villages étaient souvent installés à proximité des forêts, des rivières et des prairies, où la diversité des ressources naturelles offrait une large gamme de plantes sauvages, d’animaux et de produits marins. Cela permettait une alimentation plus variée et une exploitation optimale des graines, particulièrement de celles des plantes comme le chenopode, le knotweed et le maygrass, dont les graines riches en amidon constituaient une base alimentaire importante. L’archéologie a montré qu’au moins vingt-quatre types de noix et de graines différentes étaient utilisés à cette époque.
Cette dépendance accrue à la collecte de ressources sauvages a facilité un mode de vie plus sédentaire. Les populations woodlandiennes, en maîtrisant mieux leur environnement, ont pu nourrir un plus grand nombre de personnes avec moins d’efforts, ce qui a contribué à la croissance et à la stabilisation des villages. La spécialisation croissante dans la culture de certaines plantes, telles que les courges et les tournesols, a permis d'assurer une alimentation plus stable et régulière, facilitant l’établissement de communautés plus grandes et la sédentarisation prolongée.
Il est aussi crucial de noter que cette évolution agricole n’a pas été seulement une réponse aux besoins alimentaires, mais a également facilité une expansion des pratiques culturelles et sociales. L’agriculture et la domestication de plantes ont joué un rôle clé dans le développement de systèmes sociaux plus complexes, où l’organisation du travail et les échanges culturels ont créé de nouvelles dynamiques au sein des communautés. Les techniques agricoles ont également permis une gestion plus fine des ressources, et la sédentarisation croissante a renforcé l’idée d’un lien plus intime et durable entre les humains et leur environnement.
Pourquoi l'effacement des peuples autochtones dans l’histoire du Missouri perdure-t-il ?
En mai 1962, Elinor Fields, une femme de quarante-six ans originaire de la nation Pawnee, était profondément impliquée dans la vie de sa communauté. Ancienne sergente dans l’armée américaine durant la Seconde Guerre mondiale, elle était également membre active du Indian Women’s Pocahontas Club, une organisation fondée en 1899 pour préserver "notre culture, notre héritage et nos communautés". En 1950, elle avait commencé à contribuer à la rubrique hebdomadaire "Indian News" du Pawnee Chief, et une décennie plus tard, elle en était la principale auteure. Cette rubrique, bien qu’évoluant dans un contexte de petite ville, couvrait une variété d’événements sociaux, des mariages aux funérailles, en passant par les anniversaires et les visites.
Un samedi de mai 1962, Fields faisait partie d’une délégation de Pawnees se rendant à Neosho, Missouri, pour participer à un "programme indien". Leur mission était de représenter leur nation lors des célébrations en l’honneur de l’artiste Thomas Hart Benton, qui revenait dans sa ville natale pour une fête de retrouvailles après avoir connu une renommée internationale. Lors de cette célébration, Fields invita Benton à participer à une danse traditionnelle, le "Pawnee two-step", une danse où les couples se tiennent par les mains, une caractéristique rare dans les danses de powwow. Ce geste symbolisait non seulement la richesse culturelle des Pawnees, mais aussi une pratique dans laquelle les femmes jouaient un rôle crucial, étant souvent responsables des invitations à la danse. Benton, cependant, transforma rapidement cette danse en un spectacle où il s’imposa comme le leader, effaçant ainsi l’autonomie de la culture autochtone, réduite à une simple attraction pour le public.
L’épisode du "Pawnee two-step" est révélateur d’une attitude plus large envers les peuples autochtones au Missouri, un État qui, historiquement, a cherché à effacer les traces des populations indigènes. Dès 1837, les peuples autochtones avaient été expulsés des frontières de l'État, et deux ans plus tard, une loi obligeait toute personne autochtone à obtenir une autorisation écrite d’un agent indien pour entrer sur le territoire. Cette législation marquait le début d’un processus d’effacement systématique, où les peuples indigènes, relégués au rôle de "fantômes" dans les récits historiques, ont disparu des mémoires collectives des habitants du Missouri.
Le Missouri, qui avait été envisagé par Thomas Jefferson comme un territoire temporaire pour les peuples autochtones déplacés de l’Est du Mississippi, est devenu le foyer d’une colonisation effrénée qui a effacé les traces de ces peuples au fil des décennies. L’élimination de toute référence à la présence des Autochtones dans l’histoire de l’État a conduit à une méconnaissance totale des réalités vécues par ces derniers, notamment leurs luttes, leur résilience et leurs droits. Cette amnésie historique a des conséquences profondes sur les perceptions contemporaines des autochtones, alimentant des stéréotypes et des discriminations encore présentes aujourd’hui.
Ce phénomène est particulièrement visible dans les débats autour des symboles et des représentations culturelles autochtones. L’exemple du "Tomahawk Chop" des supporters de l’équipe des Kansas City Chiefs témoigne de cette ignorance persistante. En dépit des protestations des communautés autochtones, ces gestes sont souvent perçus comme des rituels innocents par les non-Autochtones, ce qui illustre l’absence de compréhension profonde des réalités de la colonisation et des préjudices historiques envers les peuples indigènes.
L’histoire du Missouri, en tant qu'État ayant expulsé ses peuples autochtones et effacé leurs contributions, est en grande partie ignorée dans les commémorations publiques. Cela est devenu encore plus évident avec la célébration du bicentenaire de l’État en 2021. Alors que certains espéraient une reconnaissance des violences coloniales et de l’esclavage dans la formation de l’État, il est apparu que la majorité des commémorations ont préféré occulter ces questions sensibles. Ce silence renforce l’invisibilité des peuples autochtones et leur lutte pour la reconnaissance de leurs droits.
Il est crucial de comprendre que cet effacement historique ne se limite pas à une simple question de mémoire, mais qu’il est aussi un mécanisme de dissimulation des injustices passées et présentes. Il est nécessaire que les récits sur l’histoire du Missouri, et au-delà, sur l’histoire des États-Unis, incluent les voix des peuples autochtones, non pas comme des figures folkloriques, mais comme des acteurs à part entière de l’histoire de la nation. Seule une révision honnête et complète de l’histoire permettra d’amorcer un processus de guérison et de réconciliation véritable, où les peuples autochtones peuvent enfin voir leurs identités et leurs droits respectés.
Comment les Réformateurs Ont Établi la Politique de Disparition des Peuples Indigènes aux États-Unis
À la fin du XIXe siècle, les réformateurs américains, tels que George Vest, s'engagèrent dans une tentative de "disparition" des peuples indigènes, qu'ils avaient précédemment échoués à annihiler. Leur objectif principal n'était pas l'extermination directe, mais plutôt l'assimilation, en forçant les peuples autochtones à devenir autre chose que ce qu'ils étaient. Ce processus visait à transformer les peuples indigènes en sujets de la culture euro-américaine, tout en modifiant leur mode de vie, leur structure sociale, et même leurs terres.
Le plan consistait à briser les réserves collectives, à séparer les familles et à distribuer des parcelles de terre individuelles, éloignant ainsi les peuples autochtones de leur organisation communautaire et traditionnelle. En parallèle, les enfants autochtones étaient envoyés dans des pensionnats gouvernementaux, où on leur enseignait la langue, les coutumes et les valeurs des colons européens, cherchant ainsi à effacer toute trace de leur héritage culturel. Ce processus était perçu comme un moyen de les "civiliser", de les intégrer à une société basée sur l'individualisme et la propriété privée. Les terres et ressources naturelles des peuples indigènes étaient également réquisitionnées, donnant ainsi libre cours à des sociétés blanches et à des entreprises privées désireuses de s'étendre sur ces territoires.
Ce mouvement de réforme était soutenu par de nombreux acteurs politiques, y compris des philanthropes de l'Est et des réformateurs du Congrès, majoritairement issus du Parti républicain de Nouvelle-Angleterre. Pourtant, ces réformateurs se heurtèrent à la vision pragmatique et parfois cynique de George Vest, sénateur du Missouri. Vest, en particulier, manifestait un profond désaccord avec l'idéalisme des réformateurs de l'Est, qu'il qualifiait de déconnectés de la réalité du terrain. Selon lui, la question indigène n'était pas une question théorique, mais une réalité vivante, essentielle à la politique de l'Ouest américain.
Dans ce contexte, les intérêts économiques jouaient un rôle crucial. Le chemin de fer, en particulier, avait un besoin impératif de s'étendre à travers les territoires indigènes. La question de savoir si les nations indigènes accorderaient ou non des droits de passage pour les chemins de fer devenait une question de grande importance. Les politiciens comme Vest et les compagnies de chemin de fer, telles que la Missouri-Kansas-Texas Railroad, cherchaient à éteindre les droits territoriaux indigènes pour permettre l'extension de leurs réseaux. Le refus des peuples indigènes de céder leurs terres était, aux yeux de ces réformateurs, une manifestation d'ingratitude et un obstacle au progrès national.
Une fois que les infrastructures telles que les chemins de fer eurent accès aux terres autochtones, la politique de l'allotissement des terres, incarnée par le Dawes Act de 1887, devint l'étape suivante du processus d'assimilation. L'idée derrière ce projet de loi était de diviser les réserves et de donner des terres individuelles aux peuples indigènes, ce qui déstabiliserait leur organisation communautaire. Cependant, la mise en œuvre de cette politique s'avéra désastreuse pour de nombreuses nations, car elle favorisait l'accaparement des terres par les colons blancs et l'érosion de la souveraineté indigène. Les terres "excédentaires", non allouées aux autochtones, étaient rendues disponibles pour les colons blancs, ce qui signifiait une perte progressive des territoires ancestraux.
Il est important de comprendre que les motivations derrière ces politiques étaient souvent complexes et multiformes. Tandis que certains réformateurs agissaient avec une certaine vision paternaliste et civilisatrice, cherchant à "sauver" les peuples indigènes de leur propre culture au nom du progrès, d'autres étaient principalement motivés par des considérations économiques et politiques, liées à l'expansion des infrastructures et à l'exploitation des ressources naturelles. La destruction des terres communautaires et l'imposition de systèmes de propriété individuelle n'étaient pas simplement des gestes de "réforme", mais des instruments de domination et de contrôle sur les peuples indigènes.
La mise en place de ces politiques d'assimilation était également facilitée par une vision raciste et déshumanisante des peuples autochtones, souvent représentés comme "paresseux" ou "incapables" de gérer leurs propres terres. Les politiques publiques et les discours politiques de l'époque se nourrissaient de stéréotypes raciaux qui minimisaient les réalités complexes des sociétés indigènes et leur lien profond avec la terre.
Au-delà de l'allotissement des terres, le processus de fragmentation des sociétés indigènes continuait à progresser au travers d'autres initiatives législatives, comme la Commission Jerome, qui tenta de forcer plusieurs nations à accepter ces politiques sous la menace et la coercition. En effet, de nombreuses nations, comme les Ioways, résistaient activement à l'idée de perdre leurs terres et leur mode de vie. Cependant, face à l'impérialisme américain et à la pression des politiques fédérales, ces résistances furent souvent écrasées.
Les conséquences de cette politique furent profondes et durables. Non seulement elle éroda le tissu social et culturel des peuples indigènes, mais elle les rendit aussi plus vulnérables à l'exploitation économique et à la domination politique. L'allotissement, en particulier, ne fit qu'accélérer la dépossession des terres et l'extinction des droits territoriaux autochtones.
Il est essentiel que le lecteur comprenne que cette politique d'assimilation ne doit pas être perçue uniquement comme un projet de "réforme" bienveillante. Elle faisait partie d'un processus plus large de colonisation, qui visait à intégrer les peuples indigènes dans un cadre social et économique profondément étranger à leurs traditions et leurs modes de vie. Cette histoire est aussi celle de la résistance indigène, mais aussi celle des luttes pour maintenir une identité, une culture et une souveraineté face à des forces qui cherchaient à les effacer.
Liste des conscrits du groupe BPK "Amiral Youmashev" (1983-1986)
Le dernier bastion
Programme des événements publics du MBUK «Système centralisé des bibliothèques du district de Novozybkov» pour la période du 2 au 7 avril 2019
Organisation de l’examen de maîtrise de la langue russe, de l’histoire de la Russie et des bases de la législation de la Fédération de Russie pour les ressortissants étrangers

Deutsch
Francais
Nederlands
Svenska
Norsk
Dansk
Suomi
Espanol
Italiano
Portugues
Magyar
Polski
Cestina
Русский