Depuis la crise financière mondiale de 2008, la mondialisation, autrefois synonyme de croissance et de prospérité, se retrouve de plus en plus critiquée. Cette contestation, alimentée par une stagnation économique des pays occidentaux jusqu’en 2016, a mis à mal les principes du libre-échange. Des candidats politiques dans plus d'une douzaine de pays ont proposé de réduire la portée du libre-échange, exploitant un sentiment général de malaise économique. Le cas des États-Unis en particulier illustre les tensions croissantes autour de la compétitivité sur la scène internationale. La question n’est pas simplement politique : c’est un véritable dilemme économique. Ce n'est pas un simple déclin cyclique, mais un changement structurel profond.

Prenons l'exemple des États-Unis : un pays qui dépense deux fois plus que les autres nations pour son système de santé, qui investit moins dans la recherche et le développement (R&D) que ses partenaires commerciaux, et dont le leadership dans les demandes mondiales de brevets est en déclin. Cette situation, couplée à des taux d’imposition des sociétés plus élevés que ceux de ses rivaux, fait que les États-Unis perdent peu à peu leur avantage concurrentiel. L'émergence de nations en développement, qui bénéficient de coûts de production plus faibles et d'une politique commerciale plus agressive, accentue ce phénomène.

Si l’administration Trump venait à se retirer de davantage d'accords commerciaux, et si d'autres pays européens et asiatiques emboîtaient le pas, les conséquences pourraient être dramatiques. Une rupture du libre-échange pourrait coûter aux États-Unis 2,7 % de son PIB et au reste du monde 1,7 % de son PIB chaque année, générant une croissance plus lente et, pour certains, une récession. Dans ce scénario, la Chine deviendrait le nouveau leader économique mondial. Mais il existe aussi une autre possibilité : celle d'un monde où les économies matures se réinventent en leaders technologiques et innovants, cherchant une forme de multilatéralisme adapté aux nouvelles réalités économiques. Ce modèle permettrait une augmentation significative du PIB mondial et favoriserait un progrès social et environnemental. Toutefois, cela exigerait des investissements massifs et une vision politique audacieuse.

L’évolution des politiques commerciales sous Trump offre un terrain fertile pour analyser ces dynamiques. Son administration a proposé des approches peu conventionnelles, et il devient crucial de comprendre les implications de ces politiques pour l’avenir de l’ordre commercial mondial. Dans un contexte où le libre-échange est menacé, les États-Unis pourraient chercher à obtenir des concessions de leurs partenaires commerciaux en renégociant tous leurs accords, ce qui pourrait temporairement augmenter leur propre PIB, mais au prix d’une stagnation économique mondiale.

Les enjeux du commerce international ne se limitent pas à la simple circulation des biens et services. Ils englobent également des domaines tels que l’investissement direct étranger, la mobilité des travailleurs, les régulations bancaires internationales, et bien entendu, la manière dont la mondialisation affecte la stabilité sociale et la durabilité environnementale. Ces phénomènes sont devenus encore plus visibles après la crise financière, qui a frappé durement de nombreux pays, notamment aux États-Unis, et a engendré une réaction anti-mondialisation marquée par une montée du populisme et du nationalisme dans plusieurs régions du monde.

Les diagrammes inclus dans ce texte illustrent bien la complexité des interrelations entre les zones commerciales, les unions monétaires, la politique étrangère des gouvernements, le système bancaire international, ainsi que les impacts sur l'inégalité sociale, les normes environnementales et la politique économique globale. Ces relations sont essentielles pour saisir les tensions entre les différents acteurs de la scène économique mondiale.

L’impact du retrait des États-Unis ou d’autres pays développés du libre-échange pourrait avoir des conséquences immédiates sur les économies locales, tout en modifiant radicalement l’architecture de la gouvernance mondiale. Parallèlement, la montée de l’Asie, et particulièrement de la Chine, pourrait devenir le moteur économique dominant, avec des implications géopolitiques majeures.

L’un des défis clés reste la capacité des États à maintenir un équilibre entre croissance économique et justice sociale dans un monde où les frontières deviennent de plus en plus floues et les échanges de plus en plus interconnectés. Les États-Unis et d'autres pays occidentaux devront investir dans l’innovation et la recherche pour rester compétitifs, tout en adoptant des politiques commerciales plus inclusives et durables.

Il est essentiel de comprendre que le modèle économique mondial actuel, caractérisé par un libre-échange débridé, montre des signes évidents de faiblesse et nécessite une transformation. Cependant, il n'est pas nécessairement condamné. Au contraire, la réponse pourrait résider dans un renouvellement du multilatéralisme, où les économies matures collaborent pour redéfinir les règles du commerce international et lier la croissance à des objectifs sociaux et environnementaux durables.

La Coopération Internationale et le Commerce Mondial : Vers un Nouvel Ordre?

L'Organisation de Coopération de Shanghai, souvent comparée à une sorte de "OTAN asiatique", regroupe des nations telles que la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Turkestan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. Fondée en 2001, cette alliance incarne les nouvelles dynamiques géopolitiques de l'Asie, avec la Chine se positionnant comme un leader de plus en plus influent sur la scène internationale. Ces développements indiquent un changement profond dans la répartition des pouvoirs mondiaux, la Chine étant prête à assumer un rôle dominant qui pourrait, à terme, remplacer celui des États-Unis. Cependant, pour y parvenir, la Chine devra surmonter plusieurs obstacles, notamment le fossé culturel et linguistique qui la sépare de l'Occident, ainsi que les tensions commerciales avec les États-Unis, telles que les exigences imposées aux entreprises américaines d'Internet de fournir leurs données à Pékin. De plus, la méfiance persistante des États-Unis vis-à-vis des initiatives chinoises en matière de cybersécurité financées par l'État reste un point de friction majeur. En dépit de ces défis, la mondialisation pourrait perdurer sous la houlette d'une nouvelle superpuissance.

Dans ce contexte, il est essentiel de rappeler que le commerce en soi est un mécanisme intrinsèquement juste. La politique commerciale ne doit pas être confondue avec l'équité sociale. L'idée que certains pays bénéficient davantage que d'autres n'est pas une indication d'une malfaisance dans le commerce, mais plutôt un reflet des structures économiques et des stratégies commerciales distinctes de chaque nation. Le libre-échange, loin d'être néfaste, profite à la fois aux économies développées et en développement, bien que de manière inégale. Il n'est pas question d'une simple redistribution des richesses, comme le suggérerait une taxe sur les pays riches pour financer les nations pauvres. Si l'on voulait vraiment atteindre l'équité mondiale, il suffirait de redistribuer les fonds entre pays riches et pauvres dans une transaction unique. Cependant, cela ne résoudrait pas le problème de la croissance durable, car chaque nation doit traverser des étapes spécifiques de développement économique indépendamment du système commercial global.

L'une des raisons pour lesquelles certains pays bénéficient davantage du commerce est qu'ils ont réussi à élaborer des stratégies industrielles solides, ce qui leur procure un ou plusieurs avantages comparatifs. Ces pays ont développé des industries compétitives qui leur permettent de prospérer dans un environnement de libre-échange. La véritable question n'est donc pas de savoir si le commerce est bon ou mauvais, mais plutôt comment les grandes puissances économiques, ayant des structures de coûts élevées, peuvent continuer à participer avec succès au système commercial mondial tout en maintenant leurs marges bénéficiaires et volumes de commerce.

En ce qui concerne les pays en développement, des efforts ont été déployés pour restructurer les accords commerciaux afin d'éviter le "dumping social et environnemental". Ce concept renvoie à l'idée selon laquelle des pays moins développés pourraient se voir contraints d'adopter des pratiques commerciales destructrices, au détriment de leurs normes sociales et environnementales, afin de compenser un désavantage économique. Dans les années 1970 et 1980, les pays en développement ont formé le Mouvement pour un Nouvel Ordre Économique International (NIEO), visant à réformer les règles du commerce mondial pour mieux les protéger. Ce mouvement a conduit à la création de mécanismes permettant d'ajuster les règles commerciales pour offrir plus de protection aux pays pauvres, tout en revendiquant un soutien accru sous forme d'aide au développement. Toutefois, ces propositions ont été rejetées par les économistes et les entreprises des pays riches, qui soutiennent que le commerce avec eux offre aux pays pauvres des opportunités de développement qu'ils n'auraient jamais eues autrement.

Cette vision a conduit à la création de la "deux vitesses" au sein du système commercial mondial, incarnée par des accords tels que le Système Global de Préférences Commerciales entre Pays en Développement (GSTP) et des initiatives comme l'Association d'Intégration Latino-Américaine (ALADI). Ces organisations cherchent à promouvoir un commerce plus inclusif, prenant en compte les disparités économiques des pays membres et leurs niveaux de développement. Elles plaident pour un commerce plus flexible et progressif, dont les règles sont adaptées à la réalité économique de chaque pays.

Face à cette dynamique, une question se pose : les pays riches peuvent-ils freiner l'élan du commerce mondial ? La "platification" du monde, alimentée par une mondialisation rapide, a exercé une pression considérable sur les pays développés. Cela est particulièrement dû à l'ascension fulgurante de la Chine, dont la montée en puissance a déplacé les pays occidentaux en tant que leaders économiques mondiaux. Ce phénomène a bouleversé les économies de ces nations, menaçant certains secteurs industriels et poussant à des réflexions sur les déséquilibres créés par cette nouvelle réalité.

Certains plaident qu'il est nécessaire d'apporter un soutien temporaire aux secteurs économiques fragiles, qui, confrontés à la concurrence étrangère, risquent de s'effondrer sans aide extérieure. Il s'agit d'une approche similaire à celle des programmes d'ajustement structurel qui ont été appliqués dans d'autres régions pour aider les économies en difficulté à se restructurer et à redevenir compétitives. Ainsi, dans certains cas, la protection temporaire contre la concurrence étrangère pourrait être justifiée, afin de permettre aux industries locales de se renforcer avant de pouvoir affronter la concurrence mondiale.

Cette tension entre ouverture et protectionnisme constitue une pierre angulaire du débat sur la mondialisation, une dynamique de plus en plus visible à mesure que de nouvelles puissances émergent sur la scène mondiale.

Les États-providence peuvent-ils survivre dans l'économie mondiale actuelle ?

Entre 2007 et 2015, le PIB des Émirats Arabes Unis (EAU) a connu une croissance de 1,6 % à 7,2 %, avec une moyenne de 3,1 %. En éliminant l'année 2009, marquée par une contraction de 5,2 %, cette moyenne atteint 4,1 %. Cette performance dépasse la croissance moyenne de Cuba pendant sa période communiste, ainsi que celle du Venezuela, mais reste inférieure à celle de Cuba après ses réformes économiques profondes.

La Suède, petit pays de 9,9 millions d’habitants, est un exemple intéressant de transformation économique. En tant que membre actif de l'Union européenne depuis 1995, la Suède a maintenu une économie ouverte et réciproque au sein de l'UE. Grâce à cela, elle a pu jouir de niveaux de prix relativement élevés, soutenant un niveau de vie élevé ainsi qu'un système de sécurité sociale robuste pour ses citoyens. Toutefois, jusqu'aux années 2000, la Suède incarna le modèle de l'État-providence, avec des taux d'imposition parmi les plus élevés au monde, destinés à redistribuer la richesse vers les moins fortunés. Cette lourde charge sociale avait, à l’époque, un effet inhibiteur sur la croissance économique.

Entre 2000 et 2015, la Suède a vu son taux de croissance du PIB fluctuer entre 0,6 % et 6 %, avec une moyenne de 2,8 %. Après 2006, la transition vers une économie plus mixte a été marquée par des réductions fiscales : suppression de l'impôt sur les successions en 2005, de l’impôt sur la fortune en 2007 et sur les propriétés résidentielles en 2008. Ces réformes ont permis un afflux de capitaux et ont stimulé la croissance économique. En 2015, le pays a enregistré une croissance annuelle de 4,1 %, preuve que les réformes ont porté leurs fruits, et le PIB par habitant a atteint 49 836 $.

L'Allemagne, plus grande et plus industrialisée, illustre un autre aspect de l'État-providence. Avec une population de 80,6 millions d’habitants et un PIB par habitant de 48 111 $, l'Allemagne est l’un des plus grands exportateurs d'Europe. Le pays a adopté une approche systématique de l’économie sociale de marché depuis la seconde moitié du XIXe siècle, notamment grâce à l’instauration de l’assurance maladie obligatoire sous Otto von Bismarck en 1883. Aujourd’hui, l'Allemagne bénéficie d'un système de protection sociale complet, incluant des assurances maladie, retraite, chômage et accidents, ainsi que des prestations familiales et des avantages fiscaux pour les familles. En 2014, environ 849 milliards d’euros ont été consacrés aux dépenses sociales, représentant 29 % du PIB.

Cependant, malgré cette structure de soutien sociale, l'Allemagne a connu une croissance relativement faible, avec un taux variant de 0,7 % à 4,1 % entre 2000 et 2015. Cette stagnation est souvent attribuée au vieillissement démographique et au poids des dépenses sociales, qui ralentissent l'économie par le biais de taxes et de cotisations aux systèmes de retraite. Il est pertinent de noter que ce ralentissement de la croissance s’est produit malgré un excédent commercial annuel de près de 30 milliards de dollars avec les États-Unis.

Aux États-Unis, pays de 324 millions d’habitants, le PIB par habitant est plus élevé qu’en Suède et en Allemagne, atteignant 57 436 $. Cependant, tout comme en Europe, le pays fait face à un défi démographique croissant, avec une population vieillissante, bien que moins marquée que dans les pays européens. Les États-Unis ont longtemps joué un rôle central dans l’économie mondiale, et la mise en place du New Deal dans les années 1930 a jeté les bases d’un système de sécurité sociale destiné à répondre aux crises économiques. Ce modèle a été renforcé sous Lyndon Johnson dans les années 1960, avec l’élargissement des droits sociaux, notamment en matière d'air pur, de droits civiques, de protection de la nature et d'éducation.

Néanmoins, malgré l’influence dominante des États-Unis dans l’économie mondiale, le pays fait face à des tensions croissantes concernant ses inégalités économiques et sociales. Le système de sécurité sociale, bien que robuste, est critiqué pour sa dépendance aux politiques fiscales fluctuantes et aux crises économiques mondiales. De plus, les inégalités croissantes et la concentration de la richesse chez une petite élite réduisent la capacité des États-Unis à maintenir une croissance équitable et durable.

Les États-providence européens et les modèles sociaux plus avancés restent confrontés à des défis fondamentaux dans un contexte global marqué par la mondialisation. Le vieillissement démographique, la mondialisation de la production et des services, et l’automatisation croissante affectent non seulement les économies européennes, mais aussi les États-Unis, remettant en question la capacité des États à maintenir leurs systèmes de protection sociale tout en soutenant une croissance économique stable. Une réflexion approfondie est nécessaire sur la manière de réformer ces systèmes pour faire face aux défis contemporains tout en garantissant un filet de sécurité sociale aux citoyens.

Comment construire un partenariat équitable et durable dans les accords commerciaux internationaux ?

La nécessité d'un partenariat équilibré et éthique entre les pays riches et les pays pauvres est plus pressante que jamais, surtout à une époque où les relations commerciales mondiales sont souvent marquées par des inégalités structurelles et des pratiques qui nuisent aux pays en développement. Un nouveau modèle de partenariat, fondé sur des principes communs et des accords commerciaux équitables, pourrait offrir une voie vers une prospérité partagée. Les États-Unis et les pays de l'ALENA, par exemple, doivent impérativement jouer leur rôle en assurant que le « libre-échange » ne soit pas un prétexte pour exploiter les pays en développement, ni pour imposer des prix bas soutenus par des pratiques nuisibles, telles que le dumping environnemental et social.

Les principes à inclure dans de futurs accords commerciaux doivent être clairs et rigoureux. Tout d'abord, une véritable acceptation des protections environnementales doit être au cœur de ces accords. Cela inclut la lutte contre le réchauffement climatique et la réduction des émissions de CO2, qui ne doivent en aucun cas être reléguées au second plan. Ensuite, il est essentiel que les droits des travailleurs, y compris la reconnaissance du coût des droits fondamentaux, soient pris en compte. La protection de la propriété intellectuelle, notamment les brevets, doit aussi être un élément majeur des négociations commerciales, surtout pour les économies plus avancées. Enfin, il est indispensable de créer des incitations pour les investissements directs étrangers dans les secteurs technologiques et de services des économies développées, tout en soutenant la fabrication de base dans les économies moins avancées.

De plus, une question cruciale demeure : la gestion des flux migratoires. La relaxation des restrictions à l'immigration pour les travailleurs qualifiés dans les secteurs technologiques, particulièrement dans les économies matures, semble désormais inévitable, car ces secteurs sont en pleine transformation. Les restrictions sur les exportations de technologies stratégiques, telles que la vente de sociétés dans des secteurs en pleine croissance, sont également nécessaires pour maintenir une compétitivité durable.

Pour les économies avancées qui ont fait la transition de la production industrielle vers les économies de la connaissance, il devient impératif de mettre en place des plans stratégiques pour renforcer leur compétitivité commerciale et économique. Ces plans doivent se concentrer sur des applications intégrées de produits et services et sur le développement de l'Internet des objets (IoT). Prioriser des secteurs avec une demande structurelle pérenne, tels que l’énergie, les transports, et la banque, est essentiel. De plus, il est crucial de développer l'énergie propre, en particulier à travers des solutions de stockage de l’énergie, afin de garantir l’indépendance énergétique dans une économie post-énergies fossiles. L’intelligence artificielle et la cybersécurité doivent également être au centre de ces stratégies, pour assurer la stabilité des réseaux stratégiques, tels que les marchés financiers ou les réseaux électriques.

Les investissements dans les solutions médicales, en particulier pour les maladies liées au vieillissement de la population, comme la maladie d'Alzheimer, s'avèrent essentiels pour améliorer la qualité de vie tout en réduisant les coûts des soins à long terme. En parallèle, la technologie doit être mise au service de l’éducation pour répondre au rythme effréné des changements imposés par l'Internet. Enfin, la réhabilitation de l’exploration spatiale pourrait jouer un rôle important dans la recherche de solutions aux problèmes environnementaux globaux, tels que le changement climatique, la pollution et la surpopulation.

Pour que ces transformations puissent réellement avoir lieu, il est nécessaire de créer des barrières à l'entrée pour encourager l’investissement dans des économies d’échelle, ce qui est indispensable pour rivaliser avec les entreprises d’État à l’étranger. La construction d’une infrastructure permettant le soutien des entreprises dérivées et annexes est également essentielle. L'exemple des États-Unis, qui ont bâti leur réseau autoroutier dans les années 1950, démontre l'importance d'un tel investissement. Cette modernisation doit s'étendre aux infrastructures internet, de télécommunications, et de réseaux électriques. Le transport et la logistique devront également s'adapter aux véhicules autonomes et aux drones.

Outre les investissements physiques, l’infrastructure humaine doit être renforcée. Cela implique de financer la recherche fondamentale et de soutenir des programmes de reconversion professionnelle. De plus, un cadre institutionnel stable et prévisible est indispensable pour maintenir la confiance internationale et maximiser les investissements étrangers.

Il devient également essentiel de surveiller les modèles économiques concurrents, soutenus par les États, qui pourraient surpasser les entreprises privées moins bien financées, notamment grâce à des économies d'échelle. Pour cela, il est crucial de combler le fossé scientifique, technologique, et mathématique en veillant à ce que les programmes scolaires dans les domaines des STEM (science, technologie, ingénierie, et mathématiques) restent compétitifs à l’échelle mondiale. En outre, il est indispensable de fixer des objectifs spécifiques et quantifiables pour soutenir la compétitivité commerciale, comme le fait d'allouer 4% du PIB à la recherche et au développement.

Une régulation stricte des transactions financières massives, notamment celles liées aux produits dérivés non soutenus par un bien ou un service réel, est également nécessaire pour éviter une nouvelle crise financière. Enfin, la mise en place d'une protection temporaire sur certains imports permettrait de soutenir l'économie pendant que le pays met en œuvre son plan stratégique pour renforcer sa compétitivité à l’exportation.

Au-delà de la mise en place de plans stratégiques pour les économies avancées, les États-Unis et les pays européens devraient également s’attaquer à leurs coûts structurels élevés, qui entravent leur compétitivité à l'exportation. En effet, ces coûts sont en grande partie responsables des pressions économiques actuelles. Il est nécessaire pour les États-Unis de réduire leur structure de coûts d’au moins 20 %, tandis que l’Union Européenne doit revoir son modèle de financement afin de rendre la participation plus équitable pour les pays riches.

Cette révision des structures économiques et commerciales, associée à un partenariat mondial fondé sur l'équité et la durabilité, pourrait conduire à un système économique plus équilibré, responsable sur le plan social et environnemental, et plus juste pour les économies riches et en développement.