Soit une fonction définie sur et une autre fonction également définie sur , toutes deux appartenant à des espaces de Lebesgue . Nous nous intéressons ici à l’opération de convolution de ces fonctions, et à ses propriétés fondamentales, notamment la condition de convolvabilité et la relation entre les différentes classes d’intégrabilité.
La convolution de deux fonctions et est définie par la formule :
Cette opération repose sur l'idée que chaque valeur de la fonction résultante à un point est obtenue par "moyennage" des valeurs de et sur l'ensemble de , pondérées par les fonctions elles-mêmes. Cette définition peut sembler abstraite, mais elle prend tout son sens dans l'étude des systèmes linéaires, des filtrages ou des solutions aux équations aux dérivées partielles.
Il est crucial de noter que la convolution est bien définie lorsque les fonctions et sont convolvables, c’est-à-dire lorsque l’intégrale existe pour presque tout . Les fonctions sont dites convolvables si cette condition est remplie pour chaque . Il en résulte que la fonction est définie presque partout sur , et appartient à l’espace si elle est -intégrable pour un certain .
Un point clé réside dans la propriété de l’intégrabilité des fonctions convolvées. Si et , alors leur convolution est bien définie et appartient à , pour . Cette propriété est extrêmement utile dans des applications où les fonctions d’entrée sont intégrables dans des espaces de Lebesgue spécifiques. De plus, cette convolution peut être étendue à des espaces de Banach plus généraux en utilisant les concepts d’espaces de fonctionnelles et de continuité forte.
Pour prouver que la convolution est bien définie pour un tel couple de fonctions, on fait appel à des résultats avancés, tels que le Lemma 7.2, qui garantit que pour toute fonction et tout couple , les fonctions et appartiennent également à . Cette propriété est essentielle pour assurer la convergence et la régularité de la convolution dans des espaces fonctionnels de dimension , ce qui en fait un outil puissant en analyse.
L’intégrabilité de la convolution dépend également de la nature de et . Si est une fonction mesurable et est intégrable, alors peut être défini pour presque tout , et on peut contrôler son intégrabilité en utilisant des théorèmes de domination et de convergence pour les fonctions convolvées. Ce contrôle est essentiel pour établir que les résultats de la convolution se conforment à des conditions d’intégrabilité particulières, en particulier lorsque ces fonctions sont perturbées ou modifiées.
Un autre aspect important à prendre en compte est l’opérabilité des transformations sur les fonctions convolvées. Par exemple, on peut appliquer des transformations de translation ou de mise à l’échelle à la fonction , et la propriété de translation invariance de la convolution joue un rôle crucial dans de nombreux théorèmes, comme le théorème de translation invariance (Théorème IX.5.17). Cela permet de garantir que des fonctions de type , où représente un vecteur de translation, restent dans le cadre de fonctions continues et intégrables.
La continuité forte et l’intégrabilité des convolutions sont également liées aux concepts de continuité uniforme. En effet, si et sont uniformément continues sur un domaine compact , alors leur convolution héritera de cette propriété. Cela peut être vu par l’analyse de l’intégrabilité uniforme des fonctions transformées , dont la continuité dans peut être déduite de la convergence des intégrales convolutives.
Enfin, il convient de souligner que l’étude des convolutions de fonctions dans des espaces de Lebesgue et est cruciale non seulement en analyse pure, mais aussi dans des domaines comme le traitement du signal, les systèmes dynamiques et les équations aux dérivées partielles, où les convolutions servent à modéliser des réponses à des entrées complexes.
Le lecteur doit comprendre que les théorèmes mentionnés ne sont pas uniquement des abstractions mathématiques ; ils trouvent des applications concrètes dans des domaines variés comme l’analyse numérique, les probabilités, et les systèmes linéaires. Il est aussi important de noter que les conditions sur les espaces de Lebesgue et sont nécessaires pour assurer la convergence de la convolution et sa régularité. Une bonne maîtrise de ces résultats théoriques est indispensable pour toute personne cherchant à approfondir l’analyse des convolutions dans des contextes plus complexes, notamment ceux qui impliquent des fonctions avec des comportements particuliers, comme celles qui possèdent un support compact ou des propriétés de continuité forte.
La généralisation du théorème de substitution et ses applications aux coordonnées polaires
Dans de nombreuses applications, l’hypothèse selon laquelle une fonction est un difféomorphisme peut se révéler trop restrictive. Par conséquent, il devient nécessaire d’assouplir cette condition pour inclure des cas plus généraux. Une telle généralisation peut être illustrée par le corollaire du théorème 8.4 qui étend le principe de substitution aux fonctions qui ne sont pas nécessairement des difféomorphismes, mais qui satisfont à des conditions suffisantes pour être utilisées dans le cadre de l’intégration. Ce corollaire concerne notamment la mesure de Lebesgue et la façon dont les fonctions intégrables se comportent sous l’effet de transformations telles que les difféomorphismes.
Considérons un ensemble , un sous-ensemble mesurable de tel que la mesure de Lebesgue de soit nulle, et une fonction qui est un difféomorphisme de sur . Le corollaire qui en découle peut être formulé comme suit : pour toute fonction , l’intégrale de sur peut être transformée par la règle de substitution :
Ce résultat est une généralisation partielle du théorème classique de substitution, souvent appelé règle de changement de variables, qui est principalement formulée pour les difféomorphismes.
En effet, cette généralisation impose que la fonction de transformation soit un difféomorphisme, ce qui, dans un certain sens, limite son application à des cas particuliers. Une différence majeure avec le cas unidimensionnel réside dans le fait que le terme dérivé, qui correspond au déterminant fonctionnel de la transformation, apparaît sous sa valeur absolue. Cela est dû au fait que l'intégrale dans le cas unidimensionnel était orientée, alors que dans le cas multidimensionnel, le signe du déterminant peut ne pas être constant. Ce simple ajustement rend la règle applicable dans des contextes géométriques plus complexes.
Un exemple spécifique, et particulièrement utile en géométrie et en physique, est celui des coordonnées polaires. Considérons la transformation qui, dans le plan, passe des coordonnées cartésiennes aux coordonnées polaires définies par :
Dans ce cas, la transformation est un difféomorphisme et le calcul d’intégrales peut être simplifié en utilisant cette substitution. L'intégrale d'une fonction sur le plan devient :
Cette forme d'intégration est particulièrement avantageuse dans les problèmes qui présentent une symétrie radiale, comme ceux liés à la mécanique classique ou à l'électromagnétisme, où la fonction à intégrer dépend uniquement de la distance au centre.
L’application de ce principe aux coordonnées sphériques, notamment pour , donne lieu à des transformations similaires, mais avec des calculs impliquant des facteurs supplémentaires, notamment les sinus des angles. Cela illustre comment la structure de la transformation géométrique affecte la manière dont l'intégrale est exprimée. Plus spécifiquement, pour , la règle de substitution dans les coordonnées sphériques s’écrit :
Cela permet de traiter efficacement des problèmes physiques, comme ceux de la mécanique quantique ou de l'astronomie, où les coordonnées sphériques sont naturelles.
Il est également important de noter que, lorsqu’on travaille avec des systèmes de coordonnées polaires ou sphériques, la symétrie du problème doit être prise en compte dans le choix de la transformation appropriée. Les systèmes de coordonnées adaptés permettent non seulement de simplifier les calculs d'intégrales, mais aussi de réduire la complexité des équations différentielles qui décrivent des phénomènes physiques. L'examen des propriétés géométriques et topologiques des transformations, notamment en ce qui concerne les déterminants de matrices jacobiennes, est crucial pour éviter les erreurs dans l’application de ces règles.
Enfin, bien que les théorèmes de substitution dans ce cadre soient généralement enseignés dans des contextes simples tels que les coordonnées polaires dans le plan ou les coordonnées sphériques en trois dimensions, leur généralisation aux dimensions supérieures et à des transformations plus complexes ouvre la voie à des développements puissants en analyse géométrique, en physique théorique, ainsi qu’en théorie des probabilités et statistique.
Comment définir et utiliser une partition d'unité lisse pour les sous-variétés dans les espaces euclidiens
Soit une sous-variété -dimensionnelle de , avec ou sans frontière, et un recouvrement ouvert de . On dit que la famille est une partition d’unité lisse subordinée à ce recouvrement si elle satisfait les trois propriétés suivantes :
-
et le support de est contenu dans pour tout ;
-
La famille est localement finie, c’est-à-dire qu’il existe un voisinage ouvert autour de chaque point tel que le support de ne rencontre que pour un nombre fini de ;
-
Pour chaque , la somme .
La partition d’unité lisse est un outil essentiel dans la théorie des variétés, notamment en géométrie différentielle et en analyse sur les variétés. Elle permet de localiser l’étude de fonctions ou de formes différentielles sur la variété en se basant sur un recouvrement de celle-ci par des ensembles ouverts. L’idée fondamentale est de décomposer des fonctions globales ou des formes différentielles sur la variété en une somme de fonctions ou de formes qui sont localement définies sur des régions ouvertes plus petites, ce qui simplifie leur étude.
Preuve de l’existence d'une partition d'unité lisse
Une première proposition clé, le théorème 1.20, garantit que toute variété admet une partition d’unité lisse pour tout recouvrement ouvert de . L'idée de la démonstration repose sur la possibilité de trouver un voisinage compact autour de chaque point de qui soit contenu dans un ouvert du recouvrement donné, et d’y définir une fonction lisse qui vaut 1 sur ce voisinage et dont le support est contenu dans cet ouvert.
Pour cela, on commence par considérer un point et un chart autour de . Grâce à la compacité de , on peut extraire un sous-recouvrement localement fini. La partition d’unité est alors construite en associant à chaque sous-ensemble une fonction lisse qui vaut 1 sur un voisinage compact de et qui a un support contenu dans cet ensemble.
Les applications des partitions d'unité dans les variétés
Les partitions d’unité lisses jouent un rôle central dans la construction de diverses structures géométriques et analytiques sur les variétés. Par exemple, elles sont utilisées pour définir des formes différentielles globales à partir de formes locales. En géométrie différentielle, elles permettent de localiser l’étude de formes différentielles ou d’opérateurs différentiels, ce qui est crucial pour des résultats comme le théorème de Stokes ou les théorèmes d’intégration sur les variétés.
De plus, ces partitions sont aussi un outil indispensable pour la définition de fonctions sur une variété qui doivent posséder des propriétés particulières sur différents ensembles ouverts de la variété. Dans ce contexte, les partitions d’unité permettent de passer d’une construction locale à une construction globale de manière cohérente et lisse.
Importance de la localité dans la construction de la partition d'unité
Un des aspects les plus importants de cette construction est la condition de localité. La propriété selon laquelle les fonctions sont localement finies et que leur support est contenu dans des ouverts de permet de contrôler la manière dont chaque fonction agit sur la variété . Chaque fonction de la partition d’unité est non nulle que sur un nombre fini d’ouverts, ce qui garantit que, localement, ces fonctions se comportent de manière raisonnable, c’est-à-dire sans interférer de manière excessive sur la variété.
Cela permet, par exemple, de définir des objets comme les formes différentielles lisses sur en les exprimant comme des combinaisons locales de formes différentielles sur des ouvertures de , tout en garantissant la continuité et la différentiabilité de la fonction ou de la forme sur toute la variété.
Ce qu’il faut retenir
Le concept de partition d’unité lisse est essentiel dans l’étude des sous-variétés et des structures différentielles. Il permet non seulement de construire des fonctions et des formes sur les variétés mais aussi de gérer la manière dont elles se comportent localement et globalement. Cette méthode, bien qu’apparemment simple, est extrêmement puissante et trouve des applications dans des domaines variés comme l’analyse fonctionnelle, la topologie, et la géométrie différentielle.
Comment comprendre et utiliser l'algèbre extérieure dans les espaces vectoriels finis
L'extension bilinéaire naturelle permet de définir des produits extérieurs dans les espaces vectoriels. L'algèbre de Grassmann, ou algèbre extérieure, de est une structure associative, gradée et anti-commutative, ayant pour dimension , lorsque est un espace vectoriel réel de dimension finie. Cette construction fondamentale est cruciale en géométrie différentielle, notamment lorsqu'on aborde les formes différentielles et les orientations dans les variétés.
Il est essentiel de comprendre que possède une structure algébrique riche, qui devient particulièrement intéressante lorsqu'on l'étudie sous l'angle des produits extérieurs. En effet, l'algèbre extérieure est construite à partir des espaces vectoriels de en ajoutant des produits qui sont à la fois bilinéaires et antisymétriques. Cette structure permet de définir des objets comme des formes différentielles, qui sont au cœur de la géométrie des variétés orientées.
Un aspect fondamental de cette construction réside dans le fait que les éléments de , pour , sont des formes volumes sur , définissant des objets géométriques essentiels tels que les volumes orientés. Deux formes volumes et sont dites équivalentes si l'une est un multiple scalaire positif de l'autre. Cela introduit une relation d'équivalence qui divise l'ensemble des formes volumes en deux classes, correspondant aux deux orientations possibles de .
De plus, la dualité entre et est une propriété clé. Par le biais de l'isomorphisme canonique , chaque élément de peut être vu comme un élément de son double dual, ce qui permet de renforcer la notion de dualité dans les constructions algébriques. Cette propriété est particulièrement utile dans la compréhension des automorphismes des espaces vectoriels et de leurs effets sur les produits extérieurs.
Les "pullbacks" (ou retours arrière) sont un autre aspect important dans ce cadre. Soit une application linéaire entre deux espaces vectoriels et , et une forme différentiable sur . Le pullback est une transformation qui "retourne" cette forme de à , en suivant une règle qui conserve la structure linéaire et antisymétrique des formes extérieures. Ce concept est crucial pour comprendre comment les transformations linéaires agissent sur les formes différentielles et comment elles préservent (ou modifient) les volumes et les orientations dans l'espace.
L'orientation de l'espace vectoriel joue également un rôle central dans cette discussion. Un espace vectoriel orienté, avec une base ordonnée et positivement orientée, permet de définir des formes volume associées à cette orientation. Il est important de noter que la transformation par une matrice d'une base positive dans une autre base positive peut être orientée de manière cohérente si et seulement si , ce qui garantit que la transformation est préservatrice de l'orientation. Cela mène à une compréhension plus profonde des automorphismes de qui respectent l'orientation, en particulier ceux qui sont définis par des matrices de déterminant positif.
En outre, dans le cas particulier des espaces vectoriels ayant une structure d'espace euclidien (espaces vectoriels avec produit scalaire), le volume élémentaire se définit par la forme volume associée à une base orthonormée positive. Ce volume élémentaire joue un rôle fondamental dans le calcul des volumes des parallélépipèdes et dans la caractérisation de la "mesure" géométrique dans des contextes de variétés orientées.
Ainsi, la notion de forme volume n'est pas simplement un outil mathématique abstrait, mais elle est intimement liée à la géométrie de l'espace, à la notion d'orientation et à la transformation des espaces vectoriels. La compréhension de l'algèbre extérieure, des pullbacks, et des formes différentielles est donc essentielle pour toute personne cherchant à maîtriser les concepts de géométrie différentielle et de topologie, en particulier dans l'étude des variétés et des formes différentielles sur ces variétés.
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