Le fascisme italien, un mouvement né dans les années 1920, a été dirigé par des personnages aux trajectoires diverses, mais tous liés par leur soutien à Benito Mussolini et par leur vision radicale du pouvoir. Parmi ces figures, certaines se sont distinguées par leur influence sur la politique italienne et internationale, leur rôle dans la guerre, ou encore par leur relation avec d’autres puissances européennes comme l’Allemagne nazie. Parmi eux, plusieurs se sont opposés à Mussolini sur des points fondamentaux, et leur vie a été marquée par des événements dramatiques.
L'une des figures les plus intéressantes de cette époque est sans doute Italo Balbo, l'homme qui, paradoxalement, s’opposa à l'alliance de Mussolini avec l'Allemagne nazie. Balbo, né en 1896 en Italie, était un aviateur et un haut dirigeant fasciste. Bien qu’il ait soutenu Mussolini au début de sa carrière, il fut un des rares à exprimer des réserves sur les liens croissants entre l'Italie et l'Allemagne. Il s'opposa à la direction trop radicale du régime, cherchant plutôt à moderniser le fascisme. Sa vie prit fin tragiquement en 1940 lorsqu’il fut abattu par un tir ami, ce qui marqua un tournant dans la politique italienne. Un aspect fascinant de son héritage réside dans son lien avec la ville de Chicago. En 1933, il dirigea une flotte de vingt-cinq avions dans un vol inaugural entre l'Italie et Chicago. Ce voyage fut si marquant qu'en hommage à son exploit, la ville rebaptisa une rue en son nom, « Balbo Drive ». Cependant, cette rue est aujourd’hui au centre d'une controverse, car certains contestent l’hommage à un homme lié au fascisme.
D’autres figures du fascisme, comme Roberto Farinacci, ont marqué l’histoire par leur radicalisme et leur violence. Né dans une famille pauvre, Farinacci gravit rapidement les échelons du mouvement fasciste. Très tôt, il devint l’un des principaux organisateurs des squads d’action, ces groupes paramilitaires qui terrorisaient la population. Farinacci prônait une approche plus dure du fascisme et critiquait ouvertement Mussolini pour sa modération. Il était notoirement xénophobe et antisémite, et, en 1925, il devint le secrétaire du Parti national fasciste. Il joua un rôle clé dans la centralisation du pouvoir du parti et dans la purge de ses éléments les plus radicaux. Lorsque Mussolini entra en guerre aux côtés des nazis, Farinacci soutint fermement la collaboration avec Hitler et militait pour l'entrée de l'Italie dans la guerre. Après la chute de Mussolini en 1943, il tenta de fuir, mais fut capturé par les partisans italiens et exécuté.
Une autre figure importante de cette époque est Dino Grandi, un homme politique et diplomate qui occupa plusieurs ministères sous le régime fasciste. Grandi était un allié des factions les plus radicales du fascisme, mais au fil du temps, il s'éloigna de Mussolini, notamment en raison de son opposition à la guerre et aux lois raciales. Il fut l'un des principaux responsables du renversement de Mussolini lors du Conseil grand du fascisme en 1943. Après cette trahison, Grandi fut exilé, mais ses relations diplomatiques et ses alliances lui permirent de conserver une certaine influence.
Gian Galeazzo Ciano, gendre de Mussolini, a également joué un rôle clé dans la politique fasciste. Diplômé en droit et marié à la fille de Mussolini, Ciano était un diplomate talentueux et ministre des Affaires étrangères. Cependant, sa vision du fascisme se distança peu à peu de celle de Mussolini, surtout en raison de la guerre et des défaites militaires qui s'ensuivirent. En 1943, Ciano, membre du Grand Conseil fasciste, participa au renversement de Mussolini. Après la chute du Duce, Ciano tenta de fuir vers l'Allemagne mais fut capturé, jugé par le régime de la République sociale italienne et exécuté.
Ces figures fascistes ont profondément influencé le cours de l’histoire italienne et européenne. Toutefois, il est crucial de ne pas réduire leur impact à leur rôle dans le fascisme. Ces personnages ont également marqué l’histoire par leurs choix tactiques, leurs alliances et leurs oppositions internes. Leur confrontation avec Mussolini révèle une part d’ambiguïté qui caractérise souvent les figures politiques de ce type de régimes : même au sein de l’extrémisme, des fractures apparaissent.
Il est essentiel, pour comprendre l’ampleur de ces événements, de se rappeler que les décisions prises par ces hommes n'étaient pas uniquement motivées par une fidélité à Mussolini, mais également par des calculs géopolitiques, des tensions internes et des ambitions personnelles. Ce n’est qu’en examinant leurs actions sous un prisme plus large, tenant compte de leurs relations avec l'Allemagne nazie, de leurs propres contradictions et de leur héritage, que l’on peut réellement saisir l'impact du fascisme sur l’Italie et l'Europe.
Quelles ont été les implications des relations commerciales et politiques entre l'Italie fasciste et l'URSS pendant les années 1930 et 1940 ?
L’accord de coopération signé le 28 avril 1931 entre l’Italie de Mussolini et l’Union Soviétique marque un tournant dans les relations économiques et diplomatiques entre les deux pays. Cet accord visait à renforcer l'industrie soviétique, notamment en fournissant à Staline une équipe d’ingénieurs italiens pour superviser la production industrielle. Un des aspects les plus frappants de cette coopération réside dans le fait que Staline avait fait exécuter tous les directeurs d’entreprises ayant obtenu leurs diplômes sous le Tsar, particulièrement ceux des centrales électriques. À cet égard, Mussolini envoya même Angelo Omodeo, l’ingénieur responsable du barrage sur le fleuve Tirso en Sardaigne, afin de garantir la sécurité des barrages sur la rivière Dniepr.
La coopération commerciale s’intensifia également pendant cette période. Une délégation formée par des responsables de grandes entreprises italiennes telles que Montecatini, Isotta Fraschini, Pirelli et Breda Locomotive se rendit à Moscou sous la direction de Giovanni Agnelli, accompagné du professeur Felice Guarneri, ministre du Commerce et des Finances. Cette délégation symbolisait l’étroite collaboration entre l’Italie fasciste et l’URSS. Fiat, par exemple, ne se contenta pas de vendre des véhicules et des camions produits en Italie, mais établit également une usine de roulements à billes en Union Soviétique, à proximité de Moscou. Une deuxième usine fut construite pour produire des alliages légers, ce qui explique les liens étroits qui unissaient la famille Agnelli au Parti Communiste Soviétique après-guerre, en particulier lorsqu’en 1969, Fiat commença à fabriquer des voitures dans l’usine de Togliattigrad.
En parallèle, l’un des plus grands constructeurs navals italiens, Ansaldo de Gênes, reçut un contrat pour concevoir des navires commerciaux et militaires destinés à la flotte soviétique. Le commerce entre les deux nations s’intensifia rapidement, et en 1931, l’Italie passa de la 16e à la 8e place parmi les exportateurs vers l’URSS. Les importations soviétiques, notamment de pétrole, s’élevaient à la 6e place, juste derrière l’Allemagne, les États-Unis, l’Angleterre, la France et l’Argentine. Les installations de stockage de carburant furent étendues en Italie, notamment à Savone, en Ligurie, pour accueillir plus de 50 000 tonnes de carburant. À un certain moment, l’Italie disposa d’un excédent de carburant, et Agip commença à le vendre sur le marché intérieur à un prix inférieur à celui pratiqué aux États-Unis.
Cependant, malgré les succès commerciaux, Mussolini manifesta une attitude condescendante à l’égard de l’URSS. Il ne comprenait pas la force intérieure du pays et sous-estimait son potentiel futur. De plus, il ne reconnaissait pas l’URSS comme un allié fiable et loyal, contrairement à l’Allemagne nazie, et ignorait la géopolitique de la région, notamment le rôle stratégique de l’Union Soviétique en Europe. Cette incompréhension se manifesta lors de la conférence de Stresa en 1935, où Mussolini se tourna uniquement vers la France et l’Angleterre pour contrer l’agressivité du Troisième Reich, ignorant l’intérêt évident de l’URSS à contenir la montée en puissance de l’Allemagne.
De même, l’URSS fut exclue du Pacte de Munich de 1938, une erreur qui affaiblit encore davantage la position de l’Italie face à Hitler. Mussolini aurait dû, à ce moment-là, chercher à inclure Staline dans les discussions afin d’obtenir un soutien solide contre l’expansionnisme nazi. L’opposition de l’URSS à l’invasion italienne de l’Éthiopie en 1935 ne nuisit pas aux relations bilatérales, bien que cette situation ait laissé un goût amer à Moscou. L’URSS, qui entretenait une relation historique avec l’Éthiopie remontant aux tsars, réprouva fermement l’agression italienne, mais sans rompre ses liens avec Mussolini.
Dans les années suivantes, les relations diplomatiques et commerciales se poursuivirent malgré des tensions croissantes. En 1939, pendant les négociations du pacte Molotov-Ribbentrop, Staline manifesta sa volonté de permettre à l’Italie d’étendre son influence dans les Balkans, mais à condition que Rome accepte la souveraineté soviétique sur le Bosphore et les Dardanelles, une position stratégique visant à garantir un accès direct à la Méditerranée. Mussolini, toutefois, resta indifférent à cette proposition.
En 1940, lorsque l’Italie et l’Allemagne proposèrent à l’URSS de rejoindre les puissances de l’Axe, les négociations échouèrent sur la question de la maîtrise des détroits. Les relations se détériorèrent rapidement après le début de la guerre d’Hiver entre l’URSS et la Finlande. L’Italie prit clairement parti pour la Finlande, envoyant des avions de chasse Fiat G50, ce qui aggrava les tensions avec Moscou. Pourtant, les pressions diplomatiques nazies forcèrent Staline à cesser les hostilités, et le commerce entre l’Italie et l’URSS reprit, bien que les relations se refroidissent rapidement après l’invasion de l’Union Soviétique par l’Italie aux côtés de l’Allemagne.
Mussolini, aveuglé par son idéologie fasciste, n’a jamais pleinement compris la place centrale de la Russie dans le jeu géopolitique européen. Il n’a pas vu que l’URSS représentait une force incontournable sur le continent, une erreur tragique pour l’Italie.
Les relations italo-soviétiques montrent à quel point la compréhension des dynamiques géopolitiques et économiques mondiales est essentielle. L’histoire révèle qu’un manque de vision stratégique et un aveuglement idéologique peuvent entraîner des erreurs fatales dans le domaine des affaires internationales, surtout lorsque des puissances émergentes comme l’URSS sont impliquées. La leçon qui se dégage de cette analyse réside dans la nécessité de prendre en compte non seulement les ambitions immédiates mais aussi les évolutions à long terme des acteurs politiques sur la scène mondiale.
Le totalitarisme moderne : la disparition de la vie privée et l’illusion du contrôle individuel
Le fascisme a tenté d'abolir l'usage du pronom formel "Lei" (signifiant "Vous") pour le substituer par le pronom "Voi", mais c'est surtout une obsession plus triviale qui demeure dans les mémoires : celle du crachat par terre. On sait bien qu'à l'époque, lorsqu'un secrétaire entrait dans un bureau, le crachoir était immédiatement sorti. Dans les années 1930, qu'on a parfois appelées "les années de consentement au fascisme", ce ne sont pas les matraques et l'huile de ricin qui sont devenues les symboles du fascisme, mais plutôt les lieux publics couverts d'affiches interdisant de cracher par terre. Un grand humoriste de l'époque, Ettore Petrolini, répondit avec une pointe de malice : "Très bien, d'accord. Je cracherai en l'air."
Ce genre de détail peut sembler anecdotique, mais il met en lumière un point essentiel : la manière dont le pouvoir s'infiltre dans les comportements les plus intimes, jusqu'à régir même les gestes les plus anodins du quotidien. Cette volonté d'ériger des règles strictes sur ce qui semblait relever de la sphère privée est un trait marquant du fascisme et des régimes totalitaires en général.
La pandémie actuelle, tout comme les crises passées, est une catastrophe soudaine et imprévisible qui révèle sans fard la réalité sociale sous-jacente, au-delà des discours officiels. Elle expose une situation marquée par des inégalités profondes et cruelles. L’ère de la pandémie, à bien des égards, ressemble à un miroir grossissant des fractures sociales existantes. On retrouve dans cette situation une résonance frappante avec l'ère de Mussolini et de Trump : un même tropisme vers une brutalité policière et une centralisation du pouvoir dans un État totalitaire.
Karl Popper et Hannah Arendt ont tous deux réfléchi de manière sérieuse sur le totalitarisme, mais d’une manière différente. Popper en a repéré les racines dans la pensée de Platon, tandis qu’Arendt a identifié dans le conformisme de masse la caractéristique principale du totalitarisme. L'ouvrage d'Adorno et Horkheimer, La dialectique de l'Illumination, complète cette réflexion en soulignant comment les idéologies totalitaires transforment l'Illumination en une forme de soumission aveugle à un pouvoir centralisé. Pourtant, à l’ère numérique, le totalitarisme n'est plus une simple idée philosophique : il devient une possibilité technique, grâce aux progrès technologiques permettant un contrôle massif et individualisé. Le monde d'aujourd'hui est plus que jamais propice à l’émergence d’un tel régime.
Dans un passé proche, la mise en œuvre d’un totalitarisme total était limitée par les technologies disponibles. Les grands rassemblements, les marches nocturnes, symboles des régimes fascistes et nazis, ne suffisaient pas à forger un contrôle absolu. Aujourd'hui, grâce aux outils numériques et aux systèmes de surveillance sophistiqués, un contrôle total est réalisable. Cette capacité à surveiller, enregistrer et manipuler chaque aspect de la vie d’un individu rend la privacité pratiquement obsolète. Il n’y a plus d’espace où se cacher. Les moyens de contrôle sont désormais tellement intrusifs que chaque personne, même dans son intimité, devient un objet de surveillance.
En Italie, un organisme public est censé garantir les droits à la vie privée des citoyens, mais en réalité, il ne fait rien de plus que de maintenir une illusion. Il est le garant d’une nullité juridique, une façade qui dissimule la disparition progressive de la vie privée. L’invasion des sphères privées est désormais acceptée comme un mal nécessaire. Plus aucun domaine de la vie personnelle ne semble exempt de contrôle.
Ce contexte de surveillance et de perte de privacité ne relève pas seulement de la sphère politique, mais aussi de la société dans son ensemble. Dans une époque où les données personnelles sont devenues une marchandise précieuse, il est crucial de comprendre que notre soumission à la surveillance est bien plus insidieuse que ce que l'on pourrait penser. Le contrôle ne se fait plus uniquement à travers des moyens physiques, mais aussi via des plateformes numériques qui nous offrent une illusion de liberté, tout en collectant des informations détaillées sur nos comportements et nos pensées.
Enfin, il est essentiel de considérer la manière dont ce contrôle est légitimé par une forme de "conformisme social", une dérive que Popper et Arendt ont bien identifiée. La pression sociale, amplifiée par des médias omniprésents, pousse chacun à s'adapter aux normes et aux attentes des régimes politiques ou des entreprises qui détiennent ces pouvoirs. La liberté individuelle, loin d'être un droit naturel, devient un combat permanent contre cette normalisation imposée par la société et les institutions.
Les parallèles entre Mussolini et Trump : Une analyse des stratégies politiques et médiatiques
Mussolini et Trump, deux figures politiques aux trajectoires et aux contextes de naissance très différents, partagent néanmoins des similitudes frappantes dans leur utilisation des médias de masse et dans leur approche de la politique. Leurs parcours respectifs, marqués par des rebondissements et des retournements spectaculaires, montrent qu’ils ont tous deux su capter l’attention du public en exploitant à fond le potentiel des nouvelles technologies de communication de leur époque.
Mussolini, d'abord simple journaliste, fut un homme politique détesté par certains pour sa trahison de la gauche et pour son soutien à la guerre. Son passé dans le Parti Socialiste Italien (PSI) et son rejet par ce dernier ne l'empêchèrent pas de fonder un mouvement qui allait devenir le Parti National Fasciste (PNF). Ce qui est particulièrement intéressant dans son ascension est sa capacité à manipuler l'opinion publique à travers les médias. Son journal, Il Popolo d’Italia, par exemple, devint l'instrument privilégié pour diffuser ses idées et son programme, qui bien qu’à l'origine centré sur des revendications sociales, avait en réalité une forte composante économique. Il cherchait à maximiser le succès financier de son journal, qui ne reposait pas uniquement sur des idéaux, mais également sur une stratégie de marketing et de gestion de l'image.
Tout comme Mussolini, Donald Trump est un maître dans l'art de la communication. Bien que ses débuts ne soient pas dans le journalisme, mais dans l'immobilier et la télévision, il a su utiliser les médias pour construire et maintenir sa popularité. L'élection présidentielle de 2016, avec ses rebondissements inattendus et ses déclarations spectaculaires, a révélé la puissance de son utilisation des nouvelles technologies. Les réseaux sociaux, en particulier Twitter, sont devenus ses outils de prédilection pour captiver une base électorale fidèle. Le contraste avec Mussolini réside cependant dans la manière dont Trump, bien que moins sophistiqué dans son approche, utilise la télévision et les médias sociaux d’une manière plus instantanée et globale.
Les deux leaders ont, en effet, fait un usage stratégique de la communication pour asseoir leur autorité. Mussolini, qui avait déjà compris l’importance des nouvelles formes de communication en son temps, notamment la radio et le cinéma, aurait sans doute été impressionné par l’impact que Trump a su tirer des plateformes numériques modernes. En utilisant les médias de masse pour diffuser son message, Trump a non seulement renforcé sa position, mais a également réussi à mobiliser des foules à travers des messages simples, des slogans frappants et des discours provocateurs, un peu à la manière de Mussolini dans ses harangues.
Dans le cadre de leurs politiques respectives, Mussolini et Trump ont aussi partagé une inclination à s'adresser directement au peuple, parfois en usant de la rhétorique populiste. Cette approche a non seulement renforcé leur popularité, mais a également permis de maintenir une image de leaders proches du peuple, tout en gardant le contrôle sur la narration politique. L’importance d’un tel contrôle des médias ne peut être sous-estimée dans leurs ascensions respectives. Trump, par exemple, en s’entourant de personnalités et de médias qui le soutiennent, crée un environnement dans lequel il est perçu comme une victime des « fake news », une stratégie qui, dans un contexte de défiance généralisée envers les élites, renforce son soutien populaire.
Il est également crucial de comprendre que la réussite de ces leaders n’a pas été uniquement le fruit de leur exploitation des médias, mais aussi de leur capacité à exploiter le climat social et politique de leur époque. Mussolini, à une époque où l’Italie était en proie à une crise économique et sociale après la Première Guerre mondiale, a su capter la colère des masses frustrées et leur offrir une solution qui semblait résoudre leurs problèmes immédiats, tout en préservant les intérêts du capitalisme. Trump, bien que plus loin dans l’histoire, a exploité un climat similaire de mécontentement populaire, où les frustrations des classes moyennes et ouvrières face à l'establishment politique traditionnel ont été au centre de sa campagne.
Cependant, là où la comparaison devient délicate, c’est dans les implications de leur discours et de leurs actions. Bien que Trump puisse apparaître, par son populisme et ses envolées oratoires, comme une figure de la même trempe que Mussolini, il convient de noter les différences dans leurs contextes. Le fascisme mussolinien, avec sa vision radicale et autoritaire, était directement lié à des idéaux d’expansion impérialiste et à des objectifs militaristes. Trump, de son côté, malgré ses discours nationalistes, n’a jamais exprimé de volonté d’expansion territoriale ni d’engagement direct dans une politique étrangère belliqueuse. En ce sens, les parallèles entre leurs idéologies sont plus superficiels qu’essentiels.
Il est essentiel, pour le lecteur, de saisir que l'usage des médias et la manipulation de l'opinion publique sont des outils puissants dans le monde moderne, et qu'ils ne sont pas uniquement l'apanage des dictateurs du passé. Si Trump n’est pas Mussolini, son exploitation des médias et sa capacité à façonner l'image publique en font une figure qui, tout comme le Duce, peut être vue comme une construction médiatique plutôt qu'une pure expression d’une idéologie politique. Cette compréhension est cruciale pour appréhender la politique moderne, où les frontières entre réalité et spectacle sont souvent floues, et où l'image publique joue un rôle décisif dans la victoire électorale.

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