La propagation des informations erronées et des « faits alternatifs » n’est pas un phénomène récent, mais sa prolifération a pris une ampleur nouvelle à l’ère numérique. L’information circule aujourd’hui à une vitesse vertigineuse, alimentée par des mécanismes de partage instantané, où les faits sont souvent éclipsés par les émotions et les opinions. Ce phénomène, loin de se limiter à des canulars ou à de la satire, touche désormais des questions cruciales pour la démocratie et la cohésion sociale. La notion de « post-vérité » – où les faits objectifs sont moins influents dans la formation de l’opinion publique que les appels émotionnels et les croyances personnelles – illustre bien cette dynamique. Dans ce contexte, les professionnels de l'information, en particulier les bibliothécaires, ont un rôle essentiel à jouer.
Les bibliothécaires, historiquement engagés dans la promotion de la littératie de l'information, sont aujourd’hui plus que jamais appelés à aider leurs communautés à développer des compétences critiques face à cette avalanche d’informations. Bien que cette tâche ne soit pas nouvelle, elle revêt désormais une importance capitale. Les bibliothécaires sont en première ligne pour sensibiliser à l’évaluation de l’information, aider les utilisateurs à identifier les fausses informations et promouvoir un esprit critique face à un flot incessant de contenus parfois délibérément trompeurs.
La prolifération des « fake news » et des informations erronées a un impact bien au-delà des frontières de la simple désinformation : elle menace la démocratie, la confiance publique et la vérité. Des événements comme l’élection présidentielle américaine de 2016 ont mis en évidence la vitesse à laquelle des informations non vérifiées peuvent circuler et influencer l’opinion publique. Que ce soit à travers des articles trompeurs, des vidéos manipulées ou des discours politiques, la frontière entre le vrai et le faux devient floue.
Il est important de comprendre que les « fake news » ne sont pas une nouveauté dans l’histoire de l’humanité. Si la technologie a amplifié leur portée, la désinformation a toujours existé sous différentes formes : rumeurs, mensonges politiques, propagande. Ce qui est nouveau, c’est l’accélération du processus de diffusion grâce à Internet, aux réseaux sociaux et à des plateformes comme YouTube. Dans cette réalité, une information erronée peut se propager instantanément à une échelle mondiale, avant même que les rectifications n’aient pu être apportées. Une fois que l’information fausse est consommée par un public large, il devient difficile de la corriger, car le message erroné reste ancré dans les mémoires collectives, même après sa démentie officielle.
Les stratégies de lutte contre la désinformation ne se limitent pas à une simple vérification des faits. Il est essentiel de développer une approche de « littératie numérique » qui combine la capacité à évaluer les sources d’information, à comprendre les biais algorithmiques et à exercer un jugement critique face à l’actualité. L’éducation à la médiation de l’information doit aussi intégrer des aspects émotionnels et cognitifs : il ne suffit pas de savoir si une information est vraie ou fausse, il faut aussi comprendre pourquoi certaines informations suscitent plus d’émotions que d’autres, et comment ces émotions peuvent influencer notre jugement.
En outre, les utilisateurs d'Internet doivent être conscients des mécanismes sous-jacents qui alimentent la production et la diffusion de la désinformation. Le modèle économique des plateformes sociales repose sur l’engagement, qu’il soit positif ou négatif. L’objectif est de maintenir les utilisateurs connectés, à travers des contenus qui suscitent des réactions fortes, qu’il s’agisse de colère, de peur ou de méfiance. C’est ainsi que des informations sensationnelles ou choquantes parviennent à capter l’attention et à se propager rapidement, parfois même sans être vérifiées. Le concept d’« économie politique » de l’information, dans lequel l’attention devient une marchandise, est crucial pour comprendre les dynamiques de ce phénomène.
La capacité à naviguer dans cet océan d’informations exige une forme de « métaculture » : comprendre comment l’information est produite, diffusée et consommée dans un environnement numérique complexe. Ce type de compétence dépasse la simple capacité à lire ou à rechercher des informations. Il implique de comprendre les différents types de médias, d’être capable de distinguer les faits des opinions, d’analyser les motivations des producteurs d’informations et de reconnaître les stratégies de manipulation, qu’elles soient idéologiques ou commerciales.
Un autre aspect à ne pas négliger est l’impact émotionnel de l’information sur les individus. La manière dont les informations sont présentées – en particulier dans le cadre de nouvelles dramatisées ou d’histoires sensationnalistes – joue un rôle clé dans la manière dont elles sont perçues et partagées. L’émotion, en particulier la peur ou l’indignation, est un puissant moteur de la viralité de l’information. Cela ne fait qu’amplifier la propagation des « fake news », qui exploitent ces émotions pour se diffuser plus largement.
Dans cette lutte contre la désinformation, l’un des outils les plus efficaces reste l’éducation. En tant que médiateurs de l’information, les bibliothécaires peuvent jouer un rôle crucial en offrant aux utilisateurs les outils nécessaires pour développer une pensée critique et une capacité à évaluer la fiabilité des informations. Il est primordial d'intégrer cette éducation dans un cadre plus large, où les utilisateurs apprennent à devenir des citoyens responsables et informés, capables de discerner les vérités des mensonges et d’évaluer les informations de manière nuancée.
En fin de compte, la lutte contre les « fake news » ne réside pas seulement dans la correction des faits, mais dans la construction d’une culture informationnelle plus solide. Celle-ci ne se limite pas à la capacité de vérifier les faits, mais inclut également la réflexion critique sur les sources, les intentions derrière les informations et les effets que ces dernières peuvent avoir sur notre perception du monde et de la société.
L'alphabétisation informationnelle et la transformation des bibliothèques académiques : Une réflexion sur la pratique professionnelle
L’alphabétisation informationnelle, dans son évolution rapide et ses diverses applications, représente aujourd’hui un élément essentiel de la pédagogie universitaire. Au-delà de la simple capacité à accéder à des informations, elle inclut la capacité de comprendre, d’analyser et d’utiliser ces informations de manière critique. Ce domaine, qui a pris une importance considérable au cours des dernières décennies, s'inscrit dans un contexte de transformation des bibliothèques académiques, ces dernières se positionnant désormais non seulement comme des centres de ressources, mais également comme des acteurs clés du développement des compétences informationnelles des étudiants.
Dans le cadre universitaire, l’objectif de l’alphabétisation informationnelle n’est plus simplement de fournir aux étudiants l’accès à une base de données ou à un ensemble de ressources, mais bien de leur apprendre à naviguer dans un environnement informationnel complexe. Une telle démarche est nécessaire pour leur permettre de développer une pensée critique face à l’abondance d’informations disponibles, particulièrement à l’ère numérique. L’accessibilité à des ressources riches est certes importante, mais l’enjeu principal réside dans la capacité à discerner ce qui est pertinent, fiable et digne de confiance.
Cette capacité critique doit être cultivée dès les premières années de l’enseignement supérieur. Les bibliothèques universitaires, en partenariat avec les enseignants, jouent un rôle crucial dans ce processus en intégrant des compétences informationnelles au cœur du curriculum académique. Les bibliothécaires, loin d’être de simples gestionnaires de collections, deviennent des éducateurs et des facilitateurs, guidant les étudiants dans leur apprentissage de la recherche, de l’analyse et de l’évaluation des sources.
Cependant, cette intégration de l’alphabétisation informationnelle dans le cursus académique est un défi. Elle nécessite une évolution des pratiques pédagogiques et une réflexion sur la manière dont ces compétences peuvent être enseignées de manière transversale à toutes les disciplines. Il est ainsi essentiel de concevoir des stratégies pédagogiques adaptées, qui intègrent non seulement la dimension cognitive de l’apprentissage, mais aussi la dimension émotionnelle et sociale. En effet, comprendre une information ne suffit pas, il faut aussi savoir l’utiliser dans un contexte donné, ce qui suppose une conscience de ses implications sociales, politiques et éthiques.
Les défis liés à l’alphabétisation informationnelle dans les bibliothèques académiques ne se limitent pas à l’enseignement de la recherche documentaire. Ils incluent aussi la nécessité d’une compréhension critique des médias et de la manière dont l’information est produite, diffusée et consommée. Les étudiants doivent être capables de distinguer la désinformation de l’information vérifiée et d’interroger les biais présents dans les sources auxquelles ils ont accès. Ce processus implique de les sensibiliser aux dangers des fake news, aux stratégies de manipulation de l’information, et à l’importance du fact-checking.
L’apparition de nouveaux concepts comme la translittératie vient enrichir cette approche. La translittératie, qui désigne la capacité à naviguer entre différents types de supports et de technologies, met en lumière la complexité croissante du paysage informationnel. Dans un monde où l’information est de plus en plus multiforme et multisupport, la maîtrise de compétences variées, allant de la lecture de textes à l’analyse de contenus multimédia, devient indispensable. Les bibliothèques doivent ainsi être en mesure de proposer des formations diversifiées, permettant aux étudiants de s’adapter à un environnement informationnel toujours plus diversifié et mouvant.
À cet égard, l’importance d’une approche critique de l’alphabétisation informationnelle ne peut être sous-estimée. L’un des principaux objectifs de cette pratique est de renforcer la capacité des étudiants à évaluer l'information qu'ils rencontrent, à la remettre en question et à en saisir les enjeux. Il ne s’agit pas seulement de savoir où chercher, mais de savoir quel type d’information chercher, et pourquoi.
En complément de ces éléments, il est crucial de rappeler que l’alphabétisation informationnelle n'est pas une compétence qui se développe de manière isolée. Elle est intimement liée à d'autres formes de littératie, comme la littératie médiatique, numérique, et visuelle. Ces compétences sont toutes interconnectées et doivent être enseignées simultanément pour que l'étudiant puisse développer une compréhension holistique de l'information. Le défi pour les bibliothèques et les institutions éducatives est donc de parvenir à intégrer ces multiples facettes de l'alphabétisation dans leurs programmes, sans qu'elles ne soient perçues comme des ajouts accessoires, mais comme des éléments fondamentaux de la formation académique.
Les étudiants, dans leur parcours, devront ainsi apprendre à naviguer dans un océan d'informations, à identifier ce qui est fiable et pertinent, et à comprendre le rôle des médias dans la construction de la réalité. Cette approche doit se concrétiser par une pédagogie active, qui place l'étudiant au cœur du processus d'apprentissage, l’encourageant à réfléchir sur ses propres pratiques d'information et à prendre conscience des enjeux éthiques et sociaux associés à l'utilisation des données.
Pourquoi la désinformation prospère-t-elle dans notre société contemporaine ?
La désinformation, ou "fake news", n'est plus un phénomène marginal; elle se trouve aujourd'hui au cœur du débat public et de la consommation d'information. Bien qu'il soit difficile d'en évaluer l'ampleur exacte, il est évident que les médias et les technologies numériques jouent un rôle central dans sa propagation. Les informations erronées sont souvent créées ou amplifiées de manière stratégique, et la difficulté à les combattre réside dans leur forme subtile et parfois insidieuse. Un des éléments clés qui expliquent la difficulté à lutter contre la désinformation est la manière dont les individus consomment et interprètent l'information, souvent sans discernement, influencés par des biais cognitifs ou émotionnels.
Les informations ne circulent pas dans un vide. Elles sont modelées par des contextes internes et externes qui influencent la manière dont nous les percevons et les intégrons. Ce processus d'acquisition de l'information est façonné non seulement par la structure financière et commerciale des médias, mais aussi par des facteurs émotionnels et sociaux. À cet égard, la notion de "post-vérité" et celle de "vérité apparente" soulignent que nos choix d'information sont souvent motivés par des émotions, des préjugés et des croyances préexistantes, bien plus que par une évaluation rationnelle des faits.
Dans le cadre de la consommation quotidienne d'informations, plusieurs comportements sont à l'œuvre : recherche active d'informations, sélection de sources perçues comme fiables, évitement d'informations discordantes et, enfin, utilisation de l'information pour étayer des opinions déjà formées. Ces comportements sont essentiels pour comprendre pourquoi certaines personnes peuvent devenir vulnérables à la désinformation, notamment dans des contextes où elles ne reconnaissent pas que l'information reçue est erronée.
Pour appréhender pleinement cette dynamique, il est utile de se référer aux théories de l'apprentissage. Selon Knud Illeris, dans son ouvrage The Three Dimensions of Learning (2002), l'apprentissage se situe à l'intersection de trois processus : cognitif, émotionnel et social. Ces processus internes (l'acquisition d'informations) et externes (l'influence de l'environnement) sont essentiels pour comprendre comment nous absorbons et intégrons l'information. L'impact de ces deux dimensions, cognitive et affective, est particulièrement visible dans la manière dont les individus réagissent aux informations qui leur sont présentées.
L'apprentissage, dans cette optique, est une interaction complexe entre l'acquisition de nouvelles connaissances et leur insertion dans des structures mentales existantes. L'individu construit sa compréhension du monde à travers un filtre constitué de ses expériences passées, de ses croyances et de ses émotions. Cette construction mentale peut être influencée par des facteurs externes tels que l'environnement immédiat ou les stimuli émotionnels. Un état de colère ou de stress, par exemple, peut inhiber la réception d'une information rationnelle, rendant une personne plus susceptible de croire des informations biaisées ou fausses.
Il convient également de mentionner que la mémoire joue un rôle clé dans ce processus. L'information, lorsqu'elle est trop abondante ou mal filtrée, peut entraîner une surcharge cognitive, avec pour conséquence une diminution de la capacité à traiter efficacement l'information. Cette surcharge peut contribuer à l'émergence de croyances erronées et à la difficulté à remettre en question des informations fausses. La mémoire interagit aussi avec nos schémas mentaux, qui agissent comme des filtres interprétatifs de la réalité. Ces schémas peuvent être rigides et renforcer des biais de confirmation, où l'individu cherche et accepte uniquement des informations qui confortent ses croyances antérieures.
Les facteurs émotionnels et motivationnels jouent également un rôle primordial. L'individu n'est pas toujours animé par un désir pur de savoir, mais aussi par des motivations extrinsèques ou intrinsèques qui influencent sa volonté d'accepter ou de rejeter certaines informations. Par exemple, une personne peut être fortement motivée à accepter une information erronée si elle sert ses intérêts personnels ou sa vision du monde, ou si elle est présentée de manière émotionnellement convaincante.
Les aspects cognitifs et affectifs de la consommation de l'information se traduisent dans le phénomène de la désinformation. Ce dernier peut être divisé en deux catégories : la désinformation (information délibérément fausse) et la mésinformation (information incorrecte, mais non intentionnellement fausse). La désinformation, qui vise à induire le public en erreur de manière délibérée, est souvent utilisée pour promouvoir des agendas politiques, sociaux ou commerciaux. Elle se diffuse rapidement, notamment sur Internet, où l'absence de filtres ou de vérification des sources rend la véracité des informations plus difficile à évaluer.
Les motivations derrière la désinformation sont multiples. Si certaines sont malveillantes, cherchant à manipuler l'opinion publique ou à induire des comportements spécifiques, d'autres peuvent être plus bénignes, comme dans le cas de petites fausses informations partagées pour éviter des conflits ou protéger des sentiments. Cependant, quelle que soit l'intention, l'impact de la désinformation est souvent le même : elle déforme la réalité et influence la perception publique d'une manière qui peut avoir des conséquences graves sur le plan social, politique et économique.
La désinformation est particulièrement dangereuse car elle nourrit des croyances fausses et alimente des divisions. Dans le contexte numérique actuel, où les informations circulent à une vitesse vertigineuse, les mécanismes de vérification de l'information sont souvent insuffisants. Il est donc impératif de sensibiliser les individus à la nécessité de questionner l'information, de vérifier les sources et de développer des compétences critiques en matière de consommation d'information. De plus, les consommateurs d'informations doivent être conscients des biais cognitifs et émotionnels qui influencent leur jugement, afin de mieux comprendre pourquoi certaines informations peuvent être acceptées sans remise en question.
Pourquoi les fake news prospèrent-elles dans l'ère post-vérité ?
Dans l'ère post-vérité, il est essentiel de reconnaître les composantes émotionnelles ou affectives de la désinformation. C’est cette dimension affective de la recherche et de l'utilisation de l'information qui nous permet de comprendre pourquoi et comment les fake news sont devenues si omniprésentes et difficiles à déloger. Un trait marquant de cette époque est le phénomène selon lequel les consommateurs vont délibérément ignorer les faits objectifs au profit d'informations qui confirment leurs croyances existantes. Cela s'explique par le fait qu'ils sont émotionnellement investis dans leurs schémas mentaux actuels ou sont émotionnellement attachés aux personnes ou aux organisations que l'information décrit. Ainsi, l'affectivité de la recherche d'informations court-circuite les processus cognitifs de collecte et de sélection des informations.
Parmi les exemples de comportements affectifs de l'information auxquels il faut être attentif, on trouve le biais de confirmation, les bulles de filtre (ou chambres d'écho), la surcharge d'information, le satisfecit et l'évitement d'information. Il est facile, même pour des professionnels de l'information, de se laisser submerger par le volume d'informations qui nous est présenté chaque jour sur Internet et d'autres formes de communication. À cela s'ajoute une information politisée qui touche à des problématiques sociétales potentiellement bouleversantes. Par exemple, l'élection présidentielle de 2016 a constitué une telle période où, quel que soit l'affiliation politique d'une personne, la recherche d'information dans un environnement aussi tendu devient une source de stress. Les chercheurs en comportement d'information, Donald Case et Lisa Given (2016), suggèrent que pendant les campagnes politiques, les chercheurs d'information sont souvent « activement ouverts à recevoir de nouvelles informations et à les recevoir par sérendipité, dans une période intense et condensée ». Toutefois, ces informations ne sont pas toujours aussi complètes ou rigoureusement vérifiées qu'on pourrait le souhaiter, car les sujets sont souvent complexes et associés à une large gamme d'opinions.
Lorsque le nombre d'éléments d'information augmente ou que le temps disponible pour les analyser diminue, les individus ont tendance à recourir à des règles de choix plus simples et moins fiables pour accélérer leur recherche d'information. Ce phénomène est particulièrement visible dans les contextes politiques où les sujets sont très polarisants et où l'information qui circule est souvent biaisée ou simplifiée. Le rôle des médias sociaux dans cette surcharge d'informations est crucial, car ils facilitent la diffusion rapide de l'information, qu'elle soit vraie ou fausse. Ainsi, les histoires peuvent être partagées instantanément, qu'elles aient été lues ou non. Le raccourci en ligne « TL;DR » (trop long, pas lu) incite les gens à partager et à commenter des contenus qu'ils n'ont même pas pris le temps de lire ou d'évaluer.
Les médias sociaux favorisent également l’enfermement des utilisateurs dans des bulles de filtre. Ces bulles résultent d'une sélection soigneuse des flux d'informations sur les réseaux sociaux, permettant aux utilisateurs d’être entourés uniquement de personnes et d’informations qui confirment leurs croyances existantes. Ce phénomène est exacerbé par le biais de confirmation, qui pousse les individus à rechercher et à utiliser des informations qui coïncident avec leurs schémas mentaux, au lieu de se confronter à des sources d'information potentiellement contradictoires. Au sein de ces bulles de filtre, il devient particulièrement facile d'éviter les informations désagréables, choquantes ou simplement incohérentes. Ce comportement constitue un exemple d’exposition sélective, où les individus sont prédisposés à chercher des informations qui sont en adéquation avec leurs opinions et à éviter celles qui les remettent en question.
Le phénomène de l’évitement d’information, qui accompagne souvent l'exposition sélective, fait également partie intégrante de ce processus décisionnel. Il s'agit d'une stratégie active consistant à ignorer des informations pour maintenir un état de croyance ou de confort mental préexistant. Cela rejoint la notion de « satisfecit », qui décrit le fait de choisir une information simplement parce qu'elle est jugée « suffisamment bonne » pour répondre aux besoins immédiats, même si cela signifie accepter une information de moindre qualité. Cette attitude de « suffisance » contribue également à la propagation des fake news en permettant à des informations de faible qualité de circuler librement, simplement parce qu'elles satisfont des besoins émotionnels ou cognitifs immédiats.
Enfin, il est essentiel de déconstruire l'illusion selon laquelle les utilisateurs d'Internet sont des chercheurs avertis et des consommateurs d'informations compétents simplement parce qu'ils maîtrisent les outils technologiques. Bien que de nombreux utilisateurs soient à l'aise avec les outils numériques, tels que les jeux en ligne, le montage photo ou la création de mèmes, cela ne signifie pas qu'ils soient capables de discerner les informations manipulées et présentées de manière biaisée. Les utilisateurs peuvent participer activement à des « médiascapes » – un terme qui désigne un environnement numérique où l’accent est mis sur l'image et le style, plutôt que sur le contenu et les informations véritables. L'usage de ces outils numériques facilite la gratification instantanée et permet de capter rapidement l'attention, mais elle n'entraîne pas nécessairement un renforcement des compétences critiques nécessaires pour évaluer la véracité des informations partagées.
Dans ce contexte, il est crucial de comprendre que le modèle économique des médias numériques repose sur la génération de trafic en ligne, qui se traduit par des revenus. Chaque clic, chaque vue contribue à l'engranger de fonds pour les sites de contenu. Cela crée une pression pour produire rapidement des informations, qu'elles soient vérifiées ou non, en priorité pour être le premier à diffuser une nouvelle. Les fake news deviennent ainsi un produit rentable, propulsé par l'urgence de l'instant et l’appât du gain économique, ce qui explique en partie leur prolifération.
Publication des recommandations méthodologiques pour la préparation et la tenue de la dissertation finale pour l’année scolaire 2016-2017
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