Les ordres exécutifs et autres formes d'actions exécutives, qui contournent souvent le Congrès, ont pris une place prépondérante dans la stratégie politique de Donald Trump. Avec le Sénat fermement aux mains des républicains, il continuera à utiliser ses pouvoirs de nomination pour remodeler la bureaucratie et les tribunaux. Le contexte semble ainsi être préparé pour deux années supplémentaires de luttes partisanes, caractéristiques de la politique démocratique américaine. En parallèle, les élections de 2018 ont mis en évidence un constat majeur : pour rester compétitif à l'échelle nationale, le Parti républicain doit développer un message capable d'attirer des électeurs au-delà de sa base actuelle, composée principalement d'hommes blancs âgés résidant dans les petites villes et les zones rurales des États-Unis.

Les démocrates, quant à eux, ont su construire une coalition plus inclusive, englobant les femmes, les minorités et les jeunes. Il n'est pas surprenant que les premières femmes musulmanes et amérindiennes élues au Congrès, ainsi que le premier gouverneur ouvertement gay, soient tous membres du Parti démocrate. Cette dynamique a permis au groupe électoral démocrate de croître, tandis que la base républicaine représente désormais une part de plus en plus réduite de l'électorat national, et même de l'électorat des États rouges en forte croissance, comme le Texas. Dans cet État, un homme politique républicain de la trempe de Ted Cruz a dû se battre pour éviter une défaite. Si le Parti républicain ne parvient pas à élargir son électorat, 2018 pourrait bien marquer la dernière occasion où le "mur rouge" est en mesure d'empêcher la montée de la vague bleue.

La question de la participation électorale se pose aussi à un niveau individuel. Que signifieront pour les Américains les élections de 2016 et 2018 ? Les politiques économiques des républicains créeront-elles plus d'emplois ou rendront-elles les citoyens plus vulnérables à un avenir économique incertain ? Quelle sera l'ampleur de l'impact des projets républicains visant à abroger l'Obamacare sur l'accès aux services médicaux ? Les politiques de sécurité nationale des républicains renforceront-elles ou non la sécurité des Américains ? Comment les diverses communautés américaines seront-elles affectées par les éventuels efforts du GOP pour réprimer l'immigration illégale ? Au-delà de ces enjeux, une question fondamentale demeure : comment les Américains peuvent-ils devenir des consommateurs plus critiques des sondages d'opinion et des informations politiques diffusées sur les réseaux sociaux ?

Une autre question clé touche au financement des campagnes et aux intérêts qui seront représentés dans le gouvernement. Donald Trump, un candidat unique, a réussi à générer une couverture médiatique gratuite sans précédent, mais sa campagne a tout de même levé et dépensé des centaines de millions de dollars, dont une grande partie provenait de dons individuels modestes. Dans un pays aussi vaste et diversifié que les États-Unis, les contributeurs aux campagnes proviennent de groupes variés, aux intérêts souvent contradictoires. Toutefois, la réalité reste que ceux qui possèdent plus d'argent auront la possibilité d'en donner davantage. Et une fois au pouvoir, les élus auront tendance à représenter les intérêts de ceux qui les ont soutenus.

Deux tendances récentes dans le financement des campagnes risquent de jouer un rôle crucial dans la manière dont les élections seront financées à l'avenir, ainsi que dans la sélection des candidats et l’élaboration des politiques. D'une part, les décisions récentes de la Cour suprême ont annulé des lois fédérales qui cherchaient à limiter l'influence des intérêts financiers sur le processus électoral et le gouvernement. La Cour a estimé que le don d'argent est, dans certaines circonstances, une forme de discours politique essentielle au processus démocratique du pays. Dès lors, une question majeure persiste : les intérêts financiers continueront-ils à jouer un rôle aussi important dans le processus électoral ? Et quelles nouvelles lois pourraient être nécessaires pour rendre les règles du jeu plus équitables ? Le financement des campagnes continuera-t-il à augmenter au point où les citoyens de demain se mobiliseront pour des réformes, comme le financement public des campagnes ou l'attribution de médias gratuits pour tous les candidats qualifiés ?

Le rôle de l'argent dans la politique américaine est un sujet complexe, car il soulève des questions fondamentales sur la démocratie, l'équité et l'influence des grandes fortunes dans le processus électoral.

Comment les Groupes d'Intérêt Influencent-ils la Politique?

Les groupes d'intérêt jouent un rôle central dans la formation de l'opinion publique et dans la pression exercée sur les responsables politiques. Bien que ces groupes puissent appartenir à un large éventail idéologique, allant des plus libéraux aux plus conservateurs, ils partagent tous une capacité significative d'influencer les décisions politiques à travers diverses stratégies. Ces stratégies incluent des manifestations publiques, des mobilisations de base, et une implication active dans les élections, entre autres.

Certaines organisations choisissent de rendre leur cause publique par le biais de manifestations et de rassemblements. Cela inclut des actions telles que des boycotts, des sit-ins, des manifestations de masse, et des marches. L'exemple le plus marquant de ces actions reste celui des mouvements des années 50 et 60 aux États-Unis, où la Southern Christian Leadership Conference, dirigée par Martin Luther King Jr., utilisa la protestation publique pour attirer l'attention sur les abus raciaux et créer un climat d'opinion plus favorable aux droits civiques. Ce type de mobilisation publique a inspiré d'autres groupes, notamment les organisations féministes et, plus récemment, les mouvements tels que "Occupy Wall Street" en 2011 et "Black Lives Matter" en 2013. Ces mouvements ont permis de donner une voix à ceux qui se sentent marginalisés ou opprimés par des systèmes inéquitables, qu’il s’agisse de l’inégalité économique ou du racisme systémique dans les forces de l’ordre.

Cependant, au-delà de la simple mobilisation publique, certains groupes d'intérêt préfèrent utiliser une stratégie plus discrète mais tout aussi puissante: la mobilisation de leurs bases. En sollicitant leurs membres et leurs familles à contacter leurs représentants élus par téléphone ou par courriel, ces groupes peuvent créer une pression considérable. Par exemple, l'influence du mouvement évangélique aux États-Unis a été renforcée par sa capacité à générer des centaines de milliers de lettres, d'appels téléphoniques et d'e-mails destinés au Congrès. La National Rifle Association (NRA) est un autre exemple frappant de l'efficacité de cette mobilisation de base, avec ses cinq millions de membres prêts à agir sur des questions liées aux armes à feu.

Le recours à des campagnes de mobilisation de base n'est pas sans complications. Parfois, ce qui semble être une action spontanée de la part de citoyens ordinaires peut en réalité être orchestré par des groupes d'intérêts à travers ce que l'on appelle le "lobbying Astroturf", une forme de lobbying artificiel. Ce type de stratégie est de plus en plus courant, notamment via des campagnes par email, bien que les législateurs semblent toujours accorder plus de poids aux lobbies professionnels qu'aux manifestations populaires.

Les groupes d'intérêt n'hésitent pas non plus à s'impliquer directement dans le processus électoral. En soutenant financièrement des partis politiques ou des candidats, ces groupes cherchent à s'assurer que les élus qui arriveront au pouvoir seront bien disposés à défendre leurs positions. Par exemple, la NRA a dépensé 30 millions de dollars pour soutenir la campagne de Donald Trump lors de l’élection de 2016. De même, des comités d'action politique (PAC) sont utilisés pour faire des contributions financières à des candidats, bien que cette stratégie puisse parfois être perçue comme une forme de corruption.

L'implication des PACs dans la politique américaine est un phénomène majeur, avec des secteurs comme la finance ou l’agroalimentaire représentant les plus grands donateurs. Les PACs permettent à ces secteurs d'influencer les élections en soutenant financièrement des candidats qui se montrent favorables à leurs intérêts. Par exemple, en 2016, les PACs représentant le secteur financier ont dépensé des sommes colossales pour soutenir les candidats républicains. Les règles de financement des campagnes, bien que visant à apporter de la transparence, ont du mal à limiter l'ampleur de l'influence des groupes d'intérêt.

L'implication des groupes d'intérêt dans la politique ne se limite donc pas à des actions de lobbying classiques. Elle inclut des stratégies plus subtiles et complexes, qui vont de la pression publique sur les législateurs à l'investissement dans des campagnes électorales. Cela soulève des questions importantes sur l'intégrité du processus démocratique, l'égalité d'accès à la politique et la manière dont les décisions politiques sont influencées par des intérêts particuliers plutôt que par les préoccupations des citoyens dans leur ensemble.

Il est crucial pour le lecteur de comprendre que, bien que les groupes d’intérêt aient le droit d’influencer les politiques, leur capacité à le faire soulève des questions sur la transparence, l'équité et la représentativité. La distinction entre véritable mobilisation populaire et "Astroturfing" n'est pas toujours évidente, ce qui complique la tâche des électeurs pour identifier les causes légitimes. En outre, l’influence grandissante de l’argent dans les campagnes électorales peut remettre en cause la véritable nature de la démocratie, où les voix des individus ordinaires risquent de se perdre face à la puissance financière des groupes d’intérêt. Les réformes du financement de campagne et des pratiques de lobbying sont des enjeux cruciaux pour assurer une politique plus juste et équilibrée.

Comment l'État Américain a Stimuler l'Innovation et le Développement Économique

L'inflation, qui a été l'un des problèmes économiques majeurs aux États-Unis pendant les années 1970 et début des années 1980, a montré l'impact que les fluctuations des prix peuvent avoir sur l'économie. Une inflation élevée affecte particulièrement les consommateurs à revenu fixe, comme les retraités, et provoque une incertitude qui freine l'investissement et la croissance. Ce phénomène a atteint des sommets historiques de près de 20 % avant de redescendre à des niveaux bien plus modérés de 2 à 3 % dans les années 1980, une baisse qui a permis d’initier un cycle économique de faible inflation qui perdure encore aujourd'hui. Bien que l'inflation ait été maîtrisée, les responsables économiques restent vigilants face aux signes d'une reprise inflationniste.

Cependant, cette stabilité économique ne serait pas possible sans les politiques mises en œuvre par le gouvernement pour favoriser les secteurs économiques clés et soutenir l'innovation. Dès le XIXe siècle, l'État américain a joué un rôle décisif dans le développement des infrastructures et des marchés nationaux. La construction de routes et de canaux a non seulement renforcé l'intégration des États et des régions, mais a aussi facilité les échanges commerciaux, un moteur essentiel pour l'économie en pleine expansion. Ces investissements ont été complétés par une politique tarifaire nationale visant à protéger les produits locaux de la concurrence étrangère, ce qui a permis d'orienter les consommateurs vers des produits domestiques.

Le soutien gouvernemental ne s’est pas limité à l'infrastructure, mais a également touché des secteurs industriels spécifiques. Au XIXe siècle, par exemple, le gouvernement américain a offert des terrains aux compagnies de chemins de fer pour développer le réseau ferroviaire, une initiative qui a radicalement transformé le pays. En tout, plus de 100 millions d’acres de terres publiques ont été attribuées à l’industrie ferroviaire entre 1850 et 1872. Ce soutien a permis de créer un réseau de 35 000 miles de voies ferrées, ce qui représentait presque la moitié du réseau ferroviaire mondial à l’époque. Ce développement a non seulement stimulé l’industrie du rail, mais a aussi facilité le commerce et l’acheminement des marchandises à travers le pays.

L’agriculture a également bénéficié de cette aide fédérale, avec des subventions qui continuent à soutenir le secteur jusqu’à aujourd’hui. Cependant, ces subventions ont souvent été critiquées pour favoriser les grandes exploitations agricoles plutôt que les petites fermes familiales. En 2017, près de 46 % des exploitations agricoles américaines ont reçu des subventions totalisant 13,2 milliards de dollars. Bien que ces programmes aient contribué à stabiliser le secteur agricole, ils ont soulevé des débats sur leur efficacité et leur impact sur les petites exploitations.

Un autre exemple marquant de soutien gouvernemental est l’initiative Sematech, lancée en 1987 pour soutenir l’industrie des semi-conducteurs aux États-Unis, qui faisait face à une concurrence croissante de la part du Japon. Cette initiative a permis de combiner les efforts de l’industrie, du gouvernement et des institutions académiques pour rétablir la compétitivité américaine dans ce domaine. L’État a investi environ 1,7 milliard de dollars en collaboration avec les entreprises, et le secteur des semi-conducteurs américain est depuis devenu un leader mondial. Ce cas illustre comment l’intervention fédérale peut jouer un rôle clé dans le soutien de secteurs technologiques de pointe en période de crise.

Plus récemment, la politique énergétique a fait l’objet d’une attention particulière. Depuis la récession de 2008, le gouvernement américain a augmenté ses efforts pour soutenir les industries liées à l’énergie renouvelable, notamment grâce à l'Energy Policy Act de 2005, qui a mis en place de nombreux crédits d’impôt et programmes de financement pour encourager la production d’énergie propre. Bien que les politiques fiscales aient changé sous la présidence de Donald Trump, avec des réductions de budget pour certains départements, le soutien aux technologies d’énergie renouvelable est resté un pilier de la politique économique américaine.

En parallèle, la protection des employés et des consommateurs constitue un autre aspect fondamental des politiques économiques de l’État. L’évolution des relations entre le travail et le capital aux États-Unis a été marquée par des tensions et des conflits, notamment au XIXe siècle, où les grèves étaient courantes en raison des conditions de travail difficiles. Bien que le gouvernement ait longtemps été réticent à intervenir directement dans les relations de travail, des efforts ont été déployés au XXe siècle pour réguler ces relations. L'État a adopté des lois visant à protéger les droits des travailleurs et à améliorer les conditions de travail, tout en encadrant les pratiques commerciales pour prévenir les abus à l'égard des consommateurs.

Les exemples de soutien gouvernemental à l'innovation et à la croissance économique montrent l’importance d’un rôle actif de l’État dans le soutien des secteurs stratégiques, qu'il s'agisse des infrastructures de transport, des industries de haute technologie ou de la transition énergétique. En fait, un élément central de la politique économique américaine réside dans la reconnaissance du besoin d’une coopération étroite entre le gouvernement et le secteur privé, surtout lorsqu'il s'agit de secteurs clés où la compétitivité internationale est en jeu.

Dans le contexte actuel, il est important de noter que les choix politiques de l'État peuvent avoir des conséquences profondes sur la direction de l'économie, en influençant les secteurs qui bénéficient de l'innovation technologique et de la croissance. La question de l'équilibre entre régulation et soutien à l’industrie privée reste un sujet de débat, mais il est incontestable que l'intervention de l'État peut stimuler la compétitivité tout en orientant les investissements vers des domaines d'avenir, comme l'énergie verte et la technologie.

La Participation économique des femmes, l’égalité des chances et l’impact des politiques de discrimination positive

L'égalité des sexes dans la sphère économique, bien qu'ayant progressé au fil des décennies, demeure un sujet complexe et largement inachevé. Si des avancées notables ont été réalisées, particulièrement dans les pays démocratiques, des défis persistent, en particulier aux États-Unis, où l'absence de législation significative concernant l'égalité salariale continue de marquer un retard notable par rapport à d'autres nations développées. Contrairement à l'Australie, la France ou le Canada, qui ont tous adopté des mesures législatives garantissant l'égalité salariale et des protections contre la discrimination, les États-Unis n'ont pas su instaurer de telles lois de manière uniforme et obligatoire.

La discrimination dans l'emploi basée sur le sexe, ainsi que l'harcèlement sexuel en milieu professionnel, reste une réalité tangible pour de nombreuses femmes. Le manque de protections suffisantes dans les législations du travail aux États-Unis expose ces travailleurs aux risques d'injustice salariale et de maltraitance sur leur lieu de travail. Bien que des efforts aient été faits dans certains secteurs pour combattre ces inégalités, la question de l'égalité des sexes demeure une bataille législative et sociale de longue haleine, marquée par des débats incessants sur la meilleure façon d'assurer une égalité réelle entre les sexes.

Parallèlement à ces défis, la discrimination fondée sur la santé et la situation personnelle des individus, comme la grossesse, est encore une cause majeure de préjugé dans le milieu professionnel. Les politiques de congé de maternité, bien qu'étendues dans de nombreux pays, restent insuffisamment protégées dans des endroits comme les États-Unis, où le congé de maternité payé n'est pas garanti au niveau fédéral. Ainsi, la question de l'accès des femmes au travail et aux opportunités économiques est inextricablement liée à la reconnaissance de leurs droits fondamentaux et à la mise en place de dispositifs législatifs permettant d’effacer les inégalités qui les frappent.

L'inégalité des sexes dans le monde du travail n'est pas seulement une question de salaire. Elle implique aussi une absence de représentation dans certains secteurs, une lutte pour l'accès aux positions de pouvoir et, surtout, une reconnaissance des compétences des femmes sans égard à leur sexe. Cette situation est d'autant plus marquée dans certains contextes où les femmes sont encore considérées comme moins compétentes, moins capables de gérer des responsabilités importantes, ou simplement jugées sur leur apparence ou leur genre. Une telle conception dévalorisante des femmes dans le monde professionnel continue de nourrir des stéréotypes et des discriminations persistants.

Les politiques de discrimination positive, ou actions affirmatives, ont vu le jour dans un effort pour corriger les injustices du passé et promouvoir l'égalité des chances. Ces politiques cherchent à compenser les effets de discriminations passées en donnant à certains groupes, notamment les minorités raciales et les femmes, des opportunités supplémentaires dans des domaines comme l'éducation et l'emploi. Toutefois, ces politiques ont suscité des débats sur la légitimité de traiter certaines catégories de la population différemment sur la base de leur origine ethnique ou de leur sexe. Si ces politiques ont permis à de nombreux groupes historiquement désavantagés d’accéder à des opportunités jusque-là inaccessibles, elles ont également provoqué des contestations, notamment concernant la question des quotas.

La question du "burden of proof" (charge de la preuve) dans les affaires de discrimination positive a été un des principaux enjeux des débats juridiques contemporains. Le gouvernement, à travers la Cour suprême, a examiné à plusieurs reprises le rôle des quotas et des politiques de diversité dans les institutions publiques et privées. L’affaire Bakke en 1978, par exemple, a posé la question de savoir si un individu pouvait être désavantagé en raison de son appartenance à un groupe majoritaire, même dans le cadre d’une action affirmative destinée à compenser des injustices passées. La Cour suprême a jugé que l’utilisation de quotas stricts pour assurer une représentation équitable des minorités était inconstitutionnelle, mais a permis l’usage d'une "affirmative action" sous certaines conditions, notamment lorsque les politiques visaient à corriger des déséquilibres historiques.

L’argumentation juridique et philosophique autour de ces questions s’est intensifiée au fur et à mesure que de nouvelles affaires ont été portées devant la Cour. Les décisions récentes continuent de définir et redéfinir ce qu'est une "affirmative action" légale et éthique dans un monde globalisé où la diversité devient un objectif en soi. La diversité, tant dans les écoles que dans les entreprises, est perçue par certains comme une valeur essentielle, mais elle reste un principe difficile à concrétiser lorsque les objectifs de diversité entrent en conflit avec les principes d'égalité formelle.

Au-delà de ces considérations juridiques, la question de l'égalité des genres et de la justice sociale dans le monde professionnel ne peut être dissociée des conditions sociales, économiques et culturelles dans lesquelles évoluent les femmes. La lutte pour des salaires égaux, pour un accès non discriminatoire aux positions de pouvoir et pour la fin de l'exploitation des femmes dans des secteurs dits "féminins" est essentielle, mais elle doit être accompagnée par un changement profond des mentalités et une revalorisation du travail féminin dans toutes ses formes. La parité n’est pas seulement une question de législation, mais aussi de transformation culturelle, qui exige une remise en question des normes de genre qui façonnent nos sociétés depuis des siècles.