Le système politique américain, souvent présenté comme un modèle de démocratie, est sujet à diverses critiques, non seulement à l’intérieur du pays, mais aussi de la part de certains observateurs étrangers, notamment en Russie. À travers les analyses de plusieurs experts russes, un portrait contrasté de la démocratie électorale américaine se dessine, souvent marqué par des paradoxes et des contradictions.
Un des points les plus souvent évoqués par les responsables russes, comme Vasily Likhachev, ancien responsable des affaires internationales à la Commission électorale centrale de Russie, est la question de la représentativité du système électoral américain. Bien que la Constitution des États-Unis stipule que le président doit être élu par un suffrage universel indirect, ce principe est mis en question par le fait que, à deux reprises dans l’histoire du pays, un président a été élu par une majorité d'électeurs, qui ne représentaient pas la majorité des citoyens votants. Likhachev, en commentant les élections américaines, soulignait également que la procédure de compilation des listes électorales était loin d’être idéale, avec des lacunes dans le contrôle de l’intégrité du processus. En comparaison, en Russie, le contrôle et l’observation des élections sont considérés comme des normes inscrites dans la législation fédérale.
Les élections américaines sont également perçues par certains observateurs russes comme étant entachées par des pratiques qui, selon eux, seraient inacceptables en Russie. Par exemple, Ella Pamfilova, présidente de la Commission électorale centrale de Russie, a exprimé des inquiétudes quant à l'usage des ressources administratives pendant la campagne électorale. En Russie, un tel usage serait considéré comme une fraude, alors qu’il est apparemment toléré aux États-Unis. Pamfilova a également mis en lumière l’absence de véritable surveillance internationale des élections américaines, se limitant à une surveillance par l’OSCE, ce qui, selon elle, ne répond pas aux standards internationaux.
Dans un contexte où les élections américaines suscitent un vif intérêt en Russie, des analyses plus légères, mais non moins intrigantes, circulent aussi. Certains responsables politiques, comme Alexey Zhuravlev, ont exprimé des théories farfelues, allant jusqu'à lier les phénomènes climatiques à l’utilisation présumée d'armes climatiques par les États-Unis. Ces interprétations, bien que non soutenues par des experts, alimentent un imaginaire populaire où les États-Unis sont souvent perçus comme une puissance manipulant les événements mondiaux.
La perception des Américains, notamment à travers la campagne électorale de 2016, revêt une dimension particulièrement complexe. Une étude menée par le Centre VTSIOM montre que les Russes suivaient de près les élections présidentielles américaines, parfois même plus attentivement que celles de la Douma d'État en Russie. Cette attention est en grande partie due à l'incertitude et aux intrigues qui ont entouré la victoire de Donald Trump, une figure politique perçue par une partie de la population russe comme un leader plus favorable aux intérêts russes que sa rivale Hillary Clinton. Selon les sondages, une large majorité des Russes estimait que l’élection de Trump pourrait améliorer les relations entre les deux pays.
Cependant, cette relation ambivalente avec l’Amérique se reflète aussi dans l'image qu’ont les Russes de la société et de la politique américaines. De nombreux sondages révèlent que les Russes voient les États-Unis comme une puissance agressive, souvent perçue comme une nation interférant dans les affaires d’autres pays. Selon l'étude, 86% des Russes considèrent que les États-Unis interfèrent dans les affaires étrangères, et 76% pensent que ce pays adopte une attitude agressive. Cette perception contraste fortement avec l’image d’un pays possédant une technologie de pointe et un haut niveau de vie, des aspects qui suscitent néanmoins une admiration importante chez une partie de la population.
Les résultats des sondages indiquent également un désenchantement face à l’image démocratique des États-Unis. Moins de 40% des Russes estiment que les États-Unis sont véritablement démocratiques, et seulement 13% les considèrent comme dignes de confiance. Cette perception négative est en grande partie alimentée par la politique étrangère de Washington, perçue comme interventionniste et unilatérale, et par la vision de l’Amérique comme un acteur central dans les conflits mondiaux.
L'attention portée à la politique intérieure et étrangère des États-Unis ne se limite donc pas à des considérations strictement géopolitiques. Elle s’accompagne aussi d’une interprétation populaire des événements mondiaux à travers des prismes culturels et historiques spécifiques. Les théories du complot, telles que celles qui lient l'apparition du coronavirus à des manœuvres américaines, ou les idées conspiratrices concernant les élections et les manipulations électorales, alimentent une vision de l’Amérique comme un empire secret, manipulant les événements mondiaux à son avantage.
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L'impact de Trump sur la politique mondiale et la société américaine : entre autoritarisme et nationalisme extrême
Depuis les élections présidentielles de 2016 aux États-Unis, la politique nationale a été marquée par un débat de plus en plus tendu, amplifié par le ton direct et souvent provocateur de Donald Trump. Les médias pro-Trump, tels que Fox News et le Wall Street Journal, soutiennent sans réserve la fermeté de ses positions, tandis que d'autres organes de presse, plus libéraux, comme le New York Times et CNN, dénoncent la perte de discussions respectueuses et la montée de l'incivilité publique. L’apparente simplicité et brutalité des attaques verbales de Trump, souvent diffusées via ses fameux tweets, ont été au cœur de nombreuses critiques, à la fois sur la scène nationale et internationale.
Cette polarisation de la politique médiatique a entraîné une fracture profonde dans la manière dont les Américains perçoivent leur gouvernement et leur place dans le monde. Les partisans de Trump se retrouvent dans sa rhétorique tranchante, qui, selon eux, reflète une frustration collective face à un ordre social perçu comme instable et imprévisible. Ce soutien ne se limite pas aux classes populaires, mais s’étend également aux professionnels, gestionnaires et propriétaires d’entreprises de la classe moyenne à supérieure, qui se sentent menacés par la perte de sécurité économique, l’augmentation des inégalités et le déclin de leurs standards de vie. Pour eux, les minorités raciales et les immigrants deviennent des boucs émissaires, souvent ciblés dans les discours xénophobes du président.
En revanche, l’opposition à Trump, alarmée par les revers en matière de droits civiques, de droits du travail et de protection de l’environnement, critique ses comportements erratiques, ses déclarations racistes et sexistes, ainsi que son narcissisme manifeste. Pourtant, cette opposition a parfois tendance à se focaliser sur la forme, c’est-à-dire les excès de Trump, au détriment de ses politiques réelles. Par exemple, les médias libéraux, tout en dénonçant ses excès, continuent de promouvoir des politiques économiques et commerciales qui servent les intérêts des grandes entreprises américaines, tout en négligeant les pratiques d’administrations passées, telles que celles de Bill Clinton et Barack Obama. Ce faisant, ils détournent l’attention des véritables enjeux, notamment la montée en puissance de l’autoritarisme dans les structures exécutives, et ce, sans la même intensité médiatique que celle suscitée par Trump.
Cependant, il serait réducteur de limiter l’analyse de Trump à sa personnalité et son style. Il représente, voire incarne, une forme d’autoritarisme politique moderne, couplée à un nationalisme extrême. Ce phénomène n’est pas unique aux États-Unis, mais se retrouve dans d’autres pays où des leaders d’extrême droite, comme en Hongrie ou au Brésil, incarnent des gouvernements caractérisés par l’autoritarisme nationaliste. Cette tendance a également été observée dans certaines administrations de gauche, qui, bien que moins visibles, ont adopté des structures autoritaires.
Les actions de Trump, de son retrait de l’Accord de Paris à ses positions agressives envers Cuba et le Venezuela, sont représentatives de cette politique étrangère teintée de nationalisme. Parallèlement, il utilise les questions économiques, comme la guerre commerciale avec la Chine, pour exacerber un sentiment de "dégâts collatéraux" dans la société américaine, tout en exploitant les tensions existantes pour solidifier son pouvoir et sa popularité. Cela nourrit une culture de division au sein même des États-Unis et modifie la perception du rôle du pays sur la scène internationale.
Il est essentiel de comprendre que, bien au-delà de son caractère provocateur, Trump incarne un phénomène plus vaste et plus structuré : celui de l’essor du nationalisme autoritaire dans de nombreuses régions du monde. Dans ce contexte, le rôle des médias, leur manipulation de l’information et leur influence sur l’opinion publique ne peuvent être sous-estimés. Ils ne font pas seulement écho aux événements, mais participent activement à leur construction, souvent en exacerbant les conflits internes au lieu de favoriser une véritable réflexion sur les politiques publiques. Le "spectacle Trump" a ainsi non seulement monopolisé l’attention des médias, mais a également été instrumentalisé pour masquer des régressions plus profondes dans les sphères économiques, sociales et politiques.
Dans cette dynamique, il est crucial pour les citoyens de développer une compréhension plus nuancée des enjeux politiques actuels. Il ne suffit pas de se concentrer sur les aspects spectaculaires de la politique, mais d'analyser les politiques sous-jacentes qui façonnent l'avenir du pays et du monde. L’ampleur de ces transformations dépasse largement le cadre d’une simple alternance de pouvoir et s’inscrit dans une évolution globale vers des régimes plus autoritaires, qui remettent en question les principes démocratiques et l’état de droit.
Pourquoi la Corée du Sud a-t-elle une attitude ambivalente envers les États-Unis, notamment sous l'ère Trump ?
Les relations entre la Corée du Sud et les États-Unis ont toujours été marquées par une grande ambivalence, oscillant entre un soutien fervent et des périodes de méfiance. Bien que l'alliance entre ces deux pays ait été considérée comme l'une des plus solides au monde depuis l'indépendance de la Corée en 1945, les sentiments à l'égard des États-Unis, et plus particulièrement des présidents américains, ont toujours varié en fonction des contextes politiques et historiques. Une étude des couvertures médiatiques sud-coréennes durant les présidences de George W. Bush, Barack Obama et Donald Trump révèle non seulement une différence marquée dans la perception de ces dirigeants, mais aussi un phénomène inédit : une dissociation entre l'attitude positive envers les États-Unis et la faible confiance envers leur président, surtout sous Trump.
Sous la présidence de Bush, l'image des États-Unis en Corée était relativement stable, bien que marquée par une baisse de la confiance autour de 2003, un moment de crise dans les relations internationales. Cependant, cette défiance n'a rien de comparable avec la période de Trump. Lors de l'élection de ce dernier, la confiance des Sud-Coréens en leur allié s'est effondrée, atteignant un niveau inférieur à celui de l'ère Bush. Bien que 75 % des Sud-Coréens aient maintenu une vision favorable des États-Unis en 2017, la confiance en Donald Trump a chuté à 17 %, un chiffre étonnamment bas par rapport aux 36 % sous Bush et aux 81 % sous Obama. Cette rupture dans l’opinion publique suggère que les Sud-Coréens ont séparé leur affection pour l'Amérique de leur désapprobation envers le président Trump.
Le principal facteur de cette désaffection envers Trump semble résider dans ses politiques spécifiques à la Corée. En particulier, sa gestion des coûts de défense a provoqué une vague de mécontentement. Bien que l'alliance militaire entre les États-Unis et la Corée du Sud reste solide, la demande de Trump pour que Séoul augmente sa contribution aux frais de stationnement des troupes américaines dans la région Pacifique a rencontré une forte opposition. En effet, 74 % des Sud-Coréens estiment que la Corée ne devrait pas payer pour le déploiement des forces américaines en dehors de son territoire, et 68 % pensent qu'il faudrait négocier une réduction du coût de défense demandé par Washington.
Les couvertures médiatiques en Corée du Sud reflètent cette dynamique complexe. L'analyse des titres de presse montre une différence notable dans la manière dont les journaux conservateurs et progressistes abordent la question des États-Unis et de ses présidents. Les journaux conservateurs, comme le Chosun Ilbo, JoongAng Ilbo et Dong-A Ilbo, tendent à soutenir l’alliance, mais expriment parfois des critiques acerbes concernant les relations avec Trump, surtout sur la question du coût de la défense. Les journaux progressistes, tels que le Hankyoreh et le Kyunghyang Shinmun, mettent en avant les tensions avec les politiques de Trump, tout en restant attachés à l’idée de maintenir l’alliance stratégique avec Washington.
Le clivage idéologique en Corée du Sud, qui oppose traditionnels conservateurs pro-américains et progressistes plus nuancés vis-à-vis des États-Unis, est un facteur essentiel pour comprendre cette complexité. Les politiques américaines influencent directement ces perceptions, notamment la question de la gestion de la menace nord-coréenne. Les présidents sud-coréens successifs ont navigué entre l’alignement sur les États-Unis et des tentatives de dialogue avec le Nord, un équilibre délicat qui a toujours façonné la politique intérieure et extérieure de la Corée du Sud.
Cependant, l’attitude ambivalente envers les États-Unis n'est pas un phénomène récent. Depuis la division de la péninsule coréenne en 1945, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la guerre froide et l’intervention des États-Unis dans la Guerre de Corée ont jeté les bases de cette relation complexe. Le régime pro-américain de la Corée du Sud s’est consolidé sous le premier président, Rhee Syngman, mais une opposition significative a également émergé avec l’arrivée de partis progressistes, plus critiques à l'égard des politiques américaines, notamment en ce qui concerne le traitement de la question nord-coréenne.
Pour les Sud-Coréens, les États-Unis ont toujours été perçus comme un soutien fondamental à la sécurité nationale, mais la question du "prix de l’alliance" reste un sujet de débat crucial. Cette dualité dans les perceptions publiques et médiatiques montre qu’en dépit d’un soutien constant envers l’alliance, les divergences sur les politiques spécifiques, surtout sous Trump, peuvent créer une fracture profonde dans l’image de l’Amérique. Les médias sud-coréens, par leur couverture, jouent un rôle clé dans la manière dont cette ambivalence se développe, influençant l'opinion publique sur la direction à prendre dans cette relation bipartite.
La dynamique entre les États-Unis et la Corée du Sud, donc, illustre non seulement l’impact des présidents américains sur les perceptions étrangères, mais aussi la façon dont les médias peuvent façonner l’opinion publique, en accentuant ou en atténuant certains aspects de la politique étrangère.
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