À 4 h 45, John Reeves, un travailleur du port, résidant au n°35 de George Yard Buildings avec ses parents et ses deux jeunes frères, se rendait tôt à la recherche d’un travail pour la journée. En montant les escaliers, il découvrit un corps sans vie sur le palier du premier étage. Ce n’était pas la première fois qu’il trouvait un tel spectacle, mais il fut saisi de peur en reconnaissant la silhouette inerte de Martha Tabram. Il courut chercher de l’aide, mais, à cause de la confusion et de la peur, il ne toucha pas au corps. Il revint avec l'agent de police Barrett, qui prit immédiatement des mesures, bien que, selon les standards modernes, son enquête apparaisse rudimentaire. En dépit de l’horreur évidente de l’attaque, il fallut bien peu de temps pour que l’assassin de Tabram échappe à la justice.
Le corps de la victime fut transporté dans un modeste chariot, appelé "ambulance", et emmené à la morgue. La brutalité de l’attaque sur Emma Smith, survenue plus tôt, n’avait pas suscité autant d’émotion dans le public. Mais la mort de Martha Tabram était différente : l'horreur qu’elle suscita traversa l’East End et au-delà, notamment à cause de la violence extrême de l’agression. Cependant, l’enquête policière, dirigée par l'inspecteur Edmund Reid, fut entravée par des indices minimes. Les seules pistes étaient un témoignage flou d'une certaine Mary Ann Connolly, ainsi que l'éventualité que l’attaque ait été commise avec un baïonnette.
Les baïonnettes étaient courantes dans le quartier, des objets si communs que l'on pouvait en acheter pour une simple pièce de monnaie. Les policiers avaient mis de grands espoirs dans les témoignages de Mary Ann Connolly, mais ces espoirs furent rapidement anéantis lorsque l'agent Barrett, lors d'un défilé de reconnaissance, identifia deux hommes qui avaient des alibis. Connolly, qui avait initialement décrit la victime avec des soldats vêtus de bandeaux blancs sur leurs casques – supposément des Grenadiers – modifia sa version en désignant des Coldstream Guards. Cela n'apporta toutefois rien de concret.
Lors d'une autre parade, elle désigna deux soldats qui, là encore, avaient des alibis solides. L'attitude de Connolly devenait de plus en plus suspecte. Après avoir raconté sa version des faits, elle disparut pendant trois jours avant d’être retrouvée dans un misérable quartier de Londres. Sa conduite étrange à la parade d’identification, où elle se comportait presque comme une comédienne amateur, alimenta les doutes sur sa crédibilité. Peut-être avait-elle menti sur les détails de la nuit en question.
Les enquêteurs, pourtant, disposaient de trop peu d'éléments pour avancer avec certitude. Ils s’appuyèrent principalement sur les témoignages de Connolly et Barrett, mais ces derniers furent infructueux. Au bout du compte, l’enquête se termina sans solution, et aucune arrestation ne fut effectuée.
Il convient de noter que l’incapacité à résoudre cette affaire ne relève pas seulement d'un manque de preuves tangibles, mais aussi des conditions sociales et policières de l’époque. Les quartiers comme Drury Lane, où Martha Tabram a été vue pour la dernière fois, étaient réputés pour leur débauche et leurs mauvaises conditions de vie. De plus, les autorités avaient peu de ressources pour mener des enquêtes approfondies et fiables, surtout face à une population nombreuse et exubérante, où les témoins étaient souvent réticents à collaborer. La situation était encore exacerbée par les distractions et l’agitation générées par les fêtes et les bancs de boîtes de nuit, notamment durant les week-ends prolongés.
L’absence d’une enquête méthodique à l’époque est un fait, et bien que les policiers aient fait des efforts, ceux-ci furent largement insuffisants pour percer les mystères entourant la mort de Martha Tabram. Au lieu de cela, la confusion persistante sur les faits et la présentation des indices contradictoires ont permis à l’affaire de rester irrésolue, alimentant les théories et l’imaginaire collectif de l’époque.
Quelles étaient les dernières heures d'Annie Chapman avant sa mort ?
Les derniers jours de la vie d'Annie Chapman, l'une des victimes les plus tragiques de Jack l'Éventreur, restent partiellement documentés, mais un certain nombre de détails ont été relatés par ceux qui l'ont connue. Elle vivait à l’époque dans une situation précaire, entourée de misère et de souffrances. Le 1er septembre 1888, elle rencontra Ted Stanley, un homme qui semblait partager avec elle une relation sans engagement. Cette rencontre s’inscrit dans un contexte de détresse permanente, où Annie, malgré ses efforts pour retrouver un semblant de normalité, ne parvenait jamais à échapper à l’emprise de l’alcool et de ses conditions de vie difficiles.
Les relations d'Annie étaient marquées par la violence et la douleur. Ce 1er septembre, elle se rendit avec Ted Stanley à un endroit connu, 35 Dorset Street, où ils passèrent la nuit. Le lendemain, Annie apparut avec un œil au beurre noir et se rendit chez son amie Amelia Farmer. Cette dernière la vit avec des ecchymoses visibles sur la poitrine et la tempe, signes évidents de mauvais traitements. Bien que sa souffrance fût manifeste, Annie ne semblait pas vouloir demander d’aide ou se laisser abattre par son état. Elle déclara même qu’elle irait probablement chercher une paire de bottes auprès de sa sœur, afin de pouvoir travailler à la cueillette de houblon.
Le 3 septembre, Amelia donna à Annie quelques pièces pour l’aider à s’acheter de la nourriture et à éviter de dépenser son argent pour de l'alcool. C'était un geste simple, mais révélateur de la réalité quotidienne dans laquelle Annie était enfermée. Elle finit par se rendre à l'hôpital pour un court séjour en hôpital de jour, où elle prit des médicaments pour soulager ses symptômes. Cependant, à son retour, sa santé ne s'améliora pas et elle se retrouva dans un état de plus en plus dégradé.
Dans la soirée du 6 septembre 1888, alors qu’elle se rendait à un autre endroit de son quotidien, Crossingham’s Lodging House, Annie rencontra William Stevens, un peintre, avec qui elle prit un verre. Stevens remarqua qu'Annie portait une boîte de médicaments, mais il ne savait pas encore que ces derniers ne suffiraient pas à sauver sa vie. Peu après, vers 12 h 30, elle quitta la maison de Crossingham, se dirigeant vers le quartier de Brushield Street. C'était la dernière fois qu'elle était vue vivante.
À ce moment-là, le quartier de Whitechapel, déjà marqué par des mystères et des meurtres sanglants, était sur le point de devenir le théâtre de l'un des crimes les plus notoires de l'histoire criminelle anglaise. Annie Chapman ne savait pas que sa vie se terminerait tragiquement cette nuit-là. Le meurtrier, dont le visage n'a jamais été formellement identifié, était déjà en chasse. Les détails sur ce qui se passa après sa rencontre avec l'inconnu restent flous, mais il semble qu'Annie, comme d'autres avant elle, fut victime de la brutalité d'un tueur insaisissable.
Il est essentiel de noter que l'alcoolisme et la violence étaient des compagnons constants dans la vie d'Annie. Bien qu’elle soit parfois perçue comme une victime des circonstances, certains témoignages indiquent qu'elle n'était pas dénuée de dignité et de volonté. Elle vivait dans la pauvreté extrême, mais ne s’abandonnait pas complètement à la dégradation. Elle travaillait dur, gardant un certain respect d’elle-même, bien qu’ayant recours à l’alcool pour oublier ses souffrances. De plus, les relations qu’elle entretenait avec des personnages comme Ted Stanley et Eliza Cooper, à la fois violentes et compliquées, témoignaient d’un monde où l’exploitation, la misère et la dépendance étaient des éléments omniprésents de l’existence quotidienne.
Il est également important de comprendre qu’Annie n’était pas seulement une victime du tueur en série, mais aussi une figure tragique d’un Londres victorien où la misère sociale et l’isolement étaient des réalités accablantes. À l’époque, les femmes comme Annie étaient souvent laissées à elles-mêmes, sans aide ni soutien, dans un système où les pauvres, en particulier les femmes seules, étaient facilement oubliés. Cela peut expliquer en partie la brutalité de sa fin et l’indifférence apparente des autorités à son égard, avant qu’elle ne devienne un simple nom dans la liste des victimes de Jack l'Éventreur.
Ces éléments soulignent un aspect essentiel du meurtre d'Annie Chapman : bien qu’elle fût une victime d’un meurtrier impitoyable, elle l’était également des circonstances sociales et économiques de son époque. Sa mort est un symbole des inégalités de la société victorienne, où des individus, souvent invisibles pour le reste de la population, étaient piégés dans des vies de souffrance sans issue. Il est crucial de se rappeler qu’au-delà des meurtres de Jack l’Éventreur, ces histoires révèlent aussi des réalités sociales dévastatrices, trop souvent ignorées par l’Histoire.
Les conditions de vie dans les taudis de l'East End de Londres à la fin du XIXe siècle
Les quartiers misérables de l'East End de Londres, tels que Flower & Dean Street, Spitalfields et Whitechapel, étaient au cœur d'une grande pauvreté et d'une précarité extrême. Les propriétaires de ces logements insalubres résidaient rarement dans ces bâtiments, laissant leurs propriétés entre les mains de gestionnaires qui en tiraient profit. Ces maisons de quartier, loin d'offrir un abri décent, étaient souvent remplies de vieux meubles décrépis, parfois achetés d'occasion dans des hôpitaux, porteurs de maladies et d'infections. Les matelas de paille, utilisés comme lits, étaient souvent si sales qu'ils devenaient des refuges idéaux pour les poux et les insectes. La vie des locataires tournait principalement autour des cuisines communes, où la chaleur du foyer et la camaraderie des autres les soutenaient face à l'isolement de leur condition misérable.
Malgré leur état de délabrement, ces logements étaient préférés aux maisons de travail, offrant une relative liberté par rapport aux institutions qui hébergeaient les plus pauvres. Nombre de ces personnes vivaient dans des conditions abominables, mais elles se rassemblaient dans ces espaces pour échapper à une vie encore plus dégradante ailleurs. La chaleur d’un foyer partagé, ainsi que la présence d’autres personnes dans une situation similaire, constituaient un petit réconfort dans cet environnement de souffrance. Les bâtiments eux-mêmes, bien qu'instables et parfois dangereux, devenaient ainsi des refuges de fortune, où la solidarité, bien que fragile, était une valeur essentielle.
Au milieu du XIXe siècle, un phénomène de déplacement de populations, particulièrement après la mise en place de nouvelles infrastructures, se fit sentir dans ces quartiers. La construction d'une nouvelle voie reliant Commercial Road aux routes commerciales du nord contribua à l'assainissement des anciens quartiers, mais provoqua aussi l'exode de nombreux habitants. Ce processus de démolition ne fut pas sans conséquence : ceux qui y vivaient, souvent déjà liés par des liens communautaires ou familiaux, furent contraints de se déplacer dans des rues voisines, tout aussi congestionnées. Les populations qui avaient peu à peu trouvé leur place dans ces coins mal famés étaient déplacées vers de nouveaux bidonvilles.
Le processus de transformation de l'East End au cours des années 1850 à 1880 fut marqué par un afflux massif de migrants, principalement de Juifs venant d’Europe de l'Est, fuyant la misère ou les persécutions, comme les pogroms en Russie. L’arrivée de cette population d'immigrants contribua à redéfinir l’âme de l’East End. De nombreuses familles juives s'établirent dans des quartiers comme Spitalfields et Whitechapel, attirées par les faibles coûts de logement et les perspectives de travail. Cependant, leur présence provoqua aussi des tensions avec les résidents indigènes, qui voyaient leurs conditions déjà précaires se détériorer davantage face à une concurrence accrue pour des emplois peu rémunérés. Les nouveaux arrivants, malgré leur lutte pour survivre dans ces conditions, apportaient avec eux de nouvelles idées politiques, notamment le socialisme et l’anarchisme, qui allaient marquer l’histoire de ce quartier.
Les conditions de travail dans l’East End, déjà difficiles, se dégradèrent davantage. Le chômage, accentué par une récession économique qui débuta en 1873, exacerba la situation. Les hommes du quartier, confrontés à une crise de l’emploi, durent faire face à des salaires de plus en plus bas, tandis que de nombreuses entreprises cherchaient à exploiter la main-d'œuvre bon marché qui affluait avec l’arrivée des migrants. Ces conditions de vie difficiles furent un terreau fertile pour des mouvements sociaux et politiques qui visèrent à faire entendre les voix des plus démunis. En 1888, le mouvement ouvrier se manifesta de manière frappante à travers des grèves et des manifestations, comme la grève des ouvrières des allumettes. Les travailleurs revendiquaient de meilleures conditions de travail et des salaires plus justes, s’attaquant à l’injustice sociale flagrante qui régnait dans les usines et les ateliers de la ville.
Les tensions sociales culminèrent dans les années 1880 avec des incidents violents. L'une des manifestations les plus mémorables fut le « Bloody Sunday » de 1887, lorsque des émeutiers, d’abord mobilisés pour protester contre la situation en Irlande, se heurtèrent violemment aux forces de l’ordre. Cette révolte, bien que n’étant qu’une expression d’un mécontentement croissant, eut un impact majeur sur la vie politique britannique. Elle marqua un tournant pour le commissaire de police Charles Warren, dont la réputation ne s’en remit jamais.
La fin du XIXe siècle dans l’East End se caractérisa donc par une multiplication des problèmes sociaux, économiques et politiques, alimentés par une pauvreté endémique, des conditions de logement effroyables, des déplacements massifs de populations et une révolte croissante des classes laborieuses contre leur exploitation. La lutte pour la survie, menée dans les rues sombres et insalubres du quartier, allait donner naissance à des mouvements qui allaient transformer Londres et la société britannique dans son ensemble.
Les luttes menées par les populations de l’East End durant cette période, qu’elles soient politiques ou sociales, montrent l’importance de comprendre que les progrès économiques ou les réformes urbaines ne peuvent être réalisés au détriment des plus vulnérables. Ce n’est pas seulement la misère matérielle qu’il faut comprendre, mais aussi les liens sociaux qui se tissent dans des environnements de pauvreté, les tentatives de résistance et de solidarité, ainsi que les mouvements qui en émergent. Ces quartiers, à la fois symboles de souffrance et de résilience, ont non seulement façonné la vie de leurs habitants, mais aussi l’histoire politique et sociale de l’époque.
Qui était Jack l'Éventreur ? Le mystère de ses meurtres à travers les âges
Les accusations portées par Stephen Knight, selon lesquelles les francs-maçons seraient responsables des meurtres de Jack l'Éventreur, ont dû provoquer une grande consternation au sein de la Freemasons' Hall. Pourtant, au fil des années, plusieurs théories ont surgi, chacune cherchant à relier l'énigmatique artiste Walter Sickert aux meurtres de Whitechapel, sous des rôles variés : complice, informateur, voire théoricien. Mais c’est en 2002, lorsque la romancière Patricia Cornwell publie Portrait of a Killer – Jack the Ripper Case Closed, que la sensation mondiale éclate. « Je crois à 100% », déclare-t-elle dans une émission télévisée américaine, « que Walter Richard Sickert a commis ces crimes en série… »
Le fondement de l’hypothèse de Cornwell repose sur l’idée qu’une série d’opérations douloureuses subies durant l’enfance par Sickert, liées à une fistule du pénis, aurait laissé ce dernier impuissant, générant ainsi une haine pathologique des femmes. Cependant, cette affirmation a été contestée par des experts, arguant que l’hôpital St Mark’s, où l’opération aurait eu lieu, était spécialisé dans les fistules rectales et non génitales. De plus, on sait que la première épouse de Sickert a demandé le divorce pour cause d’adultère, qu’il a eu plusieurs maîtresses et qu’il est même supposé avoir eu un enfant illégitime. Tout cela va à l’encontre de l’idée d’une impuissance totale.
En tant que preuve de sa haine des femmes, Cornwell évoque plusieurs tableaux de Sickert inspirés du meurtre de la prostituée d'Emily Dimmock à Camden Town en 1907, qu’elle estime présenter une ressemblance frappante avec les photographies post-mortem des victimes de l’Éventreur. Certes, Sickert s’intéressait à la mise en scène du meurtre et à la représentation de la menace, mais cela ne suffit pas à prouver sa culpabilité.
Un autre obstacle majeur à la théorie de Sickert en tant que Jack l’Éventreur réside dans le fait que, selon des lettres de plusieurs membres de sa famille, il aurait été en vacances en France à une période où les meurtres se sont déroulés. Mais cela n’est pas la seule difficulté. L’auteur présumé des lettres de Jack l’Éventreur a été identifié dans les archives comme ayant utilisé du papier portant le filigrane de l’entreprise écossaise Alexander Pirie and Sons. Or, le papier utilisé pour écrire les lettres de Sickert a été daté entre 1885 et 1887, alors que les meurtres ont eu lieu en 1888, ce qui rend difficile l’idée qu’il ait écrit ces missives pendant les crimes.
Il est également important de noter que bien que Cornwell défende l'idée que Sickert ait écrit la majorité des lettres prétendument envoyées par Jack l’Éventreur, les autorités de l'époque et les policiers s'accordent généralement à dire que ces lettres étaient des canulars. Le lien entre les lettres et le tueur semble improbable, étant donné que les styles de lettres varient considérablement en grammaire, orthographe et écriture. Il est donc peu plausible qu'un seul auteur soit responsable de toutes les lettres envoyées.
Cornwell a également financé des tests ADN sur des timbres et des enveloppes qu’elle croyait avoir été léchés par Sickert, afin de les comparer à l’ADN trouvé sur les lettres. Curieusement, une correspondance possible a été identifiée avec le timbre de la lettre "Dr Openshaw". Cependant, les critiques soulignent que les tests ADN se concentraient sur l'ADN mitochondrial, qui peut être partagé par une portion significative de la population, ce qui rend ce lien largement insuffisant pour prouver sa culpabilité.
En plus des lettres, Cornwell évoque d'autres découvertes qui semblent interroger la version officielle de l'histoire, mais une analyse plus approfondie suggère que ces preuves ne sont pas suffisantes pour renverser le cours de l'enquête. L’idée que Sickert ait été impliqué dans les meurtres de Whitechapel est une théorie séduisante, mais elle ne repose pas sur des éléments concrets et vérifiables.
En 2006, Jack l'Éventreur a été désigné comme le "pire Britannique de tous les temps" à la suite d’un sondage organisé par le magazine BBC History Magazine. Le rédacteur en chef, David Musgrove, observa que cette victoire illustre bien le fait que le meurtrier victorien reste une figure emblématique et, d’une certaine manière, l'ancêtre des tueurs en série que la société doit désormais affronter. Jack l'Éventreur, en devenant un mythe, a prolongé son ombre dans le temps et continue de nourrir le mystère et l’effroi des générations suivantes.
Il est essentiel de comprendre que, malgré toutes ces spéculations et théories, le véritable visage de Jack l'Éventreur reste enveloppé dans l'ombre. Les détails de ses meurtres, ses motivations et ses actions n’ont jamais été élucidés de manière définitive. Le cas est l'un des plus grands mystères criminels de l’histoire, et il ne fait aucun doute qu'il continuera de nourrir l'imaginaire collectif pour les décennies à venir.
La Tragédie de l'East End: Les Meurtres Mystérieux et les Liens avec l'Hôpital de Londres
L'histoire des meurtres mystérieux qui secouèrent l'East End de Londres à la fin du XIXe siècle est marquée par des événements effrayants, des meurtres sanglants et une atmosphère de terreur qui se répandit sur la ville. Parmi les institutions marquantes de l'époque, l'Hôpital de Londres, fondé en 1740 dans le but de traiter les pauvres malades, se trouve au cœur de plusieurs récits de cette époque sombre, notamment avec son implication dans les premières investigations liées aux meurtres de Jack l'Éventreur.
L'Hôpital de Londres, initialement créé pour soigner les malades des classes ouvrières, a accueilli ses premiers patients dans une maison modeste avant de s'installer dans de nouveaux locaux en 1757. Au fil des ans, l’hôpital se développa pour devenir un centre médical de premier plan à Londres, accueillant des patients parmi les plus pauvres, dont ceux victimes de violences extrêmes. C'est dans ce contexte que l'hôpital devint lié à certains des meurtres les plus notoires de l'époque, notamment ceux de Jack l'Éventreur, dont les crimes horrifiants se déroulèrent dans un rayon d'à peine 200 mètres de l'hôpital. Ces meurtres, marqués par une brutalité inouïe, commencèrent à attirer l'attention des autorités et des habitants de Londres qui, face à l'absence de témoins et d'indices concrets, se mirent à spéculer sur l'identité de l'assassin.
Le premier meurtre qui attira l'attention fut celui d'Emma Smith, une femme prostituée, victime d'une attaque terriblement violente dans la nuit du 3 avril 1888. Son agresseur, après l’avoir brutalement frappée, laissa des blessures internes graves, causant une péritonite fatale dans les heures qui suivirent. Son décès, survenu à l’Hôpital de Londres, fut l'un des premiers cas de violence extrême de l'année, et les médecins de l'hôpital furent horrifiés par l'ampleur des blessures infligées. Le coroner, après avoir examiné les preuves, qualifia cet assassinat de "barbare", sans savoir que des actes similaires, mais de plus en plus atroces, se produiraient dans les mois à venir.
Le meurtre suivant, celui de Martha Tabram, une autre prostituée, eut lieu le 6 août 1888. Ce crime se distingua par sa violence extrême : elle fut retrouvée poignardée à 39 reprises dans un passage étroit de Whitechapel, non loin de l'Hôpital de Londres. L'assassin, dont l'identité demeura un mystère, laissa derrière lui un crime sans motif apparent, mais d'une brutalité inouïe qui laissait présager d'autres meurtres similaires. Bien que le lien direct avec l'hôpital ne soit pas établi de manière explicite, la proximité des scènes de crime avec l'hôpital ajouta une couche de mystère à ces meurtres qui déstabilisaient la communauté.
L'impact psychologique de ces meurtres sur la population de l'East End fut immense. Les habitants, déjà confrontés à des conditions de vie extrêmement difficiles, se retrouvèrent plongés dans un climat de peur et de paranoïa. La presse, tout en relatant les crimes de manière sensationnaliste, alimenta les spéculations populaires concernant l'identité de l'assassin. Certains avancèrent l'hypothèse que l'agresseur était peut-être un personnage lié de près ou de loin à l'Hôpital de Londres, en raison de la proximité géographique des meurtres avec l'institution, mais également à cause des questions non résolues sur l'identité de l'assassin. Ces spéculations prirent de l'ampleur lorsque le médecin légiste qui avait examiné Emma Smith, le Dr Haslip, suggéra qu'un professionnel de la santé, ou quelqu'un ayant une connaissance approfondie de l'anatomie humaine, pourrait être responsable de ces meurtres.
La série de meurtres de l’Éventreur, qui commença avec Emma Smith et Martha Tabram, continua de frapper l'East End, avec une escalade de la violence et des atrocités commises. Les victimes suivantes, comme Mary Ann Nichols, Annie Chapman et Elizabeth Stride, furent retrouvées mutilées de manière encore plus choquante. Chacune de ces victimes semblait avoir été attaquée de façon méthodique, et chaque meurtre semblait faire partie d'un rituel macabre et de plus en plus désinhibé.
Au fil du temps, l'Hôpital de Londres, tout en continuant ses fonctions médicales vitales, devint un lieu central pour les discussions sur ces crimes, avec ses médecins impliqués dans l'analyse des blessures des victimes, mais aussi dans la collecte de preuves et le traitement des survivantes. À mesure que l'enquête progressait, les théories sur l'identité de l’assassin se multiplièrent, sans qu'aucune ne puisse être confirmée de manière définitive.
Les meurtres de Jack l'Éventreur continuèrent à hanter l'East End et à marquer l'imaginaire collectif de Londres, laissant derrière eux une traînée de sang et une atmosphère de peur qui persista longtemps après la fin des meurtres. L'Hôpital de Londres, avec son rôle central dans la réponse médicale aux attaques, demeura une partie de l'histoire tragique de ces événements.
Il est essentiel de comprendre que ces meurtres, bien que célèbres, ne sont pas simplement des récits d'horreur, mais un reflet de la misère sociale et économique de l'époque. Les prostituées, souvent réduites à des cibles faciles pour les criminels, vivaient dans un contexte de pauvreté extrême, sans protection et sans recours. Les autorités, prises de court, étaient impuissantes face à un criminel aussi brutal et insaisissable. Les médecins de l'Hôpital de Londres, tout en étant des figures respectées dans la société, furent aussi confrontés à l'incapacité de la science médicale à résoudre ces meurtres dans l'immédiat.
Ces événements rappellent les difficultés de la médecine de l’époque face aux crimes violents et l'importance des institutions de santé dans la lutte contre les fléaux sociaux. L’Hôpital de Londres ne se contenta pas d’être un témoin passif de ces événements, mais en devint un acteur majeur dans la prise en charge des victimes et la réflexion sur les causes sous-jacentes de telles violences.
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