La classe des fonctions élémentaires possède une propriété remarquable : elle est stable par dérivation. Autrement dit, la dérivée d’une fonction élémentaire est elle-même élémentaire. Ce résultat s’inscrit dans une structure algébrique cohérente, permettant une manipulation analytique aisée. Cependant, cette régularité s’effondre lorsqu’on considère l’opération inverse : l’intégration.
L’absence de clôture de la classe des fonctions élémentaires par rapport à l’intégration est un fait profond, et non simplement une anomalie technique. Il existe des fonctions élémentaires dont aucune primitive ne peut s’exprimer par une combinaison finie d’éléments algébriques, exponentiels, logarithmiques, trigonométriques et leurs inverses, c’est-à-dire des fonctions élémentaires. Un exemple canonique illustre cette réalité : la fonction , continue sur pour , admet une primitive bien définie donnée par une intégrale impropre. Cette primitive est strictement croissante, donc inversible. Or, son inverse admet un prolongement analytique doublement périodique dans le plan complexe, propriété incompatible avec la nature simplement périodique des fonctions élémentaires. Cette contradiction établit que la primitive de ne peut être élémentaire.
Toutefois, une classe importante de fonctions, celle des fonctions rationnelles, admet toujours une primitive élémentaire. Cela s’explique par la possibilité de les décomposer en éléments simples à l’aide de la décomposition en fractions partielles. Ce processus repose sur le théorème fondamental de l’algèbre, qui garantit la factorisation d’un polynôme complexe en produits de termes linéaires élevés à des puissances entières. À partir de cette factorisation, il devient possible de réécrire toute fraction rationnelle (avec ) sous la forme d’une somme de fractions dont le dénominateur est une puissance d’un facteur irréductible.
Lorsque le dénominateur possède des racines complexes, la symétrie conjuguée des racines réelles de polynômes à coefficients réels assure que toute contribution complexe à l’intégrale peut être réécrite en termes de fonctions réelles : logarithmes et fonctions arc tangente. Le passage à la forme réelle de la primitive nécessite l’identification des parties réelles des coefficients intervenant dans les décompositions, ce qui impose une lecture attentive de la structure algébrique des coefficients et des racines.
La procédure d’intégration repose alors sur deux mécanismes : d’une part, la réduction de toute fonction rationnelle à une somme finie de termes simples, et d’autre part, l’utilisation de formules élémentaires pour l’intégration de ces termes. Ces formules font appel à des substitutions classiques, comme , permettant de transformer des expressions quadratiques en formes standardisées dont les primitives sont connues.
Ce travail de décomposition, bien que purement formel, offre une méthode systématique pour calculer des intégrales indéfinies de fonctions rationnelles. Il en résulte un cadre général pour l’intégration dans le champ des fonctions élémentaires, tout en révélant les
Quelles sont les conditions de frontière dans le calcul des variations ?
Le calcul des variations est une branche des mathématiques qui s'intéresse à la minimisation ou maximisation de certaines fonctions dépendant de trajectoires ou de courbes. Un des concepts fondamentaux dans cette discipline est l'équation d'Euler-Lagrange, qui permet de caractériser ces trajectoires extrémales. Pour aborder ce sujet, il est important de comprendre les conditions de frontière et leur rôle dans la résolution de ces problèmes. Ces conditions peuvent être divisées en deux catégories principales : les conditions de frontière libres et les conditions de frontière fixes.
Les conditions de frontière libres sont celles où la fonction qui minimiserait une certaine action est déterminée par son comportement à l'intérieur de l'intervalle et non pas par des valeurs fixées aux bords. Dans ce cas, on suppose que la fonction soit une solution de l'équation d'Euler-Lagrange associée à un problème variatif avec des conditions de frontière libres, et que cette fonction soit continue, ainsi que sa dérivée, sur un intervalle fermé. Plus précisément, si l'on considère une fonction , alors l'équation d'Euler-Lagrange s'écrit comme suit :
Dans un problème avec des conditions de frontière libres, la fonction doit également satisfaire les conditions de frontière naturelles, à savoir :
D'autre part, les conditions de frontière fixes imposent des valeurs spécifiques aux bords de l'intervalle. Dans ce cas, on suppose que et , où et sont des constantes spécifiées. L'importance de ces conditions réside dans leur capacité à contraindre la solution à des valeurs prédéfinies à l'intervalle .
L'utilisation de la méthode indirecte dans le calcul des variations donne à l'équation d'Euler-Lagrange un rôle central. Cette méthode consiste à vérifier l'existence d'une fonction qui satisfait cette équation et les conditions de frontière. L'équation d'Euler-Lagrange devient alors une équation différentielle qui est soumise à des conditions aux limites. C'est un problème classique de valeurs aux frontières pour les équations différentielles.
Dans le cadre des méthodes directes du calcul des variations, l'objectif est de montrer directement qu'une fonction possède un minimum en un point de l'ensemble (ou que possède un minimum en un point de l'ensemble ). Une fois cette condition vérifiée, la relation qui relie la fonction à sa dérivée donne lieu à l'équation d'Euler-Lagrange. L'approche directe repose sur l'idée que la fonction à minimiser est optimale en un point donné, ce qui conduit naturellement à la satisfaction des équations.
Il existe un autre aspect important, celui de la variation première, qui est un outil essentiel pour comprendre les conditions extrémales. Si une fonction est différentiable et que sa dérivée directionnelle existe dans une direction , on parle de la première variation de dans la direction . Cette variation permet de tester si une fonction a un extremum local en un point. Si la première variation de disparaît, alors ce point est un extremum de la fonction.
Il est aussi pertinent de mentionner que dans la pratique, le calcul des variations se rencontre fréquemment dans les systèmes de mécanique classique. Le principe fondamental de la mécanique de Hamilton, à savoir le principe de moindre action, est une application directe du calcul des variations. Selon ce principe, la trajectoire suivie par un système physique est celle qui minimise l'intégrale de l'action, où l'action est définie par la différence entre l'énergie cinétique et l'énergie potentielle. L'application de ce principe conduit à l'équation d'Euler-Lagrange, qui décrit l'évolution de la trajectoire optimale d'un système.
En mécanique classique, cela se traduit par une minimisation de l'intégrale :
La fonction dans ce cas est appelée le Lagrangien et correspond à la différence entre l'énergie cinétique et l'énergie potentielle du système. L'application de l'équation d'Euler-Lagrange dans ce cadre assure que la trajectoire minimisera cette action entre les moments et .
Le calcul des variations, notamment à travers l'étude des conditions aux limites, offre ainsi des outils puissants pour modéliser des systèmes physiques et résoudre des problèmes complexes en mécanique, et plus largement en analyse fonctionnelle et en théorie des équations différentielles. La théorie est étendue et présente de nombreuses applications dans des domaines tels que l'optimisation, l'économie, et la théorie des champs. Pour aller plus loin, il est recommandé de se tourner vers des ressources spécialisées ou des cours avancés en analyse fonctionnelle, équations différentielles et méthodes variationnelles.

Deutsch
Francais
Nederlands
Svenska
Norsk
Dansk
Suomi
Espanol
Italiano
Portugues
Magyar
Polski
Cestina
Русский