Les professeurs Robles et Hill réfléchissent profondément à la manière de motiver leurs étudiants, mais ils commettent une erreur fréquente : ils supposent que leurs élèves seront motivés de la même façon qu’ils l’étaient eux-mêmes durant leurs études. Lorsque les étudiants ne partagent pas cette même motivation, ces enseignants concluent hâtivement à de l’apathie ou de la paresse. Pourtant, une analyse plus fine des approches pédagogiques adoptées par ces professeurs révèle des explications plus nuancées à ce désengagement apparent.
Le professeur Hill est passionné par le contenu de son cours, notamment par la lecture d’œuvres majeures et le travail avec des sources primaires, ce qui l’amène à supposer que ses étudiants partageront cet intérêt intrinsèque. Cependant, cette passion ne se transmet pas forcément : les étudiants ne valorisent pas toujours ces activités, ce qui les conduit à un engagement superficiel et à une maîtrise incomplète des connaissances. De son côté, la professeure Robles souhaite recréer une atmosphère compétitive, semblable à celle qui l’avait motivée dans sa jeunesse. Toutefois, en insistant sur la difficulté du cours et les faibles chances de réussite, elle peut involontairement renforcer les croyances négatives des étudiants, ce qui compromet leur confiance et leur motivation.
Au cœur de ces situations se trouve la notion de motivation, qui désigne l’investissement personnel qu’un individu met à atteindre un état ou un objectif désiré. Dans le contexte de l’apprentissage, la motivation oriente la direction, l’intensité, la persistance et la qualité des comportements d’apprentissage. Plus encore à l’université, où les étudiants jouissent d’une plus grande autonomie, la motivation devient un levier crucial face aux nombreux objectifs concurrents qui sollicitent leur attention, leur temps et leur énergie.
Les deux récits illustrent que lorsque le contenu d’un cours ne semble pas pertinent ou intéressant, les étudiants peinent à s’engager pleinement dans les efforts nécessaires à un apprentissage approfondi. Inversement, si les étudiants doutent de leur capacité à réussir, ils risquent de se désengager des actions qui favoriseraient leur progression. L’interaction entre la valeur subjective qu’un étudiant accorde à un objectif et ses attentes de succès influence profondément sa motivation à adopter un comportement orienté vers cet objectif.
Les objectifs jouent un rôle fondamental en fournissant le cadre dans lequel valeurs et attentes prennent sens et influencent la motivation. Ces buts agissent comme une boussole qui oriente une diversité d’actions intentionnelles, qu’il s’agisse de poursuites intellectuelles, de relations sociales, d’affirmation de soi ou de besoins matériels. Chez les étudiants, plusieurs objectifs coexistent souvent simultanément : acquérir des compétences, se faire des amis, démontrer son intelligence, gagner en indépendance, ou simplement s’amuser.
Il est essentiel de noter que les objectifs que les enseignants souhaitent pour leurs étudiants peuvent diverger des objectifs que ces derniers se fixent eux-mêmes. Cette divergence se manifeste notamment lorsqu’un enseignant valorise l’apprentissage pour lui-même tandis que les étudiants sont davantage motivés par des objectifs de performance, centrés sur la préservation d’une image positive et la reconnaissance sociale. Parmi ces objectifs de performance, il faut distinguer ceux d’approche, où l’étudiant cherche à démontrer sa compétence, et ceux d’évitement, où il tente d’échapper à l’échec ou à l’incompétence. La recherche montre que les objectifs de performance d’approche sont plus bénéfiques à l’apprentissage que les objectifs d’évitement.
En contraste, les objectifs d’apprentissage poussent les étudiants à chercher à acquérir une réelle compétence, à comprendre profondément ce qu’une tâche peut leur enseigner. Les étudiants motivés par de tels objectifs sont plus enclins à adopter des stratégies d’étude efficaces, à demander de l’aide, à persévérer face aux difficultés et à accepter les défis intellectuels. Cela illustre l’écart potentiel entre ce que les enseignants attendent et ce que les étudiants visent réellement.
Au-delà de la simple distinction entre valeur et attentes, il est crucial de considérer l’environnement éducatif global qui influe sur la motivation. Les interactions avec les enseignants, les pairs, la nature du contenu, et la manière dont les tâches sont présentées et évaluées peuvent soit renforcer soit affaiblir la motivation. Un apprentissage véritablement efficace nécessite de reconnaître et d’adresser cette diversité de facteurs, afin d’ajuster les méthodes pédagogiques aux réalités vécues par les étudiants.
L’importance de la motivation dans l’apprentissage ne se limite pas à l’effort fourni ; elle détermine aussi la qualité de cet effort et la profondeur de la compréhension acquise. Dès lors, pour encourager une motivation durable et authentique, il est indispensable d’établir un lien entre les objectifs personnels des étudiants et les objectifs pédagogiques, en valorisant l’utilité et la pertinence du contenu enseigné tout en cultivant des attentes réalistes et positives quant à leur réussite.
Quelles sont les implications des connaissances antérieures des étudiants pour leur apprentissage et leur développement?
La compréhension des connaissances antérieures des étudiants est essentielle pour toute démarche pédagogique, car elle conditionne à la fois leur assimilation de nouvelles informations et la manière dont ils interagissent avec le contenu enseigné. Les enseignants, en particulier ceux qui œuvrent dans des environnements d'apprentissage complexes, doivent être capables de distinguer les conceptions erronées ou inexactes que les étudiants peuvent apporter avec eux et de les corriger de manière efficace. Cela implique non seulement d’identifier les erreurs potentielles, mais aussi de comprendre comment ces erreurs sont formées et comment elles influencent le processus d'apprentissage.
L'intégration des connaissances antérieures dans l'enseignement peut se faire par diverses stratégies. Les enseignants doivent être vigilants face aux stéréotypes liés aux compétences des étudiants, notamment les attentes concernant le sexe, l'ethnie ou même l'orientation sexuelle. Ces préjugés peuvent fausser la manière dont les étudiants perçoivent les informations et limitent la possibilité d'un apprentissage véritablement inclusif. De même, une gestion erronée des préjugés cognitifs concernant l’intelligence ou les compétences d’un étudiant peut nuire à la progression académique de celui-ci. Par exemple, la croyance selon laquelle certains étudiants seraient naturellement plus compétents dans certaines matières doit être déconstruite, car elle peut limiter la possibilité de créer des liens de contenu réellement significatifs.
La maîtrise de l'enseignement suppose donc de repérer les écarts entre les connaissances antérieures et les exigences du programme d'enseignement. Cela peut se faire à travers des évaluations diagnostiques et des pratiques de feedback ciblé, permettant de répondre aux faiblesses des connaissances antérieures tout en renforçant la compréhension conceptuelle. Une telle approche permet non seulement de corriger les erreurs, mais aussi d'encourager l'activation de connaissances préalables pertinentes, facilitant ainsi l'ancrage des nouveaux savoirs. Les enseignants doivent ainsi gérer avec précision l'introduction de nouvelles informations en les reliant judicieusement aux structures de connaissances déjà en place chez l'étudiant, et en adaptant la difficulté du contenu en fonction de ces structures.
Il est crucial que les enseignants soient conscients des défis associés à cette gestion des connaissances antérieures. La réorganisation des connaissances dans l'esprit des étudiants n’est pas un processus linéaire, mais un cheminement qui nécessite des ajustements fréquents. Dans les classes de grande taille, par exemple, cette tâche devient encore plus ardue en raison de la diversité des expériences antérieures des étudiants et de la difficulté à offrir un feedback individualisé. Cependant, même dans ces conditions, des stratégies telles que l’utilisation de rubriques d’évaluation claires et de feedback en temps réel peuvent aider à réduire l’anonymat et à rendre le processus d’apprentissage plus transparent.
Enfin, l'un des aspects souvent négligés dans l’activation des connaissances antérieures est la dimension sociale et émotionnelle. Les relations interpersonnelles, la gestion des attentes et la création d’un climat de confiance sont des facteurs qui influencent la manière dont les étudiants acceptent et utilisent leurs connaissances passées. La possibilité de reconnaître et de valider les expériences personnelles des étudiants, tout en leur permettant d'exprimer leurs idées sans jugement, est cruciale pour créer un environnement d'apprentissage favorable. L’inclusivité ne se limite pas à la reconnaissance de divers horizons culturels ou sociaux, mais doit également prendre en compte les différentes manières dont les étudiants abordent la connaissance.
Il est aussi important de ne pas se limiter à une approche cognitive pure. Les facteurs émotionnels et sociaux jouent un rôle tout aussi déterminant dans l'activation des connaissances antérieures. L’anxiété ou l'insécurité des étudiants concernant leurs compétences peut être un frein important à leur engagement dans l'apprentissage. Par conséquent, une attention particulière doit être portée à la manière dont les étudiants perçoivent leur place dans le processus éducatif. En encourageant un dialogue ouvert sur les attentes, les erreurs et les progrès, les enseignants peuvent transformer ces appréhensions en leviers d'apprentissage.
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