Dans le monde de la science, en particulier dans les domaines médicaux et biomédicaux, les retraits d'articles scientifiques constituent un phénomène de plus en plus fréquent. Bien qu'il soit essentiel de maintenir la rigueur et l'intégrité dans la recherche scientifique, de nombreux articles ont été publiés dans des revues prestigieuses, avant d’être ultérieurement retirés en raison de manipulations de données, de fraude ou de conduites contraires à l'éthique. Ce phénomène met en lumière des lacunes importantes dans le processus de publication scientifique et pose des questions cruciales sur la reproductibilité des résultats et la confiance que l'on peut accorder aux découvertes scientifiques.
Un exemple de ce phénomène est le scandale autour des cellules STAP (Stimulus-Triggered Acquisition of Pluripotency), une découverte qui a défrayé la chronique en 2014. L'article qui présentait cette recherche avait été publié dans une revue de renom, mais il a rapidement été retiré après que des questions de fraude et de manipulation d'images aient été soulevées. La chercheuse principale, Haruko Obokata, a tenté de justifier ses méthodes sur un site web personnel, mais celui-ci n'a pas été mis à jour depuis 2016, ce qui reflète un isolement croissant de sa thèse. En 2016, elle publia également un livre en japonais abordant l'affaire des cellules STAP, mais les preuves de fraude restaient accablantes. Cette situation a conduit à un débat plus large sur la manière dont les résultats scientifiques sont publiés et rétractés.
La question de la reproductibilité des résultats est au cœur du problème. Une étude publiée en 2013 dans la revue Cell par des scientifiques de Harvard suggérait la découverte d’une nouvelle hormone, la betatrophine, capable de stimuler la prolifération des cellules β du pancréas et d'offrir ainsi une solution potentielle pour guérir le diabète de type 1. Cependant, en 2017, cet article a été retiré après qu’aucun laboratoire, y compris celui des auteurs eux-mêmes, n’a pu reproduire les résultats expérimentaux. Bien qu’il n’y ait pas eu d’incidents éthiques majeurs dans le processus de rétraction, la question de la reproductibilité reste cruciale. En effet, la capacité à reproduire des résultats expérimentaux est fondamentale pour la progression de la science, car elle permet de valider et d’élargir les découvertes initiales. Dans ce cas, une promesse de découverte révolutionnaire s’est dissipée en raison de ce problème systémique de reproductibilité, un phénomène de plus en plus préoccupant dans les milieux scientifiques.
Des études récentes sur la reproductibilité des résultats scientifiques montrent qu'une grande partie des chercheurs ont rencontré des difficultés à reproduire les expériences d'autres scientifiques. Une enquête menée par Nature en 2016 a révélé que 70 % des chercheurs ont tenté, en vain, de reproduire les expériences d’autrui, et que plus de 50 % ont échoué à reproduire leurs propres expériences. Ce manque de reproductibilité jette une ombre sur la crédibilité du processus scientifique. Les raisons de ces échecs sont multiples, mais l’une des principales est la tendance des chercheurs à publier uniquement les résultats favorisant leur hypothèse initiale, afin d’obtenir des financements ou de gagner du temps. En conséquence, les articles peuvent être publiés sans validation adéquate, et leur influence persiste même après leur rétraction.
La situation devient d’autant plus préoccupante lorsque des articles rétractés continuent d’être cités dans la littérature scientifique. Une étude de la National Academy of Sciences, publiée en 2012, a révélé que, parmi un échantillon de 1 047 articles rétractés dans les sciences biomédicales, 67,4 % l’avaient été en raison de comportements inappropriés tels que la fraude, le plagiat ou les manipulations de données. Bien que l’augmentation du nombre de rétractations puisse être interprétée comme un signe positif d’autorégulation du système scientifique, elle soulève des préoccupations sur la qualité du processus de revue par les pairs, qui ne semble pas toujours suffisamment rigoureux. Un autre aspect problématique est le temps qui s’écoule entre la publication d’un article et sa rétraction, un délai qui peut durer des années et laisser le temps aux découvertes erronées d’influencer des recherches et des pratiques cliniques. En outre, les articles rétractés continuent parfois d’être accessibles en ligne, notamment via les versions préprint ou Open Access, et peuvent ainsi être partagés et cités de manière imprudente.
Face à ce constat, il est crucial pour les chercheurs et les lecteurs de faire preuve d’une vigilance accrue. En tant que consommateur d’informations scientifiques, qu'il s'agisse d’un professionnel ou d’un non-spécialiste, il est essentiel de vérifier l’origine des financements d’une étude, ainsi que l’intégrité des données et des résultats présentés. Les auteurs doivent être transparents quant à leurs sources de financement, et toute étude parrainée par des entreprises ou des organisations avec des intérêts financiers spécifiques doit être scrutée avec une attention particulière. De plus, la méthode de collecte des données, ainsi que les analyses statistiques, doivent être vérifiées afin de s'assurer qu'elles respectent les normes de rigueur scientifique.
Les lignes directrices du COPE (Committee on Publication Ethics) stipulent que les articles rétractés doivent être clairement étiquetés comme tels, mais ne précisent pas que ces articles doivent être supprimés des sites des éditeurs. Le problème survient lorsque ces articles restent accessibles gratuitement, ce qui permet leur circulation sans contrôle. Pour atténuer ce problème, il serait préférable que les éditeurs retirent complètement les articles rétractés de leurs plateformes, empêchant ainsi leur consultation par des chercheurs et le grand public. En outre, les lecteurs doivent être conscients que les articles rétractés, même s'ils sont mentionnés pour illustrer leur fraude, peuvent parfois être cités à tort comme valides, ce qui perpétue leur influence négative.
La solution à ce dilemme complexe réside dans une vigilance accrue, une amélioration des processus de publication et de revue par les pairs, ainsi qu’une plus grande transparence concernant les résultats de recherche. Face à l'impact que ces articles peuvent avoir sur la science, il est essentiel de sensibiliser à la problématique de la fraude et de la manipulation des données, et de veiller à ce que les recherches rétractées ne continuent pas à nuire à la communauté scientifique. Le chemin vers une science plus fiable commence par une évaluation rigoureuse des publications scientifiques et une transparence totale quant aux méthodes et aux résultats.
Quel est le lien entre l'affirmation de soi, le contrôle perçu et les théories du complot ?
L'affirmation de soi joue un rôle essentiel dans la restauration du sentiment de contrôle. Des recherches récentes ont montré que l'absence d'affirmation de soi pouvait renforcer les croyances en des explications conspiratoires. En effet, dans une étude menée par Whitson et Galinsky, les participants qui n'étaient pas affirmés sur le plan personnel manifestaient des croyances plus fortes en des théories du complot que ceux qui avaient été invités à se souvenir d'événements non affirmants ou de ne rien faire du tout. Ce phénomène s'explique par le fait que le renforcement de la confiance en soi réduit l'anxiété et élimine le besoin d'imposer de l'ordre aux événements ambigus. Ainsi, la perception de soi joue un rôle crucial dans la manière dont les individus réagissent face à l'incertitude et aux menaces.
Une étude parallèle de van Prooijen et Acker (2015) a permis de confirmer cette tendance. Dans cette expérience, les participants étaient invités à écrire sur un moment où ils s’étaient sentis hors de contrôle, en contrôle ou ni l’un ni l’autre. Par la suite, ils lisaient des informations sur la construction d’une ligne de métro à Amsterdam et devaient répondre à des questions concernant la corruption dans les contrats de construction. Les résultats ont montré que ceux qui se sentaient privés de contrôle étaient plus enclins à croire en des théories du complot que ceux qui se sentaient en contrôle. Ce lien entre le contrôle perçu et les croyances conspiratoires a été élargi par une analyse des données concernant les théories du complot liées au bug Y2K, démontrant que toute menace perçue pouvait engendrer une tendance à recourir à des explications conspiratoires, même lorsque ces menaces étaient sans rapport direct avec le complot en question.
Un autre aspect important du phénomène est la manière dont l’anxiété, le stress et les styles d’attachement influencent les croyances en des théories du complot. Dans une étude menée par Swami et al. (2016), il a été démontré qu'une plus grande perception du stress et une anxiété accrue augmentaient la probabilité de croire aux théories du complot. Par ailleurs, des recherches ont montré que les personnes présentant un attachement anxieux étaient plus susceptibles de recourir à des théories conspiratrices pour réduire leur anxiété. L'hypervigilance, typique de l'attachement anxieux, semble en effet favoriser la tendance à percevoir des menaces partout, ce qui pourrait expliquer la recherche incessante de justifications extrêmes pour des événements ou situations mal compris.
Il convient également de mentionner l'impact du narcissisme et de l’estime de soi dans la construction de ces croyances. Des études ont suggéré que les individus ayant une faible estime de soi étaient plus enclins à adhérer à des théories du complot, notamment pour compenser une image de soi perçue comme négative. Cependant, d'autres recherches ont nuancé cette conclusion en montrant que le narcissisme, qui est souvent lié à une vision grandiose de soi, favorise également les croyances complotistes. Les narcissiques sont plus enclins à percevoir le monde autour d'eux comme une source de conspirations dirigées contre eux. Ce phénomène est renforcé par la paranoïa, un élément fréquemment observé chez ceux qui croient aux théories du complot.
Il est essentiel de comprendre que la croyance en des théories du complot ne se limite pas simplement à une quête de compréhension de l'inexplicable ou du perturbant. Elle peut également être une réponse aux sentiments d’impuissance, d’insécurité et de stress. Lorsque le contrôle sur son environnement est perçu comme menacé, l’esprit humain cherche à trouver un sens, une structure, parfois en recourant à des explications extrêmes et non fondées. Cela peut s’avérer particulièrement problématique lorsqu'une personne adhère à des théories du complot non seulement pour expliquer des événements, mais aussi pour éviter de confronter les réalités complexes et nuancées de la situation.
Il est aussi intéressant de noter que cette tendance à croire en des complots est davantage influencée par l’anxiété et le stress chronique que par une simple curiosité intellectuelle. En effet, l’adhésion à ces croyances pourrait être perçue comme un mécanisme de défense face à l'incertitude et à l'impuissance ressenties face à des situations menaçant l'équilibre personnel.
Le rôle de l'attachement, en particulier l'attachement anxieux, suggère qu'une meilleure gestion de l'anxiété interpersonnelle et émotionnelle pourrait limiter cette propension à croire en des théories complotistes. D'autres stratégies de régulation émotionnelle et de renforcement de la stabilité personnelle pourraient également s'avérer efficaces pour contrer cette tendance.
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