Les récepteurs solaires à concentration (CRS) sont au cœur des technologies de production d'énergie solaire concentrée (CSP), permettant de capter et de concentrer la lumière solaire pour produire de l'énergie thermique. L’une des innovations récentes dans ce domaine est l'utilisation de particules solides comme moyen de stockage et de transfert thermique. Ce concept, qui remonte aux années 1980, a le potentiel de repousser les limites des technologies traditionnelles en matière de rendement énergétique et de stockage thermique.
Dans les systèmes CSP classiques, des fluides thermiques comme les sels fondus ou la vapeur sont utilisés pour capter et transporter l'énergie thermique générée par les miroirs, ou heliostats, concentrant la lumière du soleil. Ces fluides sont ensuite utilisés pour générer de la vapeur à haute pression, qui alimente les turbines des centrales électriques. Les conditions de fonctionnement typiques dans ces centrales à concentration à vapeur (CSP) sont des températures de vapeur atteignant entre 565 et 580°C à une pression de sortie supérieure à 175 bar. Cependant, ces systèmes présentent des limites, notamment en termes de température de fonctionnement et de complexité opérationnelle, surtout lorsqu'il s'agit de cycles thermodynamiques nécessitant des réchauffeurs ou des systèmes supplémentaires.
Pour améliorer l'efficacité thermique, les technologies basées sur les particules tombantes (falling particle receivers) ont émergé comme une solution alternative. Le principe fondamental est que les particules solides, comme des céramiques hautement absorbantes (par exemple des particules de bauxite frittées), absorbent directement l'énergie solaire concentrée. Ces particules, d'un diamètre moyen de 100 microns, tombent sous l'effet de la gravité à travers un faisceau solaire concentré. Cette approche offre un avantage thermodynamique significatif en permettant d'atteindre des températures de fonctionnement beaucoup plus élevées que les systèmes traditionnels utilisant de la vapeur ou des sels fondus.
L'une des caractéristiques intéressantes des récepteurs à particules tombantes est leur capacité à fonctionner à des températures de travail beaucoup plus élevées. En utilisant des cycles de CO2 supercritique (sCO2), ces systèmes peuvent théoriquement atteindre des températures d'entrée de turbine (TIT) allant de 700°C à 715°C, permettant ainsi des rendements thermiques supérieurs. Cette capacité à travailler à des températures plus élevées est cruciale pour l'amélioration de l'efficacité du cycle thermodynamique et pour la réduction de la taille des composants de la centrale, tels que les turbines.
Les systèmes de stockage thermique à particules, quant à eux, dépendent de l'utilisation de réservoirs de stockage chauds et froids, appelés silos thermiques. Les particules chauffées dans le récepteur solaire tombent sous l'effet de la gravité dans un réservoir de stockage chaud, où elles libèrent leur chaleur lorsqu'elles sont transférées vers un échangeur de chaleur, généralement de conception à lit mobile ou à plaque. Pour le stockage, des matériaux comme le sable traité ou des céramiques spéciales, connues sous le nom de proppants, sont utilisés pour maintenir un écoulement continu des particules dans le système. Ces matériaux sont également utilisés dans l'industrie de la fracturation hydraulique, ce qui démontre leur robustesse et leur capacité à résister à des conditions extrêmes.
L’efficacité thermique des particules utilisées dans ces systèmes est mesurée par leur capacité à absorber et à transférer la chaleur. Par exemple, les particules de type CARBOBEAD, fabriquées à partir de céramique d’aluminosilicate, ont une densité d'environ 3 500 kg/m3 et une porosité d'environ 40 %, ce qui leur confère une capacité thermique spécifique entre 950 et 1 100 J/kg-K entre 200 et 800°C. Cette densité et cette capacité thermique permettent de maintenir une température stable dans le système et d’optimiser la production d’énergie.
Une autre approche intéressante pour le stockage thermique est l'utilisation de récepteurs volumétriques à air pressurisé. Bien que cette technologie ne soit pas encore utilisée dans des centrales commerciales, elle fait l'objet de recherches actives, notamment en Europe. Ces récepteurs permettent d'atteindre des températures d’air de 800°C ou plus, ce qui ouvre la voie à l'utilisation de cycles de travail à CO2 supercritique avec une TIT de 750°C. Cependant, bien que l'air soit une option prometteuse en tant que fluide caloporteur, il n'est pas idéal pour le stockage thermique à long terme. C'est pourquoi des systèmes de stockage en lit fixe, utilisant des matériaux à haute capacité thermique tels que des pierres volcaniques ou des briques céramiques, sont utilisés pour emmagasiner la chaleur excédentaire produite pendant la journée.
Lors de la phase de charge, l'air chaud provenant du récepteur est dirigé vers un échangeur de chaleur pour alimenter la centrale à CO2 supercritique ou est stocké dans un réservoir thermique. Lorsque la centrale fonctionne pendant la nuit, l’air refroidi est renvoyé au récepteur pour être à nouveau chauffé et utilisé dans le cycle de production d'énergie. Ce système de stockage thermique à lit fixe permet ainsi de maintenir une production d'énergie stable, même en l'absence de lumière solaire directe.
Pour le lecteur, il est essentiel de comprendre que bien que les récepteurs à particules tombantes et les réservoirs thermiques volumétriques à air offrent des avantages indéniables en termes de rendement thermique, leur mise en œuvre nécessite une gestion méticuleuse des matériaux et une conception précise des systèmes de stockage. De plus, la température de fonctionnement élevée de ces technologies ouvre la voie à de nouvelles possibilités dans les cycles de conversion d'énergie, mais cela implique également un investissement supplémentaire dans les matériaux de construction et les composants de la centrale.
En somme, bien que ces technologies présentent des défis techniques, elles offrent des perspectives intéressantes pour améliorer l'efficacité et la rentabilité des centrales solaires à concentration, en permettant une production d'énergie plus stable et plus flexible à des températures plus élevées. Le futur de l’énergie solaire concentrée pourrait bien passer par l'intégration de ces innovations.
Comment la configuration d'une turbine à vapeur influence l'efficacité thermique et la performance globale d'un cycle combiné ?
La configuration d'une turbine à vapeur est un facteur clé dans l'optimisation de l'efficacité thermique des centrales électriques, en particulier lorsqu'elles sont couplées à des turbines à gaz dans des cycles combinés. Le principe fondamental réside dans l’adaptation de la turbine à vapeur à la taille et à la puissance de la turbine à gaz, ainsi qu'aux exigences thermodynamiques spécifiques du cycle combiné. Ce processus de conception doit prendre en compte plusieurs éléments cruciaux, notamment la configuration des différentes sections de la turbine, les pertes d’exhaustion et la gestion des volumes de vapeur dans la turbine basse pression (LP).
L'une des caractéristiques fondamentales des turbines modernes à vapeur réside dans la séparation des sections haute pression (HP), intermédiaire pression (IP) et basse pression (LP). Les sections HP et IP sont souvent combinées en un seul boîtier (HP-IP), permettant ainsi un meilleur agencement et une réduction de la taille du système. La section LP, quant à elle, est généralement configurée avec un double flux pour maximiser l’espace de l’annulus d’échappement, un composant critique pour maintenir les débits de vapeur élevés tout en réduisant les pertes. La turbine LP joue un rôle primordial en évacuant les gaz résiduels dans le condenseur, tout en préservant une efficacité optimale du système.
Pour les turbines de petites capacités, notamment celles utilisant des turbines à gaz de classe E ou F, un système à flux unique dans la section LP est souvent suffisant. Cependant, pour les centrales à grande échelle, telles que celles équipées de turbines à gaz de classe J ou H, il est nécessaire d’avoir deux turbines LP à double flux, ce qui permet de fournir l'annulus nécessaire pour un débit de vapeur élevé.
L'adaptation de la taille de l'annulus d’échappement, un espace qui permet à la vapeur de s'échapper de la turbine, est essentielle pour maintenir une vitesse de vapeur optimale. Lorsque la pression d’échappement du condenseur est faible, la densité de la vapeur diminue, augmentant ainsi le volume de vapeur qui doit circuler à travers la turbine. Cette augmentation du débit volumétrique nécessite un annulus d'échappement plus grand, afin de maintenir la vitesse de la vapeur à des niveaux subsoniques, minimisant ainsi les pertes et l’usure des composants.
Le concept clé ici est de maintenir un équilibre entre le volume de vapeur et la taille de l'annulus d’échappement, tout en évitant que la longueur des derniers seaux de la turbine LP n'atteigne des niveaux où la résistance matérielle pourrait être compromise. Pour ce faire, il est souvent nécessaire d’ajouter plusieurs chemins de flux de vapeur dans la section LP, ce qui permet de répartir le débit volumétrique sur une surface plus large, réduisant ainsi la contrainte sur les seaux.
La performance des turbines à vapeur est également mesurée par l'efficacité de chaque section individuelle (HP, IP, LP). Cette efficacité, généralement exprimée en pourcentage, inclut les pertes dues à la friction et aux fuites dans les différentes sections de la turbine. Une mesure importante de cette efficacité est l'efficacité de l’expansion isentropique, c’est-à-dire l’efficacité avec laquelle la vapeur se détend à travers la turbine tout en conservant son énergie. Des valeurs typiques d'efficacité de section pour des turbines à vapeur modernes sont de 89 % pour la HP, 90 % pour la IP et 91 % pour la LP dans des conditions de fonctionnement standard.
Enfin, les pertes d'échappement jouent un rôle central dans l'efficacité globale du système. Ces pertes, qui résultent des déperditions thermiques au niveau de l’échappement de la turbine, peuvent être réduites en optimisant la configuration de la turbine et la gestion des volumes de vapeur. Pour déterminer l’impact des pertes d'échappement sur l'efficacité, il est nécessaire de comprendre comment ces pertes varient en fonction de la pression de condenseur et de la vitesse de la vapeur à l’échappement. En pratique, une pression de condenseur faible et une vitesse de vapeur optimisée autour de 600-700 pieds par seconde garantissent un compromis entre efficacité thermique et pertes d'énergie.
Les calculs permettant de déterminer les caractéristiques optimales de la turbine à vapeur, telles que la vitesse de la vapeur à l’échappement (VAN) et la perte d'échappement totale (TEL), sont essentiels pour le dimensionnement adéquat des composants de la turbine, en particulier pour les configurations de grande puissance. Ces calculs intègrent des facteurs tels que le débit massique de la vapeur, le volume spécifique de la vapeur saturée à la pression de condenseur, ainsi que la surface de l'annulus d’échappement. Pour des turbines à gaz avancées, la relation entre le flux de gaz et le débit massique de vapeur permet d’adapter la turbine à vapeur à l'échelle du cycle combiné.
La conception et l’optimisation d'une turbine à vapeur ne sont pas seulement des questions de performance technique, mais aussi de compromis entre différents paramètres thermodynamiques, mécaniques et économiques. Les ingénieurs doivent jongler avec ces variables pour garantir que chaque turbine fonctionne à son rendement maximal tout en répondant aux exigences du cycle combiné dans son ensemble. Une mauvaise gestion de l’espace d’échappement ou des pertes d'exhaustion peut entraîner des inefficacités notables, augmentant la consommation d'énergie et réduisant la rentabilité de l'installation.
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