Dans le cadre de la conception d’un système embarqué, il est souvent nécessaire de trouver des solutions optimales à partir d'un ensemble de tâches et de composants matériels et logiciels possibles. Ce processus passe par la création d'un modèle de graphe des tâches qui représente les différentes fonctions que le système doit remplir. Une fois ce graphe établi, l'équipe de conception peut proposer des candidats pour implémenter les nœuds de tâches, ou bien des combinaisons de ces nœuds, en utilisant des composants matériels et des éléments de traitement. Ces composants peuvent inclure des circuits disponibles en stock, des microcontrôleurs spécifiques, ou des processeurs spécialisés.
Un aspect clé du processus de modélisation est l'intégration de la notion de plusieurs solutions possibles. Lorsque plusieurs solutions sont envisageables, l'analyse de ces différentes options devient cruciale pour déterminer la meilleure conception. Cela implique l’utilisation de la programmation linéaire entière (ILP) pour optimiser l’allocation des tâches aux ressources matérielles et logicielles, en fonction de contraintes spécifiques telles que le coût, la disponibilité des composants ou la consommation énergétique.
Variables et contraintes de la programmation linéaire entière
L'un des éléments essentiels du modèle ILP est la définition de variables qui vont capturer les différentes configurations possibles du système. Par exemple, chaque tâche dans le graphe des tâches doit être affectée à un composant matériel ou à un processeur spécifique. Ces affectations peuvent être modélisées par des variables binaires, où chaque variable prend la valeur 1 si la tâche est mappée à un composant particulier, et 0 sinon.
Pour formaliser cette approche, considérons les ensembles suivants :
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V : l'ensemble des nœuds du graphe des tâches.
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L : l'ensemble des fonctionnalités associées à chaque tâche, telles que la détection d'objets ou le contrôle d'une barrière.
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M : l'ensemble des types de composants matériels à considérer, tels que des FPGA bas de gamme ou des circuits spécialisés.
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P : l'ensemble des types de processeurs, par exemple des microcontrôleurs ou des processeurs numériques.
Pour chaque type de matériel ou de processeur, l’équipe de conception peut avoir estimé le nombre de composants de chaque type qu’il serait raisonnable d’utiliser dans la solution. Ces informations sont cruciales pour permettre la création de configurations multiples, mais limitées, pour chaque type de ressource.
Variables de décision et fonctions d’objectif
Dans un modèle ILP typique, plusieurs types de variables de décision sont définis :
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Xv,m,k : égale à 1 si la tâche v est mappée au composant matériel k de type m, et 0 sinon.
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Yv,p,k : égale à 1 si la tâche v est mappée à l'élément de traitement k du type p, et 0 sinon.
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NYf,p,k : égale à 1 si un logiciel est disponible pour le processeur k du type p pour exécuter la fonctionnalité associée à la tâche f, et 0 sinon.
Les équations et inégalités associées à ces variables garantissent que chaque tâche est mappée de manière exclusive à un seul composant, soit matériel, soit processeur. Ce processus est encadré par des contraintes spécifiques :
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Chaque tâche doit être mappée à un seul composant, que ce soit un composant matériel ou un processeur. Cela est assuré par une série d’équations et d’inégalités qui garantissent que l'affectation est unique.
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Si une tâche est mappée à un processeur, il doit exister un logiciel qui permet d'exécuter la fonctionnalité correspondante. Cela introduit une contrainte supplémentaire qui relie les tâches, les processeurs et les logiciels disponibles.
Fonction objectif et minimisation des coûts
L'objectif principal de l'utilisation de l’ILP dans ce contexte est d’optimiser un critère, tel que le coût total des composants ou le temps de traitement maximal. Par exemple, si l’objectif est de minimiser le coût des composants, chaque composant matériel et processeur doit avoir un coût associé. L’équation de coût total pourrait alors être formulée comme suit :
où et représentent les coûts des composants matériels et des processeurs respectivement.
En plus du coût, d'autres contraintes peuvent être ajoutées, comme une limite sur la consommation d'énergie ou la bande passante de communication. Ces paramètres doivent être intégrés dans l’ILP pour garantir que la solution proposée respecte les spécifications du système embarqué.
Les contraintes de temps et de communication
Dans de nombreux systèmes embarqués, des contraintes de temps strictes et des limitations de communication entre les différentes tâches et les composants peuvent également influencer la conception. Par exemple, si certaines tâches doivent être exécutées dans un ordre précis, ou si des délais de traitement doivent être respectés pour assurer la performance du système, ces aspects doivent être modélisés dans le cadre de l'ILP. La communication entre les composants doit également être prise en compte, car les coûts de communication ou la bande passante peuvent devenir des facteurs limitants, surtout dans des architectures distribuées où les composants sont physiquement éloignés.
Conclusion
Le processus de modélisation d'un système embarqué via la programmation linéaire entière est un outil puissant pour optimiser la conception d'un système en prenant en compte un large éventail de facteurs. Les concepts de graphe des tâches, de mappage des tâches aux composants matériels et processeurs, ainsi que les contraintes associées, sont essentiels pour définir la solution optimale. Cependant, il est crucial de ne pas oublier que des aspects supplémentaires comme les coûts, la communication entre les tâches et les délais de traitement doivent également être intégrés pour garantir la viabilité et l'efficacité de la solution finale. La flexibilité offerte par l’ILP permet d’explorer une grande variété de solutions possibles, mais elle nécessite une compréhension fine des variables et des contraintes à modéliser.
Les Applications Temps Réel : Comprendre les Différences et les Exigences
Les applications informatiques sont classées en fonction de leur capacité à respecter des contraintes de temps spécifiques. Cette distinction est primordiale pour déterminer leur fiabilité et leur performance dans des contextes critiques. Il est essentiel de comprendre les différences entre les applications dites « temps réel », qui doivent impérativement respecter des délais stricts, et celles qui peuvent tolérer des retards sans conséquences graves. Au sein de ces catégories, on distingue notamment les systèmes temps réel « durs » et « souples ».
Les applications non temps réel, comme un traitement de texte, n'échouent généralement pas si elles prennent quelques secondes de plus pour exécuter une opération. Bien qu'une légère lenteur puisse agacer l'utilisateur, elle n'a aucune conséquence catastrophique. L'utilisateur peut attendre quelques secondes supplémentaires sans que cela affecte la fonctionnalité de l'application. Ce type d'application peut être décrit comme « non-temps réel », car la rapidité d'exécution n'est pas critique. Cependant, dans les applications temps réel, le respect des délais est crucial. Tout retard peut entraîner des échecs graves.
Les applications dites « temps réel dur » sont celles où l'échec de respecter les délais peut entraîner des conséquences dramatiques. Par exemple, dans un système de freinage automatique d’un véhicule, si l’appareil n’intervient pas à temps pour éviter une collision, cela pourrait non seulement endommager le véhicule mais également entraîner des blessures voire la perte de vies humaines. Le respect des délais n’est donc pas seulement une question de performance, mais de sécurité. Un autre exemple extrême est celui des systèmes de contrôle de missile, où un échec à ajuster la trajectoire du missile dans le temps peut avoir des répercussions catastrophiques, tuant de nombreuses personnes.
Les applications temps réel peuvent également échouer sans causer de dégâts matériels ou humains, mais le dysfonctionnement peut altérer la qualité de l'expérience. Par exemple, dans le cadre d'une performance musicale en direct, un retard dans la gestion du son ou des lumières pourrait ruiner la performance sans qu’il y ait de dommage matériel. L'échec dans ce contexte est un échec qualitatif. Les spectateurs percevraient que le système dégrade l'expérience, et dans ce cas, l'application aurait mieux fait de ne pas être présente.
À l’opposé, les applications « temps réel souple » peuvent tolérer une certaine marge de manœuvre. Elles sont conçues pour permettre un échec contrôlé et peuvent se rétablir après un retard sans compromettre l’intégrité du système. Par exemple, un système qui reçoit des messages d'un expéditeur avec des délais de réponse définis peut, si ce délai est manqué, simplement renvoyer une réponse en retard, sans que cela n'entraîne de conséquences graves pour le système. De manière similaire, un système de contrôle de ponts, où l’information des capteurs est reçue en retard, peut corriger son retard sans qu’un accident ne survienne, en attendant simplement les informations manquantes.
Les applications « temps réel souple » peuvent être subdivisées en sous-catégories comme les applications « temps réel fermes » ou « temps réel difficilement atteignables ». Dans ces applications, un certain pourcentage de délais manqués peut être toléré. Un exemple de ce type pourrait être un système de direction de voiture qui ne peut pas ajuster instantanément la trajectoire, mais qui peut rattraper un retard par un ajustement plus marqué après un délai.
La conception d'un système temps réel repose donc sur la détermination du degré de tolérance aux échecs. Si les délais doivent absolument être respectés, des équipements matériels plus performants (et donc plus coûteux) doivent être choisis, de même que des algorithmes plus efficaces, parfois écrits dans des langages de programmation plus bas niveau. En revanche, dans un système qui peut tolérer une certaine flexibilité dans le respect des délais, des choix technologiques moins contraignants peuvent être effectués, tout en assurant une performance acceptable.
Les systèmes embarqués, qui incluent souvent des applications temps réel, doivent être particulièrement attentifs à ces critères. Par exemple, les systèmes de contrôle dans les véhicules ou les appareils médicaux nécessitent des réponses rapides et un contrôle précis, où chaque milliseconde compte. De telles applications exigent des choix précis en matière de hardware et de software pour garantir la sécurité et la fiabilité, tout en minimisant les coûts.
Pour concevoir un système temps réel, il est crucial de comprendre les exigences spécifiques du projet. Cela inclut la capacité de déterminer quel type de système est nécessaire : un système « dur », où les délais doivent absolument être respectés, ou un système « souple », où un peu de retard peut être toléré. Ces décisions orienteront la conception matérielle et logicielle du système, en tenant compte des compromis entre performance, coût et complexité technique.
Le respect des délais n’est pas une question de performance pure, mais de choix de conception qui affecte directement la fiabilité et la sécurité d’un système. Les erreurs de synchronisation, aussi petites qu’elles puissent paraître, peuvent parfois être fatales dans des applications où chaque instant compte.
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