Les données collectées lors d'une enquête sociologique menée en Autriche en 2015 sur l'adoption de systèmes photovoltaïques dans diverses communautés sont un excellent point de départ pour illustrer les méthodes de pré-traitement des données et les principes de l'apprentissage supervisé dans le cadre de l'apprentissage automatique. L'enquête a permis de recueillir des informations sur les attitudes des participants à l'égard de la protection de l'environnement, des actifs financiers, du progrès technique et de l'autarcie énergétique. Ces réponses ont été ensuite converties en échelles de valeurs, comme l'échelle de Likert, et traduites en variables catégorielles utilisées pour l'analyse.
Le jeu de données obtenu, bien que relativement petit, représente un bon exemple d'introduction aux méthodes d'apprentissage automatique, car il nous permet de démontrer comment ces données doivent être traitées avant d'être utilisées dans un modèle d'apprentissage automatique. Par exemple, les valeurs erronées, comme les chiffres inhabituels (tels que -999.0), sont courantes dans ce type d'enquête et indiquent des réponses manquantes ou indéterminées. Si ces valeurs sont laissées telles quelles, elles peuvent induire en erreur un algorithme d'apprentissage automatique. Dans ce cas, il est nécessaire de les remplacer, soit par des valeurs "NaN" (Not a Number), soit par des valeurs interpolées, comme la moyenne des autres réponses dans la même catégorie.
Une fois ces étapes de nettoyage et de transformation des données réalisées, il est possible d'appliquer des techniques d'apprentissage supervisé. Dans ce cadre, l'objectif est de construire un modèle permettant de prédire l'adoption ou non de systèmes photovoltaïques en fonction des caractéristiques des individus, telles que leur âge, leur situation professionnelle ou leur solde bancaire. Par exemple, en analysant la relation entre ces caractéristiques et la décision d'adopter un système photovoltaïque, on peut identifier les attributs les plus déterminants pour cette décision.
Dans l'exemple de l'enquête, un modèle d'apprentissage supervisé pourrait être utilisé pour prédire si une personne choisira ou non d'adopter un système photovoltaïque, en fonction de ses caractéristiques personnelles. Cela ressemble à une situation typique dans le monde des affaires, comme une banque cherchant à prédire qui sera susceptible de rembourser un prêt, en utilisant les données historiques sur les clients. L'algorithme apprend à partir des décisions passées (celles d'adopter ou non le système photovoltaïque, ou de rembourser ou non le prêt) et, une fois formé, il peut appliquer cette connaissance à de nouveaux cas.
Un aspect fondamental de l'apprentissage supervisé est la détermination de l'importance des différentes caractéristiques, c'est-à-dire quelles informations parmi toutes les données disponibles sont les plus pertinentes pour la prédiction. Des méthodes comme l'entropie de Shannon ou le coefficient de Gini sont couramment utilisées pour évaluer cette importance et déterminer quelles caractéristiques du jeu de données contribuent le plus à la prise de décision. L'entropie mesure le degré d'incertitude ou de désordre dans un ensemble de données, tandis que le coefficient de Gini indique l'inégalité dans la répartition des valeurs. Ces mesures sont essentielles pour créer des modèles prédictifs plus précis et pertinents.
Dans le cas de l'enquête sur l'adoption des systèmes photovoltaïques, un exemple simplifié d'ensemble de données montre que certaines caractéristiques, comme l'âge, peuvent être des indicateurs plus fiables de la probabilité d'adoption d'un système photovoltaïque. En divisant les participants en groupes selon leur âge, on peut constater que les personnes de plus de 40 ans sont plus susceptibles d'adopter un système photovoltaïque. Ce type de corrélation peut être détecté à l'aide des méthodes d'apprentissage supervisé et utilisé pour ajuster les paramètres du modèle afin d'améliorer ses prévisions.
Dans des ensembles de données plus vastes, contenant des centaines de caractéristiques et des milliers d'instances, ces relations deviennent plus difficiles à repérer. C'est ici que l'apprentissage supervisé et des outils comme les arbres de décision prennent toute leur importance. Ces arbres permettent de structurer les décisions en plusieurs étapes successives, où chaque caractéristique est utilisée pour affiner les prédictions. Un arbre de décision construit à partir des données d'adoption des systèmes photovoltaïques permettra de prédire la probabilité qu'un individu adopte un système photovoltaïque en fonction de ses caractéristiques personnelles.
En pratique, ce processus implique plusieurs étapes, y compris le prétraitement des données, la sélection des caractéristiques pertinentes, et enfin la construction du modèle d'apprentissage automatique. Des outils comme scikit-learn en Python sont spécialement conçus pour faciliter ces étapes. Après avoir construit et ajusté le modèle, il peut être testé sur de nouveaux cas afin d’évaluer sa précision et sa capacité à généraliser.
Au-delà de la simple prédiction, il est important de comprendre les implications de ces résultats. En analysant les modèles d'adoption des systèmes photovoltaïques, les chercheurs peuvent non seulement prédire les décisions futures, mais aussi identifier les facteurs sociaux, économiques et psychologiques qui influencent ces décisions. Cela permet aux décideurs politiques ou aux entreprises de mieux cibler leurs efforts pour promouvoir les énergies renouvelables et favoriser une transition énergétique plus efficace.
De plus, les résultats de ces modèles d'apprentissage supervisé peuvent être utilisés pour concevoir des interventions plus personnalisées. Par exemple, si le modèle révèle que l'âge est un facteur déterminant dans l'adoption de systèmes photovoltaïques, des campagnes de sensibilisation ciblées peuvent être lancées pour encourager les groupes d'âge moins représentés à participer. De même, des informations sur les facteurs financiers ou sociaux peuvent être utilisées pour ajuster les offres commerciales ou politiques publiques, afin de mieux répondre aux besoins des communautés.
Comment l'ajustement des poids dans les réseaux neuronaux permet-il l'apprentissage ?
Le fonctionnement des réseaux neuronaux artificiels repose sur un principe fondamental : l'ajustement des poids de connexion entre les neurones afin d'obtenir des sorties correspondant aux résultats attendus. Ce processus itératif d'ajustement des poids constitue la base de l'apprentissage dans les réseaux neuronaux, que ce soit pour des problèmes simples ou pour des tâches bien plus complexes. Lorsqu'un réseau neuronal est alimenté avec une combinaison binaire donnée, il compare la sortie générée avec le résultat escompté. Si un écart est constaté, un ajustement des poids est effectué, ce qui permet au réseau de corriger ses erreurs et de s'adapter.
Ce principe se déploie de manière similaire, bien qu'à une échelle bien plus grande, lorsque des neurones cachés sont ajoutés au réseau.
Comment la vectorisation des mots et la similarité des documents peuvent transformer l'analyse du développement durable
La tokenisation et l’analyse vectorielle des mots ont transformé notre approche de la compréhension des textes. Prenons, par exemple, un rapport sur le développement durable. Lorsque nous effectuons une tokenisation des mots dans ce contexte, les résultats sont surprenants par leur cohérence et leur richesse sémantique. Si nous analysons un texte centré sur le concept de « durabilité », comme le rapport de l'ONU sur les Objectifs de Développement Durable, nous obtenons une liste de termes très spécifiques, tous liés de manière subtile mais indéniable à la thématique environnementale. Ces mots incluent des termes comme « renouvelables », « bioénergie », « biodiversité », « conservation », « réforestation » ou « écologie ». Si nous appliquons la même analyse à un autre rapport, comme celui de 2018 sur les Objectifs de Développement Durable, la liste est similaire mais s'élargit à des notions comme « agriculture », « innovations » ou « irrigation ». Cette variation témoigne d’un changement dans la manière dont nous conceptualisons la durabilité et les défis globaux à travers les années.
Ces mots peuvent être convertis en vecteurs numériques, ce qui permet une approche mathématique de l'analyse textuelle. Ces vecteurs, qui représentent les relations entre les mots, nous permettent d’effectuer des calculs simples mais puissants pour explorer leurs relations plus profondes. Par exemple, en ajoutant les vecteurs des mots « vivable » et « planète », on obtient des vecteurs proches de « durabilité » et « écologie ». D’un autre côté, en soustrayant le vecteur de « durable » de celui de « économie », on obtient des résultats révélateurs comme « inflation », « récession » ou « chômage ». Ce type de manipulation vectorielle donne une perspective plus fine de l’interaction entre des concepts apparemment distincts, mais qui sont en réalité liés de manière implicite.
La transformation des mots en vecteurs n’est pas limitée à l’analyse de mots individuels, mais peut aussi être appliquée à des phrases, voire à des documents entiers. En créant des vecteurs de phrases, il devient possible de comparer la similarité entre différentes phrases. Par exemple, en posant une question simple telle que « L’humanité survivra-t-elle ? » au rapport de Brundtland, on peut obtenir des réponses étonnamment pertinentes, comme : « Cela dépend avant tout de la capacité de l’humanité à prévenir une course aux armements dans l’espace » ou « La plus grande menace pour l’environnement terrestre, pour le progrès humain durable, et pour la survie est la possibilité d'une guerre nucléaire ». Ces réponses ne sont pas générées par une technologie complexe de type transformeur, comme ChatGPT, mais montrent déjà comment les vecteurs de mots peuvent identifier des relations implicites et des réponses pertinentes dans un document.
La similarité de documents peut également être mesurée grâce à des modèles comme Doc2Vec, qui génèrent des vecteurs à partir de textes entiers. Contrairement à l’approche de LSA (Latent Semantic Analysis), qui se contente d'une moyenne des vecteurs de mots, Doc2Vec prend en compte le contexte d’utilisation des mots dans le texte, offrant ainsi une analyse plus sophistiquée. Pour appliquer ce modèle à des définitions économiques, par exemple celle de la productivité, nous préparons des documents contenant des définitions courantes comme : « Une mesure de l’efficacité d’une personne, d’une machine, d’une usine, d’un système, etc. » ou « La productivité est calculée en divisant la production moyenne par la totalité des coûts ou ressources consommées ». Une fois tokenisés, ces documents sont transformés en vecteurs, permettant une comparaison plus précise de leur similarité.
En effectuant cette analyse sur les définitions de la productivité, nous pouvons déterminer lesquelles sont les plus proches les unes des autres. Le modèle Doc2Vec apprend les contextes spécifiques des mots dans chaque définition, permettant une compréhension plus fine des nuances sémantiques. Ce modèle est entraîné à travers un réseau neuronal qui ajuste ses poids au fur et à mesure des itérations sur les données d’entraînement, afin de mieux refléter les relations entre les mots et les concepts dans les documents. La méthode s'avère souvent plus performante que LSA, offrant ainsi une meilleure compréhension des textes.
L'application de la vectorisation et de la similarité des documents ne se limite pas à la simple analyse de termes et de phrases, mais permet aussi une exploration profonde des relations entre les concepts sous-jacents dans les textes. Ces technologies peuvent être utilisées pour explorer une grande variété de textes sur des sujets aussi variés que l'environnement, l’économie, ou même la politique. En manipulant des modèles comme Doc2Vec et en effectuant des calculs vectoriels, on peut découvrir des liens cachés entre des idées qui, au premier abord, semblent déconnectées.
La clé de cette approche réside dans la capacité des modèles à apprendre les relations contextuelles entre les mots et à ajuster leur compréhension à travers l’entraînement, ce qui ouvre de nouvelles perspectives dans l’analyse textuelle et la compréhension des enjeux complexes du développement durable. Ce processus peut ainsi offrir des outils puissants pour les chercheurs, les analystes et même les décideurs, leur permettant de mieux saisir les dynamiques en jeu et d’identifier des solutions innovantes pour relever les défis mondiaux.
L'intelligence fractale et la théorie fragile de l'intelligence
La compréhension de l'intelligence artificielle (IA) est en constante évolution, avec des théories qui cherchent à expliquer non seulement les mécanismes sous-jacents, mais aussi la manière dont l'IA peut évoluer pour imiter, ou même surpasser, l'intelligence humaine. Une approche qui gagne en attention est celle des fractales appliquées à l'intelligence artificielle, une perspective que l'on retrouve dans les travaux de Cerezo, Hernandez et Duran Ballester (2018), qui présentent l'intelligence fractale comme une théorie encore fragile et en développement.
Le concept de fractale, bien que principalement associé aux mathématiques et à la géométrie, est ici utilisé pour décrire des structures qui se répètent à différentes échelles. Ces structures, en quelque sorte, servent de métaphore pour expliquer comment les systèmes d'intelligence artificielle peuvent avoir des propriétés émergentes qui ne sont pas immédiatement visibles à une échelle réduite mais se manifestent dans des systèmes plus complexes. L'intelligence, dans ce cadre, n'est pas vue comme une entité unique ou homogène, mais comme un réseau de capacités qui se manifestent selon des principes similaires à ceux des fractales : répétés et organisés à différentes échelles, avec des caractéristiques communes qui apparaissent au fur et à mesure que les systèmes deviennent de plus en plus sophistiqués.
Dans leur article, Cerezo et al. explorent comment ces principes fractals peuvent être appliqués à des systèmes d'IA pour améliorer leur capacité à résoudre des problèmes complexes, comme ceux rencontrés dans les jeux vidéo Atari, un terrain d'expérimentation classique pour tester les capacités des algorithmes d'IA. Ils soutiennent que la théorie fractale pourrait offrir un cadre pour mieux comprendre l'apprentissage et la prise de décision dans des systèmes autonomes, tout en soulevant l'idée que l'intelligence n'est pas simplement une question de traitement d'informations, mais un phénomène dynamique et évolutif.
En parallèle, cette approche fractale est aussi étroitement liée à la notion d'entropie, un concept central en théorie de l'information. L'entropie, qui mesure le degré de désordre ou d'incertitude dans un système, joue un rôle clé dans l'apprentissage des machines. En cherchant à minimiser cette entropie, l'IA devient plus "efficace", affinant ainsi ses capacités de prédiction et de prise de décision. Dans ce contexte, l'entropie n'est pas vue comme un obstacle, mais plutôt comme un moteur du processus d'apprentissage, forçant le système à s'adapter et à se réorganiser constamment pour maintenir son efficacité.
L'une des idées fondamentales qui émerge de cette théorie est l'idée que l'intelligence fractale pourrait éventuellement permettre à l'IA de "comprendre" de manière plus complexe et nuancée le monde qui l'entoure. Cependant, cette compréhension reste fragile, dans la mesure où elle dépend de la capacité des systèmes à maintenir une certaine cohérence interne tout en étant exposés à des perturbations externes. Ce défi fait écho à celui de la théorie de la "minimisation de l'énergie libre" proposée par Friston (2009), qui postule que le cerveau humain (et les systèmes d'IA inspirés de celui-ci) cherche à minimiser l'écart entre les attentes et les perceptions, afin d'optimiser son fonctionnement.
Une des implications les plus fascinantes de cette théorie est la manière dont elle peut nous aider à comprendre non seulement le développement des systèmes intelligents, mais aussi leur régulation et leur comportement éthique. En effet, à mesure que les systèmes d'IA deviennent plus autonomes et performants, il devient essentiel de comprendre non seulement comment ils apprennent, mais aussi comment leurs décisions peuvent être interprétées et, si nécessaire, corrigées. Des recherches comme celles de Doshi-Velez et Kim (2017) sur l'interprétabilité des modèles de machine learning soulignent l'importance de rendre ces systèmes transparents pour éviter des comportements imprévus ou indésirables.
Il est donc primordial de s'interroger sur les limites de cette approche fractale de l'IA. L'intelligence fractale ne propose pas une solution miracle à tous les défis posés par l'IA, mais elle offre une nouvelle façon de conceptualiser les interactions complexes qui sous-tendent l'apprentissage automatique. Cette théorie souligne également la nécessité de continuer à explorer la relation entre l'entropie, l'adaptation des systèmes et la prise de décision autonome, pour mieux comprendre les risques potentiels d'une IA qui pourrait échapper à toute forme de contrôle.
Enfin, il convient de souligner que bien que la théorie fractale de l'intelligence artificielle ouvre des perspectives intéressantes, elle reste encore une hypothèse fragile, un champ d'investigation qui nécessite davantage de validation empirique. Les chercheurs continuent d’explorer ses applications pratiques, en particulier dans des domaines comme la robotique et les systèmes autonomes. Une meilleure compréhension de ces mécanismes pourrait non seulement améliorer nos systèmes d'IA actuels, mais aussi éclairer le chemin vers une intelligence artificielle véritablement générale et flexible, capable de s’adapter aux exigences et aux défis d’un monde complexe et en constante évolution.
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