Les systèmes hybrides d’urgence, notamment le modèle RAPTOR (Resuscitation with Angiography, Percutaneous Treatments, and Operative Resuscitations), ont révolutionné la manière dont les équipes médicales traitent les patients polytraumatisés. Ces environnements combinent à la fois des interventions chirurgicales et percutanées, permettant une prise en charge rapide et efficace dans des situations critiques. L'une des principales innovations du RAPTOR réside dans la possibilité pour deux équipes (chirurgicale et percutanée) d’opérer simultanément dans la même salle, optimisant ainsi le temps d’intervention et augmentant les chances de survie des patients.
L'évolution de ces systèmes souligne la nécessité d'une coordination parfaite entre plusieurs spécialités, et ce, dans des délais de plus en plus courts. Le principe sous-jacent est simple : il s'agit de réduire au minimum le temps entre le diagnostic et le traitement, tout en s'assurant que les équipes opérant simultanément fonctionnent de manière fluide et sans erreur. Le modèle hybride permet ainsi de tirer parti des compétences spécifiques de chaque équipe sans les contraintes classiques d’attente entre différentes étapes d’une intervention.
Le rôle des protocoles de traumatologie et des simulations devient primordial dans ce cadre. En effet, les simulations centrées sur les systèmes (aussi appelées simulations de systèmes intégrés) permettent non seulement de former les équipes aux aspects techniques et cliniques des interventions, mais aussi de tester et d’ajuster les flux de travail dans un environnement proche de la réalité clinique. L’objectif est d’identifier et de corriger les éventuelles défaillances dans les processus avant qu’elles ne se traduisent par des erreurs réelles en situation d’urgence.
La simulation en situation réelle (in situ) est particulièrement importante. Elle permet de reproduire le contexte exact de l’urgence, avec toutes les variables environnementales et humaines, tout en minimisant les risques pour les patients. Une simulation efficace s’appuie sur l’implication de l'ensemble des acteurs concernés, qu’il s’agisse de médecins, infirmiers, administrateurs ou techniciens. Cela garantit une approche collaborative et permet de soumettre les procédures aux critiques et ajustements de tous les professionnels impliqués.
Un des bénéfices essentiels de la simulation dans ce contexte est sa capacité à tester des protocoles complexes et à intégrer différents sous-systèmes dans un tout cohérent. Cette approche « systémique » va au-delà de la simple formation des individus et s’attaque aux dysfonctionnements éventuels dans l’organisation des soins. Par exemple, un défaut de communication entre les équipes chirurgicale et percutanée pourrait ralentir une intervention, voire entraîner des erreurs graves. En testant des processus dans un cadre simulé, on peut anticiper ces risques et établir des solutions concrètes pour les éviter.
Les études sur la répartition des tâches et la synchronisation des interventions montrent qu’une prise en charge rapide, réalisée de manière concurrente et non successive, améliore nettement les résultats des patients traumatisés. Selon certaines recherches, jusqu’à 18% des patients pourraient bénéficier d’une réduction significative du temps de traitement en utilisant des environnements hybrides comme le RAPTOR. Cependant, ces gains dépendent d’une organisation méticuleuse et d’une formation rigoureuse des équipes, ce que la simulation permet de tester avec une grande précision.
Les simulations permettent également de réévaluer les protocoles existants, en particulier dans des situations où le temps est un facteur critique, comme lors des traumatismes sévères. Le suivi des « temps préhospitaliers » (le temps écoulé entre l’accident et l’arrivée à l’hôpital) et leur impact sur les décisions de traitement peut faire la différence entre la vie et la mort. Par exemple, des délais d'attente trop longs pour l'obtention d'une procédure percutanée peuvent entraîner une « épreuve de vie » pour le patient, mettant en lumière l'importance de la rapidité et de la précision dans les interventions.
Outre l’aspect technique, la simulation permet de renforcer la communication et la collaboration entre les différentes équipes médicales et paramédicales. En effet, bien que chaque spécialité ait ses propres protocoles et méthodes de travail, il est essentiel que tous les intervenants puissent ajuster leurs actions en temps réel en fonction de la situation. Cela requiert non seulement des compétences techniques mais aussi une gestion efficace du stress, une capacité à travailler sous pression et une compréhension claire du rôle de chacun.
Il est aussi crucial de prendre en compte que, bien que la simulation améliore la préparation des équipes, elle ne peut pas remplacer l'expérience clinique réelle. La formation doit donc être continue, avec des débriefings réguliers et une analyse des erreurs commises lors des simulations pour adapter les pratiques et renforcer les compétences.
Enfin, la mise en place de systèmes de rétroaction et de réévaluation continue des processus permet de maintenir un haut niveau de sécurité et d'efficacité dans le traitement des patients en situation de trauma. En intégrant des retours d’expérience après chaque simulation, les équipes peuvent affiner leurs pratiques et améliorer leur réactivité face aux situations imprévues.
Comment les simulations systémiques peuvent-elles améliorer les soins traumatiques et l'efficacité organisationnelle ?
L'une des clés pour optimiser les processus de soins traumatiques et garantir la sécurité des patients réside dans l'intégration efficace de plusieurs éléments d'un système complexe. Un exemple probant de cette approche a été mis en œuvre au Foothills Medical Centre (FMC) à Calgary, en Alberta, où une rénovation majeure des salles de traumatologie a permis de repenser et de tester les protocoles existants par des simulations systémiques. L’objectif était d’améliorer les soins d’urgence, de réduire les coûts organisationnels et d’améliorer la qualité des soins en optimisant les processus tout en impliquant tous les acteurs du système.
Dans ce projet, un groupe de travail interprofessionnel a été formé, rassemblant des membres de différents départements : Urgences, Médecine d'urgence, Thérapie respiratoire, Services de médecine d'urgence, et Services de traumatologie. Ce groupe a collaboré à l’élaboration d’une ligne directrice de soins pour les traumatismes de niveau 1, en mettant l'accent sur cinq étapes clés du processus : la pré-briefing du traumatisme, l'examen des menaces immédiates pour la vie, l'enquête primaire, la désignation d’un leader clair et la vérification avant transport (EXIT). Ces étapes ont été intégrées dans les protocoles de gestion des traumatismes, puis testées au moyen de simulations, permettant ainsi de recueillir des données précieuses sur leur efficacité.
Les simulations ont permis d'identifier plusieurs points faibles dans le système existant, notamment en ce qui concerne la gestion de la foule et la communication au sein de l’équipe. Des menaces latentes à la sécurité des patients et du personnel ont été mises en évidence, donnant lieu à des ajustements importants dans les procédures et les outils utilisés. L’un des résultats les plus significatifs fut l'amélioration de la clarté des rôles au sein de l'équipe, un facteur crucial dans les environnements à haute pression comme ceux des traumatismes multiples.
Le recours aux simulations systémiques, qui incluent des retours d’expérience continus (debriefing) et des cycles d’essais Planifier, Faire, Étudier, Agir (PDSA), a également permis de renforcer l'efficacité de l'équipe, de réduire le bruit environnemental pendant les réanimations et d'améliorer la communication. Une partie essentielle du processus a consisté à affiner les outils de communication, tels que le pré-brief et les checklists, afin d'assurer une meilleure gestion des situations de crise, notamment lors de l'activation de protocoles pour des événements de masse (Code Orange).
L’utilisation de la simulation a également été étendue à la gestion des cas de traumatisme complexe et à l'intégration des facteurs humains. Par exemple, la gestion des chariots de gestion des voies respiratoires difficiles et l’utilisation de checklists spécifiques ont été testées pour vérifier leur efficacité et leur convivialité, garantissant ainsi leur application correcte en situation d’urgence. Le projet a permis de créer un cadre de réponse scalable pour les situations où plusieurs patients de niveau 1 nécessitent une réanimation simultanée, tout en maintenant une attention constante à l’amélioration continue des pratiques.
Les résultats ont montré que la standardisation des processus et l'implication active des équipes dans des simulations régulières ont réduit les erreurs humaines, amélioré la prise en charge des patients et optimisé la gestion des ressources humaines et matérielles. La révision itérative des processus a permis d’adapter les protocoles aux réalités du terrain, tout en garantissant que le personnel avait les outils et les formations nécessaires pour répondre efficacement à toute situation de traumatologie.
Pourtant, cette approche ne se limite pas à la seule mise en place de protocoles ou à la formation du personnel. Elle repose sur une culture organisationnelle qui valorise l'apprentissage continu, la collaboration entre différentes disciplines et l'ouverture aux retours des équipes de terrain. Il est essentiel que ces efforts de simulation et de formation soient intégrés dans un cadre de gestion de la qualité à long terme, afin de créer un environnement où chaque membre de l’équipe est non seulement formé à sa tâche spécifique, mais aussi capable de comprendre et d’anticiper les défis liés à l’interdépendance des processus.
La collaboration interprofessionnelle et la capacité à tester les systèmes de manière réaliste avant leur mise en œuvre réelle ont prouvé leur efficacité dans la réduction des coûts et des risques tout en améliorant les résultats pour les patients. Les simulations ne sont pas simplement des exercices de validation ; elles sont un moyen d’améliorer, en temps réel, la manière dont les équipes réagissent face à l’imprévu. Cela montre clairement l’importance de l'engagement continu dans l'innovation et la formation, ainsi que la nécessité d’une évaluation constante des systèmes en place.
Comment concevoir un programme d'apprentissage efficace avec la simulation en médecine
La conception d'un programme éducatif, en particulier dans des environnements de haute pression comme la médecine d'urgence ou la gestion des traumatismes, nécessite une planification minutieuse des objectifs d'apprentissage et des méthodes d'enseignement. L'un des outils les plus puissants dans ce domaine est la simulation. En utilisant des scénarios simulés, les apprenants peuvent développer des compétences techniques et non techniques dans un environnement contrôlé et sécurisé. Cependant, pour que cette méthode soit efficace, il est crucial que le programme soit construit sur des bases solides, à savoir des objectifs d'apprentissage clairs et mesurables, des méthodes pédagogiques adaptées et des mécanismes d'évaluation cohérents.
Lors de la conception de tout programme éducatif, la première étape consiste à identifier les besoins d'apprentissage des apprenants. Ceux-ci doivent être clairement définis afin d'élaborer des objectifs pédagogiques qui guideront l'ensemble du programme. Ces objectifs doivent être rédigés du point de vue de l'apprenant, en mettant l'accent sur les compétences qu'il devra acquérir à la fin de la formation. Par exemple, un objectif pour une simulation pourrait être : "À la fin de cette session de simulation, les participants seront capables d'identifier les causes de l'instabilité hémodynamique chez un patient victime d'un traumatisme abdominal contondant."
Une fois les objectifs fixés, il est essentiel de définir la durée de l'apprentissage et les conditions sous lesquelles celui-ci se déroulera. Cela inclut la mise en place d'un environnement de simulation réaliste et la sélection des ressources pédagogiques nécessaires. Par exemple, dans le cadre de la gestion des traumatismes, la simulation permet d'enseigner des compétences telles que la gestion d'une crise, la prise de décision clinique, la communication en situation d'urgence, et le travail d'équipe interprofessionnel. Ces compétences sont primordiales dans des contextes où la rapidité d'action et la coordination entre les différents professionnels de santé sont essentielles.
La simulation permet également de se concentrer sur les comportements observables, facilitant ainsi l'évaluation des performances. Par exemple, un apprenant pourrait être évalué sur sa capacité à "identifier" un problème ou à "démontrer" une compétence précise. L'utilisation de verbes d'action observables dans la formulation des objectifs d'apprentissage est donc un élément clé pour garantir la clarté et la précision des attentes.
L'une des particularités de la simulation est sa capacité à réunir plusieurs apprenants de niveaux et de spécialités variés dans un même environnement d'apprentissage. Cela offre l'opportunité de simuler des situations complexes, où les apprenants doivent non seulement appliquer leurs connaissances et compétences, mais aussi travailler en équipe. L'évaluation dans ce contexte doit être centrée sur l'amélioration continue, en fournissant aux apprenants un feedback constructif qui leur permette de combler les lacunes identifiées.
L'un des défis de la simulation, cependant, réside dans son coût et ses exigences en ressources. En effet, bien que la simulation soit un outil extrêmement efficace, elle peut être coûteuse et nécessite une planification soignée pour optimiser les ressources disponibles. Il est donc crucial d'engager les responsables dès le début du processus de conception du programme afin de garantir un soutien à long terme et une mise en œuvre efficace.
La simulation peut également être utilisée pour évaluer les compétences dans des situations de crise. Par exemple, un programme de simulation bien conçu pourrait permettre de tester les compétences d'une équipe de soins dans un scénario de traumatisme majeur, en observant leur capacité à réagir rapidement et de manière coordonnée. Cela peut inclure l'évaluation des compétences techniques telles que les compressions thoraciques ou l'intubation, ainsi que des compétences non techniques comme la gestion du stress ou la communication sous pression.
En termes d'évaluation des apprenants, plusieurs modèles peuvent être appliqués, tels que la hiérarchie de Kirkpatrick (réaction, connaissance, comportement, résultats) ou le modèle CIPP (Contexte, Entrée, Processus, Produit). L'évaluation peut être réalisée à travers divers outils, comme des questionnaires, des entretiens semi-structurés ou des observations. Les résultats de ces évaluations permettent non seulement d'évaluer la performance des apprenants, mais aussi de guider l'amélioration continue du programme éducatif.
Une autre dimension importante de la simulation est le débriefing, qui constitue une partie intégrante de chaque session de simulation. Après une session de simulation, les participants reçoivent un retour d'information détaillé de la part des formateurs ou des mentors. Ce retour est essentiel pour identifier les écarts de performance, comprendre leur origine et orienter l'apprentissage pour combler ces lacunes. Le débriefing doit être centré sur l'amélioration et encourager la pratique réflexive, plutôt que sur une critique négative.
Enfin, il est crucial de reconnaître que la simulation, bien que très efficace pour certaines compétences, n'est pas une solution universelle. Elle ne doit pas être utilisée dans tous les contextes d'apprentissage, mais plutôt dans ceux où elle peut apporter une réelle valeur ajoutée, notamment dans la formation aux compétences de gestion de crises, de communication en équipe et de prise de décision sous pression. Par conséquent, la sélection des objectifs pédagogiques doit être alignée avec les compétences que l'on cherche à développer, et la méthode de simulation doit être soigneusement adaptée à chaque situation d'apprentissage.
Comment le Corps Réagit-il au Stress : Une Exploration des Systèmes Physiologiques et Psychologiques
Le stress, qu'il soit physique ou psychologique, active des systèmes physiologiques et cérébraux complexes qui permettent à l'organisme de s'adapter aux changements soudains de l'environnement. Deux systèmes clés, le système nerveux sympathique (SNS) et l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA), sont les principaux moteurs de cette réponse. Ils se déclenchent en quelques secondes après la perception d'un stress réel ou perçu et coordonnent les mécanismes nécessaires pour maintenir l'homéostasie. Le stress est ainsi une réponse fondamentale de survie, mais ses effets peuvent se révéler néfastes lorsqu'il devient chronique.
Le rôle du noyau paraventriculaire de l'hypothalamus (PVN) est central dans cette réponse. Lorsque ce noyau perçoit un stress, il produit une substance clé, le facteur de libération de la corticotropine (CRF), qui se dirige vers l'hypophyse antérieure via le système porte hypophysaire. Là, il induit la libération d'une autre hormone, l'ACTH, dans la circulation sanguine. L'ACTH stimule à son tour la production de glucocorticoïdes par le cortex surrénalien, parmi lesquels le cortisol, la principale hormone stéroïdienne impliquée dans la gestion du stress. Le cortisol agit sur une multitude de tissus en activant des récepteurs spécifiques et en favorisant des processus biologiques comme la gluconéogenèse, la glycogénolyse et la lipolyse, augmentant ainsi la concentration de glucose et d'acides gras dans le sang. Ce mécanisme permet aux cellules et aux tissus d'avoir accès à des ressources énergétiques rapides.
En parallèle, l’amygdale, une structure clé du système limbique, joue un rôle primordial dans la détection des émotions, telles que la peur et l'anxiété, souvent associées au stress. Elle reçoit des signaux sensoriels, qu'ils soient visuels, auditifs ou autres, perçus comme menaçant. Ces stimuli activent l’amygdale, qui à son tour sollicite l’hypothalamus et d’autres noyaux du SNS. Ce processus conduit à une activation générale de l’organisme, augmentant la pression artérielle, la fréquence cardiaque et les niveaux de glucose sanguin, en réponse à une menace perçue. Le cortisol amplifie également la sensibilité des récepteurs adrénergiques, ce qui contribue à une élévation de la pression artérielle, facilitant ainsi l’adaptation rapide de l’organisme aux exigences immédiates.
Bien que cette réaction soit bénéfique à court terme, elle peut devenir problématique lorsque le stress est constant. Le stress chronique engendre des altérations profondes tant sur le plan physique que psychologique. Les effets néfastes du cortisol, par exemple, incluent des troubles immunitaires, des inflammations et un dérèglement des fonctions organiques vitales. De plus, des études montrent que l’activation prolongée du système de réponse au stress peut induire une dépression, de l’anxiété et d'autres troubles psychologiques.
Les mécanismes sous-jacents du stress physique et psychologique sont similaires, mais il est essentiel de comprendre que les stress émotionnels peuvent avoir un impact tout aussi puissant que les stress physiques. Par exemple, la douleur, qu’elle soit physique ou émotionnelle, suit un processus similaire de détection et de réponse. Le corps utilise des récepteurs sensoriels pour transmettre l’information via des fibres afférentes vers le système nerveux central, où la réponse est interprétée et adaptée. Dans le cas de la douleur physique, des réflexes immédiats sont générés, tels que le retrait rapide du stimulus douloureux. En revanche, la douleur psychologique, bien qu’elle soit plus complexe, active également des mécanismes corporels similaires, ce qui montre l’interconnexion entre le corps et l'esprit dans la gestion du stress.
Un aspect important du stress est son lien avec le système limbique, qui régule non seulement la mémoire et le comportement, mais aussi les réponses émotionnelles et affectives. Cette zone du cerveau, bien que responsable des réactions de peur et d’agression, joue également un rôle crucial dans la régulation des émotions complexes. La compréhension du fonctionnement du système limbique est donc essentielle pour saisir la manière dont le stress affecte les individus, en particulier dans des situations de grande tension, comme celles rencontrées par les équipes de traumatologie.
Une autre illustration de cette dynamique est le syndrome de Klüver-Bucy, observé après la destruction bilatérale de l’amygdale. Ce syndrome est marqué par une perte de la réponse à la peur et un comportement excessivement docile. Les patients présentent également des comportements alimentaires et oraux anormaux, ainsi qu’une tendance à rechercher des stimuli visuels ou tactiles, un signe de la perturbation profonde des réponses émotionnelles. Ce phénomène a été observé tant chez les primates que chez les humains, et il souligne l’importance de l’amygdale dans la gestion des émotions et des réactions face au stress.
Le stress, en tant que mécanisme biologique de survie, est conçu pour préparer l'organisme à faire face à des menaces immédiates. Cependant, les défis modernes ont engendré un stress constant et chronique qui n’est plus toujours lié à des dangers réels, mais plutôt à des pressions mentales et émotionnelles. Ainsi, comprendre ces processus physiopathologiques est crucial non seulement pour gérer le stress quotidien, mais aussi pour éviter ses effets délétères sur la santé à long terme.
Comment la gestion du stress peut prévenir l'épuisement professionnel et les troubles liés au stress chez les professionnels de la santé
Le stress professionnel chronique est un problème de plus en plus reconnu, notamment dans les métiers à haut risque émotionnel, comme ceux des équipes de secours ou du milieu médical. Il est bien établi que l’exposition prolongée à un environnement de travail stressant, combinée à des stratégies d’adaptation inadéquates, peut mener à un cercle vicieux difficile à rompre. Ce phénomène se manifeste non seulement par des symptômes psychologiques, mais aussi par des conséquences physiques significatives, augmentant ainsi le risque de maladies chroniques, de troubles du sommeil, et de déclin de la performance au travail. De telles conditions ont des effets dévastateurs sur la santé des travailleurs et leurs capacités à exercer leurs fonctions de manière optimale.
Les risques physiques liés au stress chronique sont particulièrement graves dans les métiers d’urgence. Des études ont démontré une corrélation entre le stress au travail chez les premiers intervenants et une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires. Cela inclut une baisse de la condition cardiorespiratoire, de la qualité du sommeil, ainsi qu’une augmentation de la rigidité artérielle. Ces changements ne représentent pas seulement un risque immédiat de complications de santé, mais affectent aussi les performances au travail, en réduisant le bien-être général et en créant un cercle vicieux de stress lié à la santé et au travail qui se renforce mutuellement.
L’épuisement professionnel, ou burnout, est une conséquence fréquente de ces environnements stressants. Ce phénomène, caractérisé par une fatigue mentale extrême, un sentiment de dépersonnalisation et une diminution du sentiment d’accomplissement personnel, affecte de manière significative la performance des travailleurs de la santé. L’épuisement est souvent associé à des jours de maladie plus fréquents, à des intentions accrues de quitter l’emploi et à une altération de la qualité de vie. C’est un problème majeur, surtout dans les professions à haute responsabilité émotionnelle, où la gestion du stress devient un enjeu essentiel pour maintenir l’efficacité de l’équipe et préserver le bien-être des individus.
L’un des aspects les plus intrigants du stress est que les individus réagissent de manière très différente face à des facteurs de stress similaires. Tandis que certains développent des troubles de stress post-traumatique (TSPT), d’autres semblent être capables de surmonter les perturbations sans conséquences durables. Cette variabilité de réponse peut être attribuée à une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux, bien que de nombreuses recherches actuelles montrent que l’éducation et la formation en gestion du stress sont des éléments cruciaux pour améliorer la résilience face aux traumatismes professionnels.
Les stratégies pratiques pour atténuer les effets du stress et renforcer la résilience des équipes comprennent des approches individuelles et collectives. Les techniques telles que la pleine conscience (mindfulness), la régulation émotionnelle et la formation aux compétences de communication ont montré des effets bénéfiques sur la réduction des symptômes du stress et du TSPT, tels que l’anxiété, la dépression et les souvenirs intrusifs. En outre, la pratique régulière de la méditation, du yoga et d’autres techniques de relaxation contribue à réguler les réponses physiologiques au stress, comme la régulation du système nerveux sympathique et de l’axe HPA (hypothalamo-hypophyso-surrénalien), ce qui améliore des paramètres physiologiques tels que la pression artérielle, le rythme cardiaque et les niveaux de cortisol.
Les approches collectives, telles que la formation à la résilience, les ateliers de gestion du stress et les séances de débriefing, se révèlent également efficaces pour réduire l’épuisement professionnel et améliorer la résilience des équipes. Ces stratégies favorisent une meilleure coopération entre les membres de l’équipe, réduisent la fatigue compassionnelle et atténuent les symptômes du TSPT, ce qui contribue à un environnement de travail plus sain et plus productif. Par ailleurs, la mise en place de rotations de travail adaptées, de séances de débriefing et de groupes de discussion peut offrir un soutien émotionnel crucial et permettre aux travailleurs de partager leurs expériences dans un cadre sécurisé.
Il est également essentiel de noter que l’éducation sur la santé mentale joue un rôle central dans la prévention du burnout et des troubles liés au stress. Les individus ayant une meilleure connaissance des problématiques de santé mentale, comme les psychiatres par rapport aux étudiants en médecine ou aux travailleurs non médicaux, sont moins enclins à stigmatiser les problèmes de santé mentale et plus susceptibles de prendre des mesures pour y remédier. Les formations sur les réponses au stress humain, et comment les gérer, sont donc cruciales, surtout dans les professions où le stress est omniprésent. Ces formations permettent non seulement de réduire la stigmatisation liée à la recherche d’aide, mais aussi de renforcer l’autosuffisance des individus en matière de gestion du stress.
L'éducation sur la gestion du stress, en particulier dans les professions à haut risque émotionnel, est plus que jamais une nécessité. En plus des stratégies pratiques mentionnées ci-dessus, il est impératif que les organisations intègrent ces approches dans leur culture professionnelle pour soutenir la résilience des équipes et prévenir l’épuisement. L’adoption de ces pratiques permet de rompre le cycle du stress, d’améliorer la santé mentale et physique des travailleurs, et de garantir des performances optimales dans des environnements de travail à haut stress.
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