Dans la conception d’un réseau sans fil auto-entretenu utilisant un UAV (véhicule aérien sans pilote) pour alimenter des dispositifs de collecte de données (GD), la trajectoire du drone et les durées de ses survols sont cruciales. La trajectoire est définie entre plusieurs points de stationnement horizontaux (hovering points) (xi,0,yi,0)(x_{i,0}, y_{i,0}), où le drone peut s’arrêter un temps donné tit_i, et des points de virage intermédiaires (xi,j,yi,j)(x_{i,j}, y_{i,j}), entre ces points fixes, où il se déplace en ligne droite à vitesse maximale VmaxV_{\max}. L’ensemble des points et des segments de vol forme une boucle commençant et se terminant au point d’atterrissage (x0,y0)(x_0, y_0), garantissant ainsi une opération cyclique stable.

L’analyse des distances di,jd_{i,j} entre points successifs permet de modéliser précisément la dynamique du vol, en utilisant des trajectoires linéaires paramétrées par le temps, ce qui est fondamental pour calculer la consommation d’énergie et l’énergie convertie par les GD durant les phases de vol et d’arrêt.

La contrainte principale pour assurer la durabilité du réseau est que le niveau d’énergie résiduelle (RNL) des GD reste toujours strictement positif. Pour cela, l’énergie convertie Ek(x,y,t)E_k(x,y,t) par chaque GD kk pendant une période de travail [0,Twork][0, T_{work}] doit compenser ou excéder la consommation énergétique ρkTtotal\rho_k T_{total}, où TtotalT_{total} est la durée totale du cycle. Cette condition assure qu’aucun GD ne s’épuise, garantissant la pérennité du réseau.

De plus, la capacité maximale des batteries χk\chi_k impose une limite supérieure aux pertes d’énergie dues à la collecte. Le respect simultané de ces contraintes garantit que le niveau d’énergie à chaque GD ne diminue pas d’une période de travail à une autre, stabilisant ainsi le réseau sur le long terme.

Du point de vue énergétique, la consommation moyenne du UAV dépend des phases de vol, de stationnement et de sommeil. On distingue trois puissances constantes : la puissance en sommeil PslpP_{slp}, la puissance de vol à vitesse maximale PflyP_{fly} et la puissance lors du stationnement PhovP_{hov}. Le calcul de la puissance moyenne intègre la durée totale du cycle et la somme des distances entre tous les points de la trajectoire. La formulation analytique permet de minimiser cette consommation moyenne en optimisant les durées de stationnement tit_i, la trajectoire (x,y)(x,y) et les temps TworkT_{work}, TtotalT_{total}, sous les contraintes énergétiques et de temps.

Le problème d’optimisation initial est non convexe, principalement à cause de la complexité des fonctions d’énergie convertie et des contraintes associées. Une approche itérative utilisant des approximations convexes concaves est proposée pour rendre le problème accessible à la résolution. Cette méthode s’appuie sur la construction de fonctions concaves approximatives de l’énergie récoltée et de fonctions convexes de la consommation énergétique, validées localement au point courant de l’itération.

Ces approximations sont soigneusement dérivées en tenant compte de la dynamique du UAV et des caractéristiques spatiales des GD. Elles permettent de reformuler le problème d’optimisation en un cadre plus tractable, garantissant convergence vers une solution locale satisfaisante. Ainsi, le réseau peut être conçu pour fonctionner de manière auto-entretenue avec un UAV dont la trajectoire et les phases opérationnelles sont optimisées à la fois pour maximiser l’énergie transmise et minimiser la consommation énergétique globale.

Au-delà des aspects strictement mathématiques et physiques, il est fondamental pour le lecteur de saisir l’importance des interactions dynamiques entre la trajectoire du UAV, les capacités énergétiques des GD, et la durée des phases opérationnelles. Ces paramètres sont intimement liés et leur coordination fine est indispensable pour assurer non seulement la durabilité mais aussi l’efficacité énergétique et la fiabilité du réseau.

Par ailleurs, les pertes potentielles dans la récolte d’énergie et les capacités limitées des batteries doivent toujours être intégrées dans la modélisation pour éviter des évaluations trop optimistes. Cela souligne l’importance d’une approche systémique combinant contrôle de trajectoire, gestion énergétique et connaissance fine du comportement des dispositifs au sol.

Enfin, il convient de comprendre que la conception durable d’un tel réseau ne se limite pas à un seul cycle opérationnel mais à sa répétition infinie dans le temps. La robustesse de la solution repose sur la garantie que les conditions énergétiques sont satisfaites à chaque période, ce qui requiert une approche rigoureuse et une optimisation itérative continue, adaptée aux variations possibles du terrain et des conditions environnementales.

Comment optimiser le taux de transmission dans les systèmes UAV avec allocation conjointe des ressources et trajectoires ?

Lorsque le nombre d’antennes Mx et My tend vers l’infini, le terme cosφk,j\cos \varphi_{k,j} tend vers zéro, ce qui signifie que le canal de l’utilisateur k devient pratiquement orthogonal au canal de la cible j. Cette propriété permet de simplifier considérablement le calcul du rapport signal sur bruit (SNR) de l’utilisateur, γk,j\gamma^*_{k,j}, comme exposé dans le Lemme 7.1. Cependant, l’optimisation du problème initial (P1), qui implique des variables entières imbriquées et des contraintes non convexes, demeure un défi majeur.

Pour dépasser cette complexité, on propose une borne inférieure sur le taux réalisable, fondée sur le vecteur de formation de faisceau optimal issu de la Proposition 7.1. Cette borne inférieure offre une approximation rigoureuse du taux atteignable par l’utilisateur k au créneau n, en intégrant la combinaison de la phase de communication uniquement et de la phase de détection (sensing). Formellement, le taux atteignable Rk[n]R_k[n] est défini par la somme pondérée des taux en communication et en détection, où les pondérations dépendent de l’allocation temporelle et de l’association utilisateur-cible. La fonction logarithmique de ces taux dépend des puissances maximales, des distances entre UAV, utilisateurs et cibles, ainsi que des paramètres angulaires liés au beamforming.

Le Lemme 7.2 établit une condition garantissant que cette borne inférieure est strictement respectée, avec une démonstration reposant sur les propriétés monotones du logarithme et l’utilisation du maximum ratio transmission (MRT) comme stratégie optimale de formation de faisceau dans certains cas. La borne devient d’autant plus serrée que le nombre d’antennes augmente, en cohérence avec la décroissance du terme cosφk,j\cos \varphi_{k,j}.

Néanmoins, même cette reformulation ne résout pas complètement la difficulté liée aux variables binaires αk[n]\alpha_k[n] et cj[n]c_j[n] couplées dans l’objectif et les contraintes. Pour pallier cela, une nouvelle variable binaire ek,j[n]=αk[n]cj[n]e_{k,j}[n] = \alpha_k[n] c_j[n] est introduite, permettant de décomposer le problème en une forme plus maniable. Cette substitution s’accompagne de contraintes redéfinies garantissant la cohérence des variables et leur nature binaire.

Pour assurer le respect des contraintes binaires sans sacrifier la tractabilité, une relaxation est appliquée en introduisant des variables de relâchement (slack variables) et en ajoutant des termes de pénalité dans la fonction objectif. Ces termes pénalisent toute violation des contraintes d’intégrité, et leur facteur η\eta est progressivement réduit, assurant une convergence vers une solution binaire valide.

L’approche algorithmique retenue est un schéma itératif à deux couches : une couche interne qui optimise alternativement l’association utilisateur, l’allocation temporelle et la trajectoire du UAV, et une couche externe qui ajuste le coefficient de pénalité pour garantir le respect des contraintes d’intégrité. La résolution de chaque sous-problème est facilitée par des outils d’optimisation convexe tels que CVX, tandis que la trajectoire est optimisée via une technique de convexification successive, incorporant des variables auxiliaires afin de transformer les contraintes non convexes en contraintes convexes.

Les expressions de taux sont ajustées en conséquence, et les contraintes sur les distances entre UAV, utilisateurs et cibles sont modélisées avec précision, ce qui permet d’aboutir à un problème équivalent mais solvable, garantissant une solution efficace et proche de l’optimal.

Au-delà des aspects techniques exposés, il est crucial de comprendre que la gestion conjointe des trajectoires UAV, de l’allocation des ressources et des stratégies de formation de faisceau est une problématique hautement interconnectée. La réussite de l’optimisation repose sur une exploitation fine des propriétés du canal, notamment l’orthogonalité asymptotique des canaux utilisateurs-cibles grâce à l’augmentation du nombre d’antennes. Ce phénomène permet d’isoler les interférences et d’optimiser simultanément la communication et la détection dans un système intégré (ISAC).

Par ailleurs, la méthode proposée illustre la nécessité de compromis pragmatiques dans l’ingénierie des systèmes : en effet, la relaxation des contraintes binaires et l’introduction de pénalités facilitent grandement le calcul, mais nécessitent une gestion fine des paramètres de pénalité pour assurer la validité des solutions. Cette approche démontre la puissance des méthodes d’optimisation modernes appliquées à des problèmes complexes d’allocation de ressources dans des environnements à haute dimension.

Enfin, il importe de souligner que les résultats obtenus reposent sur des hypothèses idéalisées, notamment sur la capacité d’estimer parfaitement les canaux et sur la possibilité de contrôler précisément la trajectoire du UAV. Dans une perspective pratique, ces hypothèses doivent être tempérées par les incertitudes inhérentes aux environnements réels, ce qui invite à intégrer des modèles robustes et adaptatifs dans les futures recherches.

Comment l’optimisation conjointe de la trajectoire et de l’allocation de puissance améliore-t-elle la communication secrète par UAV ?

L’étude approfondie des systèmes de communication secrète par drones (UAV) révèle l’importance cruciale de l’optimisation simultanée de la trajectoire du drone et de l’allocation de la puissance de transmission. Le modèle proposé s’appuie sur une formulation raffinée de la trajectoire, mettant en œuvre une structure dite SHF (Segment-Hover-Fly), qui facilite une reformulation précise du problème, améliorant significativement la performance globale.

L’évaluation comparative met en lumière la supériorité algorithmique du schéma SHF par rapport à des solutions de référence. En effet, alors que l’augmentation du nombre de points de virage (N) dans les trajectoires de référence rapproche progressivement leur débit de celui du modèle proposé, le temps de calcul associé explose, soulignant ainsi la meilleure efficacité du schéma SHF, qui atteint un équilibre optimal entre complexité et performance. La présence d’un seul point de virage dans le schéma SHF constitue un compromis particulièrement efficace : il permet une amélioration notable du débit, tout en limitant la croissance exponentielle du temps de calcul. Ce point de virage joue un rôle fondamental dans l’optimisation de l’allocation de la puissance, qui, avec N=1, adopte une forme quasi binaire, garantissant ainsi une précision accrue dans la planification des ressources.

Par ailleurs, l’étude des effets de la localisation estimée du surveillant (warden) sur la trajectoire et la puissance du drone révèle une stratégie d’évitement sophistiquée. Lorsqu’un surveillant est proche, le drone privilégie la réduction de la distance parcourue en concentrant sa présence autour de l’utilisateur le plus proche du surveillant. Ce positionnement tactique minimise la puissance de transmission nécessaire dans cette zone sensible, permettant de respecter les contraintes de dissimulation tout en assurant une équité dans la qualité de service pour tous les utilisateurs. Cette approche démontre un mécanisme d’adaptation dynamique où le drone modifie non seulement sa trajectoire, mais aussi son comportement énergétique en fonction de la position du surveillant.

Au cœur de ce dispositif, la résolution d’un problème d’optimisation non convexe est rendue possible par une approximation convexe itérative, garantissant une convergence rapide et efficace. Le recours à une expression analytique fermée pour la puissance optimale, fondée sur la contrainte de dissimulation, permet de réduire considérablement la complexité, en focalisant l’effort computationnel sur l’allocation conjointe de la trajectoire et de la puissance.

Ces avancées soulignent l’importance de concevoir des systèmes de communication sans fil par UAV capables de s’adapter finement aux contraintes de furtivité, de ressources limitées, et aux impératifs temporels des missions. Le modèle offre un cadre robuste pour la conception de réseaux autonomes, performants et sûrs, en particulier dans des environnements où la confidentialité et la discrétion sont des enjeux majeurs.

Il est essentiel de comprendre que la dynamique entre le nombre de points de virage et la complexité computationnelle illustre un principe fondamental en optimisation : la recherche d’un compromis entre la finesse du modèle et la faisabilité pratique. La saturation progressive des gains en débit face à l’explosion du temps de calcul invite à privilégier des solutions pragmatiques adaptées au contexte opérationnel. De même, la prise en compte de la localisation du surveillant n’est pas simplement une contrainte supplémentaire, mais un levier stratégique qui influence profondément la conception du système.

Enfin, la notion d’équité dans la répartition du débit entre utilisateurs, garantie par l’adaptation du temps de stationnement et de la puissance autour des points critiques, traduit une exigence fondamentale dans les systèmes multi-utilisateurs modernes, où la qualité de service ne doit pas être sacrifiée au profit d’une optimisation purement mathématique.