Dans le contexte de la politique contemporaine, la gestion d’une campagne électorale, ainsi que la composition de l’équipe qui en charge, constitue un élément fondamental pour l'orientation stratégique et la perception publique du candidat. L'exemple de la campagne de Donald Trump en 2016 illustre bien comment une équipe restreinte et soigneusement choisie peut parfois se révéler plus efficace qu’un grand nombre de collaborateurs, à condition qu’il y ait une discipline de travail et une vision commune.

Contrairement aux campagnes traditionnelles, où de nombreux experts sont mobilisés pour réfléchir à des stratégies sophistiquées et nuancées, Trump a opté pour une équipe plus réduite, composée principalement de personnes en qui il avait une confiance absolue. Cette approche a permis de minimiser les conflits internes et la compétition entre les différents membres de l’équipe. Si cette dernière a été souvent perçue comme peu conventionnelle, elle a aussi contribué à l’authenticité perçue du candidat, qui n’était pas entouré de figures politiques habituelles mais d’une poignée de collaborateurs issus de son entourage personnel.

L'une des figures centrales de cette campagne fut Kellyanne Conway, la première femme à occuper le poste de responsable de campagne dans l’histoire des élections américaines. Sa présence constante dans les médias a permis à Trump de rester au centre de l’attention, renforçant ainsi son image d'homme politique hors normes. À ses côtés, des personnalités comme Jared Kushner, gendre du président, et Steve Bannon, un ancien banquier d'investissement devenu le stratège en chef de la campagne, ont joué des rôles cruciaux dans la direction de la stratégie électorale. Ces individus, souvent considérés comme des outsiders, ont largement contribué à façonner l’image d’un Trump "authentique", qui ne se souciait guère de l’opinion publique sur son apparence ou ses propos.

Derrière ce cadre, on retrouve une manière de concevoir la politique fondée sur l’opposition à "l’establishment". Steve Bannon, par exemple, n’a cessé de défendre une vision radicale du conservatisme, rejetant ce qu’il considérait comme la domination des élites et des globalistes. Cette approche populiste a trouvé un écho particulier auprès de nombreux électeurs américains qui se sont identifiés à cette image d’une Amérique "authentique", éloignée des codes de la politique traditionnelle. Le fait que Bannon n’ait pas hésité à se présenter comme un "combattant de rue" sans souci de son apparence physique a renforcé cette perception d’authenticité.

À l’opposé, l’itération plus traditionnelle et large de l’équipe de campagne d'Hillary Clinton en 2016 a souffert de certains dysfonctionnements internes. En dépit des compétences reconnues de figures comme Robby Mook ou John Anzalone, l’absence d’une direction claire et d’une communication fluide a parfois conduit à des divisions et à une perte de cohésion. Des personnalités comme Jennifer Palmieri ou Mandy Grunwald, bien que dotées d'une grande expertise, n’ont pas toujours réussi à imposer une vision commune ou à gérer efficacement la diversité des messages. Cette complexité de coordination a parfois nuancé l’efficacité de la stratégie de Clinton, malgré un nombre plus important de collaborateurs et une organisation plus vaste.

Les parallèles entre cette approche et celle du fascisme sous Benito Mussolini sont frappants, bien que d’une nature différente. Mussolini, contrairement à Trump, n’avait pas une équipe soudée ou une vision d’ensemble claire. D’une part, il était profondément misanthrope et méfiant, se confiant principalement à son frère Arnaldo, jusqu'à la mort de ce dernier. D’autre part, il s’est entouré de quelques collaborateurs clés issus de ses premiers cercles politiques, comme Margherita Sarfatti, sa biographe et amante, ou encore des membres influents du mouvement fasciste tels que Michele Bianchi et Cesare Rossi. Ces figures étaient essentielles à la consolidation de son pouvoir, notamment durant la Marche sur Rome, qui a permis à Mussolini d’être nommé Premier ministre.

Les deux exemples, bien que très différents dans leur nature et leur contexte historique, montrent comment la taille et la cohésion d’une équipe peuvent avoir un impact profond sur la campagne et la stratégie politique d’un leader. Alors que dans certains cas une équipe restreinte mais concentrée peut être un atout, dans d’autres, une équipe plus large mais désorganisée peut créer de la confusion et nuire à la cohérence du message.

Pour un candidat, comprendre cette dynamique est essentiel pour choisir les bonnes personnes, répartir les rôles de manière efficace et éviter les conflits internes. La gestion des talents et la capacité à créer une direction unifiée au sein de l’équipe sont des clés primordiales pour garantir le succès d’une campagne. Toutefois, au-delà de l’aspect purement stratégique, le choix des collaborateurs et l'image publique qu’ils véhiculent peuvent en dire long sur la personnalité du leader lui-même, et sur la manière dont il se positionne face à la politique traditionnelle et aux attentes de la société.

Comment l’idéologie fasciste façonne la violence et l’autoritarisme politique

La violence, comme outil politique et idéologique, occupe une place centrale dans l’histoire du fascisme. Norberto Bobbio, dans L’idéologie du fascisme, soulève la question essentielle : le fascisme, au-delà de ses apparentes diversités, n’était-il animé que par une culture de la destruction et de la négation? Pour Bobbio, les différentes mouvances du fascisme précoce avaient en commun une opposition fondamentale à la démocratie, une exaltation de la guerre, du courage, de l’audace et de l’absence de peur. Ces leaders charismatiques, qu’ils soient dictateurs autoritaires, conquistadors ou hommes d’État impitoyables, incarnaient cette vision radicale. Ils se sont souvent présentés comme les sauveurs d'une société qu'ils accusaient de sombrer dans une décadence irrémédiable, sous le joug des ploutocrates : des banquiers, des industriels et des spéculateurs.

Le concept de solidarité entre les classes, ou interclassismo, émerge dans ce contexte comme une idée centrale. Il ne s’agissait pas d'une solidarité véritablement égalitaire, mais plutôt d'une théorie économique nationale ou nationaliste qui visait à établir une hiérarchie sociale où les intérêts économiques se trouvaient unifiés sous le signe d’un nationalisme exacerbée. Le fascisme, en ce sens, ne cherchait pas à réconcilier les classes sociales dans une perspective égalitaire, mais à diriger l’ensemble de la société vers un idéal de suprématie nationaliste, où les divisions sociales étaient évitées au nom de l’unité nationale.

Ce même mécanisme de violence politique et d’autoritarisme est également visible dans les dynamiques politiques contemporaines, à travers des figures comme Donald Trump, dont la montée en puissance a mis en lumière des similitudes frappantes avec les anciens régimes fascistes, même si à première vue, cela pourrait sembler absurde. Trump, tout comme certains leaders fascistes du passé, n’a pas hésité à attaquer les figures traditionnelles de son propre camp, démontrant une rupture profonde avec l’establishment du Parti républicain. Ses discours, de plus en plus enflammés, semblaient se nourrir d’une colère populiste, et son indépendance vis-à-vis du Parti n'a cessé de croître, de même que son mépris pour les figures historiques comme le sénateur John McCain, qu’il qualifiait de « héros capturé ».

La comparaison entre Trump et les figures historiques du fascisme n’est pas fortuite. Comme l’explique Jeet Heer dans son article How the Southern Strategy Made Donald Trump Possible, la stratégie politique du Parti républicain depuis les années 1960 a été profondément marquée par une logique raciale, alimentée par des politiques de ségrégation et un appel implicite à la xénophobie et au nationalisme. La division de l’électorat américain en fonction de critères raciaux et ethniques a permis à Trump de se saisir de la colère de certains électeurs, se présentant comme un champion de ceux qui se sentaient abandonnés par un système politique qu’ils jugeaient de plus en plus éloigné de leurs préoccupations. Dans cette optique, Trump ne représente pas un « imposteur », mais plutôt un héritier des stratégies racistes et populistes mises en place bien avant lui par des figures telles que Richard Nixon ou Ronald Reagan.

La manière dont Trump a été perçu par les élites politiques républicaines rappelle également les premiers moments du fascisme, où les figures de pouvoir établies ont tenté de résister à l’ascension de Mussolini et de son mouvement. À l’instar des réactions contre Trump au sein de l’establishment républicain, la montée en puissance de Mussolini a été marquée par une série de tensions avec les partis politiques traditionnels et les autorités établies. Cependant, à la différence de Trump, Mussolini n’a jamais cherché à renverser directement le gouvernement par un coup d’État immédiat. L’accession au pouvoir de Mussolini a été stratégique : il voulait avant tout se faire appeler par le Roi pour former un gouvernement, plutôt que d’imposer son autorité par la force brute.

Les similitudes entre ces deux figures politiques, apparemment opposées, sont frappantes : toutes deux ont utilisé la violence verbale et l’intimidation pour asseoir leur autorité et ont cultivé une image de leader anti-establishment, capable de répondre à la colère populaire. Loin de se soucier de l’éthique ou de la moralité de leurs actions, ces leaders se sont concentrés sur la destruction de leurs ennemis politiques et sur l’extension de leur pouvoir personnel.

Il est crucial de souligner que ce type de dynamique politique ne relève pas seulement d’une vision idéologique radicale. Il traduit un dysfonctionnement plus profond au sein des démocraties modernes, incapables de comprendre ou de traiter les tensions sociales qui en découlent. L’ascension de figures populistes comme Trump, qui utilise des discours de haine et de division, n’est pas un accident mais un symptôme d’un malaise plus large. Les partis politiques, qu’ils soient fascistes ou républicains, ont souvent exploitée ces lignes de fracture pour asseoir leur pouvoir, en ignorant les conséquences de leurs discours destructeurs sur la cohésion sociale.

L'importance de cette analyse réside dans la reconnaissance d'une dynamique qui traverse les siècles et les régimes : le pouvoir politique, lorsqu’il est porté par une idéologie de la violence et du mépris des institutions, finit par nourrir des mouvements qui déstabilisent les fondements même de la démocratie. Les partis politiques traditionnels, tout comme les mouvements populistes, doivent donc être scrutés à travers le prisme de leur relation à la violence, à la manipulation des émotions populaires et à leur approche de la justice sociale. Ce n’est qu’en comprenant cette dynamique que l’on pourra espérer trouver des réponses adéquates aux crises politiques contemporaines.

Les dynamiques géopolitiques actuelles : L'Amérique, la Russie et l'Europe face à l'évolution des puissances mondiales

La montée en puissance des États-Unis a toujours été marquée par des caractéristiques structurelles uniques qui, malgré les changements internes et les variations de leadership, ont conservé leur emprise sur le monde. Comme l'écrit Fabbri dans son article de L’Espresso en 2017, même un président atypique comme Donald Trump, qui s’efforçait de réduire l’influence de l’État fédéral et, par extension, celle des États-Unis sur la scène mondiale, n’a pu altérer ces fondations profondes. Les États-Unis, en tant que superpuissance mondiale, continuent de contrôler les mers, d'absorber d'énormes quantités de biens et de maintenir une monnaie forte. Ces éléments sont essentiels pour comprendre pourquoi, malgré la présidence de Trump, le pays demeure un acteur dominant sur la scène internationale.

Dans cette dynamique, les agences fédérales, liées au Congrès et indépendantes de l’autorité présidentielle, incarnent la pérennité d’un système. Elles agissent en dehors du contrôle direct de l’exécutif, illustrant une réalité où le pouvoir de l'État fédéral dépasse largement l'impact de toute administration, y compris celle de Trump. Ces agences, malgré les efforts pour en limiter l'influence, restent des instruments clés du pouvoir américain, non seulement au sein du pays, mais aussi à l'échelle mondiale.

Cette hégémonie des États-Unis se trouve également renforcée par la manière dont l’économie globale est organisée. L'impérialisme économique des États-Unis repose sur la capacité du pays à absorber une quantité colossale de biens, à maintenir une influence stratégique sur les échanges internationaux et à projeter sa puissance à travers une forte monnaie, notamment le dollar. Le modèle américain, malgré ses critiques internes, n’a donc cessé de conserver les caractéristiques qui font sa dominance depuis la Seconde Guerre mondiale.

La relation entre les États-Unis et la Russie, historiquement marquée par des divergences idéologiques profondes, n’a fait que se complexifier au fil des décennies. Dès la Guerre Froide, l’opposition entre le capitalisme américain et le socialisme soviétique a posé les bases d’une rivalité incessante. Bien que les deux pays aient été alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, leur séparation idéologique a toujours nourri des tensions, qui ont perduré bien après la dissolution de l'Union soviétique en 1991. L'arrivée de Vladimir Poutine a toutefois marqué un tournant décisif. Poutine, ancien agent du KGB, a su redéfinir la Russie en renvoyant à l'image d'une nation forte, capable de jouer un rôle majeur sur la scène mondiale, et il a construit une narrative de retour à la grandeur de la Russie, comparable à celle de l’époque soviétique.

Le lien entre Trump et Poutine mérite une attention particulière. La proximité des deux dirigeants, qui ont cultivé des relations de convenance, est intéressante dans un contexte où l’Amérique, sous Trump, a montré une inclination à soutenir des régimes autoritaires, notamment en Russie. Cette dynamique a permis aux deux pays de collaborer, parfois en secret, parfois ouvertement, dans des initiatives géopolitiques qui ont affecté l’équilibre mondial. Ce rapprochement, malgré les critiques, illustre un jeu d’intérêts stratégiques qui va bien au-delà des simples déclarations publiques ou des accusations d’ingérence dans les affaires intérieures.

Le contraste entre les approches de Trump et Poutine est aussi frappant. Si Trump poursuivait des objectifs à court terme, principalement personnels, Poutine, lui, semble avoir une vision beaucoup plus ambitieuse et à long terme. Son projet de ressusciter une Russie forte, selon les principes énoncés par des philosophes comme Ivan Ilyin, qui envisageaient une Russie isolée et une expansion en Eurasie, se heurte aux réalités géopolitiques contemporaines. Ce projet, bien qu’idéologique, trouve un terreau fertile dans la désunion de l’Europe et la montée des populismes, souvent soutenus par la Russie. Le financement de ces mouvements par Moscou, couplé à l’approche protectionniste de Trump, a créé une situation favorable à l’émergence de nouvelles alliances, parfois contre l’Europe, et une redistribution des rôles mondiaux.

Dans le même temps, la Russie de Poutine, à travers son discours de grandeur nationale et son usage de la figure de Staline comme icône de force et de résilience, cherche à redéfinir son identité. La réhabilitation de Staline et des moments les plus sombres de l’histoire soviétique est un élément clé dans la reconstruction de l’image de la Russie sur la scène internationale. Cette démarche est subtilement connectée à l’affaiblissement de l’Europe, à la fois par la montée des nationalismes et le retrait progressif des États-Unis de certaines positions de leadership mondial. L’Europe se trouve, de plus en plus, prise en étau entre la Russie, qui rêve d’une revanche historique, et une Amérique qui semble se détacher de ses engagements internationaux sous l’impulsion de Trump.

La question de la démocratie et de l’avenir de l'Occident est désormais intimement liée à l’évolution de ces puissances. L’Europe, en particulier, doit naviguer dans un monde où les anciens alliés se transforment en rivaux, et où les forces qui redéfinissent l’ordre mondial ne sont pas simplement militaires ou économiques, mais aussi idéologiques. La montée des régimes populistes et autoritaires, qu’ils soient à Moscou ou à Washington, contribue à un climat où les valeurs démocratiques sont de plus en plus mises à l’épreuve.

Dans cette nouvelle ère, l’Occident doit redéfinir ses priorités et ses alliances. Il est essentiel de comprendre que, bien que les États-Unis et la Russie semblent parfois avoir des intérêts convergents, leurs objectifs à long terme ne sont pas nécessairement alignés avec ceux de l’Europe. Le défi pour l’Occident est de maintenir son unité et ses valeurs face à des puissances qui, bien que rivales, partagent une vision de l'avenir où l'indépendance et la souveraineté nationales prévalent souvent sur les principes démocratiques universels.

Quelles leçons tirer de l'échec des politiques économiques de Trump et de l'isolement des États-Unis ?

Les politiques économiques de Donald Trump semblent être motivées par une logique bien différente de celles de ses prédécesseurs. Bien qu'il ne soit pas nécessairement opposé au commerce international, il considère que les accords commerciaux négociés avant son mandat ont nui aux États-Unis, entraînant la perte d'emplois, de richesses et de prestige. Trump, qui se présente comme un grand négociateur, promet de faire mieux que ses prédécesseurs, et de ramener les emplois industriels bien rémunérés aux États-Unis. Cette promesse, en apparence bénéfique, s'avère davantage être un moyen de s'opposer à l'héritage de Barack Obama, dont les politiques sont systématiquement critiquées par Trump. Il cherche à renverser ce qu'Obama a accompli, ce qui reflète sa nature vindicative et ses insécurités personnelles.

Mais les promesses économiques de Trump, en particulier celles liées à la relance industrielle, ont souvent montré leur inefficacité. Par exemple, bien qu’il ait renégocié l'ALENA sous un autre nom, les changements apportés n'ont été que cosmétiques, ne modifiant guère les termes essentiels de l'accord. L'escalade de la guerre commerciale avec la Chine a conduit à des conséquences désastreuses pour les exportations américaines, en particulier pour les produits agricoles. De plus, le retrait des négociations sur le Partenariat Transpacifique (TPP) a cédé une influence économique et politique dans la région pacifique à la Chine, un revers stratégique majeur.

Au-delà des politiques économiques, l’isolement des États-Unis sous Trump s’est manifesté par plusieurs décisions controversées : le retrait de l’Accord de Paris sur le climat, la menace de réduire ou d'éliminer les contributions américaines à des organisations internationales comme l'ONU ou l'OMS, et les critiques répétées à l'encontre des membres de l'OTAN. Ces actions ont été présentées comme des moyens de renforcer l'indépendance de l'Amérique, mais elles ont davantage servi à apaiser la base électorale de Trump, qui se sentait trahie par l'establishment. En réalité, ces décisions n'ont pas renforcé la position des États-Unis dans le monde ; elles ont simplement exacerbé les divisions internationales et mis en danger les alliances stratégiques.

La manière dont Trump perçoit la politique internationale est teintée par une vision paranoïaque où il se sent constamment victime d’"escroqueries" ou de "trahisons". Sa conception du monde semble plus proche de celle d'un magnat de l'immobilier que d'un dirigeant d'une nation mondiale. Dans cette logique, "Rendre l'Amérique grande à nouveau" ne consiste pas à promouvoir la coopération internationale ou à investir dans des politiques durables, mais à afficher une indépendance qui repose davantage sur des gestes symboliques que sur des actions concrètes. Il s'agit en grande partie de répondre à ses propres frustrations et de satisfaire un ego insatiable.

Ce type de leadership, centré sur une vision à court terme et dominé par des intérêts personnels, a des implications profondes dans des situations de crise mondiale. Par exemple, la gestion de la pandémie de COVID-19 a révélé l’incapacité de Trump à coordonner une réponse nationale cohérente et à travailler avec la communauté internationale. Contrairement à ce que devrait exiger une crise sanitaire mondiale, son approche a été marquée par une tendance à désigner des boucs émissaires, à ignorer les conseils d'experts et à privilégier des intérêts politiques immédiats. Une pandémie, par définition, exige une coopération internationale, ainsi qu'une planification à long terme pour éviter de futures catastrophes sanitaires. Le retrait de Trump de l’OMS pendant la crise du coronavirus illustre bien sa tendance à se désengager des efforts collectifs.

Pour comprendre l'ampleur des erreurs commises sous la présidence de Trump, il est essentiel de prendre en compte le contexte historique dans lequel ses politiques ont pris forme. À bien des égards, elles rappellent les périodes de crise de l’entre-deux-guerres, lorsque des mouvements populistes ont émergé en réponse à des difficultés économiques profondes, comme celles que connaissait l’Italie sous Mussolini. La montée en puissance de figures comme Mussolini et Trump révèle des dynamiques similaires : l’émergence d’un leader charismatique qui capitalise sur le mécontentement populaire pour remodeler l’ordre politique. Ces périodes sont marquées par un rejet des institutions établies, une forte polarisation sociale et une recherche de boucs émissaires pour expliquer les maux du monde.

Enfin, il est important de souligner que la politique économique et internationale de Trump n'a pas seulement affecté les États-Unis, mais a également eu des répercussions sur l'ordre mondial. Le retrait des États-Unis de certaines initiatives internationales a contribué à l'affaiblissement de la position de la nation sur la scène mondiale. La politique de "l'Amérique d'abord", loin de renforcer l’influence américaine, a créé un vide dans les domaines du commerce, de l’environnement et de la diplomatie mondiale. Ce vide a été partiellement comblé par des puissances rivales comme la Chine, renforçant ainsi leur rôle de leaders mondiaux.

L'un des enseignements essentiels que l'on peut tirer de l'ère Trump est que, dans un monde de plus en plus interconnecté, les stratégies isolationnistes et unilatérales sont rarement une solution viable à long terme. Les grandes puissances doivent adopter des politiques de coopération et de coordination internationale si elles veulent conserver leur position de leadership dans un monde globalisé.