À l'ère de Donald Trump, la politique américaine a été marquée par une intensification des discours et des pratiques considérées comme étant à la fois anti-démocratiques et profondément corrompues. La relation complexe entre corruption et politiques illibérales, à une époque de capitalisme avancé, mérite une réflexion approfondie pour comprendre comment ces phénomènes se sont manifestés sous la présidence de Trump. Ce phénomène n'est pas simplement une anomalie d'un moment historique particulier, mais plutôt un élément récurrent, voire une continuité de tendances politiques qui précédaient l'arrivée de Trump au pouvoir. C'est dans cette dynamique qu'il convient d'analyser ce que la corruption représente à l'heure actuelle et comment elle s'est intégrée dans le tissu de la politique américaine contemporaine.
La corruption, dans le contexte de l'ère Trump, ne se limite pas aux classiques affaires de malversations financières ou de conflits d'intérêts. Elle se dévoile également sous des formes plus subtiles et idéologiques, où l'usage du pouvoir est mobilisé de manière cynique et délibérée pour maintenir un système de domination et d'inégalité. Des scandales publics impliquant des personnages emblématiques de l'administration Trump — qu'ils soient issus du monde de l'immobilier, du divertissement ou de la politique — ont souvent été réduits à des simples distractions médiatiques, occultant ainsi l'ampleur de leur impact sur les structures profondes de la démocratie américaine.
Sous Trump, l'usage de la corruption s'est souvent articulé autour de stratégies d'acquisition du pouvoir, parfois par le biais de compromissions avec des élites économiques et politiques, parfois en exploitant des failles dans les systèmes de gouvernance. De manière systématique, la pratique du népotisme, des pots-de-vin, et des conflits d'intérêts n'a cessé de croître, mais ce phénomène s'accompagnait aussi d'une transformation du sens même de la politique et des valeurs démocratiques. En d'autres termes, la corruption, loin d'être perçue comme une exception ou une anomalie, devenait un outil stratégique dans la consolidation du pouvoir.
Les thématiques abordées par cet ouvrage sont multiples, allant des scandales sexuels aux affaires immobilières en passant par la gestion de la pandémie de COVID-19. Ce dernier cas est particulièrement révélateur, non seulement en raison de la gestion délibérément chaotique de la crise, mais aussi parce qu'il met en lumière une forme de cruauté politique qui semble vouloir instrumentaliser la souffrance humaine au service d'un objectif politique plus vaste : la réélection de Trump. Cette cruauté, qui s'est manifestée sous forme de décisions politiques inhumaines — le manque de soutien aux populations vulnérables, la négligence des soins de santé publics, la criminalisation des malades — est l'une des marques les plus frappantes de l'illibéralisme dans ce contexte.
Mais l'illibéralisme n'est pas une spécificité américaine, bien au contraire. En analysant ces dynamiques sous un angle global, il devient évident que l'ascension de Trump et ses pratiques politiques ne sont pas isolées, mais s'inscrivent dans une tendance plus large à travers le monde, où des figures populistes exploitent les faiblesses du système démocratique pour installer des régimes autoritaires ou semi-autoritaires. La popularité de Trump à l'étranger, notamment dans certaines régions de l'Afrique ou de l'Amérique latine, démontre la résonance de son message et de ses actions dans des contextes de mécontentement social et économique.
Il est essentiel de comprendre que la corruption à l'ère Trump ne doit pas être réduite à un simple problème moral ou juridique, mais qu'elle constitue une facette d'une transformation plus large de la société. La manière dont les élites se comportent et sont perçues par la population influence profondément la nature des relations sociales et politiques. Le fait que des actes autrefois considérés comme inacceptables dans le cadre d'une démocratie libérale soient désormais normalisés, voire justifiés, souligne l'ampleur du changement.
Enfin, un point crucial réside dans l'interrogation de ce que la corruption nous dit de la société américaine contemporaine. La question n'est pas simplement de savoir si ces pratiques corrompues sont nouvelles ou continuent des tendances anciennes, mais aussi de comprendre comment elles redéfinissent les notions de citoyenneté, de justice et d'égalité. Les idées de transparence, de responsabilité et de démocratie, qui constituaient autrefois des idéaux centraux, semblent de plus en plus battues en brèche. Ce phénomène n'est pas sans conséquences : il altère profondément le tissu social, exacerbe les inégalités et affaiblit les institutions démocratiques.
Il est donc impératif de replacer ces analyses dans un cadre plus large, celui d’une dégradation progressive de la confiance publique dans les institutions et la politique. Lorsque l'élite politique utilise la corruption comme un moyen d'assurer sa domination et d’affaiblir les contre-pouvoirs, c'est la démocratie elle-même qui se trouve menacée. Ce n’est pas seulement un problème d’individus corrompus, mais une question fondamentale de ce que nous attendons d’un gouvernement et d’une société démocratiques.
L'impact de la déindustrialisation sur les travailleurs américains et l'essor du capitalisme autoritaire
La déindustrialisation aux États-Unis a eu des conséquences profondes, particulièrement visibles dans les années 1980 et 1990. Le nombre d'emplois dans l'industrie manufacturière a chuté de manière drastique, passant de 11,9 millions en 1980 à 7,3 millions en 2010. Une grande partie de cette perte est due à la délocalisation des entreprises à la recherche de coûts de main-d'œuvre moins élevés et de nouveaux marchés. Ces mutations économiques se sont accompagnées d'une politique étrangère américaine qui s'est intensifiée dans le soutien aux accords commerciaux internationaux et à l'ouverture des marchés des pays en développement. Des initiatives comme les zones de libre-échange le long de la frontière mexicaine à la fin des années 1970, un précurseur de l'ALENA, ainsi que les réformes économiques en Chine à la fin des années 1980, ont été déterminantes dans ce processus de réorientation des chaînes de production mondiales. Cette réorganisation a eu des effets dévastateurs pour les travailleurs industriels du Midwest américain, particulièrement pour les travailleurs noirs, tout en nourrissant un discours populiste qui tend à présenter cette perte d’emplois comme une crise du monde ouvrier blanc et masculin.
Cependant, cette narration simpliste de la déindustrialisation, popularisée par des figures politiques comme Donald Trump, masque des réalités plus complexes. Trump a souvent mis en avant la perte des emplois manufacturiers pour accuser l’internationalisation et les accords commerciaux d'être responsables de cette crise. Cette vision, toutefois, ignore plusieurs facteurs essentiels qui expliquent cette déstructuration du marché du travail. En premier lieu, il existe une idée reçue selon laquelle les emplois manufacturiers étaient rémunérés de manière plus élevée en raison de la nature du travail lui-même. En réalité, ces emplois étaient mieux payés principalement parce que les travailleurs étaient syndiqués. Sans syndicats, ces emplois sont souvent mal rémunérés, précaires, et n'offrent pas les bénéfices associés à d'autres secteurs. En outre, les entreprises n'ont pas seulement délocalisé leur production, mais ont aussi déplacé une partie de celle-ci vers des États du Sud des États-Unis où les syndicats étaient moins puissants et les lois du travail plus favorables aux employeurs.
Trump, en focalisant son discours sur la perte d’emplois manufacturiers et l’exportation de ces emplois, néglige également un autre aspect de la transition du marché du travail américain. En effet, même si la déindustrialisation a effectivement supprimé de nombreux emplois dans le secteur manufacturier, un grand nombre de travailleurs ont trouvé refuge dans des secteurs comme la vente au détail ou les services alimentaires. Ces nouveaux emplois étaient tout aussi précaires et mal rémunérés, mais la notion selon laquelle ils étaient « moins durs » ou « moins rentables » est une vision simpliste. Il est crucial de comprendre que ces secteurs ont été, dans une large mesure, feminisés et associés à des travailleurs noirs, immigrés ou de couleur. Ce qui distingue fondamentalement ces emplois, ce n’est donc pas leur niveau de difficulté ou de rentabilité, mais leur association avec des groupes socialement et économiquement marginalisés.
Le phénomène de déindustrialisation est en réalité un produit d'une longue évolution des politiques publiques, particulièrement après la Seconde Guerre mondiale. Dès 1946, sous l’influence des républicains favorables aux entreprises, le gouvernement américain a modifié des lois telles que la National Labor Relations Act (NLRA), rendant plus difficile l’action syndicale et la grève. Cela a permis aux entreprises de déplacer leur production et de minimiser les coûts en fermant des usines ou en délocalisant des activités sans consultation préalable avec les syndicats. Les décisions judiciaires prises par la Cour suprême dans les années 1980 ont renforcé cette tendance, notamment avec des arrêts comme First Nat’l Maintenance Corp. v. NLRB (1981), qui permettait à une entreprise de cesser ses activités et de rompre ainsi son accord collectif avec les syndicats si cela était motivé par des raisons économiques.
Le déclin de l'influence des syndicats a eu des répercussions majeures sur les conditions de travail, avec des salaires stagnants et une précarisation croissante du travail. En 2019, la syndicalisation dans le secteur privé aux États-Unis était tombée à 6 %, un chiffre alarmant qui témoigne de la montée en puissance des grandes entreprises monopolistiques. Celles-ci ont contribué à une situation où la demande de travail était concentrée entre les mains de quelques employeurs, ce qui a permis à ces derniers de diminuer les salaires et de durcir les conditions de travail. Les travailleurs, de plus en plus nombreux à travailler dans plusieurs emplois pour survivre, ont vu leurs droits se restreindre. Les assurances santé ont considérablement augmenté, tandis que les entreprises ont mis en place des pratiques de surveillance, scrutant les habitudes alimentaires et les comportements personnels de leurs employés pour réduire les coûts liés à la couverture médicale.
Il est également important de noter que cette érosion des droits des travailleurs ne s’est pas uniquement manifestée par un renforcement du pouvoir des employeurs, mais aussi par une tendance plus large à la marchandisation des individus. La société américaine valorise aujourd’hui l’individualisme et l’entrepreneuriat, des idéaux renforcés par des émissions populaires comme The Apprentice, qui glorifient l’image du patron en opposition à celle de l'ouvrier. Ce paradigme encourage les travailleurs à se voir comme des entrepreneurs de leur propre vie, souvent au détriment de la solidarité et des protections collectives que peuvent offrir les syndicats.
La dégradation des droits des travailleurs, la diminution de l'influence des syndicats, et l'augmentation des inégalités économiques résultent d'un processus long, marqué par des choix politiques et économiques qui ont progressivement affaibli les protections sociales et du travail.
Quel rôle joue le mimétisme dans les dynamiques de pouvoir et la violence politique ?
L'extrême polarisation qui caractérise les discours politiques modernes, notamment ceux portés par des figures comme Donald Trump, repose sur une stratégie de rupture systématique des règles établies. Cette approche va au-delà des simples divergences idéologiques pour toucher les fondements mêmes de la perception du pouvoir et de la société. En décrivant ses adversaires comme « effrayants, mauvais, radicaux, dangereux », Trump ne se contente pas de s'opposer politiquement à ses rivaux, mais il cherche à forger une réalité alternative où la peur et la déshumanisation deviennent des outils de contrôle. En projetant une image menaçante des démocrates, Trump stimule une dynamique de défense basée sur la peur, incitant ses partisans à se placer dans une posture de protection face à une menace imminente, et ce, au mépris des conventions politiques habituelles.
Ce phénomène, bien qu'observé dans l'anthropologie politique sous la forme de spectacles, n'a pas encore été suffisamment analysé sous l'angle de l'incitation à la violence. De 2015 à 2019, des actes de violence extrême ont été commis par des individus se réclamant ouvertement de Trump, ce qui témoigne du pouvoir de mimétisme exercé par ses discours. Ce n'est pas seulement une question de conviction idéologique, mais un processus où l'adhésion à une vision extrême du monde se traduit par des comportements mimétiques violents. Le mimétisme, dans ce contexte, n'est pas seulement un phénomène d'imitation ; il devient un outil de mobilisation et de radicalisation, où chaque parole, chaque geste est amplifié pour encourager une violence davantage symbolique, mais aussi physique.
L'un des aspects les plus préoccupants de cette dynamique est la manière dont Trump a su exploiter les divisions profondes au sein de la société américaine, notamment en alimentant des identités basées sur des critères tels que la classe, la race, le sexe, et la religion. En brandissant des groupes extrémistes tels que les suprémacistes blancs et les antisémites comme des « bons » éléments, il a non seulement exacerbé des fractures existantes, mais a aussi légitimé une forme de violence politique, en incitant certains de ses partisans à se sentir investis d'une mission quasi divine pour défendre ce qu'ils considèrent comme la « vérité » ou la « justice ». Cette utilisation stratégique de la peur et de la déshumanisation rappelle les mécanismes de fascisme d'antan, où la division de l'ennemi et l'embrigadement des masses s'accompagnent souvent d'une violence inouïe.
Le mimétisme ne s'arrête pas à la sphère des partisans ordinaires. Il touche aussi les élites, notamment les proches collaborateurs de Trump, comme le décrit Michael Cohen dans son autobiographie. L'obsession qu'il développe pour son ancien patron n'est pas simplement celle d'un subordonné, mais celle d'un homme qui cherche à imiter la grandeur de Trump. Ce mimétisme devient alors un moyen de se rapprocher de la source du pouvoir, d'imiter le langage et les attitudes qui confèrent une position d'exception. Cohen, en empruntant le vocabulaire hyperbolique de Trump, se projette dans une réalité parallèle où il partage avec lui une sorte de suprématie galactique, illustrant ainsi comment l'identification à une figure charismatique peut transformer une relation de soumission en une forme d'ambition mimétique où le pouvoir devient une performance collective.
Cette politique de flatterie, caractéristique des régimes où les élites se soumettent à un leader autoritaire, repose sur une logique de sycophantisme : une adulation sans limite de la figure au pouvoir, doublée d'une rupture avec les normes morales et juridiques. Cette dynamique se révèle non seulement dans la corruption de l'entourage présidentiel, mais aussi dans la manière dont certains membres du Congrès ou des figures publiques ont adopté cette même stratégie pour rester proches du pouvoir, allant jusqu'à soutenir les actions les plus controversées et répréhensibles de Trump. Le mimétisme, ici, ne concerne pas seulement l'adhésion à un discours, mais aussi à une manière de faire, où l'absence de responsabilité devient une caractéristique essentielle du pouvoir.
Le rôle des partisans de Trump dans cette dynamique mimétique ne se limite pas à une simple adhésion idéologique. Nombre d'entre eux, convaincus par la rhétorique de la rupture avec l'ordre établi, ont participé à des actes de violence politique, culminant dans l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Cet événement tragique incarne l'aboutissement de plusieurs années d'incitation, où le mimétisme a pris une forme extrême, transcendant le cadre politique pour se manifester par un acte de rébellion violente. Ces acteurs, comme d'autres avant eux dans l'histoire, se sont identifiés à un leader qui a non seulement brisé les règles, mais a aussi encouragé ses partisans à les enfreindre pour affirmer leur loyauté et leur appartenance à un groupe « supérieur ».
Au-delà de l'analyse des mécanismes de mimétisme et de violence, il est essentiel de comprendre que cette dynamique ne repose pas uniquement sur l'individu Trump, mais sur un environnement social et politique qui favorise la rupture des normes. Le mimétisme, en tant que phénomène social, révèle des failles dans les systèmes de pouvoir et de représentation, exploitant les désirs de pouvoir, de reconnaissance et d'identité partagée. Il est ainsi crucial de ne pas seulement observer le mimétisme sous l'angle de l'imitation d'un individu, mais de considérer les forces structurelles qui le rendent possible et qui nourrissent ces comportements extrémistes.
Quelles sont les implications des transgressions linguistiques et des normes de genre dans le contexte anthropologique moderne?
Les transgressions linguistiques, notamment celles liées aux marqueurs de genre, représentent un sujet complexe dans le cadre des études anthropologiques contemporaines. La question de la non-binarité dans les langues à marqueurs de genre est en train de devenir un axe majeur d'analyse, non seulement dans les recherches académiques, mais aussi dans les pratiques sociales et politiques. En effet, la manière dont les langues structurent et codifient le genre peut être vue comme un reflet de systèmes de pouvoir et de hiérarchies sociales. La reconnaissance de genres non-binaires, dans ce cadre, devient non seulement une question linguistique, mais aussi un enjeu pour la reconnaissance de l'individualité et des droits humains. Cette interrogation sur le genre, au-delà de la simple distinction entre masculin et féminin, soulève des questions fondamentales sur la manière dont nous catégorisons et reconnaissons les identités dans les sociétés contemporaines.
Les linguistes et anthropologues se penchent sur ces phénomènes dans un contexte où les structures sociales et les politiques de l'identité sont de plus en plus au cœur des débats publics. Dans ce domaine, le travail de chercheurs comme J.C. Salyer et Daniel Jordan Smith, respectivement dans les domaines des droits humains et des études internationales, ouvre des perspectives sur l'intersection entre langue, pouvoir et reconnaissance. Leur analyse montre que le langage n'est pas seulement un outil de communication, mais aussi un mécanisme qui peut renforcer ou contester des structures sociales et politiques.
Le rôle du langage dans la formation des identités de genre a des implications importantes dans le cadre des droits humains et de la politique d'immigration. Par exemple, Salyer, en tant qu'avocat spécialisé en immigration, souligne l'importance d'un langage qui reconnaît et respecte les identités individuelles, y compris celles des personnes non-binaires ou intersexes. Cette réflexion est particulièrement pertinente dans le contexte des politiques migratoires, où les personnes en situation de vulnérabilité sont souvent confrontées à des classifications rigides qui ne tiennent pas compte de la fluidité des identités de genre. Les implications de cette reconnaissance vont au-delà des frontières linguistiques et touchent directement aux principes de justice et de dignité humaine.
La dimension des transgressions linguistiques s'étend également aux impacts socio-culturels des politiques publiques. Les travaux de Magdalena E. Stawkowski sur l’héritage soviétique et les recherches sur les environnements politiques et médicaux, par exemple, révèlent comment les changements linguistiques peuvent être liés à des phénomènes de domination culturelle et de marginalisation. Dans ce cadre, la langue devient un terrain de lutte, un lieu où se manifestent des processus de pouvoir, d'oppression et de résistance.
Les transgressions linguistiques sont également abordées sous l'angle de la corruption et des distorsions de la vérité, comme le montre l'étude de Richard Ward sur la communication scientifique et la désinformation. Il soutient que dans de nombreux cas, les politiques publiques et les décisions scientifiques sont influencées par des récits déformés et des manipulations linguistiques qui servent à maintenir des structures de pouvoir dominantes. Dans ce contexte, comprendre comment la langue peut être utilisée à des fins manipulatrices devient crucial pour une analyse critique de la société.
Il est important de noter que la reconnaissance des genres non-binaires ne se limite pas à une simple question de vocabulaire. Cela relève d'une remise en question des bases mêmes de la classification des individus, une réflexion qui résonne profondément dans les débats sur les droits des minorités et des personnes marginalisées. Au-delà de la question du langage, il existe un besoin urgent de revoir les systèmes de classification existants dans les institutions, notamment celles liées à la santé, à l’éducation et au droit, pour permettre une véritable inclusion.
En outre, les implications de ces recherches sont cruciales pour l'avenir de la société. L’acceptation des genres non-binaires dans les langues à marqueurs de genre n’est pas seulement une question linguistique, mais aussi politique et sociale. Il s'agit d'une dynamique plus large où la reconnaissance de la diversité des identités peut soit renforcer les hiérarchies de pouvoir, soit offrir de nouvelles possibilités pour une société plus inclusive et respectueuse des droits fondamentaux de chaque individu.
Qu'est-ce que cela signifie de travailler pour Donald Trump ?
Donald Trump a souvent été présenté comme un patron à la fois impitoyable et charismatique. Dans le cadre de sa campagne présidentielle, il a mis en avant son expérience de gestion et son modèle de leadership. Cependant, cette image contradictoire du patron, à la fois autoritaire et bienveillant, a suscité une réflexion plus profonde sur les rapports de travail, tant dans ses entreprises que dans sa gestion de la Maison-Blanche.
Au début de la campagne présidentielle, Trump a véhiculé l'image d'un homme d'affaires brillant, audacieux et capable de prendre des risques qui défient la pensée conventionnelle. À l’instar d’une figure de leader visionnaire, Trump a cultivé une image de patron capable de déceler et de nourrir le talent, sans tenir compte des diplômes ou du parcours des individus. L'exemple de Matthew Calamari, qu’il a repéré en 1981 en train d'expulser des perturbateurs lors de l'US Open de tennis, en est un exemple frappant. En dépit de son manque d'expérience et de formation formelle, Calamari est devenu chef des opérations du Trump Organization. Cela alimentait l’image d’un Trump capable de faire émerger les talents là où d’autres ne les verraient pas. Cette image s’est renforcée avec l’émission The Apprentice, où Trump apparaissait comme un patron dur mais juste, capable de guider ses employés à travers les défis avec une confiance inébranlable.
Cependant, cette première image de Trump ne doit pas masquer une autre réalité. Selon certains témoignages, Trump était également un patron obsédé par le moindre détail, enclin à la microgestion, et insensible aux besoins des employés de niveau inférieur. Il préférait s'entourer d'une poignée de loyalistes, au détriment d’un plus grand nombre de collaborateurs mécontents et maltraités. De nombreux rapports ont révélé qu’il avait l’habitude de refuser de payer les entrepreneurs, d’imposer des accords de confidentialité, et de blâmer systématiquement ses échecs commerciaux sur ses subordonnés. Cette vision d’un Trump autoritaire, souvent égocentrique et intransigeant, contrastait fortement avec l’image de bienveillance qu’il promouvait dans ses apparitions publiques. Ce phénomène correspond à ce qu’Elizabeth Anderson a décrit comme l'« autoritarisme en milieu de travail », un système où le pouvoir du patron est devenu presque absolu, en grande partie grâce aux évolutions légales et sociétales de la gestion des employés aux États-Unis.
L'essor de l'autoritarisme en milieu de travail est lié à une idéologie pro-business qui a pris forme après le New Deal, et qui a été accentuée par l'élection de Ronald Reagan en 1980. Les changements législatifs ont affaibli les droits des travailleurs, rendant ces derniers plus dociles et acceptant de plus en plus la domination de leurs employeurs. Cette dynamique a été confortée par des figures comme Trump, qui prônait un leadership autoritaire comme solution aux problèmes économiques. Cette approche a culminé avec The Apprentice, une émission qui a façonné l’image d’un patron idéal, capable de guider ses employés vers le succès à travers sa propre sagesse et ses décisions autoritaires.
Cette vision du leadership s’est également reflétée dans la gestion de Trump à la Maison-Blanche. Bien que Trump se soit vanté d’avoir su gérer son administration avec brio, les témoignages de ses anciens collaborateurs ont révélé une toute autre réalité : celle d’un environnement de travail chaotique et toxique. Contrairement à l’idéal véhiculé par l’émission, l’administration Trump était marquée par des règles arbitraires, des emplois précaires et une soumission aux caprices du président. Cette réalité a mis en lumière la contradiction entre l’image de patron bienveillant et la pratique du leadership autoritaire.
Ce contraste est aussi un reflet des idéologies qui ont traversé la politique américaine des dernières décennies. Dès les années 1980, l’idée de diriger le gouvernement comme une entreprise a été introduite, d’abord par Ronald Reagan, puis par des figures comme Ross Perot et Donald Trump. Cependant, là où Reagan et Perot voyaient le secteur privé et le gouvernement comme des entités concurrentes, Trump a adopté une approche différente : il considérait le gouvernement comme un terrain de lutte contre les « intérêts spéciaux » et les lobbyistes qui contrôlaient la politique américaine. Pour lui, seul un leader autoritaire était capable de restaurer l'intégrité du gouvernement et de briser les chaînes du « système » qui favorisaient les riches et les puissants.
Les promesses de Trump aux électeurs en 2016 étaient celles d'un patron qui, une fois à la tête du pays, briserait le système et ramènerait les emplois, dans un mouvement qu’il qualifiait de « drainage du marécage » à Washington. Cependant, cette vision a été remise en question par la réalité économique et sociale des États-Unis : depuis les années 1980, le pays a connu un déclin industriel, une stagnation des salaires, et une précarisation des travailleurs. Ces changements, liés à des politiques favorisant les grandes entreprises et la déréglementation, ont contribué à un sentiment d’injustice et de frustration chez une grande partie de la population, ce que Trump a su exploiter habilement.
Cette contradiction, entre une image de patron audacieux et un management autoritaire et souvent abusif, illustre l’évolution de la conception du leadership et du pouvoir au sein des entreprises et du gouvernement. Bien que l’idéal du patron « bienveillant » ait dominé certains discours, la réalité est souvent beaucoup plus complexe, marquée par une concentration accrue du pouvoir entre les mains de quelques individus et une faiblesse croissante des droits des travailleurs.
Qu’est-ce qu’une invariant tensorielle et comment se définissent les valeurs propres d’un tenseur ?
Comment l'Indice Démographique Social (SDI) Prédit-il les Tendances Sanitaires à Long Terme?
Pourquoi l’économie hétérodoxe peine-t-elle à intégrer les enjeux environnementaux ?
Quel est le rôle du fluide supercritique CO2 dans la génération d'énergie nucléaire et solaire ?

Deutsch
Francais
Nederlands
Svenska
Norsk
Dansk
Suomi
Espanol
Italiano
Portugues
Magyar
Polski
Cestina
Русский