L’économie hétérodoxe, malgré sa critique fondamentale du paradigme dominant néoclassique, demeure souvent limitée dans son engagement envers les questions environnementales. Aux États-Unis, par exemple, les recherches hétérodoxes se concentrent majoritairement sur la microéconomie, la macroéconomie, la théorie du travail, l’histoire de la pensée économique et l’organisation industrielle, tandis que la dimension environnementale est largement négligée. Cette tendance se reflète dans les publications des départements hétérodoxes les plus réputés, qui, pour la plupart, n’abordent pas les problématiques écologiques majeures telles que la rareté des ressources ou les crises climatiques.
Cette marginalisation des questions environnementales dans les écoles hétérodoxes est d’autant plus frappante que l’analyse économique dominante reste largement influencée par les approches néoclassiques, même dans le champ écologique. Les tentatives de réunification entre écologie économique et hétérodoxie sont peu nombreuses et insuffisamment développées, malgré l’évidence croissante des crises écologiques globales. Les ouvrages majeurs sur l’économie hétérodoxe, tels que le Handbook of Heterodox Economics ou Heterodox Economics: Legacy and Prospects, consacrent un espace limité, voire inexistant, aux questions environnementales, omettant même de discuter en profondeur du changement climatique et de la perte de biodiversité.
L’analyse critique des quatre principales écoles hétérodoxes — marxiste, institutionnaliste, féministe et post-keynésienne — révèle des différences notables quant à leur engagement écologique. Parmi elles, c’est la tradition marxiste qui a accordé la plus grande attention aux enjeux environnementaux, donnant naissance à une littérature éco-marxiste et éco-socialiste. Fondée sur la critique du capitalisme en tant que système d’exploitation du travail et de marchandisation, cette école souligne que le mode de production capitaliste, bien qu’efficace dans l’accroissement de la production, conduit inévitablement à des déséquilibres sociaux et écologiques. La théorie marxiste, initialement conçue pour expliquer les dynamiques économiques et sociales, s’est enrichie de perspectives politiques écologiques critiques, intégrant des idées sur la destruction progressive de la nature par le capitalisme et la nécessité d’un changement social radical.
Des figures et courants divers au sein de cette tradition ont développé des réflexions profondes sur l’écologie politique, la décolonisation, le post-développement et les luttes contre l’extractivisme, particulièrement en Amérique latine. L’influence de penseurs comme Murray Bookchin, avec son concept de démocratie écologique radicale et son analyse de la domination capitaliste, illustre également la diversité des approches critiques écologiques au sein de la gauche. Par ailleurs, les travaux récents d’Andreas Malm, qui appliquent une lecture matérialiste marxiste aux enjeux climatiques, montrent une évolution et une politisation accrue des débats écologiques dans le champ marxiste, bien que cette perspective radicale soit parfois source de tensions avec d’autres courants écologistes prônant une action démocratique et décentralisée.
L’unification entre les économistes écologiques et les marxistes est régulièrement proposée comme une voie prometteuse pour construire une alliance rouge-verte capable de relever les défis sociaux et écologiques contemporains. Cette convergence pourrait renforcer la compréhension des interactions entre capitalisme, travail et environnement, tout en enrichissant les alternatives politiques. Des liens avec l’anarchisme et la théorie politique écologique élargissent également le champ des possibles pour une économie hétérodoxe écologiquement engagée, en proposant des modèles de gouvernance horizontale et participative.
Au-delà des débats théoriques, il importe de saisir que l’intégration des questions écologiques dans l’économie hétérodoxe n’est pas seulement un enjeu académique, mais une nécessité pratique face à la gravité des crises environnementales. Cela requiert une reconnaissance plus systématique des interrelations entre les systèmes économiques, sociaux et naturels, ainsi qu’un dépassement des cloisonnements disciplinaires traditionnels. Comprendre la complexité des dynamiques écologiques impose d’élargir les méthodes d’analyse, d’adopter une approche systémique et critique qui dépasse les outils conventionnels.
Il est crucial de noter que la rareté des ressources et les limites planétaires ne peuvent être traitées uniquement sous l’angle de l’offre et de la demande ni par des mécanismes de marché isolés. La gouvernance écologique doit intégrer des dimensions éthiques, politiques et sociales qui remettent en question les fondements mêmes du capitalisme de marché et de la croissance infinie. La transformation vers une économie socialement juste et écologiquement viable exige une prise en compte simultanée des inégalités, des rapports de pouvoir et des impacts environnementaux. Ce faisant, les économistes hétérodoxes sont invités à dépasser leurs clivages internes et à se saisir pleinement des enjeux écologiques pour penser des alternatives radicales et pragmatiques.
La reconnaissance des limites écologiques impose également une redéfinition des finalités économiques, privilégiant le bien-être humain et la préservation des écosystèmes sur la simple accumulation de richesses matérielles. Il convient de valoriser des modes de vie et de production compatibles avec les capacités régénératives de la planète, tout en assurant la justice sociale et la participation démocratique. En ce sens, la réflexion écologique est indissociable d’une transformation profonde des structures économiques et sociales.
Quelles sont les limites de la classification des approches en économie écologique ?
Les classifications des approches théoriques en économie écologique sont souvent sujettes à des malentendus, notamment lorsqu’elles sont confrontées à des efforts visant à les définir comme des "types idéaux". L’argument principal ici réside dans la notion de catégories "idéales" qui, selon certaines critiques, s’effondrent lorsqu’elles sont appliquées à des réalités empiriques. Les chercheurs, tels que Lundgren (2022), affirment que ces classifications sont réductrices et simplistes. Cependant, il convient de noter que l’objectif de l’analyse n’a jamais été de définir ces positions comme des catégories fixes ou absolues. En réalité, les catégories qualitatives et dialectiques étaient conçues comme des approximations empiriques des positions réellement occupées par les individus dans le monde académique et au-delà. Il s’agissait d’une hypothèse selon laquelle d’autres personnes pourraient également se reconnaître dans ces positions. Cela a été exploré dans la recherche empirique menée par Spash et Ryan (2012).
Une telle approche dialectique, loin de prétendre fournir des "partitions claires", tente plutôt de comprendre les dimensions subtiles et interconnectées des différentes approches théoriques. En ce sens, des catégories comme l’écologie sociale de l’économie (ESEE) ne sont pas des abstractions théoriques, mais des positions qui, tout en étant nuancées et parfois fluides, correspondent à des perspectives concrètes et bien définies que certains chercheurs et praticiens peuvent adopter dans leurs travaux. Pourtant, ces catégories ne doivent pas être vues comme une vérité universelle ou une solution simpliste. L’important réside dans leur utilité pour identifier les points de convergence et de divergence dans un champ théorique qui, par essence, est pluraliste et en constante évolution.
Un autre point crucial est l’interprétation de ce que l’on entend par "pragmatisme environnemental nouveau". Contrairement à certaines tentatives récentes qui cherchent à le réduire à une approche purement épistémologique ou méthodologique, cette notion englobe une dimension stratégique et politique. Le pragmatisme, tel qu’il est utilisé dans ce contexte, fait référence à une approche qui se concentre sur des objectifs politiques concrets, et non sur une pure abstraction théorique. Ce n’est pas un prisme théorique "pur", mais un moyen d’adopter des stratégies d’action, telles que l’argumentation stratégique pour la valorisation monétaire des services écosystémiques.
Les tentatives récentes, comme celles de Buchs et al. (2020), qui cherchent à redéfinir le pragmatisme environnemental nouveau en limitant cette catégorie à des chercheurs utilisant des mesures physiques et des approches inter-disciplinaires, risquent de réducteur à l’extrême cette approche. Le vrai défi, cependant, réside dans la confusion de l’interprétation des données empiriques utilisées pour identifier ces catégories. En se basant sur des méthodes quantitatives, comme des recherches statistiques dans des ensembles de données de publications académiques, il devient difficile d’identifier correctement les approches théoriques. La fréquence d’apparition de certains termes, comme "services écosystémiques", est à peine indicative du contenu réel de l’article. De telles approches manquent de profondeur, et c’est un problème récurrent dans les tentatives modernes de classification dans ce domaine.
Cependant, l’analyse des positions intermédiaires et de leurs rôles est essentielle. Les catégories proposées dans la classification dialectique ne sont pas absolues. Elles reconnaissent que des chevauchements existent, et ces chevauchements peuvent offrir des perspectives intéressantes pour comprendre l’évolution de l’économie écologique. Les positions intermédiaires ne doivent pas être ignorées, mais plutôt interprétées comme des opportunités pour éclairer la dynamique du champ théorique. La recherche empirique, par exemple, a montré que des pourcentages significatifs de chercheurs s’identifient à des positions distinctes, même s’ils partagent certains éléments avec d’autres courants.
Il est donc nécessaire de comprendre que la dialectique des positions théoriques en économie écologique n’est pas une simple question de différences idéologiques. Il s’agit d’une dynamique complexe qui reflète les tensions entre les approches orthodoxes et hétérodoxes, ainsi qu’une recherche constante d’une compréhension plus précise des réalités économiques, environnementales et sociales. En outre, il existe un danger à vouloir fusionner ou homogénéiser ces courants de pensée. La notion d’un "grand abri", un espace théorique qui rassemblerait les économistes écologiques et les économistes néoclassiques orthodoxes, est illusoire. En réalité, il existe des oppositions fondamentales entre ces groupes, qui rendent toute tentative de fusion non seulement difficile, mais aussi contre-productive. Cela souligne la nécessité de maintenir des distinctions claires entre les différentes écoles de pensée, tout en encourageant une pluralité de perspectives théoriques et méthodologiques.
Les défis méthodologiques et théoriques sont inhérents à ce domaine, mais il est essentiel de ne pas perdre de vue les objectifs politiques et pratiques de la recherche en économie écologique. La complexité des positions théoriques ne doit pas empêcher l’action concrète. Le pragmatisme, en ce sens, peut être perçu comme un outil utile pour naviguer dans cette complexité et pour élaborer des solutions pratiques face aux problèmes environnementaux contemporains.
Quelle transformation pour les économies actuelles face aux crises écologiques et sociales ?
Les économies de marché sont souvent présentées comme des modèles efficaces d'organisation sociale et économique. Cependant, une analyse plus approfondie révèle que ces modèles échouent à décrire, expliquer ou prédire les véritables dynamiques des économies existantes, et, en conséquence, sont dangereusement trompeurs lorsqu'il s'agit de guider les politiques sociales et environnementales. Cette perspective déconnectée de la réalité doit être dépassée pour permettre la transition vers des économies alternatives. Une telle démarche s’avère nécessaire, car ces théories dominantes ne peuvent ni saisir la réalité des systèmes économiques actuels, ni fournir des solutions aux transformations que ces derniers doivent subir.
Un des objectifs majeurs dans cette recherche de nouveaux paradigmes économiques consiste à comprendre le fonctionnement réel des systèmes économiques contemporains. Cela implique une approche réaliste dans la description et l'explication de ces systèmes. Les modèles mathématiques d'optimisation basés sur des entreprises concurrentielles inexistantes sont ainsi obsolètes. De même, la psychologie et la sociologie de la consommation doivent être envisagées de manière réaliste, et non à travers le prisme fantasmatique de la souveraineté du consommateur. L’individu, loin d'être une machine logique cherchant à maximiser ses bénéfices personnels, est un être social, faillible et en proie à des conflits de valeurs.
Le changement social et écologique de l'économie passe nécessairement par une transformation des relations sociales et institutionnelles de production. Cette transformation, loin d'être une simple ajustement de prix, implique une modification profonde des infrastructures physiques et des structures sociales. La lutte politique et les conflits de valeurs sont inhérents à ce processus. Par exemple, la lutte contre les émissions responsables du changement climatique se heurte aux puissants intérêts des groupes qui bénéficient d'une économie fossile. Toutefois, le changement climatique n'est qu'un symptôme parmi d'autres de crises environnementales plus larges, telles que la pollution par les plastiques, les déchets toxiques, l’acidification des sols et des océans, ou encore les rejets hormonaux. Tous ces problèmes sont le fruit d’un système économique et social structuré pour transférer les coûts de ces impacts sur la société et l'environnement. Loin d’être un simple ajustement, le changement nécessaire doit remettre en question les paradigmes économiques dominants, notamment l'idéologie de la croissance infinie et du progrès matériel.
À ce stade, il est crucial de concevoir des visions alternatives de l’économie, fondées sur des rapports sociaux, écologiques et économiques idéalisés, mais réalisables. Ces visions doivent inclure des valeurs telles que la communauté, l'harmonie, la diversité culturelle, la tolérance et l’inclusion, tout en intégrant des relations humaines respectueuses de la Nature et autonomes des besoins immédiats humains. Ces utopies scientifiques, loin d’être des rêves irréalistes, doivent être concrètes et réalisables, servant de moteurs d’inspiration pour l’avenir. Elles doivent être conçues non seulement comme des visions d'un monde meilleur, mais aussi comme des points de départ pour des politiques économiques et sociales capables de rendre ces alternatives possibles.
Les systèmes économiques modernes, bien qu’ils se fondent sur des principes d'efficacité et d'optimisation, ne prennent pas en compte l’ensemble des facteurs sociaux et écologiques qui façonnent la réalité économique. Le travail, par exemple, est devenu central dans nos vies, mais il manque souvent de sens. En même temps, l'interconnexion entre le travail et la nature a été largement ignorée, avec des effets dévastateurs sur l'environnement. La recherche d'une économie alternative exige de reconsidérer les relations de travail, la production de biens, ainsi que la manière dont ces processus interagissent avec l’environnement. L'une des approches les plus utiles pour comprendre cette dynamique est celle du métabolisme social, un concept emprunté à l’économie écologique, qui compare les besoins d'une société humaine à ceux d’un organisme biologique. Comme un organisme vivant, chaque société humaine a besoin d'énergie et de matières premières pour se maintenir en vie. L’économie industrielle moderne repose sur l'exploitation intensive de ressources minérales concentrées et de l'énergie solaire, tandis que les sociétés traditionnelles dépendaient davantage des flux solaires directs, avec un recours limité aux ressources fossiles.
Il est donc impératif d’intégrer dans la réflexion sur les économies alternatives la reconnaissance des formes économiques non capitalistes qui existent déjà. Ces économies sont souvent basées sur des relations sociales et économiques non marchandes, telles que le travail reproductif non rémunéré ou les activités sociales non capitalistes. En outre, il est important de ne pas oublier que l'économie capitaliste elle-même dépend de ces formes de travail non rémunéré pour sa reproduction, ce qui soulève la question de la colonisation économique. Les économies traditionnelles, souvent qualifiées de durables, ont été systématiquement détruites au nom du développement, une dynamique que les théories post-développement critiques ont largement mis en évidence.
La transformation des économies modernes nécessite donc une compréhension en profondeur des processus par lesquels ces systèmes opèrent actuellement. Cela implique de réexaminer les institutions économiques et sociales qui les soutiennent, ainsi que d’identifier les contradictions internes qui sous-tendent les crises actuelles. Ce processus de recherche doit se concentrer sur des théories économiques radicales qui offrent des alternatives aux structures existantes, en tenant compte des relations de pouvoir et des conflits d’intérêts qui influencent la direction du changement. Seul un tel cadre théorique, ancré dans la réalité sociale et écologique, pourra orienter la société vers des alternatives durables et véritablement transformantes.
Quelle alternative au paradigme économique dominant dans la crise écologique actuelle ?
La crise écologique contemporaine, dans sa radicalité systémique, révèle les limites fondamentales de l’économie capitaliste fondée sur la croissance infinie. L’économie écologique, en tant qu’effort transdisciplinaire, naît de la nécessité de dépasser les cloisonnements entre économie, écologie et société. Elle n’aspire pas simplement à intégrer la nature dans les calculs économiques par des instruments comme la "valeur contingente", mais à refonder la pensée économique autour d’une compréhension systémique et relationnelle du monde vivant.
Le concept de "prosperité durable" s’éloigne de la simple optimisation du PIB et se rapproche de l’idée d’un vivre-ensemble soutenable, incarné dans des modèles tels que la décroissance choisie, l’économie solidaire ou encore l’écoféminisme. Ces approches ne cherchent pas à améliorer le capitalisme, mais à le dépasser, en s’appuyant sur des valeurs de soin, de justice sociale et d’autonomie communautaire. L’économie devient alors une activité encastrée dans les écosystèmes et les relations humaines, et non une sphère autonome régie par des lois naturelles imaginaires.
Des auteurs comme Bauhardt et Harcourt ont ainsi souligné l’importance de la perspective féministe dans la construction d’alternatives économiques : non pas en ajoutant simplement le genre comme variable, mais en repensant l’économie autour du travail de care, de la reproduction sociale et de la relation à la nature. L'écoféminisme, dans cette optique, ne constitue pas une sous-catégorie de la critique, mais un prisme structurant, capable de dévoiler les fondements patriarcaux et extractivistes de l’économie dominante.
Dans le prolongement de cette critique, l’économie écologique s’appuie également sur une relecture des traditions philosophiques, allant d’Aristote à Marx, en passant par les sciences sociales critiques. Le "réalisme critique" de Bhaskar permet, par exemple, d'articuler ontologie sociale et émancipation politique, en mettant en avant les structures causales profondes qui façonnent les inégalités environnementales. Marx, quant à lui, offre une lecture dialectique des rapports entre travail humain et nature, lisible aujourd’hui à travers la notion de "fracture métabolique" – une séparation entre l’homme et la nature induite par le capitalisme industriel.
La remise en question de la centralité de l'efficience économique, dénoncée comme idéologie par Bromley, souligne combien les outils d'analyse dominants occultent les arbitrages politiques et les rapports de pouvoir. La recherche d’une "économie soutenable" exige donc une rupture méthodologique : sortir du positivisme économique et des modèles d'équilibre pour entrer dans une pensée du conflit, de l'incertitude et de la transformation. Cela implique une nouvelle manière de faire de la recherche, fondée sur des études de cas, des récits situés, et une participation élargie des communautés concernées.
Dans cette dynamique, les contributions venues du Sud global, comme celles de Barkin ou de la gouvernance environnementale latino-américaine, rappellent que les alternatives ne sont pas de simples projections théoriques, mais souvent déjà expérimentées à travers des pratiques locales de justice environnementale. Ces pratiques redéfinissent la richesse, non pas comme accumulation, mais comme relation : relation aux autres, au territoire, au temps, à la mémoire.
Comprendre l’économie écologique, c’est donc aussi refuser l’illusion d’une neutralité axiologique de la science économique. Toute vision de l’économie contient une vision du monde : des hiérarchies sociales qu’elle naturalise ou combat, des subjectivités qu’elle valorise ou marginalise, des futurs qu’elle rend pensables ou impensables. La tâche aujourd’hui n’est pas simplement d’ajuster l’économie à l’environnement, mais de redéfinir ce que nous appelons "économie", ce que nous entendons par "valeur", et ce que nous souhaitons comme "prospérité".
Ce qui importe en parallèle, c’est de prendre conscience que les débats autour de la décroissance, de l’écoféminisme ou de la justice environnementale ne relèvent pas de choix techniques, mais de conflits profondément politiques. Il ne s'agit pas seulement d’imaginer des solutions, mais d’assumer la nécessité d’une confrontation avec les formes institutionnelles, culturelles et symboliques du capitalisme globalisé. La transition ne sera pas un glissement doux, mais une reconfiguration structurelle de nos manières de produire, de consommer, de vivre ensemble.
La question des limites naturelles, tout comme celle des limites sociales, ne peut plus être contournée. Ce n’est pas uniquement le climat qui impose des bornes à la croissance, mais aussi les subjectivités collectives qui refusent de plus en plus de vivre dans un monde fondé sur l’exploitation, la dépossession et la dépossession de soi. C’est dans cette convergence des luttes écologiques, féministes, décoloniales et sociales que réside peut-être la véritable utopie concrète d’un avenir habitable.
Le Banjo : Un héritage africain dans la musique américaine
Quels sont les défis à surmonter pour améliorer la sécurité des patients lors de l'administration des médicaments ?
Quelles recettes mexicaines classiques pour un repas savoureux et rapide ?

Deutsch
Francais
Nederlands
Svenska
Norsk
Dansk
Suomi
Espanol
Italiano
Portugues
Magyar
Polski
Cestina
Русский