HconSTF se présente comme un framework modulaire et documenté : manuel exhaustif, historique des versions, architecture, captures d’écran des réglages. Il regroupe addons, scripts et plugins d’agrégation de recherche, et propose une mise à jour granulaire des composants (Hmenu → settings → addons) — l’évolution du framework lui‑même requiert toutefois une vérification manuelle du site officiel. La classification des outils suit une logique opérationnelle claire (reconnaissance, éditeurs/debuggers, exploitation/audit, manipulation de requêtes, anonymat, cryptographie, bases de données, scripting/automatisation, utilitaires réseau, reporting). La mouture 0.5 dite « Prime » apporte des éléments notables, notamment une base de données intégrée (IDB) dédiée à des charges utiles web courantes (XSS, injections SQL). Outre l’IDB, HconSTF facilite l’accès rapide à des sources de recherche et à un vaste jeu de bookmarks pour la recherche et la référence.

Mantra, projet OWASP, incarne une orientation résolument web‑app : un framework de test construit sur un navigateur (versions Firefox puis Chromium — MOC). Multiplateforme (Windows, Linux, macOS) et multilingue (neuf langues dont le français), il figure souvent par défaut dans des distributions spécialisées. Son interface, sobre et fonctionnelle, expose des outils pour manipuler user‑agent, cookies, paramètres, proxy, etc., et inclut FireCAT pour enrichir l’écosystème d’extensions. Les ressources embarquées se répartissent entre collecte d’information (Flagfox, Passiverecon, Wappalyzer), audit d’application (Rest client, Hackbar, Dom inspector), éditeurs (Firebug), proxys (FoxyProxy) et utilitaires réseau (FireFTP, FireSSH). Mantra organise aussi des bookmarks en deux sections : une « Hackery » pédagogique (liens de pentest) et une galerie d’outils exploitables.

FireCAT (Firefox Catalog for Auditing exTensions), désormais collaboratif avec OWASP/Mantra, est une cartographie mentale d’extensions de sécurité, classée en catégories et sous‑catégories couvrant la collecte d’informations, proxys et utilitaires web, éditeurs, IDS, sniffers, gestion de mots de passe, chiffrement, analyses anti‑malware, protection anti‑phishing et automatisation. Une rubrique « IT security related » agrège plugins récupérant CVE et exploits depuis OSDV, Packet Storm, SecurityFocus, Exploit‑DB, offrant un point d’entrée consolidé vers les vulnérabilités publiques.

Oryon C, framework OSINT portable basé sur Chromium par osintinsight, fournit une palette conséquente d’addons et de bookmarks thématiques pour l’investigation open source. Usage immédiat (exécutable sans installation) ; support officiel limité à Windows 32/64 bits. Certaines fonctions avancées demeurent conditionnées à un abonnement OsintInsight, ce qui implique d’évaluer la balance utilité/coût et la dépendance à des services externes pour des opérations sensibles.

WhiteHat Aviator est un navigateur privé issu d’une entité commerciale reconnue ; fonctionnant sur le modèle Chromium, il privilégie la navigation en mode incognito par défaut, bloque le tracking et les publicités, désactive l’autoplay multimédia et redirige les recherches vers DuckDuckGo. Son caractère propriétaire impose prudence : absence d’accès open source limite les audits communautaires sur la sûreté du code.

Le Tor Browser Bundle se distingue par un paradigme de confidentialité différent : routage en oignon via un réseau de relais volontaires, saut en cascade des connexions et anonymisation robuste côté réseau. Contrairement aux navigateurs privés classiques, Tor mise sur le chaînage de proxys distribués pour rendre la traçabilité plus ardue, au prix d’une latence et d’impacts UX particuliers ; son usage requiert une compréhension des limites et des menaces résiduelles (sortie du nœud, fuites d’identifiants, configurations dangereuses).

Au‑delà de la description des outils, plusieurs éléments méritent une attention particulière. Toute personnalisation de navigateur pour la sécurité exige de vérifier l’intégrité des packages et des signatures lors des mises à jour ; la modularité facilite l’usage mais multiplie aussi les vecteurs d’attaque si les addons proviennent de sources non vérifiées. L’emploi d’un IDB ou d’un catalogue de payloads suppose une gouvernance stricte des données : versionnement des charges utiles, traçabilité des tests exécutés et isolement dans un laboratoire (machines virtuelles, réseaux isolés) pour éviter toute dissémination accidentelle. Le recours à composants propriétaires (navigateur fermé, services payants) appelle une évaluation juridique et éthique, surtout pour des investigations qui manipulent données personnelles ; conserver des preuves de consentement et des journaux d’action est impératif. Enfin, la synergie entre outils — combiner reconnaissance automatisée, manipulation de requêtes et exploitation contrôlée — doit s’accompagner d’automatisation reproductible (scripts, playbooks), d’une documentation précise de l’environnement (versions, configurations, proxys) et d’une routine de mise à jour régulière des bases de vulnérabilités et des signatures pour prévenir l’obsolescence des vecteurs d’attaque.

Comment utiliser les moteurs de recherche inversée et les plateformes de données pour trouver des informations précieuses sur Internet

L’évolution rapide d'Internet a donné naissance à des outils puissants qui permettent de fouiller plus profondément dans les archives du Web et d'explorer des données que l'on pensait perdues ou inaccessibles. Parmi ces outils, les moteurs de recherche inversée et les plateformes de données se distinguent par leur capacité à répondre à des besoins spécifiques, allant de la recherche d'images à la consultation d'ensembles de données complexes. Dans cette section, nous explorerons certains de ces outils, leurs applications et leur utilité dans diverses situations.

L'un des moteurs de recherche les plus connus pour sa capacité à retrouver des images est Google Images. Grâce à la fonctionnalité de recherche inversée, il devient possible de soumettre une image et de découvrir où cette image apparaît ailleurs sur Internet. En cliquant sur l'icône de l'appareil photo dans le champ de recherche de Google Images, l'utilisateur peut soit télécharger une image depuis son ordinateur, soit en insérer l'URL pour voir une liste des pages contenant cette image ou des images similaires. Cette fonction est particulièrement utile lorsqu'on cherche à obtenir plus d'informations sur un visuel particulier ou à vérifier l'origine d'une photo. À défaut de cela, des plateformes comme TinEye et ImageRaider offrent des alternatives solides, permettant d'effectuer des recherches inversées plus ciblées, notamment en filtrant par domaine ou en fournissant des résultats sous forme de liens détaillés.

Ces outils peuvent également se révéler extrêmement utiles pour les enquêtes sur des profils en ligne. Si une personne utilise la même photo de profil sur plusieurs réseaux sociaux, une simple recherche d’image inversée peut permettre de découvrir ses autres présences sur le web, parfois révélant des informations auparavant inconnues. C'est là un exemple frappant de l'importance d'exploiter les moteurs de recherche d'une manière plus nuancée et sophistiquée.

Au-delà des images, certaines plateformes se spécialisent dans la fourniture de données brutes et d'analyses complexes. DataMarket est un exemple de portail de données ouvertes où l'on peut accéder à de vastes ensembles d'informations sur des sujets variés, allant des statistiques économiques à des visualisations plus techniques sur des thématiques spécifiques. Un utilisateur peut saisir un mot-clé, comme "or", et se voir offrir une gamme de visualisations sur les importations et exportations d'or, les prix de l'or, etc. La possibilité d'ajouter ses propres données pour générer des graphiques personnalisés fait de DataMarket une ressource particulièrement précieuse pour les chercheurs et les analystes de données.

Un autre outil fascinant dans ce domaine est WolframAlpha, un moteur de connaissance computationnelle. Contrairement aux moteurs de recherche traditionnels, WolframAlpha ne fournit pas de liens vers des pages externes, mais répond directement aux requêtes de l'utilisateur en fournissant des réponses factuelles basées sur une base de données structurée. Par exemple, il est possible de demander à WolframAlpha "quelle est la signification du domaine internet .mil" et d'obtenir une réponse immédiate, accompagnée de visualisations pertinentes. Cette approche permet de résoudre des problèmes complexes de manière directe et précise, ce qui en fait un outil essentiel pour ceux qui cherchent des réponses concrètes sans se perdre dans une multitude de pages web.

Pour ceux qui cherchent à explorer les tendances d'actualité sur un sujet particulier, Addictomatic offre une interface intéressante. En agrégeant les contenus de diverses sources d'informations, ce service crée un tableau de bord personnalisé où il est possible de consulter des articles, des blogs, des vidéos, etc., tous centrés sur un thème donné. Cela permet d'avoir une vue d'ensemble rapide et efficace des derniers développements autour d'un sujet d'intérêt, sans avoir à naviguer sur plusieurs sites différents.

Enfin, les moteurs de recherche spécialisés dans les forums et les discussions en ligne, tels que Boardreader et Omgili, sont des outils puissants pour exploiter le savoir collectif des communautés internet. Ces moteurs permettent de rechercher spécifiquement des conversations sur des forums, une source d'informations précieuses souvent négligée. Grâce à des fonctionnalités avancées comme le tri par pertinence ou par date, il est possible de trouver des réponses à des questions difficiles à résoudre ailleurs. Ces moteurs présentent des résultats sous des formes visuelles comme des barres de tendance ou des infographies, permettant ainsi une évaluation rapide de la pertinence de l'information recherchée.

En somme, l’utilisation des moteurs de recherche inversée et des plateformes de données spécialisées permet d’accéder à un univers d’informations souvent insoupçonnées. Ces outils ne se contentent pas de renvoyer des liens, mais offrent des analyses approfondies et des perspectives uniques, que ce soit pour retrouver une image ou pour explorer des ensembles de données complexes. Leur importance croissante dans la recherche d’informations sur Internet souligne la nécessité d'adopter une approche plus ciblée et méthodique pour tirer parti de tout ce que le web a à offrir.

Comment exploiter Maltego pour l'énumération et l'analyse d'infrastructure ?

L'onglet « Align Selection » permet d'ordonner visuellement les entités ; son usage systématique facilite la lisibilité des graphes complexes. L'onglet « Organize » regroupe ces fonctions d'ordonnancement tandis que l'onglet « Machines » expose les opérations automatisées : exécution, arrêt simultané, création et gestion des machines — ces dernières étant des séquences de transforms encapsulées qui automatisent des scénarios d'énumération. L'onglet « Collaboration » active le partage temps réel et un canal de chat intégré, fonctionnalité particulièrement utile dans les environnements Red Team où la synchronisation des découvertes et la discussion contextuelle accélèrent les investigations. La palette sur la gauche catégorise les entités par domaine ; il est crucial de choisir le type d'entité adapté (par ex. « domain » vs « URL ») avant d'assigner une valeur.

Pour initier une analyse, on importe une entité de base par glisser‑déposer depuis la palette, on modifie sa valeur (double‑clic sur le libellé) ou ses métadonnées (double‑clic sur l'icône pour annoter, joindre une image, etc.). Un clic droit sur l'entité révèle les transforms disponibles ; l'onglet « Run Transform » propose « All Transforms » en tête, suivi de vues catégorisées — utiliser l'exécution globale sans précaution entraîne une explosion de résultats, une forte consommation de ressources et souvent du bruit non désiré. Exemple pragmatique : déposer une entité « domain », la régler sur google.com, puis lancer « To DNS Name - NS (name server) » pour récupérer les enregistrements NS. Sélectionner ensuite l'ensemble des NS et exécuter « To Netblock [Blocks delegated to this NS] » pour sonder les blocs réseau délégués — séquence qui révèle les plages IP potentiellement associées à l'infrastructure.

La fenêtre de graphe offre des modes de visualisation (Bubble View, Entity List, freeze view, dispositions Block/Hierarchical/Circular). Adapter la mise en page — par exemple en circulaire — clarifie les relations topologiques entre sites et adresses IP, utile pour repérer des sites multi‑hébergés ou des plages IP étendues, informations décisives en pentest approfondi. Les machines automatisent des processus complets : exécuter « Footprint L1 » sur une entité domaine produit d'un coup serveurs DNS, adresses IP, sites web, AS numbers, etc., ce qui accélère la collecte initiale.

Pour obtenir des adresses IP liées à un domaine, une séquence efficace consiste à exécuter « To Website DNS [using Search Engine] » pour dériver des entités website, puis « To IP Address [DNS] » sur ces dernières pour effectuer des résolutions DNS. Pour extraire des e‑mails, une approche fondée sur les métadonnées est souvent plus productive : lancer les transforms « Files and Documents from Domain », sélectionner les fichiers retournés, appliquer « Parse meta information » puis utiliser la série « Email addresses from person » en précisant le domaine ciblé ; comparer ces résultats à ceux d'un set d'extraction direct sur le domaine permet d'évaluer la complémentarité des approches. Pour relier une personne à des sites, exécuter la machine « Person - Email address » sur une entité person (par ex. « Andrew MacPherson ») permettra d'énumérer des identifiants mail puis, via « To Website [using Search Engine] », d'identifier les pages où ces adresses apparaissent.

La méthode recommandée combine séries de transforms ciblées, élimination itérative du bruit et exécutions parallèles de séquences complémentaires pour vérifier la crédibilité des données et, parfois, révéler des corrélations inattendues. Il faut aussi veiller à gérer l'empreinte opérationnelle : limiter les exécutables massifs, contrôler les quotas d'API des sources publiques et filtrer les résultats selon des règles de pertinence prédéfinies afin d'éviter l'overfitting de données non pertinentes.

À ajouter pour enrichir ce chapitre et ce que le lecteur doit impérativement comprendre : des exemples concrets pas à pas (captures d'écran annotées et export de graphes) montrant l'impact visuel des différents layouts ; un répertoire de transforms courants et leurs usages optimaux ; stratégies de filtrage et de validation des résultats (faux positifs, corrélation cross‑source) ; gestion des ressources et optimisation des machines pour éviter la saturation ; aspects juridiques et éthiques liés à la collecte automatisée d'informations ; méthodes d'intégration avec d'autres outils (OSINT, scanners réseau, scripts d'automatisation) et un protocole de travail recommandée pour passer de la découverte initiale à un rapport exploitable. Il est également crucial de saisir que l'efficacité tient autant à la qualité des séquences de transforms qu'à une démarche rigoureuse de tri, vérification et contextualisation des entités extraites, sans quoi la quantité de données produites devient ingérable et trompeuse.

Qu'est‑ce que le deepweb et pourquoi s'y aventurer ?

Nous pouvons limiter les informations que nous laissons derrière nous ; les méthodes évoquées ici sont parmi les plus répandues et efficaces pour ce faire. La distinction fondamentale commence par la manière dont les moteurs de recherche interagissent avec le réseau : tout ce que les robots d'indexation parcourent relève du clearweb. Mais l'Internet contient une masse d'entités non indexées — pages requérant une saisie dynamique, authentification, CAPTCHAs, ou générées à la demande — que l'on appelle darkweb. À l'intérieur de ce dernier se loge une strate encore plus protégée, inatteignable par un navigateur standard sans configurations ou logiciels spéciaux : le deepweb. Ce dernier n'est pas une métaphore mais un réseau — une constellation de nœuds et de protocoles (Tor, I2P, Freenet notamment) qui exigent des connexions adaptées pour exister et être explorés.

L'attrait du deepweb tient à son ambivalence : il concentre à la fois des marchés illicites, des contenus dérangeants et des services criminels, et, simultanément, des espaces de libre expression, des canaux de divulgation sécurisée et des outils indispensables aux journalistes d'investigation, aux lanceurs d'alerte, aux chercheurs en cybersécurité et aux agents de renseignement. Comprendre ce milieu permet d'appréhender les dynamiques du sous‑terrain numérique, d'anticiper des schémas d'attaque, d'identifier des vecteurs de compromission et d'extraire des preuves techniques qui n'apparaissent pas dans le clair.

Pour accéder à ces réseaux, il ne suffit pas d'une curiosité : il faut des outils conçus pour la résilience des couches de routage (par exemple la navigation via des domaines .onion avec Tor), des environnements isolés (machines virtuelles, systèmes live comme Tails), et une discipline d'opération (compartmentalisation des identités numériques, chiffrement end‑to‑end, gestion prudente des métadonnées). Les bénéfices techniques sont réels — anonymisation partielle des relais, résistance à la censure, canaux chiffrés de dépôt de documents — mais il existe des limites claires à cette protection. L'anonymat est un processus fragile : erreurs de configuration, fuites de métadonnées, scripts malveillants capables de révéler l'IP réelle, ou reconnaissances comportementales peuvent démasquer un acteur supposé caché. L'usage d'outils anonymisants ne confère ni impunité ni immunité juridique.

Les raisons de s'abstenir sont tout aussi concrètes : participer ou même consulter certains espaces peut constituer une infraction selon les juridictions, et s'exposer à des logiciels malveillants, à l'ingénierie sociale, à l'extorsion ou à la violence psychologique. Les places de marché et services illicites peuvent servir d'appâts techniques — fichiers piégés, identifiants compromis, pages mimétiques qui exploitent la curiosité. Il est donc impératif d'évaluer son objectif, son profil de menace et la légalité de l'action envisagée avant toute exploration.

Au‑delà des procédures techniques, l'approche correcte exige une éthique et un cadre opérationnel : définir des règles strictes de non‑interaction avec les services manifestement criminels, documenter méthodiquement toute preuve recueillie pour assurer sa valeur probatoire, et, en cas de découverte sensible, savoir contacter des intermédiaires fiables (médias, avocats spécialisés, autorités compétentes selon le contexte). L'investigation responsable dans ces espaces implique également une préparation psychologique — certains contenus peuvent être profondément perturbants — et la mise en place de sauvegardes personnelles et juridiques.

Comment les métadonnées révèlent plus que vous ne le pensez

Les métadonnées, souvent reléguées au second plan, sont en réalité l’une des sources les plus bavardes d’un fichier numérique. Elles racontent, avec une exactitude presque clinique, l’histoire de la création, de la modification, du parcours, et parfois même de l’intention d’un document ou d’un média. Leur extraction, leur analyse, mais surtout leur négligence, deviennent des vecteurs majeurs dans les domaines du renseignement open source (OSINT), de la cybersécurité et de la vie privée numérique.

Chaque photographie prise avec un appareil moderne — qu’il s’agisse d’un reflex, d’un smartphone ou même d’une webcam — contient un enregistrement invisible à l’œil nu : données EXIF, géolocalisation, type d’appareil, paramètres de prise de vue, et parfois l’identité de l’utilisateur. Des outils comme Jeffrey’s Exif Viewer, ivMeta, ou encore ImageRaider permettent de disséquer ces données et de reconstituer des itinéraires, des habitudes ou des affiliations géographiques. L’extraction automatique par des frameworks comme hachoir-metadata ou FOCA démultiplie cette capacité d’analyse à grande échelle.

Mais l’enjeu dépasse largement le cadre photographique. Les documents bureautiques — fichiers Word, PDF, Excel — transportent avec eux des identifiants d’auteurs, des traces de modifications internes, des versions logicielles utilisées, voire des chemins de fichiers internes au système. Ces empreintes deviennent autant de portes d’entrée potentielles pour cartographier une organisation, profiler un individu ou compromettre un réseau. Des outils comme Metagoofil extraient massivement ces données depuis des documents indexés sur des moteurs publics, révélant une cartographie technique et humaine insoupçonnée.

La suppression des métadonnées, trop souvent négligée, devient un impératif de sécurité. Des utilitaires spécialisés comme MAT (Metadata Anonymization Toolkit), MetaShield Protector, ou encore Doc Scrubber permettent de nettoyer en profondeur les fichiers avant leur diffusion. Mais ce nettoyage n’est pas seulement technique : il est aussi stratégique. La manière dont une entité choisit ou non de nettoyer ses documents devient elle-même une information sur son niveau de maturité opérationnelle.

À l’intersection de l’OSINT et de la vie privée, les métadonnées sont ainsi un terrain fertile. Leur utilisation dans des outils comme Maltego, qui intègre des modules d’analyse de relations entre entités numériques, permet de transformer des données apparemment anodines en réseaux d’interconnexion complexes. Dans une logique d’enquête ou de renseignement, une adresse email extraite d’un fichier peut mener à un nom, à un réseau social, à un site, puis à un écosystème entier.

Les risques sont doubles : pour ceux qui les négligent, les métadonnées peuvent trahir plus qu’un simple nom. Pour ceux qui savent les exploiter, elles deviennent une cartographie clandestine du monde numérique. L’extraction et l’exploitation de ces données ne nécessitent plus aujourd’hui des compétences avancées en informatique ; une panoplie d’outils accessibles et documentés permet à tout analyste OSINT de maîtriser ce champ avec précision.

L’enjeu réside désormais dans la pédagogie et la conscience : comprendre que chaque document publié est porteur d’un langage caché, souvent bien plus éloquent que le contenu apparent. Et que dans une ère où l’information est une arme, les détails silencieux sont ceux qui frappent le plus fort.

Le lecteur doit également saisir que la problématique des métadonnées ne s’arrête pas à leur présence ou leur absence. Il est essentiel de comprendre comment leur manipulation ou leur falsification peut être utilisée comme outil de désinformation ou de diversion. Dans certaines opérations offensives, les métadonnées sont volontairement altérées pour orienter l’analyse vers de fausses pistes — une forme de contre-OSINT. De plus, dans des environnements sensibles, l’absence totale de métadonnées devient elle-même suspecte, suggérant une tentative de dissimulation trop parfaite.

Dans la logique d’une hygiène numérique avancée, il est fondamental de ne pas seulement retirer les métadonnées, mais de savoir quand les conserver, quand les altérer, et surtout, comment lire celles des autres.