Le stockage gazeux par adsorption repose sur des matériaux possédant une surface spécifique élevée et un volume poreux conséquent, ce qui favorise une adsorption sélective du dioxyde de carbone (CO2) parmi un mélange gazeux complexe. Les carbones activés poreux émergent comme des candidats privilégiés dans les technologies d’adsorption de gaz, notamment pour le stockage du méthane dans les applications d’adsorption de gaz naturel (ANG). L’efficacité de ces matériaux réside dans leur flexibilité structurale, qui permet d’ajuster finement la porosité en fonction des matériaux de départ et des conditions de synthèse, ainsi que dans leur stabilité mécanique et chimique remarquable. Ces caractéristiques conjuguées permettent d’obtenir un compromis optimal entre performance et coût, rendant la technologie adaptée à une mise en œuvre à grande échelle.

Dans le cadre de la capture et du stockage du carbone (CCS), plusieurs voies techniques sont envisagées, telles que la capture post-combustion, pré-combustion, la combustion oxyfuel, la combustion en boucle chimique et la capture directe dans l’air ambiant. Chaque méthode présente ses avantages et limites spécifiques, qu’il s’agisse de maturité technologique, d’efficacité énergétique, de concentration de CO2 capturé ou encore des contraintes liées à l’intégration dans les infrastructures existantes. Parmi ces approches, l’adsorption joue un rôle essentiel en raison de sa capacité à interagir fortement avec le gaz cible, comme l’illustre la mesure thermodynamique du flux thermique molaire isostérique différentiel. Cette grandeur exprime l’intensité des interactions entre le gaz adsorbé et le matériau adsorbant, et son augmentation signe une meilleure affinité ainsi qu’une efficacité accrue de stockage.

Dans le domaine du stockage de l’hydrogène, la nécessité d’avoir des micropores petits, uniformes et denses s’impose pour maximiser la chaleur d’adsorption et ainsi garantir un stockage efficace sans recourir à des pressions ou températures extrêmes. Le carbone activé, grâce à sa capacité à développer une forte chaleur d’adsorption, représente un candidat idéal. La cinétique d’adsorption et les propriétés thermodynamiques associées démontrent que ce processus est spontané, comme le montrent les valeurs négatives de l’énergie libre de Gibbs, tandis que l’entropie décroissante indique une immobilisation réussie des molécules dans la structure poreuse.

À plus grande échelle, le stockage souterrain de gaz tels que l’hydrogène, le méthane et le CO2 dans des formations géologiques poreuses ou des cavernes salines constitue une solution prometteuse pour la gestion des réseaux énergétiques et la transition vers une économie bas carbone. La capacité des carbones nanoporeux à condenser le méthane à des pressions modérées, grâce à leur potentiel d’adsorption élevé, les rend particulièrement attractifs pour le stockage à pression ambiante. La modification chimique de ces matériaux, par exemple par dopage à l’ammoniac ou incorporation de nanoparticules métalliques, ouvre des perspectives intéressantes bien que des défis subsistent liés à la stabilité et à l’efficacité des mécanismes d’adsorption.

Par ailleurs, la comparaison entre absorption et adsorption dans le stockage de l’hydrogène révèle que l’adsorption sur matériaux carbonés est plus efficiente, avec une dépendance marquée à la taille des pores. Cette caractéristique influence directement la capacité de stockage et la facilité de libération du gaz, deux paramètres cruciaux pour les applications énergétiques.

Il est fondamental de comprendre que la maîtrise de ces phénomènes dépend d’une optimisation fine de la structure poreuse des matériaux, qui doit conjuguer densité, taille, uniformité et fonctionnalisation chimique pour répondre aux exigences spécifiques des différents gaz. La thermodynamique des systèmes adsorbant-adsorbat constitue un levier clé pour évaluer la faisabilité et la performance des technologies de capture et de stockage, tout en guidant la conception des matériaux de nouvelle génération. En outre, l’intégration des techniques d’adsorption dans des systèmes industriels nécessite une prise en compte rigoureuse des contraintes énergétiques, économiques et environnementales, afin de garantir une application durable et efficace.

La compréhension approfondie de la dynamique d’adsorption, incluant les pertes entropiques liées à la restriction des degrés de liberté des molécules adsorbées, éclaire les mécanismes microscopiques sous-jacents et oriente les stratégies d’amélioration des matériaux. La recherche actuelle continue d’explorer les synergies entre modification chimique des carbones et structuration nanoporeuse pour maximiser la capacité d’adsorption tout en assurant une bonne recyclabilité et stabilité opérationnelle.

Ainsi, le développement de matériaux carbonés poreux adaptés et la maîtrise des procédés d’adsorption apparaissent comme des piliers indispensables pour l’optimisation de la capture du CO2, le stockage des gaz énergétiques et, par extension, la transition vers des systèmes énergétiques plus durables.

Comment les nanotubes de carbone peuvent améliorer la thérapie anticancéreuse : une approche multidimensionnelle

Les nanotubes de carbone (NTC) ont émergé comme des vecteurs prometteurs dans la lutte contre le cancer, grâce à leurs propriétés uniques qui permettent de les utiliser dans des thérapies multimodales. Ces nanomateriaux sont particulièrement efficaces lorsqu’ils sont combinés à des techniques comme la photothérapie thermique (PTT), la sonothérapie (SDT) et la thérapie immunologique, offrant ainsi des perspectives innovantes pour traiter les tumeurs solides. Les recherches actuelles révèlent que l’utilisation des NTC dans ces approches thérapeutiques permet non seulement de cibler spécifiquement les cellules cancéreuses, mais aussi de moduler la réponse immunitaire pour améliorer l'efficacité du traitement.

Dans un premier temps, l’utilisation des nanotubes de carbone modifiés par des groupes polymères ou des adjuvants immunitaires montre des résultats impressionnants dans la thérapie photothermique. Par exemple, l’utilisation de NTC modifiés avec du chitosane glycogéné (SWCNTs-GC) en combinaison avec une irradiation au laser a permis de chauffer sélectivement les cellules cancéreuses à des températures élevées (jusqu’à 72°C), provoquant ainsi une apoptose de 89,2 % dans les cellules tumorales. De plus, ces NTC ont non seulement détruit les cellules tumorales par photothermie, mais ont également stimulé une réponse immunitaire, notamment par la production d’oxyde nitrique (NO) et la maturation des cellules dendritiques (DC). L'activation des macrophages et la production accrue d’interféron gamma (IFNγ) ont montré que les NTC pouvaient moduler positivement l’environnement immunitaire pour améliorer l’attaque anticancéreuse.

De manière similaire, d’autres études ont révélé que les NTC combinés à des anticorps anti-CTLA-4, un modulateur immunitaire puissant, pouvaient bloquer la régulation des cellules T régulatrices (Tregs), favorisant ainsi l’infiltration de cellules T effectrices capables d’attaquer les cellules tumorales. Cette approche a montré une suppression significative des métastases pulmonaires, ce qui représente une avancée majeure dans la lutte contre la dissémination des tumeurs.

La sonothérapie dynamique (SDT) constitue une autre approche intéressante, qui combine l’irradation par ultrasons à un sonosensibilisateur. Les NTC, notamment les NTC enrobés de polymères tels que le polypyrrole (PPy@MWCNTs), ont montré de grandes promesses dans ce domaine. Lorsqu’ils sont exposés à des ultrasons, ces composites génèrent des espèces réactives de l'oxygène (ROS), qui contribuent à l’éradication des cellules tumorales. Par exemple, dans le modèle de mélanome chez la souris, l’utilisation de PPy@MWCNTs a entraîné une nécrose tumorale de 75 % et une réduction de 50 % du volume tumoral après une irradiation ultrasonore. Ces résultats suggèrent que les NTC, par leurs propriétés de sensibilité aux ultrasons, peuvent améliorer les résultats de la SDT, rendant cette technique plus efficace dans la destruction des tumeurs.

Une approche plus innovante est la thérapie chimiothérapeutique-sonodynamique (chemo-SDT), qui combine la SDT avec un agent chimiothérapeutique. Cette stratégie améliore encore l'efficacité du traitement en induisant à la fois l’apoptose et la nécrose des cellules tumorales. Les travaux sur l'encapsulation de protohémine (Ph), un sonosensibilisateur, dans des NTC fonctionnalisés, ont permis de constater une augmentation significative de l’efficacité antitumorale en présence d’ultrasons. Ce type de combinaison permet non seulement d’augmenter la cytotoxicité des cellules tumorales, mais aussi de limiter les effets secondaires, grâce à l’activation localisée et contrôlée du médicament.

En plus de ces techniques combinées, il est essentiel de noter que l'efficacité des NTC dans les thérapies anticancéreuses dépend également de leur capacité à être ciblés spécifiquement sur les cellules tumorales. Par exemple, des conjugaisons avec des anticorps monoclonaux, tels que le trastuzumab, permettent de diriger les NTC vers des tumeurs exprimant des récepteurs spécifiques comme HER2, comme cela a été démontré dans le traitement du cancer du sein. L'inhibition de la prolifération des cellules tumorales HER2-positives par des conjugats MWCNT-trastuzumab a permis une réduction notable de la viabilité des cellules cancéreuses, offrant ainsi une voie supplémentaire pour des traitements ciblés et plus efficaces.

L’ensemble de ces approches souligne l’importance des nanotubes de carbone dans la médecine nanomédicale. Leur capacité à conjuguer plusieurs modes d’action – thermiques, soniques, et immunologiques – permet de proposer des traitements plus puissants, moins invasifs et plus spécifiques que les thérapies traditionnelles. Cependant, il reste essentiel de poursuivre les recherches pour optimiser ces technologies, notamment en termes de biodistribution, de toxicité et de ciblage plus précis des tumeurs. Les progrès dans ces domaines permettront d’ouvrir de nouvelles possibilités pour des traitements anticancéreux plus efficaces et moins nocifs.

Quel est le rôle des nanomatériaux dans le traitement du cancer et quelles sont les nouvelles perspectives en médecine nanomédicale ?

Les nanomédicaments ont émergé comme des systèmes de délivrance de médicaments potentiellement révolutionnaires pour le traitement du cancer. Ces systèmes, qui reposent sur l’utilisation de nanocarriers tels que les nanoparticules, les nanotubes ou les nanodiamants, sont conçus pour améliorer la sélectivité des traitements anticancéreux et réduire les effets secondaires associés à la chimiothérapie traditionnelle. L'efficacité de ces nanomédicaments repose sur leur capacité à transporter des agents thérapeutiques directement vers les cellules tumorales tout en minimisant l'exposition aux tissus sains.

Les chercheurs ont étudié et développé plusieurs types de nanocarriers, incluant des matériaux à base de carbone, comme les nanotubes de carbone et les points quantiques de carbone, qui offrent une plateforme polyvalente pour le ciblage spécifique des cellules cancéreuses. Par exemple, les nanoparticules de carbone poreux sont utilisées pour améliorer l'efficacité thérapeutique, car leur architecture particulière permet une libération contrôlée des médicaments. Ces matériaux ont la capacité de s'auto-organiser pour atteindre les sites tumoraux avec une plus grande précision, ce qui est un défi majeur dans les traitements conventionnels.

Un autre aspect clé des nanomédicaments est leur capacité à surmonter la résistance aux médicaments, un problème courant dans les traitements du cancer. Certaines recherches se concentrent sur l'utilisation de nanoparticules pour améliorer la pénétration cellulaire des agents chimiothérapeutiques, comme le doxorubicine, ou pour contourner les mécanismes de résistance des cellules cancéreuses. En effet, de nombreuses cellules tumorales développent des résistances en modifiant leur transport de médicaments ou en activant des mécanismes de détoxification, ce qui diminue l'efficacité des traitements. Les nanomédicaments sont capables de moduler ces réponses et de restaurer la sensibilité des cellules cancéreuses à la chimiothérapie.

La fonctionnalisation des nanocarriers avec des ligands spécifiques aux cellules tumorales est un autre progrès important. Cela permet de cibler plus précisément les cellules cancéreuses, réduisant ainsi les effets secondaires associés aux traitements non sélectifs. Des travaux sur des systèmes de délivrance combinée de médicaments et d'ARN interférents (siRNA) dans des nanostructures lipidiques ont montré des résultats prometteurs en matière de ciblage simultané de l’ADN et de la RNA dans les cellules tumorales, optimisant ainsi l'efficacité thérapeutique.

Une question essentielle qui reste en suspens dans le domaine de la nanomédecine est la toxicité des nanomaterials, qui peut poser des risques potentiels pour la santé. Bien que les recherches indiquent que de nombreux nanocarriers peuvent être relativement sûrs lorsqu’ils sont administrés à de faibles doses et dans des formats contrôlés, la question de leur biocompatibilité à long terme demeure complexe. La toxicité peut résulter de l'accumulation de nanoparticules dans des organes spécifiques ou de leur interaction avec les cellules non ciblées. Ainsi, une surveillance rigoureuse de l'utilisation des nanomédicaments est essentielle pour éviter tout effet indésirable majeur.

Les matériaux carbonés, comme les nanotubes de carbone ou les graphènes, continuent de dominer les recherches sur les nanocarriers en raison de leurs propriétés uniques, telles que la conductivité, la flexibilité et la surface facilement modifiable. En outre, des recherches récentes ont démontré que la combinaison de ces matériaux avec des systèmes de libération contrôlée pourrait rendre le traitement du cancer plus efficace et plus ciblé. Les propriétés optiques de certains de ces matériaux, comme la capacité à absorber la lumière infrarouge, ouvrent de nouvelles perspectives pour des traitements combinés de chimiothérapie et de photothérapie, où la chaleur générée par l'absorption de la lumière infrarouge peut être utilisée pour détruire les cellules tumorales tout en libérant les médicaments.

Dans le même temps, les recherches sur les matériaux à base de silice et de carbone mesoporeux ont montré leur potentiel pour la délivrance de médicaments hydrophobes, qui sont souvent difficiles à administrer en raison de leur faible solubilité dans l'eau. Ces matériaux mesoporeux permettent d'encapsuler ces médicaments et de les libérer de manière contrôlée, augmentant ainsi l'efficacité du traitement.

Enfin, l’avenir des nanomédicaments semble se dessiner autour de stratégies combinées, où les nanocarriers sont associés à des technologies d'imagerie biomoléculaire ou à des thérapies géniques. Par exemple, l’utilisation de nanoparticules pour l'imagerie et le suivi de la progression tumorale pourrait permettre de personnaliser les traitements, offrant ainsi une approche plus ciblée et plus efficace pour chaque patient. Ces avancées pourraient également jouer un rôle crucial dans la réduction des coûts de traitement en permettant des thérapies plus efficaces et mieux ciblées.

Quels sont les mécanismes sous-jacents à la production de méthane et au rôle des électrodes dans les systèmes bioélectrochimiques ?

La production de méthane dans les cathodes biologiques implique un ensemble complexe de mécanismes métaboliques qui dépendent de divers types de bactéries méthanogènes. Parmi celles-ci, les plus courantes sont Methanobacterium, Methanobrevibacter, et Methanosaeta, chacune ayant des voies métaboliques distinctes, soit hydrogénotrophiques (réduction de CO2 avec H2) pour les deux premières, soit acétoclastiques (réduction de l'acétate) pour la troisième. L'électrosynthèse de méthane peut ainsi se produire dans les systèmes bioélectrochimiques (BES) grâce à l'utilisation d'hydrogène produit électrochimiquement, qui réduit le CO2 en méthane, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour l'upgrading du biogaz. L'application d'un voltage externe dans ces systèmes permet d'exploiter cette capacité métabolique des bio-cathodes. Cela soulève la question de l'efficacité de ces processus dans des dispositifs comme les MEC (Microbial Electrolysis Cells).

Historiquement, la digestion anaérobie (DA) était perçue comme une source principale de production de méthane, principalement à partir de la réduction de l'acétate. Cependant, les avancées récentes ont permis de mieux comprendre que deux mécanismes majeurs sont impliqués dans cette production : le transfert d'électrons extracellulaire (EET) et les mécanismes directs et indirects de la réduction de CO2 en méthane, ce qui est résumé dans les figures proposées dans les travaux de recherche. Ainsi, l’utilisation d’électrodes dans ces systèmes n’est pas seulement un moyen d’assister la réaction électrochimique, mais elle devient un facteur clé permettant la réduction de CO2 en méthane, avec un potentiel intéressant pour la production de biogaz.

Les catalyseurs métalliques jouent également un rôle essentiel dans la conversion de CO2 en hydrocarbures. En particulier, des matériaux tels que les sulfures métalliques, les carbures métalliques et les nitrures sont souvent utilisés pour dissocier l’hydrogène en espèces H, facilitant ainsi l'hydrogénation du CO, une réaction essentielle dans la formation de nouveaux hydrocarbures. Des métaux comme le cobalt et le ruthénium possèdent des sites spécifiques, dits kink sites, qui favorisent la dissociation du CO, permettant ainsi l'adsorption de l'oxygène par l'hydrogène et la formation d'eau. Ce mécanisme encourage ensuite la combinaison de carbone et d'hydrogène, produisant une gamme de molécules, dont des hydrocarbures de différents types. La question reste cependant ouverte quant à la spécificité de ces processus, et il existe encore des discussions sur les mécanismes exacts de synthèse des hydrocarbures à partir de CO2 dans des dispositifs catalytiques.

Dans le domaine de l'électrosynthèse enzymatique, les bio-commodités telles que les hydrocarbures suscitent également un grand intérêt. En effet, ces processus visent à remplacer les méthodes traditionnelles de production chimique, tout en minimisant l'empreinte carbone. Les enzymes, en particulier les oxydoréductases, jouent un rôle crucial dans ces réactions, car elles facilitent le transfert d'électrons entre les molécules ou vers les électrodes. Cela est particulièrement pertinent pour la production de bioénergies et de bio-combustibles dans les systèmes bioélectrochimiques. En outre, l’utilisation d’enzymes peut avoir des avantages significatifs par rapport à l’utilisation de micro-organismes entiers, notamment en termes de conditions opérationnelles plus douces et de réduction des déchets produits. L’immobilisation d’enzymes spécifiques sur les électrodes peut également permettre de concentrer des réactions particulières et d'optimiser les rendements.

Les systèmes utilisant des cellules microbiennes complètes en tant que catalyseurs bénéficient d'un arsenal enzymatique diversifié, capable de catalyser une variété de réactions d’oxydation ou de réduction. Toutefois, dans un contexte de production de bioénergies, l'approche de l'immobilisation d'enzymes ciblées est intéressante car elle permet de limiter les opérations unitaires, de réduire le volume des réacteurs, et de diminuer les cycles de temps nécessaires pour atteindre les rendements souhaités.

Dans ce cadre, l'ingénierie enzymatique et la ingénierie des réactions sont deux approches essentielles pour le design de processus chémio-enzymatiques. L’une se concentre sur la recherche des catalyseurs biologiques les plus performants, tandis que l’autre cherche à optimiser les conditions de réaction pour améliorer l'efficacité du processus. Les deux approches sont influencées par des facteurs tels que la nature du processus, le nombre de réactions impliquées, ainsi que les coûts et les délais associés au développement du procédé.

Dans le domaine des électrodes, les progrès réalisés dans l’amélioration de la conductivité électrique et de l’activité catalytique sont fondamentaux pour le succès des systèmes bioélectrochimiques. L'utilisation de matériaux hybrides comme les feutres de graphite et d’autres supports permet d’améliorer l’adhésion microbienne, essentielle pour le bon fonctionnement des bio-cathodes. Les matériaux à base de nickel, par exemple, ont montré qu’ils réduisent la surpotentielle ohmique, optimisant ainsi l'efficacité des systèmes. En revanche, les matériaux carbonés poreux offrent une plus grande surface d'interaction, bien qu’ils présentent une surpotentielle plus élevée.

L'une des questions clés qui reste à explorer est la durabilité des électrodes, notamment dans des environnements complexes où les micro-organismes interagissent avec les matériaux de manière prolongée. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer l'impact à long terme des différents matériaux sur la performance et la stabilité des systèmes bioélectrochimiques.