L'impact des cristaux de glace sur les surfaces solides, telles que les parois, peut mener à plusieurs phénomènes en fonction des caractéristiques de l'impact et des propriétés de la surface touchée. En général, on distingue trois régimes principaux après un tel impact : l'adhésion, le rebond et la fragmentation. Ces régimes dépendent de la dynamique du cristal de glace au moment de l'impact, en particulier de son énergie cinétique normale.

Le régime d'adhésion survient lorsque la particule de glace se fixe à la paroi après l'impact. Ce phénomène est couramment observé lorsque la paroi est froide et l'impact est doux. Dans ce cas, l'énergie cinétique du cristal de glace est totalement dissipée sans déformation majeure du cristal, et ce dernier reste attaché à la surface.

Le régime de rebond se produit lorsque la particule rebondit sur la paroi, mais avec une déposition partielle. La vitesse de la particule est modifiée, mais sa forme et sa taille ne changent pas de manière significative. Ce phénomène est souvent observé lorsque l'énergie cinétique du cristal est relativement élevée, mais ne suffit pas pour provoquer une fragmentation.

Le régime de fragmentation est caractérisé par la désintégration du cristal de glace en plusieurs petits fragments. Certains de ces fragments peuvent être émis dans le flux d'air, tandis que d'autres restent attachés à la paroi. Ce phénomène est généralement observé lors d'impacts à haute énergie cinétique, ce qui provoque une rupture interne du cristal. La présence de films liquides, que ce soit sur la paroi ou dans la particule de glace elle-même, peut également favoriser la fragmentation.

Les modèles numériques de simulation de ces impacts ont permis de décrire ces phénomènes avec une grande précision. Ils incluent des paramètres tels que le diamètre des particules secondaires réémises, leur rapport de fusion, leur densité de cœur, leur sphéricité et leur vitesse. Les coefficients de restitution de l'énergie cinétique et la modélisation de l'efficacité de l'adhésion sont des éléments clés dans la simulation de ces interactions complexes.

En outre, l'impact des cristaux de glace sur des surfaces chauffées est un domaine de recherche qui nécessite une attention particulière. Les preuves expérimentales montrent que, dans ce cas, une partie de la particule peut fondre à l'impact, ce qui peut entraîner la formation de dépôts de glace supplémentaires. Bien que des recherches récentes aient été menées pour mieux comprendre ces phénomènes, les modèles universels pour ces impacts sont encore en développement.

Les modèles d'impact sont souvent basés sur des hypothèses qui négligent les échanges thermiques entre la paroi et la particule de glace pendant l'impact, ce qui est acceptable pour des surfaces non chauffées. Toutefois, lors d'impacts avec des surfaces chauffées, l'interaction thermique devient significative, influençant le comportement de la particule et la formation de nouveaux dépôts.

La dynamique des particules secondaires, qui sont réémises après un impact, est également un sujet crucial. Bien que dans de nombreux cas académiques la réimpaction de ces particules secondaires soit considérée comme négligeable, dans des configurations géométriques confinées, comme celles rencontrées dans les moteurs d'avion ou les ailes à fort appui, cela peut avoir un impact plus important. Le modèle d'efficacité d'adhésion et le taux d'érosion, ainsi que la fraction de masse d'eau liquide dans les dépôts "bouillants", sont des éléments essentiels à prendre en compte dans la simulation des conditions de givrage en vol.

Il est essentiel de comprendre que les conditions réelles de givrage sur les surfaces d'un aéronef ne sont pas uniformes et dépendent de multiples facteurs, y compris la température de la surface, la vitesse de l'air, et l'angle d'impact des cristaux de glace. Ces éléments influencent de manière significative les régimes d'impact et la formation de particules secondaires. Les modèles actuels, bien qu'ayant fait des progrès importants, sont encore en développement, notamment pour les impacts sur des surfaces chauffées.

L'un des aspects les plus critiques à retenir est que la dynamique des cristaux de glace en vol est extrêmement complexe, et chaque paramètre doit être pris en compte pour une modélisation précise. L'impact des cristaux de glace sur les parois n'est pas seulement un phénomène de déposition de glace, mais une interaction dynamique qui implique des changements dans la vitesse, la forme, et l'énergie des particules de glace, avec des conséquences importantes pour la conception des systèmes de protection contre le givrage dans les aéronefs.

Comment modéliser l'éjection de glace sur les pales de rotor : Méthodes et principes

L'accumulation et l'éjection de glace sur les pales de rotor représentent des phénomènes critiques pour la performance et la sécurité des hélicoptères, en particulier dans des conditions météorologiques difficiles. Plusieurs modèles mathématiques ont été développés pour simuler ces phénomènes complexes, afin de mieux comprendre et prédire le comportement des pales sous l'effet de la glace. Ces modèles se divisent principalement en deux catégories : un modèle d'interaction fluide-structure et une méthode plus simple, mais toujours efficace, fondée sur l'analyse par sections.

Le premier modèle, l'Interaction fluide-structure, est basé sur un module fluide-structure intégré dans le cadre FENSAP-ICE. Ce module prend en compte deux grilles : l'une pour la pale propre et l'autre pour la pale gelée, et applique les pressions aérodynamiques comme conditions aux limites sur la glace. Ce modèle simule la formation de la glace sur la pale, puis analyse la propagation des fissures dans la glace en utilisant la mécanique de fracture. Les résultats permettent de déterminer la forme de la glace éjectée, en tenant compte des contraintes induites par l'aérodynamique et la force centrifuge exercée sur la pale du rotor.

Dans ce processus, la forme tridimensionnelle de la glace formée sur la pale est d'abord extraite et maillée pour l'analyse de contrainte et de fracture. Par exemple, pour le cas de test de Caradonna-Tung, l'accumulation de glace est modélisée à une température de -19°C, avec une densité de concentration en gouttelettes d'eau de 1 g/m³ et un diamètre moyen des gouttelettes de 20 microns. La simulation montre la forme de la glace après 120 secondes d'accumulation, puis l'analyse de l'éjection de la glace est lancée à partir de cette forme initiale.

L'analyse de fracture repose sur des calculs de contraintes maximales appliquées à l'interface entre la glace et la pale. L'adhésion de la glace est analysée à l'aide de données expérimentales concernant la résistance de la glace à l'adhésion et à la cohésion. Lorsque les contraintes maximales atteignent la valeur critique de la résistance à la cohésion de la glace, une fissure se forme, ce qui initie le processus d'éjection. La propagation de la fissure est suivie à l'aide de critères basés sur la contrainte maximale, ce qui permet de prédire le moment où la glace se détachera complètement.

Un deuxième modèle, plus simple, utilise une méthode par sections, où la glace est divisée en éléments égaux. Chaque élément est analysé individuellement pour déterminer s'il va se détacher de la pale, en fonction des forces aérodynamiques, centrifuges, de cohésion et de friction. Ce modèle est plus rapide à calculer, bien qu'il soit moins précis. Les conditions qui déclenchent la formation de fissures sont définies par des critères de force critique : si la somme des forces aérodynamiques et centrifuges dépasse la force critique de traction mais ne dépasse pas la force de cisaillement, une fissure se forme mais la glace ne se détache pas. Si, en revanche, la force de cisaillement est dépassée, l'élément de glace se détache.

L'un des aspects essentiels à comprendre dans ces simulations est l'importance des propriétés physiques de la glace, en particulier la résistance à l'adhésion et à la cohésion, qui varient en fonction des matériaux de la pale et des conditions atmosphériques. Par exemple, la force de délaminage dépend fortement de la température et de la nature de l'humidité, ce qui influence directement le comportement de l'éjection de glace.

En outre, bien que ces modèles soient fondamentaux pour les simulations numériques, il est essentiel de noter qu'ils reposent sur des hypothèses qui peuvent limiter leur précision. L'efficacité des simulations dépend largement des paramètres définis dans les conditions initiales, comme la distribution de la glace et les forces extérieures. De plus, la validité des modèles numériques doit être vérifiée par des expérimentations réelles pour affiner et ajuster les prédictions, en particulier dans des conditions de vol réelles.

Comment optimiser les systèmes anti-givrage électrothermiques des rotors à l'aide de modèles d'ordre réduit ?

Les systèmes de protection contre le givrage, particulièrement ceux utilisés pour les aéronefs sans pilote (UAV), représentent un enjeu majeur pour la sécurité aérienne et la performance des engins en vol. Le givrage peut perturber le fonctionnement des systèmes aérodynamiques, affectant à la fois la portance et la maniabilité de l'appareil. Dans ce contexte, les modèles d’ordre réduit se sont avérés essentiels pour optimiser le fonctionnement des dispositifs de dé-icing, notamment les systèmes électrothermiques.

L’une des approches les plus prometteuses pour simuler et prévoir les effets du givrage en temps réel repose sur l’utilisation de modèles d’ordre réduit. Ces modèles, qui réduisent la complexité des simulations CFD (Computational Fluid Dynamics), permettent d’obtenir des résultats plus rapidement tout en maintenant une précision adéquate pour des analyses en temps réel. Une telle approche est particulièrement importante pour les UAV, qui, contrairement aux aéronefs pilotés, peuvent ne pas avoir les mêmes marges de sécurité ou la capacité de réagir à des conditions de givrage inattendues.

Les travaux sur l'optimisation des systèmes électrothermiques anti-givrage des rotors à l’aide de ces modèles ont montré leur efficacité pour prédire et minimiser la formation de glace, tout en réduisant les coûts computationnels associés à l’utilisation des méthodes CFD traditionnelles. Ces modèles d’ordre réduit utilisent des approximations mathématiques pour décrire les phénomènes physiques complexes, comme les interactions fluide-structure, avec un minimum de paramètres tout en restant fiables.

Un aspect clé dans ce domaine est la gestion de la transition laminaire-turbulent qui joue un rôle crucial dans la formation de la glace. La transition entre ces deux régimes d’écoulement a un impact direct sur les modèles aérodynamiques utilisés pour simuler les conditions de givrage. De plus, la modélisation de la rugosité de surface et des bulles de séparation laminaire est indispensable pour reproduire fidèlement les conditions réelles de vol, car elles influencent la façon dont la glace s’accumule sur les surfaces de l’aéronef.

Un autre défi majeur réside dans la gestion des différentes échelles spatiales et temporelles impliquées dans ces simulations. Les méthodes d’ordre réduit sont donc spécialement conçues pour traiter cette diversité d’échelles tout en garantissant une précision acceptable. Elles permettent une intégration rapide des différents effets aérodynamiques, thermiques et mécaniques, sans avoir besoin de simuler exhaustivement chaque aspect du système.

L'utilisation d’approches non-intrusives pour la modélisation réduit l’impact sur les performances des simulations. Celles-ci ne nécessitent pas de modification de la structure du code de simulation CFD, permettant ainsi d’obtenir des résultats en temps réel avec des coûts computationnels significativement plus faibles. Cela est particulièrement pertinent pour les applications en vol, où la rapidité de réaction est cruciale.

Cependant, la validation des modèles reste un défi. Les données expérimentales sont souvent nécessaires pour valider les hypothèses et les approximations utilisées dans les modèles d'ordre réduit. La comparaison des résultats de simulation avec des essais réels en vol permet d’ajuster les paramètres du modèle afin d'améliorer sa fiabilité. L’acquisition de ces données nécessite des efforts considérables, en particulier dans le cas des systèmes en vol, où les conditions peuvent varier en fonction de nombreux facteurs environnementaux et de la configuration spécifique de l’appareil.

Les systèmes électrothermiques eux-mêmes, utilisés pour contrer les effets du givrage, présentent une autre complexité. Ces systèmes sont conçus pour chauffer les surfaces des rotors afin de faire fondre la glace qui se forme. L’optimisation de ces systèmes passe par une gestion efficace de l’énergie et une répartition homogène de la chaleur, ce qui exige une modélisation thermodynamique précise. L'efficacité de ces systèmes dépend de plusieurs facteurs, notamment la température de l’air, la vitesse de l’appareil et les propriétés thermiques des matériaux de l’aéronef.

Il est également important de noter que les technologies de dé-icing électrothermique ne sont pas une solution universelle. En effet, elles doivent être adaptées aux spécificités de chaque aéronef, en tenant compte de la géométrie de l’aile, de la configuration des rotors, ainsi que des performances aérodynamiques souhaitées. De plus, bien que ces systèmes offrent une solution à court terme pour la prévention du givrage, ils n’éliminent pas la nécessité d’une analyse aérodynamique et thermique complète avant le vol, afin de prévoir et d'anticiper les conditions de givrage possibles.

Pour rendre ces systèmes encore plus performants, des approches innovantes, comme l'intégration de l’intelligence artificielle pour prédire les conditions de givrage en temps réel, sont en cours de développement. Ces technologies permettront de créer des systèmes plus autonomes, capables d’ajuster dynamiquement les paramètres de dé-icing en fonction des conditions de vol.

En résumé, l'optimisation des systèmes de protection électrothermiques anti-givrage, combinée à l’utilisation de modèles d’ordre réduit pour les simulations CFD, représente un axe majeur de développement pour les aéronefs sans pilote. Bien que des défis subsistent, notamment en termes de validation des modèles et d'adaptation des systèmes aux différentes configurations d’aéronefs, les avancées dans ce domaine ouvrent la voie à des solutions plus efficaces et plus réactives pour la gestion du givrage en vol.

Effet des Régimes de Vitesse et de Forme des Protrusions sur le Temps de Contact et la Congélation des Gouttes

Dans le régime de faible We, où la goutte se divise en deux petits fragments, le temps de contact est effectivement réduit, avec un taux de transition vers un régime quasi nul, où l'impact de la goutte est de plus en plus réduit à mesure que l'échelle du phénomène augmente. Dans le régime de haute We, on observe une diminution supplémentaire du temps de contact, conséquence de la transition entre les phases de retrait double à retrait unique. Cependant, le facteur W exerce peu d’influence dans le régime de We modéré. En revanche, dans le régime de haute We, une augmentation de W facilite la formation de trois gouttes rebondissantes, un phénomène qui gêne considérablement la réduction du temps de contact.

En ce qui concerne la forme des protrusions, le contact des gouttes avec ces dernières varie en fonction de leur géométrie. Sur une surface courbée, les gouttes interagissent de manière différente par rapport aux surfaces planes des protrusions carrées, et encore différemment avec des protrusions circulaires ou triangulaires. Il est observé que la réduction du temps de contact est moins efficace pour les protrusions carrées par rapport aux formes circulaires ou triangulaires. Cela suggère que les interactions complexes entre la goutte et la surface de la protrusion jouent un rôle clé dans la dynamique de l'impact et dans la réduction du temps de contact.

Le phénomène de congélation des gouttes, quant à lui, a été simulé à l'aide du solveur multiphasique de flux Lattice Boltzmann et du modèle de porosité enthalpique. Ce modèle permet d'illustrer l’évolution de la température des gouttes, afin d’identifier les phénomènes de refroidissement et de changement de phase au sein des gouttes. L'étude de la congélation se divise en plusieurs phases distinctes : la première phase est le refroidissement de la goutte par la surface froide, suivie de la nucléation instantanée et de la récalescence. Ce processus est particulièrement rapide comparé à la phase suivante, celle de la congélation proprement dite, qui est plus étendue dans le temps. Après cette phase de nucléation et de récalescence, la température de la goutte superrefroidie augmente rapidement jusqu’au point de congélation, libérant de la chaleur latente.

Le modèle utilisé repose sur un ensemble complexe d'équations thermodynamiques et de transport des masses, du moment et de l'énergie, dans un cadre de flux incompressible. Les propriétés des matériaux sont exprimées sous forme de fonctions linéaires par morceaux, reliant les fractions liquides et solides. Le processus de congélation des gouttes sur la surface froide peut être divisé en quatre étapes distinctes : refroidissement de la goutte (superrefroidissement), nucléation et récalescence, congélation proprement dite, et enfin refroidissement du solide formé.

Les résultats numériques obtenus en appliquant ce modèle de simulation ont été validés par des expériences. Il est montré que l’évolution du gel, qui commence à la surface de la plaque et progresse vers le sommet de la goutte, suit une évolution qui devient progressivement concave. Finalement, toute la goutte adopte une forme semblable à celle d'une pêche, en raison de l’expansion volumique liée à la congélation. Ce phénomène est aussi observé à travers l'étude du degré d’expansion de la goutte, qui augmente au fil du temps jusqu’à atteindre la valeur théorique correspondant à la conservation de la masse de la goutte.

Lors de la simulation de la congélation de gouttes suspendues dans l'air, plusieurs facteurs influencent la dynamique du processus, tels que le diamètre équivalent de la goutte, l'angle de contact de la surface, le superrefroidissement de la goutte et la température de la surface. Les tailles des gouttes rencontrées par les avions, par exemple, varient généralement de dizaines à centaines de micromètres, et ces tailles affectent significativement la vitesse et le modèle de congélation.

Les résultats montrent également que l'impact de la taille de la goutte et de l'angle de contact sur la dynamique de la congélation est crucial, non seulement pour la gestion thermique des surfaces froides mais aussi pour les applications industrielles ou environnementales où les surfaces doivent gérer des interactions complexes avec des gouttes, comme dans les systèmes de réfrigération ou la protection contre la glace.

Il est essentiel de noter que la méthode numérique développée permet une modélisation précise et fiable du processus de congélation des gouttes sur des surfaces froides, ouvrant la voie à des applications avancées dans le domaine du contrôle thermique, du génie mécanique et des technologies de surfaces.

Quel est l'impact de la température de surface et de l'humidité sur le processus de congélation des gouttelettes superrefroidies ?

Le processus de congélation des gouttelettes d’eau sur une surface froide implique des phénomènes thermodynamiques complexes, influencés par divers facteurs comme la température de la surface, l'angle de contact et les caractéristiques spécifiques de la goutte elle-même. L’étude numérique du processus de congélation des gouttelettes sur une surface froide a mis en évidence des effets significatifs de ces facteurs sur la formation et la croissance de la glace, ainsi que sur la distribution de la température à l’intérieur des gouttelettes.

Lorsque des gouttelettes de différentes tailles (de 50 μm à 2 mm de diamètre) sont projetées sur une surface à une température de -20°C, le processus de congélation commence par l'accumulation de la glace sur le fond de la gouttelette. Cette accumulation prend une forme presque plate initialement, avant de devenir concave à mesure que la congélation progresse, indiquant un taux de congélation plus rapide à la surface de la gouttelette qu'au centre. Finalement, la gouttelette entière se transforme en glace, et une bosse se forme sur le dessus, processus qui libère de la chaleur latente, modifiant la température au sein de la gouttelette. La température à l'intérieur de la gouttelette baisse progressivement, tandis que l'air environnant s'échauffe par convection et conduction. Cette dynamique entraîne un refroidissement de l’air autour de la gouttelette, qui, au fur et à mesure de la congélation, forme une couche d'air plus froide.

Les températures de la surface ont un impact direct sur la durée de la congélation. Lorsqu'une surface est à une température de -10°C, par exemple, le temps total de congélation est presque deux fois plus court qu’à -20°C. Ce phénomène peut s'expliquer par le fait que moins de chaleur latente est libérée lors du processus de récalescence à des températures plus basses de l'air. Ce phénomène est particulièrement visible au cours des premières étapes de la congélation, où la différence de température entre la surface et la gouttelette influence directement l'efficacité du transfert thermique.

La congélation des gouttelettes varie également en fonction de l'humidité et de l'angle de contact de la surface. Sur une surface hydrophile, avec un angle de contact d'environ 60°, la congélation suit un profil relativement plat, qui se transforme progressivement en forme concave. En revanche, pour une surface superhydrophobe, avec un angle de contact de 150°, la forme initiale de la glace est convexe, indiquant un taux de croissance plus rapide de la glace au centre. Ce phénomène est attribué à des différences dans la conductivité thermique de l'air et de la glace, ce qui influence la vitesse de congélation à la périphérie par rapport au centre de la gouttelette.

Le temps de congélation total augmente également avec l’augmentation de l'angle de contact de la surface. Lorsque l'angle de contact passe de 60° à 150°, le temps nécessaire pour congeler la gouttelette augmente jusqu'à 5,4 fois, ce qui démontre l'effet considérable de la surface superhydrophobe sur le processus global. Cette différence s'explique par l'effet réduit de la dissipation thermique de la surface sur l’air environnant, ce qui ralentit le taux de congélation dans la région supérieure de la gouttelette.

En somme, la taille de la gouttelette a peu d'impact direct sur la congélation par rapport à d'autres facteurs comme la température de la surface et l'angle de contact. Le refroidissement plus rapide à des températures de surface plus basses et l'effet de la superhydrophobicité influencent significativement la forme de la glace et la vitesse du processus de congélation. Ces facteurs devraient être pris en compte dans toute application utilisant des gouttelettes superrefroidies, qu'il s'agisse de phénomènes naturels comme le givre, ou de processus industriels de congélation et de cristallisation.