La fin du règne de Caligula, cet empereur romain à la réputation de tyran dément, est marquée par un assassinat brutal. L'aspect surprenant de cette mort réside dans la véritable raison de son élimination, car elle ne repose pas sur les fondements que l'on pourrait imaginer. Caligula n'a pas été tué à cause de ses crimes, que nous avons soigneusement explorés dans ce chapitre. Il n'a pas été victime d'un complot noble visant à sauver Rome d'un dirigeant incontrôlable. Non, Caligula a été assassiné à cause d'une moquerie sur la voix de quelqu'un. Ce quelqu'un, un tribun prétorien nommé Cassius Chaerea, était un homme déjà âgé, qu'il se plaisait à ridiculiser pour sa voix, qu'il jugeait efféminée et dépravée. Caligula n'hésitait pas à l'humilier publiquement, allant jusqu'à lui attribuer des mots comme "Priape" ou "Vénus" comme parole de garde, ou à lui offrir sa main de façon délibérément vulgaire.

Bien que cet acte semble trivial, il révèle une vérité fondamentale sur la politique de l'époque : les assassinats dans l'Empire romain, même les plus célèbres, sont souvent motivés par des ressentiments personnels, parfois aussi insignifiants que l'humiliation de la dignité d'un individu. Derrière les discours glorieux des conspirateurs comme Brutus et Cassius, prétendant sauver la République en tuant César, se dissimule souvent une humilité blessée et une rancune personnelle. Brutus, par exemple, n'a jamais pardonné à César le fait d'avoir pris part à sa mère, ni la perte de lions qu'il avait fournis pour les jeux du cirque. C'est dans ces petites humiliations, dans ces rancunes personnelles, que germe la haine.

Cassius Chaerea, tout comme Brutus et Cassius avant lui, nourrissait une profonde aversion pour le pouvoir de Caligula. Il ne voyait d'autre issue que l'assassinat. Alors qu'il traversait un passage couvert en se rendant à un spectacle, Chaerea s'approcha de lui et lui porta un coup mortel à la nuque, criant "Prends ça". Le chaos s'en suivit rapidement. Avec trente blessures infligées à l'empereur, les conspirateurs mirent fin à son règne dans un bain de sang. Parmi les victimes figurèrent aussi quelques sénateurs inoffensifs qui, sans le vouloir, furent emportés dans ce tourbillon de violence.

Cependant, après cette mort, une question demeure : Caligula était-il fou, mauvais, ou un personnage totalement différent de ce que l'on imagine ? La réponse à cette question reste incertaine, car les sources historiques sont rares et souvent subjectives. Le caractère de Caligula, magnifié par des auteurs comme Suétone, semble avoir été déformé, amplifié, voire "pornographié" pour faire ressortir le côté le plus scandaleux de son règne.

En 1976, un film ambitieux sur la vie de Caligula fut lancé, mettant en scène des acteurs comme Malcolm McDowell et Helen Mirren. Cependant, ce film, bien qu'initialement prometteur grâce à son budget colossal de 17,5 millions de dollars, se transforma en une déception totale. Bob Guccione, le patron de Penthouse, exigea l'insertion de scènes de sexe explicite, ce qui modifia le film de manière radicale, en faisant une œuvre largement pornographique, distançant ainsi le public et les acteurs du projet. La critique n'eut aucune indulgence pour cette production qui fut jugée non seulement immorale, mais aussi dénuée de valeur artistique.

Ce fiasco cinématographique soulève la question de savoir si les récits historiques sur Caligula, tels que ceux de Suétone, ne sont pas eux-mêmes une forme de surexploitation de la décadence. Suétone, écrivant plus de soixante ans après la mort de l'empereur, semble avoir accentué la débauche et les excentricités de Caligula pour renforcer l'image du tyran dément. De même, le film de 1979 amplifiait sans doute ces aspects en introduisant des scènes scandaleuses et des actes violents qui n'avaient pas forcément de place dans un véritable documentaire historique.

Ainsi, il est essentiel de considérer que nos sources sur Caligula sont limitées, et qu'elles ont souvent été façonnées par des auteurs qui avaient leurs propres agendas et leurs propres biais. Le manque de témoignages contemporains sur son règne rend toute interprétation complexe. Peut-être que Caligula n'était ni aussi fou ni aussi détestable qu'on a bien voulu nous le faire croire, et que l'histoire, aussi glorieuse que monstrueuse soit-elle, reste toujours une question d'interprétation, de mémoire et de contextes changeants.

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Pourquoi Quintillus a-t-il échoué aussi rapidement en tant qu'empereur ?

Quintillus est un empereur aux atouts indéniables, mais il se révèle être une figure d’une rare passivité, voire de défaillance. Alors que la région du Danube menace de devenir une véritable source de danger physique pour lui, il a encore quelques semaines pour asseoir son autorité. Le temps qu’Aurélien rassemble ses forces et marche vers Rome, Quintillus, installé en Italie du Nord, aurait tout le loisir de sécuriser sa position et de consolider son pouvoir. Pourtant, il n’en fait rien. Sa faiblesse n’est pas uniquement militaire, mais aussi mentale et politique. En dépit d’une situation initialement favorable, il ne semble ni capable d’inspirer ses troupes ni même de défendre sa légitimité.

En quelques jours, la désaffection de ses soldats devient manifeste. Très rapidement, ils l’abandonnent en faveur d’Aurélien, un homme qui, par sa posture énergique et son charisme, conquiert rapidement les cœurs. Quintillus, quant à lui, n’essaie même pas de rassembler une armée pour contrer cette menace. Son échec n’est pas simplement celui d’un souverain mal préparé à la guerre, mais bien celui d’un homme qui ne voulait pas être empereur. Pourquoi aurait-il combattu pour le trône qu’il semblait ne pas désirer ? Le manque de volonté de résister face à Aurélien, l’absence de toute tentative significative de réorganisation ou de mobilisation militaire, expliquent son effondrement rapide. Ce n’est pas l’histoire d’un échec militaire, mais celle d’un homme sans l’étoffe d’un empereur, sans la flamme du commandant. En somme, Quintillus se voit rapidement dépossédé de son pouvoir, et l'histoire se souvient de lui comme d'un empereur qui n’en a jamais voulu.

En revanche, lorsqu’Aurélien entre en scène, son ascension s’apparente à celle d'un sauveur. Bien que son règne connaisse une fin tragique, Aurélien se distingue par sa capacité à reconquérir Gaules et Palmyre, ces provinces s’étant rebellées lors des troubles du siècle précédent. Il affronte et défait les Goths, les Vandales et les Alamans, et réussit, contre vents et marées, à restaurer l’unité d’un empire éclaté. Pour ces faits, il reçoit le titre honorifique de "Restaurateur du Monde", une reconnaissance sans précédent pour ses exploits. Cependant, comme c’est souvent le cas avec les empereurs de l’époque, il ne bénéficie d’une fin paisible. Son assassinat est orchestré par son propre messager, Eros, pour une raison que l’histoire n’a jamais élucidée, mais il est probable qu’il s’agissait d’une cause d’une grande humiliation ou d’une profonde gêne pour Eros. Quoi qu’il en soit, l’assassinat d’Aurélien relance la compétition pour le trône, mais cette fois, l’époque des usurpateurs finit par se clore avec l’arrivée d’un autre empereur remarquable.

Le règne de Dioclétien marque une rupture décisive dans la manière dont l’Empire romain sera gouverné. La crise du troisième siècle a laissé l’Empire dans un état chaotique, à la fois militairement, financièrement et administrativement. L’autorité impériale est devenue instable, affaissée sous la pression de guerres civiles incessantes et de menaces extérieures grandissantes. Dioclétien, un homme de modeste origine, va transformer cette dynamique. Il met en place la tétrarchie, un système de gouvernance où le pouvoir est divisé entre deux empereurs seniors, appelés Augustes, et deux empereurs juniors, les Césars. Ce nouveau modèle permet à l’Empire de mieux répondre aux défis internes et externes. En répartissant les responsabilités, Dioclétien parvient à garantir une plus grande efficacité et une plus grande stabilité, avec un Auguste responsable des affaires civiles et un autre des affaires militaires.

Au-delà de cette division du pouvoir, Dioclétien réorganise profondément l’administration impériale. Les provinces sont redessinées, plus petites, pour être mieux gérées. Il impose un système fiscal plus rigide, visant à stabiliser les finances de l’Empire. Son action s’accompagne d’une codification des lois, créant une véritable législation accessible à tous. Dans un Empire aussi vaste, cette réforme juridique est une avancée majeure, car elle rend les lois claires, transparentes et accessibles. En outre, la mise en place d’un recensement régulier assure une stabilité financière, cruciale pour maintenir la machine impériale en marche.

Enfin, Dioclétien dépasse le modèle traditionnel centré sur Rome. Il déplace l’épicentre du pouvoir, suggérant que l’Empire peut être gouverné efficacement même en dehors de la capitale. Ce n’est plus Rome qui dicte les décisions, mais un système impérial plus global et plus intégré.

En somme, ces empereurs, de Quintillus à Dioclétien, nous montrent que le pouvoir ne dépend pas seulement de la capacité militaire, mais aussi de la volonté de gouverner et de réformer en profondeur. Ils incarnent des modèles différents d’empereur : l’un démissionnaire, l’autre restaurateur, et le dernier, réformateur et organisateur d’un Empire dont les fondations, à force de crises, n’ont cessé de se fragiliser.

Pourquoi Valentinien II fut-il un empereur si impuissant ?

Valentinien II, jeune empereur romain, semblait être une victime des circonstances plus qu'un dirigeant capable de faire face à la grandeur de son rôle. Né dans une époque où les nécessités politiques exigeaient une compréhension profonde de la gestion impériale et de l'art de gouverner, Valentinien n'était, au contraire, qu'un pion sur l'échiquier de l'histoire, manquant des qualités requises pour jouer sa propre partie avec succès.

Dès le début de son règne, Valentinien II se trouva dans une position délicate. Sa mère, Justine, joua un rôle décisif dans ses premières années au pouvoir, le protégeant des rivalités qui secouaient l'Empire romain d'Occident. Il est vrai que sans elle, Valentinien aurait probablement eu encore moins de chances de survivre politiquement. C'est dans ce contexte que Valentinien, fuyant un rival menaçant comme Maxime, se réfugia à Thessalonique, où il se tourna vers Théodose, empereur d'Orient. Théodose, tout à la fois courageux et stratégique, restaura la position de Valentinien en éliminant rapidement le problème Maxime par une victoire facile qui n'eût guère d'autre effet que de rappeler à Valentinien sa propre insignifiance. À quinze ans, il était désormais un empereur, mais sans l'autorité et la fermeté qu'exigeait un tel poste.

C’est une leçon d’un autre genre qu’il apprit en observant Théodose : un empereur, pour être respecté, doit être perçu comme une figure d’intimidation, capable de dissuader ses ennemis par sa seule présence. Mais la réalité de Valentinien II, tout au long de son règne, fut bien différente. Après la mort de sa mère en 388, il se retrouva seul face à ses responsabilités. La fragilité de sa position s'illustra lorsqu'un homme, Arbogast, un Franc devenu un puissant commandant militaire sous Théodose, prit en main le contrôle de l'Empire d'Occident à la place de l’empereur. Bien que Valentinien tentât de le destituer en vain, Arbogast, conforté par le soutien des soldats, lui répondit avec dédain et se maintint au pouvoir.

Les événements qui suivirent illustrèrent plus encore la faiblesse de Valentinien II. Conscient de son impuissance, il n’eût d'autre recours que d’écrire à Théodose pour demander son intervention, espérant que son ancien protecteur viendrait à son secours comme il l’avait fait dans le passé. Mais, malgré son statut d’empereur, Valentinien se retrouva seul, abandonné à sa propre incompétence. C'est dans cette situation de désespoir que Valentinien finit par mourir, à l'âge de 21 ans. Les circonstances de sa mort demeurent floues : certains avancent l’hypothèse d’un suicide, d’autres évoquent un meurtre orchestré par Arbogast, mais la conclusion est la même : un jeune homme faible, pris au piège de son propre empire.

L’histoire de Valentinien II démontre que la force d'un empereur ne réside pas seulement dans sa lignée royale ou dans son titre, mais dans sa capacité à exercer le pouvoir, à prendre des décisions et à affirmer son autorité. Valentinien manquait de cette présence qui permet à un leader de s'imposer dans un environnement politique aussi volatile. En se reposant sur les autres pour résoudre ses problèmes, il échoua à prendre le contrôle de sa propre destinée. Il aurait pu être un empereur respecté si seulement il avait su incarner la fermeté et la sagesse nécessaires à la gestion d’un empire aussi vaste et complexe.

Au-delà de cette simple histoire d'un empereur faible, il est essentiel de comprendre que l’empire romain à cette époque n’était pas seulement une question de politique interne mais aussi de relations internationales et de dynamiques militaires. Théodose, bien que brillant, avait aussi ses propres défis à relever, et Valentinien II, malgré ses contacts avec lui, se retrouva finalement dans une impasse. Le soutien militaire, la légitimité, et la capacité à maintenir l'ordre au sein de l'armée étaient plus essentiels que jamais pour survivre en tant qu'empereur. Dans ce contexte, il est clair que la jeune vie de Valentinien II n'a pas été suffisante pour développer les qualités d'un dirigeant véritablement autonome. Si l’on peut parfois voir dans les figures de l’histoire des leaders naïfs ou malchanceux, Valentinien II semble davantage un exemple d’une incapacité à s’affirmer, où chaque erreur semblait le conduire davantage vers son destin tragique.

Comment Petronius Maximus a révélé les défauts du pouvoir impérial

Petronius Maximus ne prit pas à la légère le coup qu’il avait reçu. Cela le mit dans une telle colère qu’il se lança immédiatement dans une nouvelle conspiration, cette fois-ci pour assassiner l’empereur. Ses complices étaient deux hommes, Optelas et Thraustelas, qui, étant proches d’Aetius, furent facilement convaincus que l’assassinat brutal de leur ami justifiait une vengeance. "Ils récolteraient les plus grandes récompenses", leur dit-il, "si, par justice, ils exerçaient leur revanche lorsque l’opportunité se présenterait." Il est intéressant de noter, comme dans le cas de la mort d’Aetius, que Petronius Maximus ne s’impliquait pas dans les actes sanglants de la conspiration. Il évitait soigneusement toute éclaboussure de sang, préservant sans doute la propreté de ses sandales coûteuses. Quelques jours plus tard, l’empereur partit en excursion vers le Champ d’Arès, accompagné d’Optelas et de Thraustelas. Lorsqu’il descendit de son cheval pour pratiquer le tir à l’arc, Optelas et ses partisans s’approchèrent de lui, dégainant leurs épées. Optelas frappa Valentinien III sur le côté de la tête et, lorsqu’il se tourna pour voir qui l’avait frappé, il fut foudroyé par un second coup à la figure. Après la mort de Valentinien III, un essaim d’abeilles apparut et aspira le sang de son corps, un détail étrange et peut-être prémonitoire pour ce qui allait suivre.

Avec l’élimination des deux figures les plus puissantes de l’Empire, Petronius Maximus, l’homme derrière cette machination, se tenait désormais prêt à prendre sa place. Il avait brillamment évincé ses adversaires sans jamais se souiller les mains. Une telle manœuvre, aussi complexe qu’efficace, dépasse tout ce que nous avons vu jusqu’ici. En effet, jusqu’à présent, les assassinats étaient souvent mal exécutés et mal pensés. Petronius Maximus, lui, faisait preuve d’une ruse exceptionnelle. Certes, sa motivation initiale était probablement de venger sa femme, comme le suggère John d’Antioche dans nos sources. Cependant, il est peu probable que ce soit la seule raison, surtout lorsque l’on observe les premières actions de ce nouvel empereur.

La victoire de Petronius Maximus, bien que brillante dans son exécution, ne fut pas assurée d’avance. D’autres candidats étaient également proposés pour succéder à Valentinien III, mais ses pots-de-vin surpassèrent tous les autres, et il conquit ainsi le palais. L’empereur était désormais Petronius Maximus. Cependant, il ne tarda pas à découvrir que régner n’était pas aussi simple qu’il l’avait imaginé. Comme le résume Sidonius : "sa domination fut dès le début tumultueuse, avec des émeutes populaires, des troubles militaires, des tumultes de ses alliés". L’une de ses premières décisions, qui allait précipiter sa chute, fut d’annoncer son intention d’épouser Eudoxia, la veuve de Valentinien III. Bien qu’il pensât que cette union renforcerait sa légitimité en le liant à la dynastie précédente, il n’avait pas pris en compte l’avis d’Eudoxia. Cette dernière n’était nullement disposée à ce mariage, ce qui lui causa un grand mécontentement.

Petronius Maximus ne semblait pas non plus avoir envisagé les répercussions politiques de l’assassinat de Valentinien III. En effet, au moment de sa mort, Valentinien et Aetius avaient négocié un traité de paix avec Gaiseric, le roi des Vandales. Ce traité avait même été scellé par les fiançailles entre la fille de Valentinien, Eudocia, et le fils de Gaiseric, Huneric. Le meurtre de Valentinien III n’était donc pas seulement une affaire de politique interne mais également une question de famille pour Gaiseric, qui vit dans cet assassinat une raison de se venger des Romains. Cette dynamique complexe ne fit que renforcer la colère de Gaiseric, d’autant plus qu’Eudoxia, qu’il savait profondément dévastée par l’assassinat de son mari, implora Gaiseric de l’aider en envahissant Rome pour la sauver de l’obligation d’épouser Petronius Maximus.

Ce fut ainsi que Gaiseric et ses Vandales se mirent en marche pour Rome. Petronius Maximus, un homme d’expérience et de finesse politique, ne tarda pas à comprendre que cette invasion inattendue allait bouleverser son règne naissant. Lorsqu’il apprit que l’armée de Gaiseric était positionnée près de Rome, il perdit son courage. Il monta à cheval et s’enfuit précipitamment. Ses gardes impériaux et les affranchis qu’il avait autrefois favorisés l’abandonnèrent, le ridiculisant de sa lâcheté. Alors qu’il était sur le point de quitter la ville, une pierre lui fut jetée et le tua. Le dénouement tragique de son règne, marqué par une fuite honteuse, donna à son cadavre une dernière humiliation : un mauvais traitement par la foule en colère.

Ce n’est pas sans ironie que l’on se souvienne de Petronius Maximus comme de l’un des pires empereurs de Rome, à l’instar de Didius Julianus. Alors que ce dernier, bien que sans grande préparation, avait envisagé une défense contre l’armée de Septimius Severus, Petronius Maximus, lui, n’eut même pas l’intention de combattre son destin. Son incapacité à gérer son rôle d’empereur révèle que, même un homme aussi intelligent et ambitieux que lui peut être submergé par les exigences du pouvoir impérial. Cette leçon de fragilité humaine et de l’incertitude du pouvoir trouve un écho dans les mots de Sidonius : "vois, une épée nue pend au-dessus de ses épaules, prête à le percer à tout instant".

Les grandes leçons que l’histoire nous offre dans cette tragédie impériale sont multiples. Tout d’abord, il est essentiel de comprendre que le pouvoir, loin de constituer un aboutissement de la réussite personnelle, comporte des risques colossaux. Le poids des décisions politiques, les manipulations internes et les attentes extérieures sont souvent trop lourds à porter pour ceux qui accèdent au trône. La réussite dans l'ascension au pouvoir ne garantit en rien la capacité à en assumer les responsabilités. Le cas de Petronius Maximus souligne cette vérité : l’intelligence politique et l’ambition ne suffisent pas lorsque le défi consiste à maintenir l’équilibre dans un empire fragile, en proie à la violence interne et aux menaces extérieures.