Les cercles de référence jouent un rôle essentiel dans la mesure de la rondeur des profils, permettant de quantifier les déviations locales et d’évaluer la précision géométrique des objets. Selon la norme ISO 12181-1:2011, plusieurs types de cercles de référence peuvent être utilisés, chacun offrant une approche différente en fonction des caractéristiques spécifiques du profil à mesurer.
Le cercle de référence "moindres carrés" (LSCI) est l’un des plus courants. Ce cercle est déterminé de manière à minimiser la somme des carrés des déviations locales de la rondeur. Les coordonnées du centre de ce cercle sont calculées à partir des amplitudes des composantes cosinus et sinus des premiers harmoniques de la série de Fourier des valeurs de rondeur r(θ), ce qui permet d’obtenir une approximation optimale du profil. La précision de ce calcul est augmentée par une correction qui garantit que le centre du cercle (x, y) soit exactement au centre des coordonnées du profil.
Pour des profils présentant des déviations plus complexes, le cercle de référence de zone minimale (MZCI) peut être plus approprié. Ce cercle consiste en deux cercles concentriques qui entourent le profil de rondeur et possèdent la plus petite séparation radiale possible. Il est défini par des points maximum et minimum de la déviation de rondeur, et sa configuration peut être obtenue par une recherche directe de ces points, ou par l’optimisation d’une fonction qui représente les variations locales de la rondeur.
Une autre méthode de référence est le cercle circonscrit minimal (MCCI), qui est le plus petit cercle pouvant englober entièrement le profil de rondeur. Ce cercle est défini en ajustant les coordonnées du centre jusqu’à ce que le cercle soit suffisamment grand pour envelopper toutes les déviations du profil. À l’inverse, le cercle inscrit maximal (MICI) est le plus grand cercle pouvant s’inscrire à l’intérieur du profil de rondeur. Ce cercle est défini en cherchant à maximiser son rayon tout en garantissant que le cercle reste à l’intérieur du profil.
Ces différentes méthodes de définition des cercles de référence offrent des manières variées d’analyser la rondeur en fonction de l’application spécifique et du type de défaut que l’on cherche à mesurer. Par exemple, le cercle MZCI offre généralement la déviation la plus faible, ce qui en fait le choix privilégié pour des mesures de rondeur les plus précises. Les différences entre les types de cercles peuvent varier de 5 à 10 %, et la méthode choisie doit correspondre aux exigences de précision du processus de fabrication ou de contrôle.
L’analyse de la rondeur peut également s’enrichir par l’utilisation des composants harmoniques. Étant donné que la rondeur est un signal périodique, elle peut être soumise à une analyse de Fourier pour identifier des composantes harmoniques non visibles dans le signal brut. Cela permet de mieux comprendre les déviations, comme celles causées par des asymétries dans le profil, la décentrage du cercle ou même des erreurs de fabrication liées à l’usinage. Par exemple, la première harmonique de fréquence représente souvent un décentrage, tandis que des harmoniques supérieures peuvent indiquer des irrégularités supplémentaires dans la forme de l’objet, souvent visibles sous forme de multiples de la première fréquence dominante.
Le filtrage des composants harmoniques est une étape cruciale dans les mesures de rondeur, notamment pour éliminer les effets de hautes fréquences qui ne sont pas pertinents pour certaines applications. Les filtres de type "longue onde" sont utilisés pour atténuer les composantes à haute fréquence. Conformément à la norme ISO 12181-2:2011, un filtre Gaussien avec une fréquence de coupure typique de 150 upr (undulations par révolution) est souvent appliqué. Ce filtre permet de se concentrer sur les irrégularités de faible fréquence, généralement associées à des erreurs géométriques de grande échelle.
Un autre aspect fondamental de la mesure de rondeur est la méthode de renversement, également appelée méthode Donaldson. Cette technique permet de distinguer la déviation du système de rotation de celle du profil de rondeur en mesurant l’objet sous deux positions : une position standard et une position inverse (rotation de 180°). Cette approche permet d’obtenir une évaluation précise des déviations réelles du profil de l’objet en éliminant les erreurs induites par les imperfections du système de mesure, telles que la déviation de l’arbre de la machine.
Pour la mise en œuvre effective de ces techniques, il est essentiel de respecter les paramètres de mesure spécifiques, notamment le diamètre maximal de la pointe du capteur, le nombre minimal de points à prendre et la configuration du filtre en fonction des dimensions de l’objet mesuré. Ces détails garantissent que les résultats obtenus sont représentatifs de l’état réel de la rondeur, sans interférence des paramètres externes.
Un point essentiel à comprendre est que la précision de la mesure de la rondeur ne dépend pas uniquement de la méthode de définition du cercle de référence, mais aussi du processus de mesure lui-même, y compris de la configuration du matériel utilisé (sonde, filtres, etc.), ainsi que des conditions spécifiques du profil mesuré. Le choix de la méthode doit donc être ajusté en fonction des besoins spécifiques de chaque situation.
Comment la suppression de forme et le filtrage influencent les mesures de topographie de surface
Les méthodes de suppression de forme et de filtrage sont essentielles pour l’analyse précise des profils de surface. L'une des opérations de base en métrologie dimensionnelle est le filtrage des composants indésirables des profils, tels que l'ellipticité ou les irrégularités dues à des défauts géométriques. Pour les mesures de rondité, par exemple, il est possible de calculer ou de supprimer l’ellipticité en prenant en compte la composante harmonique secondaire (k=2) dans les équations appropriées. Cependant, il est crucial de comprendre que la suppression de forme diffère du simple filtrage. Tandis que le filtrage consiste à éliminer partiellement certaines composantes harmoniques, la suppression de forme consiste à éliminer complètement des caractéristiques spécifiques du profil, rendant l'analyse plus précise et plus utile.
Le filtrage des profils est généralement réalisé à l’aide de filtres de type gaussien. Un filtre est une fonction qui décrit comment une mesure à un certain angle est remplacée par une moyenne pondérée de ce point et de ses voisins, à une distance angulaire Δθ. Le filtre gaussien utilise une fonction de pondération s(Δθ) qui suit une forme gaussienne, ce qui signifie que les points proches de la mesure originale ont une plus grande influence que ceux qui en sont éloignés. La forme de cette fonction de pondération est donnée par l’équation de transmission en fréquence qui, dans le cas d'un filtre gaussien, est donnée par :
où est une constante qui définit la largeur du filtre. Ce filtre est caractérisé par une fréquence de coupure, qui détermine quelles fréquences sont considérées comme "perturbations" et doivent être atténuées. Par exemple, la transmission du filtre à une certaine fréquence sera réduite de 50% à une fréquence de coupure définie par la valeur , exprimée en ondulations par révolution (upr).
Lorsque l'on applique ce filtre, le profil mesuré est convolué avec la fonction de pondération. Cette opération, bien que mathématiquement complexe, permet de lisser le profil en éliminant les composantes de haute fréquence qui représentent généralement des détails fins ou des irrégularités superficielles. Cette procédure peut être réalisée directement dans le domaine temporel en effectuant la convolution de la mesure avec la fonction de pondération, ou dans le domaine fréquentiel en appliquant la transformée de Fourier et en multipliant les composantes fréquentielles du profil par la caractéristique de transmission . Ces deux approches conduisent au même résultat, le profil filtré, qui est plus lisse et moins perturbé par les fluctuations de haute fréquence.
Le filtrage de haute fréquence est particulièrement utile pour éliminer le bruit et les irrégularités superficielles qui ne sont pas représentatives de la forme globale de l'objet. Cependant, il est important de noter que certaines fréquences peuvent contenir des informations cruciales, en particulier lorsque l'on cherche à analyser des caractéristiques fines du profil de surface. Par conséquent, la suppression des composants de haute fréquence doit être réalisée de manière réfléchie, en tenant compte des objectifs de la mesure.
Dans le cas des profils de surface, le principe de filtrage est similaire, mais l’orientation du profil doit d'abord être corrigée avant tout filtrage. En effet, un profil de surface peut avoir n'importe quelle orientation dans l'espace, ce qui rend nécessaire une étape préalable pour "niveler" le profil. Cela se fait généralement par l'ajustement d'une ligne de base, souvent obtenue par une méthode des moindres carrés. Une fois l'orientation corrigée, des méthodes de suppression de forme supplémentaires peuvent être utilisées, comme le ajustement d'un polynôme ou même d'un cercle partiel, ce qui est particulièrement pertinent dans le cas des mesures de rondeur.
Le processus de filtrage dans le domaine fréquentiel est un outil puissant, mais il est important de comprendre les limitations et les compromis. Par exemple, bien que les hautes fréquences puissent être filtrées efficacement pour lisser le profil, cela peut également entraîner la perte d’informations importantes liées à la texture de surface ou à des détails fins du profil. En conséquence, un filtrage excessif peut altérer la précision des mesures, rendant ainsi l'analyse moins fiable.
De plus, pour des applications spécifiques, comme l'étude de la rugosité ou de la texture de surface, des méthodes de filtrage différentes peuvent être nécessaires. Les utilisateurs doivent donc être conscients des caractéristiques spécifiques de chaque type de mesure et ajuster les paramètres de filtrage en conséquence. Les normes telles que l'ISO 12181-2:2012 et l'ISO 16610-21:2025 fournissent des recommandations détaillées sur l'application de ces méthodes de filtrage, garantissant ainsi une approche systématique et fiable.
L'un des aspects clés à prendre en compte est la distinction entre le filtrage dans le domaine temporel et le filtrage dans le domaine fréquentiel. Le filtrage fréquentiel, utilisant la transformée de Fourier, permet de manipuler directement les composantes fréquentielles du signal, ce qui peut être plus rapide et plus efficace, surtout pour des profils complexes. Toutefois, cela nécessite une compréhension précise des propriétés fréquentielles du profil mesuré et des filtres appliqués. Il est donc essentiel de s'assurer que le filtrage est effectué de manière ciblée, en éliminant les composantes indésirables sans compromettre les caractéristiques importantes du profil.
Comment la géométrie de la surface influe sur les mesures et les filtres morphologiques
Lorsqu'un dispositif de mesure se déplace sur une surface, il est essentiel de comprendre que l’appareil peut ne pas détecter certaines zones si celles-ci sont masquées par la topographie de la surface. Par exemple, si une sonde touche simultanément les crêtes de deux collines adjacentes, elle ne pourra pas mesurer les vallées entre elles. Ce phénomène est crucial à prendre en compte, notamment dans les systèmes où une balle ou un disque se déplace sur une surface, comme dans un palier mécanique. Dans ce cas, il est pertinent de savoir quelle partie de la surface ne sera pas en contact avec la balle ou le disque.
Pour ce faire, le filtre morphologique du profil de la surface utilise typiquement un élément structurant de forme sphérique (ou disque en 2D) comme élément de base. La mesure du profil de la surface dépend de la direction dans laquelle la sonde est dirigée : lorsqu’elle est sondée par le haut (dilatation), ou lorsqu’elle l'est par le bas (érosion). Ces deux opérations, dilatation et érosion, sont liées à des concepts clés tels que la fermeture et l’ouverture. La fermeture correspond à l’érosion du profil de dilatation, tandis que l’ouverture désigne la dilatation du profil d’érosion. Ces actions sont effectuées à l'aide du disque avec un rayon connu, sans force ou indentation mesurable lors de l’interaction.
Les principes de ces concepts sont expliqués dans la norme ISO 16610-41:2015, et leur visualisation est essentielle pour une compréhension claire du processus. Par exemple, lors de l’utilisation d’un disque de 5 µm de rayon, une dilatation est effectuée lorsque la sonde est appliquée sur le profil depuis le dessus, et une érosion est réalisée si elle provient du bas. L’effet de ces opérations sur le profil peut être observé sur des graphiques tels que ceux présentés à la figure 9.7, où les changements de la topographie de surface sont visibles sous l’effet de ces filtres morphologiques.
Le calcul du profil dilaté, noté z(dilatation), est un processus qui dépend de la relation géométrique entre l’élément structurant (le disque) et le profil de surface mesuré. En d’autres termes, lorsque la sonde (disque) interagit avec la surface, la coordonnée z du disque et celle du profil dans la région x = x ± r (où r est le rayon du disque) doivent être prises en compte, car la topographie de la surface affecte directement le résultat de la mesure. Le profil dilaté est alors calculé en fonction des coordonnées de la surface et du rayon du disque, ce qui permet de déterminer si un disque de rayon r peut toucher le fond d’un profil sinusoïdal de hauteur A et de longueur d’onde λ.
Cependant, ce processus de calcul n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Bien que la procédure ressemble à une convolution en termes de calcul mathématique, elle ne suit pas un processus linéaire. En réalité, la dilatation et l’érosion ne sont pas des processus linéaires, et leurs résultats peuvent donc être interprétés comme des convolutions non linéaires, bien que ce terme ne soit pas strictement correct dans ce contexte. Cette distinction est importante pour comprendre la complexité des filtres morphologiques appliqués à la topographie des surfaces.
Enfin, il est utile de considérer que les filtres morphologiques peuvent avoir un impact significatif sur la manière dont la topographie réelle de la surface est perçue. Par exemple, lorsque la sonde est plus petite que les irrégularités de la surface, elle peut ne pas mesurer correctement certaines variations fines du profil. C’est pourquoi l’utilisation de techniques de filtrage appropriées devient essentielle pour obtenir des mesures fiables, notamment lors de l’analyse de surfaces très détaillées ou de celles comportant des structures complexes.
Il est également important de noter que ces opérations de filtrage ne sont pas uniquement utiles dans les applications de métrologie de surface, mais peuvent aussi être appliquées dans des domaines tels que la microfabrication, la nanotechnologie ou l’ingénierie des matériaux, où les détails de la topographie sont cruciaux pour la performance du produit ou du dispositif. En résumé, une compréhension approfondie des filtres morphologiques et de leur fonctionnement peut améliorer considérablement la précision des mesures dans de nombreux domaines techniques.

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