Les cicatrices d’acné sont l'une des préoccupations les plus fréquentes des patients ayant souffert d’acné modérée à sévère. Les cicatrices peuvent être dévastatrices, mais il est essentiel de comprendre que la prise en charge nécessite une approche soignée et ciblée, basée sur le type de cicatrice et l'état de la peau. Il est crucial de distinguer les cicatrices atrophiques des cicatrices hypertrophiques, car les traitements diffèrent considérablement en fonction de leur nature. Les cicatrices atrophiques, représentant 80 à 90 % des cicatrices d’acné, résultent d'une dégradation du collagène au cours du processus de cicatrisation. En revanche, les cicatrices hypertrophiques sont caractérisées par un excès de collagène.

Pour traiter les cicatrices d’acné, il faut d’abord identifier le type de cicatrice, qu'il s'agisse de cicatrices en « ice pick » (profondes et étroites), en « rolling » (lisses et ondulées) ou en « boxcar » (larges et angulaires). Une méthode simple consiste à éteindre les lumières et à diriger une lampe de poche sous le menton du patient pour évaluer la profondeur et le type de cicatrices.

Le traitement des cicatrices d’acné commence toujours par la gestion de l'acné active, car une éruption cutanée récente pourrait compromettre les résultats des traitements réparateurs. Si le patient a suivi un traitement par isotrétinoïne, il faut attendre au moins six mois après la fin du traitement avant de procéder à des interventions esthétiques, sauf dans le cas de traitements moins agressifs tels que les lasers vasculaires ou l'épilation au laser.

Les cicatrices en « ice pick », qui sont souvent profondes, peuvent être traitées par un procédé appelé « TCA cross », utilisant de l’acide trichloroacétique à des concentrations élevées pour provoquer une dénaturation du collagène, stimulant ainsi la production de nouveau collagène et permettant de surélever la cicatrice. Ce traitement ne nécessite pas d’anesthésie locale, mais il faut éviter d'appliquer l’acide en dehors des cicatrices, pour prévenir l’hyperpigmentation, surtout sur les peaux foncées.

Les cicatrices en « boxcar », qui sont plus larges, nécessitent un traitement différent. Si elles sont superficielles, les lasers, le micro-dermabrasion ou le microneedling peuvent être efficaces. En revanche, si elles sont profondes, une excision au punch peut être envisagée, suivie de sutures pour refermer la plaie.

Les cicatrices en « rolling », plus difficiles à traiter en raison des bandes fibreuses qui tirent la peau vers le bas, nécessitent une technique appelée « subcision ». Cette méthode consiste à couper les fils fibreux sous la peau à l’aide d’une aiguille, permettant ainsi à la peau de remonter. La subcision peut être effectuée sous anesthésie locale si seule une petite zone est traitée, mais pour une grande surface, une technique tumescent est recommandée, qui consiste à injecter une grande quantité de liquide pour aider à localiser la zone à traiter et faciliter l'intervention.

Après avoir traité les cicatrices les plus profondes, il peut être pertinent d’envisager des traitements au laser (comme le CO2 fractionné ou le YAG erbium), en fonction de la profondeur des cicatrices restantes. Si les cicatrices sont modérées, des peelings chimiques ou du microneedling peuvent suffire. Toutefois, il est important de signaler que ces traitements peuvent entraîner des effets secondaires temporaires tels que des ecchymoses ou une légère inflammation. Il faut donc être transparent avec le patient concernant le temps de récupération et les résultats attendus, qui seront une amélioration de la profondeur des cicatrices, mais probablement pas une disparition complète.

Il est également essentiel de comprendre que les cicatrices ne seront pas complètement lissées, et l’objectif est de les améliorer de 50 % au mieux, avec des résultats visibles après plusieurs sessions. L’accompagnement des patients dans leurs attentes est crucial pour éviter toute déception.

Les traitements des cicatrices ne doivent pas être précipités et doivent être adaptés à chaque type de peau et de cicatrice. Dans le cas des cicatrices d’acné sévère, la patience est essentielle, et l’amélioration se fera progressivement au fil des traitements. La gestion des cicatrices d’acné doit être une approche holistique, intégrant des soins de la peau réguliers, une prévention des éruptions futures et, bien sûr, un suivi des résultats post-traitement.

Il est également fondamental d’éviter les facteurs aggravants des cicatrices, comme le port de maquillage sur des cicatrices fraîches ou des irritations cutanées, qui peuvent interférer avec le processus de guérison. Les conseils pratiques incluent également la gestion du stress, de l'alimentation et des soins quotidiens de la peau.

Enfin, un autre facteur important à prendre en compte lors de la gestion des cicatrices d’acné est le type de peau du patient. Les personnes ayant une peau foncée peuvent être sujettes à des risques plus élevés de pigmentation après certains traitements, et il peut être nécessaire d’ajuster les traitements en conséquence, par exemple en utilisant des concentrations moins élevées d’acide trichloroacétique ou en optant pour des méthodes moins invasives.

Comment prendre soin des cheveux texturés et préserver leur santé face aux pratiques courantes

Les désordres de la tige pilaire ne doivent pas être négligés dans le diagnostic des affections capillaires, d’autant plus qu’ils ne peuvent être identifiés par biopsie du cuir chevelu. L’observation directe d’un montage de cheveux, parfois simplement fixé à une lame par du ruban adhésif ou de l’huile, permet de repérer des altérations telles que la trichorrhexie nodosa acquise, manifestation typique de cassure répétée due à des habitudes de coiffage délétères, fréquemment observée au niveau de l’occiput. La responsabilité incombe souvent aux défrisages chimiques, à la coloration thermique ou à l’abandon des soins capillaires après un diagnostic dermatologique mal compris ou mal interprété — notamment dans le cas de la CCSA (central centrifugal cicatricial alopecia), où les pathologistes, influencés par l’attente clinique, identifient à tort une alopécie cicatricielle peu inflammatoire.

Les signes distinctifs de la cassure des cheveux comprennent un aspect terne à la lumière, des pointes colorées délavées et une texture incohérente. Une mauvaise hygiène capillaire — comme le non-lavage, révélé par une hyperkératose de rétention — aggrave la fragilité de la tige. Le traitement repose sur un retour vers des pratiques saines : utilisation de shampoings chélateurs en cas de dépôts calcaires (notamment après usage de défrisants sans soude), soins hydratants, bains d’huile, et adoption d’une routine cohérente adaptée au type de cheveu.

Chez les nageurs, la pénétration rapide de l’eau dans la tige pilaire peut provoquer une rupture de l’intérieur. Il est donc essentiel d’appliquer un après-shampoing immédiatement après rinçage, et de ne pas laisser sécher à l’air libre. Le même principe s’applique à la peau atopique, où l’évaporation aggrave la déshydratation, tandis que l’application immédiate d’une barrière grasse, comme la vaseline, permet de maintenir l’hydratation.

Pour les cheveux texturés, la connaissance transmise au sein des familles est souvent entachée d’habitudes inadaptées. Une rééducation capillaire bien conduite peut transformer radicalement la qualité de vie. Un bon régime inclut un lavage hebdomadaire, des traitements protéinés, des hydratants sans rinçage et des coupes régulières. Cependant, les traitements médicamenteux doivent être adaptés à la nature du cheveu : les shampoings à base de kétoconazole, bien que très efficaces pour les dermatoses séborrhéiques, sont à éviter en cas de cheveux longs et bouclés à cause de leur effet asséchant. Les alternatives comme les shampoings au zinc-pyrithione, spécifiquement formulés pour les cheveux afro-texturés, sont préférables, bien qu’un peu moins puissants.

L’application du traitement doit viser le cuir chevelu, même si la fréquence de lavage est réduite à une fois toutes les deux semaines. La kétoconazole peut néanmoins être utilisée, à condition de modifier les coiffures (éviter les tresses trop serrées, par exemple) pour permettre un lavage adéquat.

La mousse de minoxidil pose problème en cas de lavage peu fréquent, en raison de son accumulation sur le cuir chevelu ; il faut alors privilégier la solution liquide, éventuellement suivie d’une huile pour compenser l’effet desséchant. Le composé peut aussi être formulé dans une base huileuse ou pommadée, selon les préférences culturelles, les patients à cheveux bouclés favorisant souvent les textures plus riches. Les produits mousseux ou aqueux, comme certaines lotions corticostéroïdiennes, altèrent parfois la coiffure.

La protection nocturne par bonnet en satin (de type Grace Eleyae) est préférable aux foulards ou bonnets synthétiques, et l’utilisation de pinces ou rouleaux en satin est recommandée. Les dermarollers, en revanche, sont contre-indiqués en raison du risque de lésion folliculaire.

Sur le plan bio-physique, la brillance des cheveux dépend de l’intégrité de la cuticule, tandis que leur résistance est déterminée par le cortex, riche en liaisons disulfures et hydrogènes. Toute modification de la forme ou de la couleur des cheveux implique une altération chimique de ces liaisons. Le sébum, identique quelle que soit l’origine ethnique, protège la tige pilaire mais migre difficilement le long des cheveux très frisés, ce qui explique leur vulnérabilité accrue et la rareté du lavage.

Ce type de cheveux requiert donc un soin extrêmement méticuleux. Pour alléger cette charge, nombre de personnes adoptent des coiffures dites protectrices (comme les tresses serrées, les défrisages), censées réduire les manipulations quotidiennes. Cependant, ces pratiques mal comprises favorisent les alopécies de traction. Le soin optimal repose paradoxalement sur l’acceptation de la texture naturelle, bien que cela nécessite temps et patience.

Les défrisants à base de soude (hydroxyde de sodium) sont préférables, bien que réservés aux professionnels, car ils évitent l’accumulation calcique provoquée par les défrisants sans soude. Le choix de formulations « mild » ou de texturisants, qui agissent avec une concentration moindre, permet de préserver l’intégrité capillaire. Les pratiques de coloration suivent un double processus — alcalinisation suivie d’acidification — qui modifie la structure du cheveu et détruit la mélanine.

Les extensions (weaves) présentent des avantages esthétiques indéniables — densité, longueur, durabilité — mais sont également responsables de tractions répétées et d’un espacement excessif des lavages. Certaines techniques d’installation, comme le "net weave", réduisent les tensions au niveau de la ligne frontale, mais la possibilité de laver correctement le cuir chevelu reste limitée.

L’éducation du patient doit insister sur la dissociation entre l’apparence de santé (brillance, style) et la santé réelle du cheveu. Le lavage n’implique pas nécessairement une immersion totale : il s’agit de nettoyer le cuir chevelu. L’eau de vinaigre de cidre ne remplace en aucun cas le shampoing. Et tout produit lavant, quel qu’il soit, est transitoire ; un soin sans rinçage est indispensable pour maintenir l’équilibre hydrolipidique.