La base électorale du Parti républicain demeure essentielle à sa survie politique. Si le GOP souhaite maintenir sa rhétorique traditionnelle tout en élargissant son électorat, il lui faudra soit adapter cette rhétorique à un public plus diversifié, soit changer fondamentalement de stratégie. Une des possibilités envisagées serait que les Latino-Américains deviennent les nouveaux « White ethnics » dans l’imaginaire politique américain, assumant un rôle similaire à celui qu’ont pu jouer les groupes européens immigrés au XXe siècle dans la coalition blanche. Cette intégration rhétorique repose sur une redéfinition des frontières de l’identité blanche, non plus fondée sur la race biologique mais sur la conformité culturelle et idéologique à une norme états-unienne implicite.

Pour les démocrates, la situation est plus complexe. Entre 1968 et 1992, ils ont peiné à séduire l’électorat blanc, perdant systématiquement les élections présidentielles. Ce n’est qu’en 1992, lorsque Bill Clinton s’est approprié certaines tactiques rhétoriques des républicains, que le Parti démocrate a commencé à regagner la Maison-Blanche. Toutefois, les transformations démographiques du pays ont profondément bouleversé les équilibres électoraux. En 2012, Barack Obama a été réélu malgré le fait qu’il n’ait obtenu que 39 % du vote blanc, un seuil historiquement bas. Cela souligne l’émergence de nouvelles configurations électorales dans lesquelles la centralité du vote blanc décline au profit de coalitions plus diversifiées.

La rhétorique présidentielle en période électorale se révèle ainsi être un outil stratégique, un langage d’élite destiné à façonner les normes politiques, les identités et à restreindre implicitement les marges de manœuvre des politiques publiques. Ce langage ne reflète pas nécessairement l’opinion majoritaire, ni ne crée mécaniquement une adhésion populaire. Ce que montre l’analyse historique, c’est que la rhétorique raciale est moins un reflet qu’un instrument, et qu’elle agit comme un dispositif de production normative.

Le cadre analytique choisi repose sur une étude comparative des discours présidentiels durant les années de réélection : 1964, 1972, 1988, 1992, 1996, 2004 et 2012. Ces moments offrent une fenêtre privilégiée sur la manière dont les présidents s’adressent stratégiquement à l’électorat, et permettent une comparaison standardisée. Bien que cette méthode exclue des années cruciales comme 1968 – où la campagne de Nixon marque un tournant stratégique majeur – elle permet néanmoins de saisir l’évolution des normes rhétoriques sur un plan longitudinal.

Certaines limites demeurent. Les élections de Ford (1976) et de Carter (1980) ne sont pas prises en compte, non par oubli, mais parce que les questions formulées dans cette analyse n’ont pas mené à une étude de ces cas. Le choix des corpus discursifs, extraits principalement des Public Papers en période électorale, vise à isoler une rhétorique particulière, plus normative, plus intentionnelle, que celle produite dans d’autres contextes de la présidence.

L’étude repose également sur une conception du président comme institution rhétorique. Plutôt que de s’interroger sur les intentions des présidents – telles qu’on pourrait les inférer de propos privés ou d’enregistrements – le travail se concentre sur la performativité publique de leur langage. Le discours devient ici un espace où se nouent les rapports entre pouvoir, identité raciale et norme politique. Il ne s’agit pas de mesurer l’efficacité d’un discours à faire passer des politiques, mais d’analyser comment ce discours construit des vérités sociales, érige des appartenances et balise les conditions du possible politique.

Ce processus de codification raciale, souvent indirect, tend à insérer les enjeux de race dans un récit national de mérite, de respectabilité et d’ordre social. Les présidents, en cherchant à séduire certains électorats, ont souvent articulé la différence raciale ou ethnique à des images de menace, de déviance ou de déficience, tout en célébrant d’autres groupes comme modèles d’intégration. Cette construction différentielle de l’identité américaine à travers la rhétorique électorale participe à la reproduction d’un ordre racial binaire dans lequel les nouveaux groupes doivent négocier leur place.

Enfin, une constante traverse ces décennies : le langage présidentiel ne suit pas un schéma prévisible en fonction de l’appartenance partisane ou de l’année électorale. Il évolue en fonction des contextes historiques, des réalignements idéologiques et des reconfigurations démographiques. Toutefois, une tendance claire se dessine à partir des années 1970 : une augmentation des références à l’ethnicité, souvent au détriment d’un discours frontal sur la race. Cette substitution sémantique marque une stratégie de contournement, permettant d’évoquer la diversité sans affronter frontalement les inégalités structurelles raciales.

L’histoire de la rhétorique présidentielle est ainsi celle d’une négociation permanente entre reconnaissance symbolique et maintien de l’ordre racial. En ce sens, elle révèle autant les limites du discours que ses puissances normatives.

Comment les discours politiques façonnent l'identité ethnique et raciale en Amérique : l'exemple de Nixon et de la politique de bien-être social

Les politiques publiques de Richard Nixon sur le bien-être social ont joué un rôle clé dans la redéfinition des identités raciales et ethniques aux États-Unis. En s'opposant aux aides sociales et en liant cette opposition à des valeurs américaines spécifiques, Nixon a profondément influencé la façon dont les différents groupes ethniques et raciaux se sont perçus dans le cadre de la politique américaine, en particulier dans le contexte de la classe ouvrière blanche et des groupes ethniques immigrants. L’objectif de Nixon était d’établir une démarcation claire entre « l’Amérique véritable », constituée des travailleurs honnêtes, et ceux qu’il dépeignait comme des bénéficiaires de l'aide sociale, qu’il considérait comme parasites et moralement faibles. Cela s’est traduit par un discours qui, en rejetant les aides sociales, a indirectement catégorisé certains groupes comme étant « non-américains ».

L’argumentaire de Nixon n’était pas seulement économique, il était profondément racial. En appelant à un travailleur « moralement fort » et en rejetant ceux qui, selon lui, bénéficiaient des programmes d’aide sociale sans travailler, Nixon s’adressait spécifiquement à un public blanc-ethnique. Il a renforcé la stigmatisation de la paresse, souvent associée aux Afro-Américains et aux minorités en général, en affirmant que les bénéficiaires de l’aide sociale, principalement perçus comme des Noirs, étaient responsables de la faiblesse morale et militaire de l'Amérique. Cette dynamique a renforcé un clivage entre ce qu’il appelait la classe moyenne vertueuse et ce qu’il désignait comme les « indésirables », incluant les Noirs, mais aussi d'autres groupes perçus comme économiquement dépendants.

Les discours de Nixon sur l'assistance sociale ont en réalité contribué à remodeler l’image des Américains de diverses origines ethniques. Lors de son discours à Uniondale, dans l’État de New York, un bastion de la classe ouvrière italienne et juive, Nixon a notamment abordé la question de l’action affirmative. En rejetant l'idée des quotas raciaux, Nixon a non seulement attisé les peurs raciales mais a aussi encouragé ses partisans à associer l’aide sociale à un manque de mérite personnel. En même temps, il a transformé ces groupes ethniques en partie d'un « tout américain », tout en excluant implicitement ceux qu'il considérait comme les « profiteurs » du système de bien-être. En cela, sa stratégie ne s’en tenait pas simplement à des calculs économiques, mais véhiculait un message profondément ethno-racial : les vrais Américains, quel que soit leur passé ethnique, étaient ceux qui adhéraient aux valeurs de travail et de responsabilité individuelle.

La question de l’ethnicité et de la racialisation est cruciale pour comprendre comment certains groupes sont devenus « blancs » au fur et à mesure de leur intégration dans le tissu social américain. Selon David Roediger, des groupes comme les Irlandais ou les Italiens ont d'abord été perçus comme « non-blancs » avant de devenir, par un processus complexe d’assimilation et de re-racialisation, des « Blancs ethniques ». Cette transformation a été particulièrement évidente après la Seconde Guerre mondiale, où des groupes comme les Italiens et les Polonais ont été progressivement intégrés à l'identité « blanche » dominante, bien qu'ils aient conservé des caractéristiques culturelles distinctes. Cependant, cette acceptation ne s’est pas faite sans frictions. Les Italiens, par exemple, ont encore été confrontés à des discriminations dans la première moitié du XXe siècle, et leur intégration totale à la société américaine blanche n’a été réalisée que dans les années 1970 et 1980, lorsque l'ethnicité a commencé à perdre son caractère distinctif.

Les discours politiques de Nixon, en particulier ceux concernant le bien-être social, ont contribué à la consolidation de l’identité blanche américaine et à l’édification d’une vision simplifiée de ce que cela signifie être « américain ». Ce processus a mis en lumière une vision ethnocentrique de l'Amérique, où les valeurs de travail et de mérite personnel étaient considérées comme les piliers de l'identité nationale. Cette approche a non seulement polarisé la société, mais elle a également mis en évidence les tensions entre les différents groupes ethniques qui, au fil du temps, ont été réintégrés dans la catégorie de « blancs », même si leurs origines culturelles demeuraient distinctes.

Ce discours a aussi révélé l’importance d’une « homogénéité » ethnique construite, dans laquelle des groupes autrefois considérés comme « autres » ou « racialisés » ont été invités à s’assimiler pour entrer dans une identité américaine unifiée. Pourtant, le processus de racialisation ne s'est pas arrêté avec l'intégration des Italiens ou des Juifs dans la catégorie des « Blancs ». Il a persisté sous la forme de stéréotypes et de préjugés, façonnant encore aujourd’hui les dynamiques sociales et politiques américaines. Les politiques de bien-être social, en étant utilisées comme un outil de division, ont montré comment les stratégies politiques peuvent à la fois renforcer et redéfinir les frontières raciales et ethniques au sein de la société américaine.

Comment les présidents américains abordent-ils la question raciale et construisent-ils leurs coalitions électorales ?

Les candidats à la présidence utilisent la rhétorique de manière stratégique, cherchant à façonner l’image qu’ils projettent pour attirer différents groupes électoraux. Lorsqu’un candidat se lance dans une campagne présidentielle, l’objectif principal est de créer une coalition de votants en construisant une image qui résonne avec des segments spécifiques de la population. Ces groupes, bien que profondément ancrés dans l’identité d’un parti, ne sont jamais permanents, et certains éléments de ces coalitions sont plus fragiles que d’autres. La rhétorique joue un rôle clé pour unifier ces coalitions, susciter l’enthousiasme de nouveaux électeurs, maintenir le soutien des anciens groupes et, parfois, tenter de voler des voix à l’opposition.

Prenons l’exemple des Afro-Américains, qui depuis 1964 ont massivement voté pour les candidats démocrates. Dans cette logique, il peut sembler que les candidats républicains n’aient que peu d’intérêt stratégique à s’adresser à ce groupe, et que les démocrates puissent être relativement sûrs de leur soutien. Cependant, cette hypothèse n’est pas entièrement correcte. Les démocrates ne doivent pas ignorer les électeurs noirs, et les républicains ne doivent pas négliger les questions raciales. Même si les démocrates conservent la majorité des voix des Afro-Américains, ils ont toujours besoin de l’adhésion active de ce groupe pour garantir une victoire. De plus, la manière dont un candidat aborde certaines questions raciales a un impact sur la perception qu’en ont non seulement les électeurs noirs, mais aussi d’autres groupes, notamment les blancs libéraux, dont le soutien est essentiel à l’issue d’une élection présidentielle.

La question de l’affirmative action est un bon exemple de cette dynamique. Si une majorité de blancs libéraux soutient cette politique, un candidat en faveur de l’affirmative action pourrait gagner leur soutien, tandis que d’autres pourraient voir ce soutien comme un point de friction. Dans ce cas, un candidat pourrait choisir de s’aligner sur les préférences des électeurs noirs, même si cela ne correspond pas aux priorités des blancs libéraux. En d’autres termes, la stratégie rhétorique d’un candidat démocrate doit être ajustée en fonction des attitudes des électeurs blancs vis-à-vis des questions raciales.

Toutefois, la décision de soutenir tel ou tel sujet ne se résume pas uniquement à une analyse démographique. Le processus décisionnel des électeurs est plus complexe et nuancé. Ce qui est certain, c’est que la rhétorique présidentielle a une importance cruciale, car elle influence les coalitions électorales et guide les attentes des électeurs. Les candidats agissent comme s’ils croyaient fermement que leurs discours peuvent transformer des groupes électoraux clés et affecter les résultats des élections.

Il est important de comprendre que cette dynamique suppose que les électeurs votent de manière prospective, en anticipant les actions futures d’un président. Lorsque les électeurs jugent les actions d’un président, notamment lors des élections de réélection, ils prennent en compte ses promesses de campagne. Si un président ne parvient pas à tenir ses promesses, en particulier vis-à-vis de groupes fragiles qui l’ont soutenu, il peut voir son coalition se défaire. Le cas de Donald Trump en 2016 illustre bien cette dynamique. Il a cherché à séduire les électeurs blancs de la classe ouvrière traditionnelle, un groupe historiquement favorable aux démocrates, en capitalisant sur leur mécontentement envers l’administration Obama. Ses discours ont visé à refléter une rupture avec le passé, espérant qu’une partie de l’électorat se sentirait désillusionnée et se tournerait vers lui pour un changement. Toutefois, si Trump échouait à répondre aux attentes de ces électeurs, cette coalition pourrait se désintégrer, affectant non seulement ses chances de réélection, mais aussi sa légitimité politique.

La manière dont un président s’exprime a donc une influence directe sur ses priorités politiques. Ce qu’il promet pendant sa campagne devient l’indicateur des politiques qu’il tentera de mettre en œuvre une fois élu. Et si un président échoue à tenir ses engagements, cela peut entraîner des perceptions négatives et une perte de soutien électoral, comme cela s’est produit en 1988 avec George H. W. Bush, qui avait promis de ne pas augmenter les impôts, mais qui a dû en imposer sous la pression du Congrès contrôlé par les démocrates.

Les discours politiques ne se limitent donc pas à une simple question de persuasion : ils ont un impact réel sur l’agenda public. Une promesse, même si elle n’est pas immédiatement réalisable, devient une ligne directrice pour l’action gouvernementale. Cela explique pourquoi la rhétorique présidentielle est cruciale : elle est à la fois le reflet des enjeux politiques du moment et un outil puissant pour influencer les résultats électoraux.

Il convient cependant de rappeler que le comportement électoral ne peut pas être entièrement réduit à ces analyses stratégiques. Les électeurs, souvent mal informés, peuvent baser leurs choix sur des perceptions erronées des candidats et de leurs programmes. La confiance que les électeurs accordent à un candidat peut avoir un impact majeur sur leur comportement de vote. En fin de compte, les présidents utilisent leur rhétorique pour projeter une image politique cohérente, mais leur capacité à tenir leurs promesses reste un facteur déterminant pour la pérennité de leur soutien électoral.

Comment la politique de Reagan a-t-elle affecté les institutions éducatives et les communautés minoritaires aux États-Unis ?

Sous l'administration de Ronald Reagan, un changement significatif s'est opéré dans la manière dont les États-Unis abordaient les questions liées à l'éducation, à la justice sociale et aux minorités. Son discours sur la réforme de l'éducation, en particulier, a mis en lumière des tensions profondes dans le système éducatif américain, notamment la marginalisation des écoles urbaines, où sont concentrés les étudiants issus des minorités et des familles à faible revenu. Reagan a fait valoir que l'amélioration des standards éducatifs nécessitait non seulement des ajustements pédagogiques, mais aussi une restructuration de l'atmosphère d'apprentissage dans les écoles américaines, ce qui a, selon lui, impliqué la nécessité de promouvoir une discipline plus stricte et des normes de performance plus rigoureuses. Cette approche, cependant, n'a pas fait que du bien à l'ensemble du système éducatif.

Derrière ces déclarations se cache une réalité moins évidente : les politiques mises en œuvre ont souvent eu pour conséquence de repousser les bons enseignants et d'aggraver la situation des élèves défavorisés, souvent issus des communautés noires ou latines. Cette réalité a été exacerbée dans les écoles urbaines, où les taux de pauvreté sont élevés et où les défis sociaux sont omniprésents. Les enseignants qualifiés, découragés par les conditions de travail difficiles et les attentes administratives parfois irréalistes, ont quitté la profession ou ont cherché à travailler dans des établissements privés mieux financés, laissant derrière eux des élèves déjà confrontés à des obstacles considérables pour réussir.

Ce phénomène ne se limitait pas à l'éducation secondaire, mais touchait aussi les établissements postsecondaires, notamment les universités historiquement noires (HBCUs). Ces institutions ont souffert de décisions politiques sous Reagan qui ont réduit les financements fédéraux, malgré des promesses d'augmentations budgétaires. L'impact a été particulièrement brutal pour les petites universités noires, qui ont vu leurs ressources se réduire alors même que les exigences administratives et la compétition avec les universités plus prestigieuses s'intensifiaient. Les initiatives de soutien à ces écoles, telles que l'allocation de fonds pour les aider à attirer plus d'étudiants ou à améliorer leurs infrastructures, se sont souvent heurtées à une réalité économique beaucoup plus complexe. Le soutien fédéral a été perçu comme insuffisant face à l'ampleur des besoins.

Dans un contexte plus large, l'administration Reagan a également alimenté une vision selon laquelle les communautés urbaines pauvres, souvent composées de minorités raciales, étaient responsables de leurs propres difficultés. Cette vision a été renforcée par des discours politiques sur la "loi et l'ordre", qui, bien que visant à réduire la criminalité, ont aussi contribué à stigmatiser davantage ces communautés. Par exemple, la politique du "Broken Windows" (fenêtres brisées), promue à l'échelle nationale, a conduit à une sur-policiérisation des quartiers défavorisés, renforçant ainsi les inégalités raciales au lieu de les atténuer.

Au niveau de l'éducation, ces politiques ont souvent eu des effets inverses. Au lieu d’améliorer la situation des élèves issus de milieux défavorisés, elles ont intensifié l’isolement et les inégalités. Les écoles urbaines, par exemple, se sont retrouvées à devoir gérer des classes de plus en plus grandes, un manque de ressources pédagogiques et une surreprésentation d'élèves ayant des besoins éducatifs spéciaux. L'idée d'améliorer les standards de l'éducation en imposant des exigences toujours plus strictes a négligé les réalités socio-économiques des étudiants. En conséquence, ce sont souvent les élèves les plus vulnérables qui ont payé le prix fort de ces réformes.

Les administrations suivantes, en particulier sous George H. W. Bush, ont continué à appliquer des politiques similaires, mais ont parfois intégré des ajustements face à l'échec de certaines initiatives. Pourtant, l'idée que les communautés pauvres étaient responsables de leur propre malheur perdurait, alimentée par des discours qui reliaient la pauvreté à des défauts de caractère ou à un manque de discipline, tout en omettant les causes structurelles profondes des inégalités raciales et économiques.

Les effets de ces politiques sont toujours visibles aujourd'hui. Les écarts de financement entre les écoles publiques dans les quartiers riches et ceux dans les quartiers pauvres restent marqués. Les universités et collèges historiquement noirs continuent de lutter pour survivre, malgré des efforts pour attirer plus de fonds privés et fédéraux. Le fossé entre les opportunités offertes aux élèves issus des minorités et celles réservées aux enfants des classes moyennes et supérieures persiste, et ce, malgré des efforts législatifs pour améliorer l’accès à l'éducation.

L’importance de comprendre ces dynamiques dépasse la simple analyse des politiques éducatives. Il est crucial de saisir que l’inégalité dans l’éducation est une manifestation d’un problème beaucoup plus large, celui des inégalités raciales et socio-économiques structurelles. Les réformes éducatives ne peuvent pas être dissociées du contexte social et économique dans lequel elles s’inscrivent. Il est aussi essentiel de reconnaître que les solutions ne résident pas seulement dans l’amélioration des standards ou dans la répression des comportements, mais dans un soutien réel aux communautés qui en ont le plus besoin. Une approche plus holistique, qui reconnaît les défis uniques auxquels font face les élèves de milieux défavorisés, serait plus propice à réduire ces inégalités et à offrir des chances égales de réussite pour tous.