Les inscriptions d'Ashoka, roi des Maurya, sont un témoignage unique de la pensée d’un souverain dont l’évolution morale et politique a marqué profondément l’histoire de l'Inde ancienne. Celles-ci, inscrites sur des roches, des piliers et dans des grottes, se distinguent des autres inscriptions royales par leur ton personnel et direct. Contrairement aux traditions plus tardives où les inscriptions suivent un format conventionnel et impersonnel, celles d'Ashoka révèlent ses idées, ses doutes, et ses réflexions, offrant ainsi une perspective rare sur ses préoccupations intérieures.

Les inscriptions majeures d'Ashoka, telles que les 14 édits gravés sur des roches, et les édits de piliers, sont les plus connues. Ces derniers se trouvent principalement dans le nord de l'Inde et, en dehors de quelques exceptions, marquent les frontières de son empire. Les édits mineurs, quant à eux, présentent une distribution plus large, en particulier dans les régions de l'Andhra et du Karnataka, souvent dans des lieux isolés, à proximité de sites cultuels antiques. Ces inscriptions ont été placées le long des routes commerciales et des itinéraires de pèlerinage, ce qui montre leur fonction de communication auprès d’un large public, notamment des adeptes du bouddhisme. Ainsi, certains édits, comme ceux de Sanchi et Sarnath, sont situés près de centres monastiques bouddhistes importants.

Ce qui caractérise particulièrement les inscriptions d'Ashoka, c’est leur contenu. Plutôt que de se limiter à des annonces royales ou à des célébrations de victoires, elles exposent principalement la vision d'Ashoka sur le Dhamma, une philosophie morale et éthique qu'il prônait pour ses sujets. Dans ses édits, il se présente comme un guide moral, cherchant à établir une relation intime avec son peuple, parfois même en s'auto-critiquant. L'utilisation fréquente de la première personne, en particulier dans les inscriptions en prakrit, témoigne de l’implication directe du roi dans la rédaction de ces messages. Cette approche contraste nettement avec l'usage plus formel et dépersonnalisé des inscriptions royales de l’époque.

Les références à des événements particuliers, comme celles qui mentionnent le nombre d'années écoulées depuis le couronnement d'Ashoka, révèlent un roi soucieux de son propre parcours. Ashoka semble avoir vu dans son abhisheka, ou consécration, un tournant crucial, une transformation intérieure qui l’a poussé à adopter une politique de non-violence et de bienveillance. Cela est d’autant plus significatif qu’il a lui-même qualifié de ‘tragique’ son passé de conquérant impitoyable, avant sa conversion à une vision plus éthique du pouvoir.

Cependant, il est réducteur de penser que l’empire Maurya, bien que vaste, ait été sous le contrôle effectif de ce souverain partout où ses inscriptions étaient présentes. Ces édits ne délimitent pas nécessairement les frontières de son pouvoir militaire et administratif. L’interprétation des lieux d’inscriptions comme étant des zones contrôlées de manière homogène ne tient pas compte des nuances politiques de l’époque. Des réflexions sur l'administration et la gestion de l’État Maurya sont rares dans ces textes, laissant place à des analyses plus récentes qui cherchent à comprendre l'étendue du pouvoir central.

Ashoka ne se contente pas de décrire ses actes ; il s’interroge également sur le rôle de la moralité dans la royauté et sur ses propres échecs. Bien que l’on y trouve des mentions occasionnelles des rapports avec la sangha bouddhiste, ses préoccupations morales semblent parfois aller au-delà du simple soutien au bouddhisme, s’étendant à une réflexion sur l’éthique royale en général.

Les récits grecs sur les Maurya, notamment ceux de Mégasthène dans son ouvrage Indica, offrent une perspective extérieure sur la société indienne de l'époque. Ces récits, bien que fragmentaires, ont permis d'élargir la vision du monde d’Ashoka et des Maurya, en particulier pour les sociétés grecques et romaines. Mégasthène, ambassadeur de l’empereur séleucide, a décrit non seulement la société indienne sous Chandragupta Maurya mais a également fait allusion à des aspects du règne d’Ashoka. Les critiques modernes des écrits de Mégasthène soulignent les incohérences et l’idéalisme parfois exagéré de ses récits, mais ces documents restent une source essentielle pour comprendre les échanges culturels entre l'Inde et le monde grec.

Les rapports d'autres écrivains anciens, tels que Strabon et Pliny, ont fourni des descriptions parfois contradictoires, ajoutant à la complexité de l'image que l'on peut avoir de cette époque. Ces écrits, bien qu'issus de sources variées, montrent que la vision de l'Inde, au-delà des frontières de l'Indus, était teintée d'exotisme et de préjugés, rendant difficile une interprétation précise de la réalité indienne de l'époque.

Dans l’analyse de ces sources, il est important de garder à l’esprit que la manière dont les écrits antiques ont été transmis et interprétés peut influencer notre compréhension des événements. Le caractère fragmentaire de l’œuvre de Mégasthène, ainsi que l’interprétation biaisée de certains de ses récits, montre qu’il est essentiel de lire ces témoignages avec un regard critique, tout en reconnaissant leur valeur historique.

Les inscriptions d'Ashoka, en tant qu’expression directe de sa vision du pouvoir et de la moralité, constituent une source primordiale pour ceux qui cherchent à comprendre l’âme d’un roi qui, au-delà de ses victoires militaires, a cherché à transformer la société à travers des principes de non-violence et de justice sociale.

Comment Ashoka est devenu un modèle de roi bouddhiste et ce que cela nous enseigne

Le règne d’Ashoka, empereur de la dynastie Maurya, reste une étape marquante de l’histoire de l’Inde antique, non seulement pour l’étendue de son empire, mais aussi pour sa transformation en un modèle de roi bouddhiste. Cet empereur, qui a vécu au IIIe siècle avant notre ère, est devenu l’une des figures les plus vénérées du bouddhisme grâce à son adoption de la foi et à son rôle dans la propagation du dharma. Cependant, la véritable nature de sa transformation n’a pas été immédiate. Selon les récits légendaires, c’est après avoir rencontré un moine bouddhiste pieux qu’Ashoka se convertit véritablement, passant d'un souverain de conquête à un "Ashoka le Pieux".

Un des récits les plus touchants de sa vie se trouve dans l'Ashokavadana, un texte bouddhiste qui décrit ses derniers jours. Après avoir pris conscience de la souffrance causée par ses anciennes conquêtes, Ashoka commence à donner toutes ses ressources, d'abord celles de l'État, puis ses biens personnels, jusqu'à ne posséder plus que le fruit d’amla (myrobalan), qu’il offre à la communauté bouddhiste. Ce geste de renoncement à tout ce qu'il possédait montre une humilité exceptionnelle et une dévotion totale à la sangha (communauté bouddhiste). La légende se termine par une mort paisible, un signe de son apaisement intérieur et de sa rédemption spirituelle.

Les récits de la vie d'Ashoka, comme celui de l'Ashokavadana, ne sont pas de simples témoignages historiques, mais des légendes façonnées pour transmettre des idéaux bouddhistes. Elles sont conçues pour renforcer la foi des croyants et convaincre de nouveaux adeptes. Ces légendes ont souvent pour but d'illustrer des concepts bouddhistes profonds, comme la nature de la souffrance, le karma, la réincarnation et la pratique du don. Elles soulignent également l'importance du soutien royal dans l’édification et la préservation du dharma. À travers ces récits, Ashoka acquiert une réputation de roi exemplaire, digne d’admiration et de mimétisme, non seulement en Inde mais également dans toute l’Asie de l’Est et du Sud-Est.

Les traditions varient parfois sur les détails de la naissance d'Ashoka. L’Ashokavadana mentionne que sa mère, la reine Subhadrangi, appartenait à une famille brahmane de Champa. Selon d'autres récits, comme celui du Divyavadana, elle est parfois nommée Janapadakalyani. Ce sont ces récits qui illustrent la manière dont la légende se construit autour d’Ashoka, non seulement pour célébrer sa vie, mais aussi pour véhiculer des messages essentiels sur la vertu et la pratique religieuse.

Ashoka est également une figure clé dans les traditions bouddhistes grâce à sa politique de tolérance religieuse et à ses efforts pour répandre les enseignements du Bouddha. Les célèbres inscriptions sur les piliers d’Ashoka, découvertes dans différentes régions de l’empire, sont un témoignage de son engagement. Ces inscriptions sont particulièrement importantes, car elles montrent non seulement l’étendue de son empire, mais aussi la manière dont il utilisa sa position pour promouvoir le bouddhisme. De plus, il a largement contribué à l’édification de stupas, comme celui de Sanchi, où son image apparaît en procession, montrant son rôle en tant que souverain et soutien du dharma.

Un autre site de découverte importante pour comprendre l'iconographie d'Ashoka se trouve à Kanaganahalli, dans le district de Gulbarga au Karnataka. Là, des fouilles ont mis au jour des reliefs sculptés montrant Ashoka avec ses reines, dans une attitude respectueuse et affectueuse, ainsi que dans des scènes de vénération du Bodhi tree. Ces images renforcent l’idée que, dans les années qui suivirent sa mort, Ashoka était perçu comme une figure mythologique de grande stature, un roi dont les actions étaient devenues un modèle pour les générations futures.

Après la mort d’Ashoka, l’empire Maurya se fragmente rapidement, notamment à cause des invasions et de la faiblesse interne. L’histoire de la chute de la dynastie est marquée par l’assassinat du dernier empereur, Brihadratha, par son commandant militaire, Pushyamitra, un événement qui met fin à l’hégémonie de la famille Maurya. Toutefois, l'héritage d'Ashoka persiste à travers ses inscriptions, ses légendes et ses contributions au bouddhisme, laissant une empreinte durable dans la mémoire collective de l'Asie.

Les découvertes récentes, notamment celles de Kanaganahalli, sont cruciales pour comprendre comment Ashoka a été perçu bien après sa mort. Ces représentations sculptées montrent un roi vénéré et révéré dans des pratiques religieuses, un roi dont l'image se mêle à celle du Bouddha lui-même. Ces iconographies renforcent l'idée que le bouddhisme, après Ashoka, devint non seulement une foi mais aussi un outil de légitimation du pouvoir royal.

Endtext

Comment les pratiques funéraires révèlent les modes de subsistance et les réseaux sociaux des peuples mésolithiques de la vallée du Gange

L'analyse des fossiles humains et des restes archéologiques de sites mésolithiques, tels que Sarai Nahar Rai, Mahadaha et Damdama, permet d'esquisser un portrait fascinant des sociétés de la vallée du Gange, marquées par des pratiques funéraires et des stratégies de subsistance étroitement liées. Umesh C. Chattopadhyaya a exploré les liens entre les premières sépultures formelles des chasseurs-cueilleurs et leurs modèles de subsistance ainsi que leurs modes d'habitat. À travers l’étude des vestiges fauniques et des sépultures, il démontre comment ces communautés, tout en vivant en grande partie de ressources naturelles diversifiées, ont développé des rituels funéraires qui traduisent une organisation sociale complexe et une gestion fine de leur environnement.

Les données archéologiques montrent que les sites tels que Mahadaha et Damdama n'étaient pas occupés de manière saisonnière, comme on le supposait initialement, mais plutôt toute l'année. L'analyse des dents d'animaux, notamment de cerfs, a permis de déterminer les mois de naissance de ces espèces et d’en déduire que ces sites étaient occupés à la fois en été et en hiver. De plus, la présence de rats de bande (Bandicota bengalensis), une espèce commensale qui ne peut survivre que si des ressources alimentaires sont disponibles tout au long de l'année, confirme cette hypothèse. Ainsi, ces sites étaient des points de rencontre tout au long de l'année, avec une utilisation diversifiée des ressources animales et végétales.

Les pratiques funéraires à Mahadaha, Damdama et Sarai Nahar Rai sont également révélatrices de structures sociales complexes. Les tombes étaient généralement alignées selon un axe est-ouest, ce qui pourrait correspondre à des rituels d'orientation vers le soleil, symbolisant une relation avec les cycles naturels et une notion spirituelle de passage entre la vie et la mort. La différence dans l’orientation des tombes et la présence de biens funéraires suggèrent l'existence d'un certain niveau de hiérarchie sociale, notamment à Mahadaha, où 35 foyers de fosse contenant des ossements brûlés ont été identifiés, peut-être en lien avec des rites funéraires ou communautaires.

Le lien entre la gestion des ressources naturelles et l’organisation sociale est également mis en lumière par Chattopadhyaya, qui suggère que les communautés mésolithiques de cette région ont cherché à revendiquer des droits collectifs sur des ressources stratégiques, telles que les tortues et les poissons, des sources de nourriture riches en protéines et fiables. Ces ressources étaient cruciales pour leur subsistance et leur développement social. L'augmentation de la population dans la vallée du Gange pendant la phase mésolithique aurait ainsi engendré une compétition pour l’accès à ces ressources, favorisant la formation de groupes collectifs organisés autour de stratégies de gestion et de protection de ces territoires vitaux.

De plus, les découvertes concernant les outils en chalcedoine à Bagor, un site mésolithique situé dans l’est du Rajasthan, révèlent des déplacements saisonniers et des réseaux d'échange complexes. Bien que la chalcedoine soit présente en petite quantité sur place, sa qualité médiocre obligeait probablement les habitants à se rendre dans les régions du Deccan, à 90 km au sud-est, pour en obtenir de meilleure qualité. Ces déplacements montrent non seulement les stratégies de mobilisation des ressources mais aussi les interactions intergroupes qui ont conduit à un échange de biens et de savoir-faire, signifiant ainsi un réseau de relations bien établi entre les différents groupes mésolithiques.

Les découvertes récentes à Damdama, comprenant des outils microlithiques, des objets en os et des traces de domestication animale, indiquent aussi une complexité croissante dans les pratiques humaines. Les fouilles à Damdama ont révélé des traces de cultures sauvages et de sédentarisation progressive, offrant un aperçu plus large des modes de vie de ces sociétés. Les tombes multiples découvertes à Damdama, notamment celle d’un couple, témoignent d’une structure sociale qui valorisait les liens familiaux et peut-être même un certain degré de hiérarchie interne.

Ce qui apparaît donc clairement à travers l'analyse des pratiques funéraires, des restes fauniques et des découvertes matérielles, c'est que les sociétés mésolithiques de la vallée du Gange n’étaient pas de simples groupes mobiles sans structure sociale. Au contraire, elles étaient profondément ancrées dans un réseau d'interdépendance entre les individus, les ressources et les rites, et elles ont évolué vers une gestion plus sophistiquée des territoires et des ressources. Leurs pratiques funéraires ne se contentaient pas de marquer le passage de la vie à la mort, elles servaient également à formaliser des droits collectifs et à affirmer la possession des territoires vitaux.

Comment la culture de l'Ahar et ses connexions façonnent la compréhension de l'agriculture ancienne en Inde

Le site d’Ojiyana, situé sur une colline dans le district de Bhilwara, constitue un témoignage précieux de la culture d'Ahar, qui se développe durant les IIe et IIIe millénaires av. J.-C. Cette culture, encore largement méconnue, a révélé des restes carbonisés de diverses plantes, permettant de retracer les pratiques agricoles et les échanges entre différentes régions de l'Inde préhistorique. Parmi les découvertes figurent des céréales comme l'orge nue et l'orge pelliculée, le blé, le riz (Oryza sativa), plusieurs types de millet (jowar, ragi, millet à queue de renard), ainsi que des légumineuses comme la lentille, le pois de champ, le pois chiche et le haricot noir. Ces récoltes étaient accompagnées de lin, de sésame, de carthame, et d’une variété d’herbes et de mauvaises herbes.

Cette diversité végétale montre non seulement une économie agricole sophistiquée, mais aussi une alimentation variée, caractéristique des premières sociétés agricoles du sous-continent indien. De plus, le site d’Ojiyana révèle des vestiges architecturaux, tels que des complexes de maisons en pierre et des structures de type torchis. Un mur de fortification en pierre et un mur de stockage de grain, probablement recouvert de boue, témoignent de la gestion des ressources et de la sécurité des sites. Ces découvertes soulignent l'importance d'une organisation sociale et économique avancée, centrée autour de la production alimentaire et de son stockage.

L’usage des matières premières à Ojiyana, notamment la stéatite, la coquille, l’agate, le jaspe, le lapis-lazuli, le cuivre et le bronze, souligne l’étendue des échanges commerciaux de cette époque. Les objets en coquillage, fabriqués localement, prouvent une interaction avec les côtes du Gujarat. Les perles de cornaline gravées et la poterie rouge lustrée de type Rangpur retrouvées sur le site d'Ahar suggèrent également des liens avec les civilisations de la vallée de l'Indus, en particulier celles du Gujarat. Cette connexion est renforcée par les découvertes de bijoux et d’outils en métal qui évoquent les pratiques artisanales similaires à celles des sites harappéens.

La région de Malwa, quant à elle, présente un autre cadre de développement culturel, en particulier avec la culture de Kayatha. Cette culture, datée entre 2400 et 2000 av. J.-C., est principalement identifiée à partir de la céramique retrouvée sur le site de Kayatha, situé dans le district d'Ujjain. Le Kayatha est caractérisé par une poterie fine, fabriquée à la roue, avec une glaçure brune épaisse et des motifs linéaires peints en violet ou en rouge. Les formes de cette poterie comprennent des bols, des vases globulaires, et de grandes jarres de stockage. D’autres types de poterie, tels que la poterie à décor peigné, suggèrent des influences artistiques diverses et un raffinement dans les techniques de fabrication.

Les fouilles à Kayatha ont également mis en évidence une riche panoplie d’outils en pierre et en cuivre, notamment des haches en cuivre moulées et des colliers faits de perles d’agate et de cornaline. Ces objets témoignent non seulement de la technologie métallurgique avancée, mais aussi de la valeur des échanges culturels dans cette région. En dépit de l’absence de traces de maisons complètes, il est évident que la population de Kayatha était bien intégrée dans un réseau plus large de cultures agricoles et artisanales.

Cependant, un phénomène marquant de cette période est la brusque interruption de l'occupation du site de Kayatha autour de 1800 av. J.-C., avant sa réoccupation par une phase de la culture Ahar/Banas. Cette rupture soudaine soulève des questions sur les raisons de l'abandon et les changements sociétaux qui ont conduit à cette période d’interruption. Les relations entre les différents sites, comme ceux de Ganeshwar et de Kayatha, restent un sujet de débat parmi les chercheurs, bien que des similarités notables dans les objets en cuivre et les haches en pierre laissent penser à des échanges ou à des influences communes.

Plus au sud, la région de l'ouest du Deccan, avec la culture de Savalda, représente une autre facette des sociétés agricoles anciennes. La culture de Savalda, datée de 2450 à 1700 av. J.-C., est caractérisée par une poterie à pâte grossière, de couleur chocolat, souvent ornée de motifs géométriques et d’illustrations d’outils et d’armes. Les sites de Savalda, tels que Kaothe et Daimabad, révèlent des structures résidentielles et des artefacts en os, en pierre et en cuivre, ainsi que des restes végétaux et animaux qui témoignent de l’agriculture variée de cette époque. Les restes de céréales, comme le blé, l'orge, et le pois, ainsi que la découverte de poteries décorées de motifs naturalistes, suggèrent que ces communautés pratiquaient une agriculture diversifiée dans un environnement semi-nomadique.

Enfin, l’Inde orientale et la vallée du Gange, avec des sites comme Chirand et Sohagaura, présentent des témoignages de villages agricoles du IIIe et IIe millénaire av. J.-C. Ces sites, situés le long des rivières, montrent l’évolution des communautés agricoles dans les plaines alluviales, avec des restes de poteries, d’outils en pierre et en métal, ainsi que des traces de maisons de boue. L’étude des vestiges de la faune et de la flore retrouvés sur ces sites révèle un régime alimentaire centré sur des cultures comme le riz, le pois, la lentille, et le millet.

À travers ces différentes régions, il devient clair que les sociétés préhistoriques de l'Inde étaient marquées par une interconnexion de cultures agricoles et artisanales. Les pratiques agricoles de cette époque ont influencé non seulement les modes de vie locaux, mais ont également contribué à l'émergence de réseaux commerciaux et culturels plus larges. Ces échanges, entre les régions de la vallée de l'Indus, le Deccan, et le Gange, montrent que les sociétés anciennes de l'Inde étaient loin d’être isolées, mais faisaient partie intégrante d'un monde interconnecté.