Considérons un polynôme à coefficients entiers, c’est-à-dire un élément de l’anneau ℤ[X], de la forme générale :
Supposons que ce polynôme possède une racine rationnelle. On cherche alors à savoir si cette racine est nécessairement un entier. La réponse est affirmative, et la démonstration révèle une propriété profonde sur la structure arithmétique des racines rationnelles dans ℤ[X].
Soit une racine du polynôme, écrite sous forme irréductible, c’est-à-dire avec , , et . Substituer dans donne une équation :
En multipliant chaque terme par , on obtient une égalité en ℤ :
Le membre de droite est un entier, et donc le membre de gauche l’est aussi. Mais puisque , il existe un nombre premier tel que . Ce même divise alors et donc chaque terme sauf, potentiellement, . L’égalité entière impose alors que , donc . Mais cela contredit le fait que est irréductible. On en déduit que notre supposition initiale était fausse : toute racine rationnelle d’un polynôme unitaire à coefficients entiers est un entier.
Il s’ensuit une corollaire immédiat et important : si l’on considère une équation de la forme , avec , alors toute solution rationnelle est nécessairement entière. Cela restreint considérablement la nature des solutions que l’on peut espérer dans ℚ pour ce type d’équation. En particulier, dans ℚ, il n’y a pas de racine -ième rationnelle pour la plupart des entiers , à moins que ne soit lui-même une puissance parfaite.
Ce résultat souligne un contraste fondamental entre le corps ℚ et le corps ℝ : dans ℝ, les solutions d’équations polynomiales sont souvent irrationnelles, voire transcendantes ; dans ℚ, la structure est rigide, et les solutions sont rares. Cela justifie d’ailleurs l’introduction d’extensions algébriques de ℚ dans la théorie des corps, et constitue une motivation essentielle pour l’étude de ℚ comme corps de base dans l’arithmétique algébrique.
Il est également crucial de noter que l’ensemble ℚ est un corps ordonné, dans lequel les opérations et les comparaisons se comportent conformément à l’intuition arithmétique héritée de ℕ. L’ordre défini sur ℚ, donné par :
est bien défini, compatible avec les opérations du corps, et se restreint à l’ordre usuel sur ℕ et ℤ. Toutefois, contrairement à ℕ, ℚ n’est pas bien ordonné : il n’existe pas toujours de plus petit élément dans une partie infinie, comme par exemple dans l’ensemble des entiers pairs (
Quelles sont les notions fondamentales des limites, de la complétude, des séries, et des fonctions continues en analyse réelle ?
Les limites infinies jouent un rôle central dans la compréhension du comportement des fonctions et des suites lorsque leurs valeurs tendent vers l’infini ou moins l’infini. La convergence à ±∞ permet d’appréhender comment une suite ou une fonction s’éloigne indéfiniment, tandis que les concepts de limite supérieure et limite inférieure affinent cette analyse en capturant les bornes asymptotiques des oscillations possibles. Ces notions sont étroitement liées au théorème de Bolzano-Weierstrass, fondamental en analyse réelle, qui garantit que toute suite bornée possède une sous-suite convergente. Ce théorème est la clé de voûte permettant d’établir la compacité et la complétude dans les espaces métriques.
La notion de complétude est primordiale pour assurer la cohérence des limites et des suites de Cauchy dans un espace donné. Une suite de Cauchy est, intuitivement, une suite dont les termes deviennent arbitrairement proches les uns des autres lorsque l’on avance dans la suite. Dans un espace complet, comme les espaces de Banach, toute suite de Cauchy converge nécessairement vers un élément de cet espace. La construction des nombres réels par Cantor illustre cette idée en complétant rationnellement les nombres décimaux pour former un ensemble dense et complet.
Les séries, quant à elles, prolongent cette analyse vers des sommes infinies. La convergence des séries, qu’elles soient harmoniques, géométriques ou plus complexes, nécessite des critères précis, comme les tests de convergence (du majorant, de la racine, du rapport). La convergence absolue est une notion cruciale, car elle garantit que toute réorganisation des termes de la série conserve sa somme, ce qui n’est pas le cas en général. L’étude approfondie des séries, notamment des séries entières et des séries de puissances, révèle des propriétés importantes, comme le rayon de convergence, la multiplication et l’addition des séries, et leur unicité.
En ce qui concerne les fonctions continues, leur caractérisation repose sur la topologie sous-jacente de l’ensemble de définition. Les propriétés des ensembles ouverts, fermés, et des opérations topologiques telles que la fermeture, l’intérieur et la frontière, sont essentielles pour comprendre la continuité. La continuité peut aussi être définie séquentiellement, reliant directement la limite des valeurs de la fonction aux limites des suites convergentes. La compacité, souvent exprimée par le caractère séquentiellement compact d’un ensemble, joue un rôle déterminant dans l’analyse des fonctions continues, en particulier par des résultats tels que le théorème des valeurs extrêmes, qui garantit l’existence de maximum et minimum sur des ensembles compacts.
Enfin, la connectivité des ensembles, qu’elle soit définie simplement comme la propriété de ne pas pouvoir être décomposée en deux parties disjointes ouvertes, ou plus fortement par la notion de connectivité par arcs, complète la compréhension topologique nécessaire à l’analyse des fonctions. Ce cadre structurel permet d’étendre les résultats classiques, comme le théorème des valeurs intermédiaires de Bolzano, à des espaces plus généraux, tout en assurant une continuité intuitive des fonctions sur ces ensembles.
Il est important de saisir que ces notions ne sont pas isolées mais s’entrelacent pour fournir un socle rigoureux à l’analyse réelle et complexe. La complétude assure que les suites et séries convergent dans un cadre contrôlé, les séries permettent d’approcher des fonctions complexes via des développements en séries de puissances, tandis que la continuité et la topologie garantissent la stabilité des comportements fonctionnels. Une compréhension approfondie de ces concepts exige aussi de maîtriser la relation entre analyse et topologie, en particulier comment les structures topologiques influencent la nature des limites et des continuités.
Par ailleurs, au-delà des définitions et théorèmes, il est crucial d’appréhender la manière dont ces outils mathématiques s’appliquent concrètement, notamment dans le calcul différentiel, l’étude des équations différentielles, et la théorie des fonctions analytiques. Par exemple, la différentiabilité, les développements de Taylor et les règles de L’Hôpital reposent implicitement sur ces notions fondamentales. Enfin, la construction rigoureuse des nombres réels via la complétude explique pourquoi certains résultats qui semblent évidents dans ℝ n’ont pas d’analogue direct dans ℚ, soulignant ainsi l’importance des fondements topologiques et analytiques.
Comment la connexité et la continuité s’articulent-elles dans les espaces métriques et topologiques ?
Les notions de connexité et de connexité par arcs, bien qu’étroitement liées, reposent uniquement sur la topologie sous-jacente et non sur la métrique. Cette distinction fondamentale élargit considérablement le cadre dans lequel ces concepts peuvent être appliqués, rendant leurs définitions valides dans n’importe quel espace topologique. Les propositions qui découlent de ces définitions, notamment celles relatives à la continuité, conservent ainsi leur généralité, comme le souligne notamment le théorème généralisé de la valeur intermédiaire qui s’applique à un espace topologique arbitraire.
Toutefois, il est important de noter que la connexité ne garantit pas la connexité par arcs ; des exemples existent de structures topologiques connectées mais non arc-connexes, ce qui souligne la subtilité de ces notions et l’intérêt particulier que revêt le théorème qui établit leur relation dans certains cas. Cette dualité est au cœur de l’étude des espaces métriques où la métrique donne des outils supplémentaires, mais où la topologie reste le socle premier.
Dans un espace métrique, des propriétés additionnelles apparaissent avec la manipulation de familles de sous-ensembles connexes. Par exemple, la réunion arbitraire de familles de sous-ensembles connexes, sous condition qu’ils ne soient pas disjoints deux à deux, est également connexe. En revanche, l’intersection de sous-ensembles connexes n’est pas nécessairement connexe, ce qui invite à une prudence lors de la manipulation des intersections dans l’étude de la connexité.
La connexité se révèle aussi compatible avec la construction produit : le produit fini d’espaces connexes est lui-même connexe. De plus, la fermeture d’un ensemble connexe conserve cette propriété, permettant de conclure que les composantes connexes d’un espace métrique forment une partition fermée de cet espace. Cette observation se manifeste, par exemple, dans l’analyse des composantes connexes des rationnels dans les réels, où chaque point forme une composante connexe isolée.
Ces concepts trouvent une application importante dans les espaces vectoriels normés de dimension supérieure ou égale à deux, où l’espace privé du point nul ainsi que la sphère unité sont connexes. Ces résultats fondamentaux servent de base à des distinctions topologiques importantes, telles que la non-homeomorphie entre certains espaces métriques courants, soulignée par l’étude des groupes orthogonaux et la continuité des fonctions déterminant le signe du déterminant.
L’étude des fonctions monotones sur des intervalles réels, en lien avec l’ordre complet de , révèle des propriétés remarquables sur l’existence de limites latérales. Chaque fonction monotone, bien que pas nécessairement continue, possède des limites à gauche et à droite en chaque point intérieur de l’intervalle. Ces limites permettent de caractériser les discontinuités dites de saut, qui sont nécessairement au nombre dénombrable, condition essentielle pour l’analyse fine des fonctions monotones.
Enfin, le théorème classique de Bolzano, présenté ici sous sa forme généralisée, souligne que l’image continue d’un intervalle reste un intervalle. Ce résultat, loin d’être purement formel, est à la base de nombreuses propriétés analytiques, telles que l’existence de racines réelles pour tout polynôme de degré impair. Cette continuité des images, conjuguée aux propriétés de monotonie, offre un cadre rigoureux pour comprendre la structure des fonctions réelles et leurs comportements limites.
Il importe de comprendre que la topologie sous-jacente détermine les propriétés fondamentales de la connexité indépendamment de la métrique, tandis que l’introduction d’une distance enrichit les outils disponibles pour approfondir l’analyse. Cette dualité est essentielle pour appréhender la continuité et la connexité dans leur pleine généralité. Par ailleurs, la compréhension des discontinuités des fonctions monotones, leur typologie et leur distribution dénombreable, est cruciale pour une analyse rigoureuse et fine des fonctions réelles, avec des répercussions dans la théorie de la mesure, l’intégration, et l’analyse fonctionnelle.
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