Les efforts de plaidoyer peuvent provoquer un sentiment de malaise, voire de peur, chez de nombreuses personnes, surtout lorsqu’il s’agit de prendre des actions concrètes. Ce sentiment d’inconfort est un obstacle fréquent pour ceux qui souhaitent défendre une cause, qu’il s’agisse d’une question personnelle, locale ou nationale. La peur, qu’elle soit liée à l’inconnu ou à la crainte de l’échec, peut paralyser et empêcher de passer à l’action. Pourtant, cette peur n’est pas insurmontable. En utilisant des stratégies spécifiques, il est possible de surmonter ce blocage émotionnel et de se lancer dans l’aventure du plaidoyer.
La première étape consiste à identifier précisément ce qui cause ce malaise. Qu’est-ce qui vous rend nerveux ou anxieux à l’idée de prendre une action spécifique ? Il peut s’agir de la peur de l’échec, du jugement des autres ou du manque de compétence dans le domaine. En nommant vos peurs et en comprenant leurs racines, vous pourrez les affronter plus sereinement. Par exemple, si la prise de parole en public vous angoisse, une première approche peut être d’écrire un e-mail ou de soumettre un commentaire public par voie électronique. Ainsi, vous commencez à militer de manière moins intimidante tout en réduisant l'anxiété générée par la situation.
Une fois vos peurs identifiées, il est essentiel de réfléchir aux stratégies de gestion qui vous permettront de les surmonter. Ces stratégies peuvent être aussi simples que des techniques de respiration ou des affirmations positives pour vous encourager à agir malgré l’anxiété. Il est également utile d'approfondir votre compréhension du sujet qui vous préoccupe. Lorsque vous avez des doutes ou des questions, recherchez des informations supplémentaires. Plus vous en saurez, plus vous vous sentirez confiant pour faire face à la situation. Parfois, prendre des petites étapes, comme poser des questions ou récolter des informations, est suffisant pour alléger la peur et permettre un progrès significatif.
Enfin, il est important de planifier de manière stratégique comment vous allez débuter votre action. Réfléchissez aux moyens pratiques qui vous aideront à franchir ce premier pas. Peut-être pouvez-vous rejoindre un groupe de plaidoyer ou inviter d’autres personnes à vous accompagner dans votre démarche. Cette planification permet de rendre l’action plus concrète et moins abstraite. Chaque étape du processus de plaidoyer peut être accompagnée d'une telle démarche, qu’il s’agisse d'une initiative locale, communautaire ou d’un plaidoyer à grande échelle.
Le processus de plaidoyer, qu’il soit au niveau d’une école, d’un quartier ou d’une législation nationale, peut sembler accablant. Mais en identifiant les bonnes cibles pour vos efforts, en adaptant vos stratégies à la taille de l’enjeu, et en appliquant ces techniques de gestion de la peur, vous augmentez considérablement vos chances de succès. Le plaidoyer est souvent perçu comme un processus difficile, mais c’est un chemin qui peut devenir plus accessible une fois les étapes et les stratégies bien comprises.
Il est également important de comprendre que, quel que soit le niveau d’intensité de votre plaidoyer, la persévérance joue un rôle clé. Les changements significatifs, qu’ils soient locaux ou nationaux, nécessitent du temps et une constance dans l’effort. En alignant vos actions sur un objectif clair, en cultivant la patience et en étant prêt à ajuster votre approche, vous augmenterez l’efficacité de vos actions, peu importe l’envergure du changement que vous souhaitez voir.
En résumé, le plaidoyer, bien qu'il puisse susciter une appréhension initiale, devient une démarche réalisable si vous suivez des stratégies adaptées. Cela commence par une identification de vos peurs, se poursuit par l’adoption de stratégies pour les surmonter, et se concrétise par un plan d’action bien réfléchi. La clé est de commencer à petite échelle et de croître à mesure que vous gagnez en confiance et en expérience.
Pourquoi la défense des services de santé mentale scolaire est-elle cruciale ?
Avant d’entamer votre parcours de plaidoyer, il est essentiel que vous compreniez exactement ce pour quoi vous vous battez et que vous soyez capable de l’exprimer de manière à résonner auprès de votre public. Bien que des progrès considérables aient été réalisés pour éduquer le public et les décideurs politiques sur ce que les services de santé scolaire impliquent, tout le monde ne saisit pas encore pleinement l’ampleur de cette question. Votre plaidoyer doit inclure une communication continue et précise sur la santé mentale scolaire.
Au cours de mes vingt années d’expérience en tant que psychologue scolaire, défenseur et experte en politique de santé mentale, j’ai dû contester de nombreux mythes et inexactitudes sur les services de santé mentale scolaire, certains d’entre eux que vous pourriez rencontrer dans votre travail.
Certains des mythes les plus courants sont les suivants :
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Les services de santé mentale ne concernent que les élèves handicapés ;
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Les conseillers scolaires, les psychologues scolaires et les travailleurs sociaux scolaires ne sont pas des prestataires de services de santé mentale ;
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Notre école a un psychologue clinicien qui vient deux fois par mois voir les élèves, nous n’avons pas besoin d’autres services ;
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Notre école n’a pas de « problèmes de santé mentale » ;
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Parler de santé mentale ne fera qu’aggraver les problèmes des élèves ;
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Nous ne pouvons pas nous permettre de fournir des services de santé mentale scolaire ;
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Ce n’est pas la responsabilité de l’école de soutenir la santé mentale des élèves car cela n’a pas d’impact sur l’apprentissage.
Cependant, la réalité est que des services de santé mentale scolaires complets sont fondamentaux pour soutenir le développement sain des enfants et leur réussite académique. Ces services améliorent le climat scolaire, augmentent les taux de fréquentation, favorisent la réussite académique, réduisent les problèmes disciplinaires et peuvent, à long terme, faire économiser de l’argent aux écoles. Comme l’a souligné le Dr Dockweiler, il est impératif de plaider en faveur de services de santé mentale scolaire qui incluent : la promotion du bien-être mental pour tous les élèves (niveau 1), des processus pour identifier et traiter les préoccupations dès le début, et une continuité de services ciblés basés sur des preuves (niveau 2) et de services intensifs (niveau 3) pour les élèves ou groupes d’élèves, selon les besoins.
À la base de ce cadre se trouve une équipe multidisciplinaire qui utilise des processus décisionnels basés sur des données pour connecter les élèves avec le soutien nécessaire et surveiller leur réponse aux interventions spécifiques, ajustant les services en fonction des besoins. L'accès à un personnel adéquat de professionnels de la santé mentale employés par l'école, tels que les psychologues scolaires, est essentiel à la qualité et à l’efficacité de tout modèle de prestation de services.
Chacun d’entre nous a un rôle à jouer dans la défense des services de santé mentale scolaire. Aucune action n’est trop petite dans cette lutte. Si vous lisez ce livre, félicitations, vous avez franchi la première étape pour reconnaître que votre voix est puissante et nécessaire pour créer et maintenir le changement. Ce guide étape par étape vous fournira les outils nécessaires pour plaider en faveur de l’accès accru aux services de santé mentale scolaire, que ce soit au niveau local, étatique ou fédéral. Ce livre regorge de « vérités sur le plaidoyer », d'exemples concrets et de conseils précieux de défenseurs chevronnés.
L’une des vérités essentielles à retenir dans toute démarche de plaidoyer est que les relations sont au cœur de cette activité. Prenez le temps de cultiver des relations professionnelles et personnelles avec vos collègues, les décideurs politiques et leur équipe, les leaders d’organisations diverses et d’autres personnes impliquées dans des actions similaires. En nourrissant ces relations, vous poserez les bases d’une collaboration fructueuse qui, avec le temps, vous permettra de devenir un conseiller de confiance pour les décideurs clés.
Il est également crucial d’éviter les partis pris. Il peut être tentant de se laisser emporter par la politique partisane lors d’un plaidoyer législatif. Pourtant, si vous refusez de collaborer avec des décideurs d’un autre parti politique, vous allez court-circuiter votre propre cause, ainsi que celle des enfants que vous défendez. La réussite de chaque initiative législative à laquelle j’ai participé s’est toujours fondée sur un soutien bipartisan.
Immerger-vous pleinement dans la question. Apprenez l’histoire particulière qui explique pourquoi une politique a ou n’a pas réussi dans votre communauté, votre district ou votre État. Qui sont les personnes ou organisations qui ont généralement mené ces efforts ? Les défenseurs qui prennent le temps de comprendre les nuances d’un problème ou d’une politique sont bien mieux placés pour agir de manière efficace et durable. Le changement politique véritable et durable prend des années ; il est donc essentiel de comprendre les enjeux et les acteurs avant de vous lancer dans la défense de votre agenda.
Si vous n’avez pas de place à la table des décideurs, apportez votre propre chaise. N’attendez pas qu’on vous invite. Allez aux réunions du conseil scolaire, témoignez lors des auditions législatives, contactez activement les responsables politiques. Faites-vous connaître et démontrez que votre perspective est inestimable.
Enfin, la création de coalitions diversifiées est primordiale. Le travail de plaidoyer et de politique est bien plus efficace lorsque plusieurs voix, venant d’horizons divers, s’unissent pour un même objectif. Sur la question de la santé mentale scolaire, il est courant de voir des coalitions comprenant des parents, des enseignants, des directeurs d’écoles et d’autres leaders scolaires, des psychologues scolaires, des conseillers, des travailleurs sociaux, et d’autres professionnels. Ne négligez pas les organisations ou personnes avec lesquelles vous pourriez ne pas toujours être d’accord sur tous les sujets. La réussite d’une coalition repose avant tout sur un engagement commun en faveur de l’amélioration du bien-être des élèves.

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