Il est évident que la carte caractéristique, notée φ, est une surjection en utilisant la finitude locale dans D, et qu’elle constitue une injection préservant l’ordre par construction. En tant que bijection préservant l’ordre entre des ensembles denses dans , la carte caractéristique interpole un homéomorphisme préservant l’orientation, φ : , du même nom. En notant le groupe topologique des homéomorphismes préservant l’orientation de , muni de la topologie compacte-ouverte, et l’espace des tessellations de D avec la topologie de Hausdorff sur les sous-ensembles fermés de D, on peut établir le théorème suivant :
Théorème 4.1 ([23]) : L’attribution de la carte caractéristique à induit un homéomorphisme .
Notre modèle de l’espace universel de Teichmüller est le quotient , qui peut être identifié avec la collection de toutes les triangulations idéales de D, ayant le même diagramme que et le même triangle à sa droite ; en effet, dans , le diagramme détermine un triangle, qui est ensuite normalisé dans en par l’action de . L’espace universel de Teichmüller de Bers [2] est la collection de tous les homéomorphismes quasi-symétriques de modulo , de sorte que notre construction généralise naturellement la version de Bers en l’étendant à tous les homéomorphismes préservant l’orientation de .
La théorie de Teichmüller pour les surfaces de type fini
Considérons une surface orientable fermée et connexe de genre , et soit le complémentaire d’un ensemble fini de cardinalité , que l’on prendra pour les punctures de . Fixons tacitement une orientation sur et choisissons un point de base pour son groupe fondamental. À condition que la caractéristique d'Euler soit négative, est uniformisée par un groupe fuchisien, c'est-à-dire : soit le demi-plan supérieur muni de sa métrique de Poincaré et de son groupe de matrices projectives d’isométries orientées, où désigne la matrice identité. En choisissant un point de base dans , il existe une homomorphisme injective (de classe de conjugaison) appelée la représentation uniformisante du groupe fondamental de vers un sous-groupe discret fuchisien , de sorte que les boucles non-triviales autour des punctures dans soient représentées par des transformations paraboliques, à savoir celles dont la trace absolue est égale à deux.
L’espace de Teichmüller de est , où l’apostrophe indique les représentations fuchisiennes telles que définies et l’action de sur se fait par conjugaison. L’espace de Teichmüller décoré est simplement , où la décoration est considérée comme un -uplet de poids réels positifs sur les punctures. En particulier, le groupe des classes d’homotopie des homéomorphismes préservant l’orientation de , noté , agit sur et de la manière naturelle par push-forward. est homéomorphe à une boule ouverte de dimension réelle .
La classe d’homotopie d’une collection d’arcs essentiels disjoints dans reliant les punctures est appelée une famille d’arcs dans , à condition qu’aucune paire distincte d’arcs dans ne soit isotopique. est dite remplir si chaque composant de est simplement connexe. Une décomposition cellulaire idéale est une décomposition d’un espace topologique en simplices, excluant certains de leurs faces de codimension au moins deux, par exemple, une triangulation idéale remplissant décompose en triangles dont les sommets idéaux sont à l'infini, sur les punctures de .
Le théorème fondamental, basé sur une construction de l’enveloppe convexe dans l’espace de Minkowski, est formulé comme suit :
Théorème 4.2 ([22, 24]) : Il existe une décomposition cellulaire idéale de , invariante par , dont les simplices sont indexés par des familles d’arcs remplissant , avec des faces correspondant à l’inclusion de familles d’arcs.
Une famille d’arcs maximale est appelée une triangulation idéale de et contient arêtes. En fait, les longueurs des bords discutées dans l’introduction sur les arêtes de toute triangulation idéale donnent des coordonnées affines globales sur . Par construction, traverser une face de codimension un de correspond à un flip sur une arête dans une triangulation idéale, comme illustré dans la figure correspondante, remplaçant par pour produire une autre triangulation idéale de .
Le groupe de Ptolemy
Le groupe (oid) de Ptolemy a pour objets les tessellations de qui coïncident avec en dehors d’un polygone idéal fini, et les morphismes sont donnés par des compositions finies de flips. Un flip typique a clairement d’ordre deux, cependant, le flip sur le diagramme est défini de manière à produire un autre , de sorte que ces arêtes orientées suivent cet ordre.
Quel est l'apport de l'interprétation anthyphairétique dans la démonstration des incommensurabilités quadratiques de Théétète ?
L’interprétation anthyphairétique de l'extrait de Théétète 147d3-e1, développée par Negrepontis, présente une approche nouvelle et sophistiquée pour comprendre la démonstration des incommensurabilités dans l’œuvre de Platon. Ce passage particulier, souvent interprété à travers le prisme de la division et de la collecte, suggère un modèle mathématique fondé sur des divisions infinies et périodiques des puissances. L'examen minutieux de ce texte met en lumière la manière dont Théétète, dans sa démonstration géométrique, mobilise une méthode de division infinie, suivie d'une reconstitution, pour aborder la question des rapports incommensurables entre les grandeurs.
La clé de cette interprétation réside dans le concept de collecter en un seul, où, après avoir divisé les puissances en une multitude infinie de parties, il devient possible de les rassembler en une unité. Cette idée, bien qu'énigmatique à première vue, s'articule autour du modèle anthyphairétique, qui consiste en une succession de divisions infinies d'un nombre ou d'une grandeur, pour aboutir à une forme de cohérence ou d'équilibre. Ce processus trouve son fondement dans l'idée platonicienne selon laquelle, pour comprendre la nature des choses, il est nécessaire de les réduire à une forme élémentaire et de les analyser à travers des divisions successives, jusqu'à ce qu'une « égalisation » se produise entre les différentes parties.
Le texte de Théétète 147d3-e1 est particulièrement éclairant lorsqu'il fait état de la pluralité des puissances (les « δυνάμεις ») et de leur infinie multiplicité. L'argumentation de Théétète, renforcée par les commentaires antiques, suggère que la multiplication infinie de ces puissances peut être saisie sous un angle distributif, chaque puissance étant vue comme une entité divisible en une infinité de parties, toutes égales entre elles, et permettant une mise en cohérence des éléments étudiés. C'est ici qu'apparaît l'idée centrale du logoi et de la division-collection, où chaque « pouvoir » ou « puissance » est partagé en une quantité infinie de parties qui peuvent être réunies pour former un tout, une « unité » idéale.
Ainsi, l’interprétation anthyphairétique de ce passage offre une vision mathématiquement rigoureuse de la manière dont les incommensurabilités peuvent être résolues, non par une égalisation simple, mais par une division successive et périodique qui, en fin de compte, permet de rassembler les puissances en une seule et même unité. Ce modèle est directement lié à la théorie des rapports, où les puissances se montrent incommensurables en raison de leur divergence en termes de mesure, mais sont néanmoins connectées par cette méthode de division et de collecte.
Ce raisonnement trouve des parallèles dans d’autres aspects de la philosophie platonicienne, notamment dans la République, où la division et la collecte des idées, des formes et des concepts, sont des moyens pour l’esprit humain de comprendre l’essence des choses. De manière similaire, dans Parménide, Platon aborde la question de l’unité et de la multiplicité à travers des raisonnements qui évoquent la division et la réunion des éléments pour atteindre la « vérité » de l’Être. Dans cette lumière, l’interprétation anthyphairétique peut être vue comme une mise en pratique de cette même démarche platonicienne, adaptée aux contextes géométriques et mathématiques.
L’interprétation anthyphairétique, tout en restant fidèle à l’esprit de la pensée de Platon, ouvre également des perspectives sur des méthodes de raisonnement plus modernes, particulièrement en ce qui concerne les approches algébriques et géométriques des incommensurabilités. En effet, le concept de division infinie et de collection de parts dans un tout, tout en étant en harmonie avec les idées antiques, présente des parallèles avec certaines formes de raisonnement mathématique moderne, notamment dans la théorie des séries infinies et des limites.
Ce passage de Théétète, lorsqu’il est interprété à travers l’optique anthyphairétique, ne se limite pas simplement à la résolution des problèmes géométriques de l’époque, mais s'étend à une réflexion profonde sur la manière dont les grandeurs incommensurables peuvent être abordées par des méthodes de division infinie et de synthèse des parties dans un tout. Cette réflexion va au-delà de la simple démonstration mathématique pour toucher à des questions fondamentales sur la nature de la réalité, des formes et de la connaissance, que Platon cherchait à explorer à travers ses dialogues philosophiques.
Dans cette lumière, il est crucial de comprendre que l’idée de collecter en un ne se résume pas à une simple opération arithmétique ou géométrique. Elle engage une réflexion métaphysique profonde sur la manière dont les éléments apparemment disparates ou incommensurables peuvent, par un travail de division et de réassemblage, être ramenés à une unité essentielle. Cette unité n’est pas celle d’un objet simple, mais celle d’une multiplicité de parties égales, dont l’égalité émerge précisément à travers le processus de division infinie.
La théorie des incommensurabilités quadratiques et l'argument de la boîte aux pigeons de Théétète : Une nouvelle approche mathématique
Dans l'application des zones en défaut, nous utilisons une substitution anthyphairétique pour exprimer une relation générale : , où . Cette substitution est une étape fondamentale pour résoudre les équations quadratiques, en particulier lorsque l'on cherche à exprimer des quantités en termes d'autres, comme dans le cas d’une équation quadratique .
En appliquant cette substitution dans l'équation initiale, nous obtenons une forme équivalente avec des coefficients modifiés, qui dépendent des relations entre , , et . En utilisant les propositions de l'élément II.1 et 4, il devient possible de transformer l’équation pour obtenir une version simplifiée, permettant une résolution plus directe de l'incommensurabilité des quantités. Cette méthode implique également l'introduction de nouvelles variables, telles que , , et , qui dépendent des étapes antérieures de la substitution anthyphairétique.
L'un des aspects cruciaux dans la reconstruction des preuves de Théétète réside dans l'application du concept de discrimination quadratique sous la substitution anthyphairétique. La solution de cette discrimination est essentielle pour garantir la validité des étapes successives du processus. La conservation du discriminant dans chaque étape du raisonnement mathématique, bien qu'intuitive, devient un point clé pour comprendre le mécanisme sous-jacent des théories des rapports de grandeurs. En effet, cette invariance, que l'on peut appeler la "conservation du gnomon", permet d'établir une relation entre les différentes étapes de l’anthypairèse et d’identifier les récurrences dans les résultats obtenus, un phénomène que Théétète semble avoir interprété comme une forme de périodicité.
Cette périodicité devient évidente lorsqu'on compare les étapes successives de la procédure mathématique. Chaque nouvelle application de la substitution anthyphairétique donne lieu à une nouvelle équation quadratique avec des discriminants similaires, voire identiques, ce qui suggère que le processus est cyclique, avec un retour périodique à des formes d'équations semblables. Cette idée, en soi innovante pour l'époque de Théétète, préfigure la notion moderne de périodicité en mathématiques et la compréhension des propriétés invariantes sous transformations successives.
Un des éléments les plus novateurs dans cette approche est l'argument de la boîte aux pigeons, qui repose sur la constance du discriminant dans chaque phase du processus. En d'autres termes, Théétète, après avoir observé les cas traités par Théodore, a remarqué que le discriminant de chaque équation quadratique persiste à travers les différentes étapes, ce qui laisse entrevoir une forme de régularité qui ne s'arrête pas aux premières approximations mais se prolonge indéfiniment, marquant ainsi un caractère intrinsèquement périodique des relations impliquées.
Ce constat de périodicité, appliqué au problème des incommensurabilités quadratiques, est fondamental pour comprendre l’évolution de la théorie des rapports de grandeurs chez Théétète. Il ne s'agit pas simplement d'une répétition des mêmes formes d’équations, mais d’une véritable récurrence qui structure le développement des rapports de grandeurs dans un cadre arithmétique et géométrique. Cela introduit une notion de régularité des solutions à un problème mathématique complexe qui, jusqu’alors, semblait capricieux et dépendant des particularités de chaque cas.
Cette approche renouvelée est liée à un changement de perspective, qui ne se contente plus d’une application mécanique des règles géométriques mais cherche à en dégager une structure plus profonde et universelle, applicable à toute une classe de problèmes. C’est ainsi que, par l’interprétation de la périodicité, Théétète parvient à formuler une théorie des rapports de grandeurs basée sur la continuité des transformations anthyphairétiques et sur leur retour systématique à des formes similaires d’équations.
Cette démonstration de la périodicité implique aussi un changement dans la manière dont les Grecs anciens comprenaient les relations entre les grandeurs. Au-delà des simples rapports, il s'agit de saisir une continuité logique et géométrique qui liera toutes ces grandeurs entre elles, indépendamment de leur nature spécifique. Il est ainsi important de comprendre que, pour Théétète, la périodicité n'est pas seulement un trait des équations qu'il résout, mais un principe fondamental pour la construction d'une théorie des rapports qui transcende les valeurs individuelles des grandeurs.
Enfin, la réflexion de Théétète marque une étape décisive dans l’histoire des mathématiques, où il ne se contente plus de résoudre des problèmes particuliers mais cherche à dégager des principes universels qui régissent les relations entre les grandeurs et les nombres. La compréhension de cette continuité, et de la manière dont elle s'articule avec la méthode de l'anthypairèse, permet de saisir non seulement la portée de ses découvertes, mais aussi leur impact profond sur l'évolution des idées mathématiques.
Comment la Médecine, l'Astronomie et la Famille ont Façonné un Destin
Mon père les a rejoints, emportant avec lui sa bourse d'études, loin de ses parents. Ainsi, il termina ses études secondaires à Iași, la capitale de la Moldavie. Il souhaitait poursuivre ses études, mais il se retrouva alors sans le sou. Des officiers français présents sur place lui conseillèrent de s'inscrire à la faculté de médecine, choisissant dès le départ de devenir médecin militaire, ce qui lui permettrait de toucher immédiatement un salaire. Il convient d'ajouter ici que mon père parlait très bien le français, avec un accent certes, mais veillant toujours à utiliser toutes les subtilités de la grammaire française, que nous avons tendance à négliger aujourd'hui.
La guerre finit, mon père était désormais étudiant en médecine à Bucarest, mais il avait toujours adoré le ciel étoilé, il s'intéressait profondément à l'astronomie. Il s’inscrivit donc aussi pendant un an en mathématiques. À la faculté de médecine, il rencontra une jeune fille dont il tomba amoureux, Elena Lupescu ; son surnom était Lela. Ils se marièrent et je suis leur fils.
Lorsque Mitu et Lela s’installèrent dans un appartement à Bucarest, ses parents, qui vivaient essentiellement dans la rue à l'époque, vinrent s'y installer et occupèrent une chambre de la maison. Mon grand-père mourut quand j’avais moins de trois ans, et je me souviens à peine de lui. Ma grand-mère paternelle, Maria, était une personne fort désagréable, en guerre permanente avec mes parents et avec moi. Avant de vous en dire plus sur mes parents, voici un petit détail. Lorsque je naquis, en 1932, mon père annonça à leurs amis : habemus filius! Il avait une assez bonne connaissance du latin. Beaucoup plus tard, en 1945, il rencontra un prêtre hongrois avec qui il se lia d'amitié. Leur seule langue commune était le latin, et ils échangèrent des lettres en latin. Comme mon père me le disait, ce n’était pas le latin de Cicéron, mais une version simplifiée, appelée latin ecclésiastique.
Une fois ses études terminées, mon père était médecin militaire, chargé de l'organisation des fournitures médicales pour l’armée. À la fin des années 1930, il avait atteint le rang de colonel. Mais il avait également une pratique médicale privée, il était dentiste. Et à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'il quitta l'armée, mon père se consacra entièrement à sa pratique médicale, qui connut un grand succès et prospéra.
Je dois maintenant vous parler de l'origine de ma mère. Elle naquit en 1900 à Bucarest. Sa propre mère, Aristia, était enseignante dans une école primaire, tandis que son père était comptable. Il occupait un poste de haut niveau : après de nombreuses années en tant que comptable principal de la flotte commerciale maritime roumaine, il devint le comptable personnel de la reine. Ma grand-mère maternelle avait environ 12 frères et sœurs ; ils s'en sortaient tous bien, si bien que ma mère avait de nombreux cousins avec lesquels elle était assez proche.
Parmi les cinq enfants de mes grands-parents maternels, on trouvait Christian, Lucina, ma mère Elena, Ecaterina et Marian, le plus jeune frère. En ce qui concerne Christian, ingénieur agronome, il fut rapidement ostracisé par ses parents qui désapprouvaient fermement sa femme. Je ne l’ai donc que peu connu et je dois avouer que je n’ai jamais compris exactement les raisons de cette rupture familiale. Ma mère était très attachée à ses deux sœurs et à son frère cadet, ainsi qu’à leurs conjoints. Pour mon père, qui n’avait pas beaucoup d'autres liens familiaux, ils devinrent sa famille proche.
Quelque chose de similaire m’arriva plus tard, lorsque la famille de Milen devint la mienne aussi. Ma tante Lucina était mariée à Petre Mincu, un cousin de sa mère, un homme d’affaires très riche et propriétaire de terres. Plus tard, vers 1947, lorsque les communistes avaient pris le contrôle total du pays, Lucina étant déjà décédée des suites de problèmes cardiaques, Petre perdit toute sa fortune et fut contraint à l'exil dans une ville éloignée de Transylvanie. Mon père lui rendait souvent visite et lui apportait de l'argent pour survivre. Ce n’était pas la seule personne à qui mon père apportait une aide de ce type.
La sœur cadette, Ecaterina, surnommée Ica, était professeure de lycée, mariée à un officier de l'armée, Victor Stanescu, et ils avaient une fille, Liliana, âgée de six mois de moins que moi ; vous en entendrez davantage parler. Le plus jeune de cette famille, Marian, ingénieur chimiste, était marié à une femme russo-grecque, Lealea, dont la famille, originaire d’Odessa, avait fui la Révolution russe. Elle avait des proches au Liban, en Turquie et ailleurs.
Lorsque j'étais jeune, Liliana était pour moi comme une sœur et pour nous deux, les parrains étaient Lucina et Petre, qui nous traitaient comme leurs propres enfants. Nous n’en avions pas d'autres. Enfant, puis adolescent, jusqu’en 1946, lorsque la vie dans le pays changea brusquement, Liliana et moi passions la première moitié de l'été dans le domaine familial de nos parrains, et la seconde moitié dans leur magnifique villa à Predeal, dans les montagnes des Carpates.
Vous aurez remarqué que les seuls jeunes descendants de cette grande famille étaient Liliana et moi. Et puis, comme vous le découvrirez, plus tard, les chemins tortueux de la vie nous séparèrent complètement, et nous devenûmes comme des étrangers l’un pour l’autre.
Revenons maintenant à ma mère. Elle était docteur de laboratoire ; mais elle ne traitait pas les patients, seulement les microbes eux-mêmes. Elle travaillait dans la version roumaine de l'Institut Pasteur de Paris, et son domaine spécial était le tétanos ; elle produisait le vaccin antitétanique pour le pays. Je lui rendais souvent visite dans son laboratoire, où je rencontrais son supérieur, le professeur Condrea, qui me permettait de feuilleter ses magnifiques livres non médicaux. Le fait est que la biologie, et encore moins la médecine, ne purent jamais satisfaire ma grande soif d'universel et d'absolu, ce qui finit par faire de moi un mathématicien.
Ma mère était très occupée par son travail et ne pouvait pas beaucoup s'occuper de moi quand j'étais petit. J'avais donc une nourrice allemande, ce qui était assez courant à l'époque. Ma nourrice, Litzi, était issue d'un groupe saxon de Allemands, amenés par le roi de Hongrie en Transylvanie orientale, mille ans plus tôt. Cela signifie que lorsque j'étais enfant, il y avait deux personnes germanophones autour de moi : ma grand-mère paternelle et Litzi. Toutes deux parlaient bien sûr l’allemand standard, Hochdeutsch, mais elles ne pouvaient pas se comprendre en raison de leurs différents dialectes, schwäbisch et sachsen. Ainsi, le roumain et l’allemand devinrent mes langues maternelles.
Quand j'étais petit, j'avais une vie confortable. Mais c'était ainsi la Roumanie de mon enfance et de ma jeunesse : les réfrigérateurs n’étaient pas disponibles, nous n'avions que des boîtes à glace ; pour chauffer la maison, pour avoir de l’eau chaude ou faire fonctionner le four de cuisine, la seule source d’énergie était le bois. De plus, quand vous achetiez un poulet ou un autre oiseau, il était toujours vendu avec ses plumes. Mes parents avaient besoin à la fois d’une cuisinière et d’une femme de chambre ; mon père, en tant qu’officier de l’armée, avait droit à un ordonnance qui vivait dans une petite chambre de notre maison. Il coupait du bois, plumait les poulets, et faisait tout ça. Sa vie était donc plus confortable que dans une caserne militaire. En réalité, ma mère, ses deux sœurs et sa belle-sœur étaient des cuisinières exceptionnelles ; aucune de mes deux grand-mères ne l’était. Ma mère n’avait que rarement le temps de cuisiner elle-même, mais elle enseigna à la nourrice et à la cuisinière comment faire.
Mon père adorait la bonne nourriture, particulièrement celle que je viens de mentionner, et il appréciait également un bon vin. Mes parents, qui avaient beaucoup d’amis, organisaient souvent des dîners. Selon la coutume de l’époque, ces dîners ne commençaient jamais avant 22 heures. Enfant, puis adolescent, j’aimais écouter les conversations très intéressantes qui avaient lieu lors des repas.
Comment une perturbation générique peut isoler des sous-espaces dans des espaces topologiques : Approfondissement des méthodes de projection et de voisinages fermés
La topologie, en particulier dans le contexte des espaces algébriques et des cartes simples, repose souvent sur la capacité à manipuler des projections et des voisinages de manière subtile pour éviter des chevauchements indésirables. Nous allons aborder un aspect essentiel de ce processus, en étudiant comment des perturbations peuvent être utilisées pour rendre disjointes certaines constructions géométriques dans des espaces topologiques, en particulier les sous-espaces impliquant des projections et des images de cartes simples.
L’idée principale qui sous-tend cette démonstration est de comprendre comment, en perturbant une certaine carte et en projetant sur des espaces comme , il est possible de rendre certains ensembles disjoints, donc d’éliminer toute interférence entre différentes structures géométriques. Par exemple, on peut perturber de telle sorte que devienne disjoint de .
Dans ce cadre, l'approche est de traiter les images de sous-espaces, comme celles de sous les projections vers leurs facteurs. On observe que les ensembles et sont des sous-espaces fermés de et que leur dimension est strictement inférieure à celle de l'espace ambiant, ce qui permet leur séparation grâce à la perturbation générique. L’aspect fondamental ici est l’utilisation de la topologie simpliciale, où les simplices jouent un rôle crucial pour garantir que les sous-espaces et ne se recoupent pas. En effet, si les simples projections de ces sous-espaces se superposaient, cela induirait une collision géométrique qui serait indésirable dans un cadre de construction topologique.
Ainsi, la perturbation générée par une carte de type "pli simple" permet non seulement d'ajuster les structures géométriques au sein de , mais aussi d’assurer que ces structures restent suffisamment éloignées les unes des autres pour garantir la disjonction des images sous projections spécifiques. Le rôle des voisinages ouverts et fermés est ici déterminant, car ils offrent un cadre pour la construction de nouvelles perturbations sans interférence avec les autres sous-espaces.
En pratique, ce type de construction est aussi utile pour définir des voisinages fermés autour de projections comme dans des espaces comme , garantissant ainsi que certaines parties de l’espace topologique soient confinées dans des zones où l’on peut appliquer une projection sans causer de chevauchements.
Cette capacité à isoler les sous-espaces dans les espaces topologiques et à manipuler les cartes pour éviter les intersections indésirables est cruciale pour des constructions complexes en topologie algébrique, où la gestion des singularités et des perturbations est essentielle. Ces méthodes permettent de définir de nouveaux ensembles disjoints dans des espaces , garantissant que les différentes parties de la construction restent séparées et contrôlées.
Un autre aspect important réside dans l'utilisation de retractions et de perturbations sur les fonctions, comme l'illustrent les constructions de et de . Ces fonctions permettent de "forcer" les projections et les images géométriques à rester disjointes, même lorsqu'on effectue des transformations continues. Par exemple, sert à ajuster les valeurs sur , en garantissant que la perturbation à chaque instant ne perturbe pas l’intégrité des autres projections ou sous-espaces voisins.
Un autre point clé est l'importance de la définition de voisinages ouverts comme et , qui jouent un rôle crucial dans la construction de ces structures géométriques. Leur disjonction dans des sous-espaces comme permet de garantir qu'aucune intersection indésirable ne survient, ce qui est essentiel pour la réussite des constructions complexes.
Enfin, ces constructions n'ont pas seulement un rôle théorique mais s'étendent également à des applications pratiques en géométrie algébrique et en topologie des variétés, où la capacité de séparer des structures complexes est essentielle pour comprendre les propriétés de l’espace. L’idée de faire en sorte que certaines parties de l’espace soient disjointes à chaque étape du processus topologique permet de mieux contrôler les résultats finaux de ces constructions.
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