La notion de « Logos » chez Platon, particulièrement dans sa description de la connaissance d’un Être intelligible comme Nom et Logos ou comme Opinion vraie et Logos, trouve son exact reflet dans le « Critère du Logos » pour la périodicité anthyphérétique. L’anthyphérèse, ou la méthode de soustraction répétée pour comparer deux grandeurs, lorsque périodique, fournit une structure mathématique rigoureuse que Platon emploie philosophiquement pour caractériser la connaissance. En effet, le savoir philosophique est présenté comme une imitation de ce processus périodique, où la démonstration du théorème de Théétète s’appuie précisément sur cette périodicité anthyphérétique et sur ce critère de Logos.

Dans le dialogue « Ménon » (80d-86a et 97a-98b), l’interprétation de la connaissance comme « Opinion vraie plus Logos » ou comme « Réminiscence » correspond à une compréhension mathématique précise. Prenons une ligne aa dont le carré est le double de celui d’une ligne bb. La connaissance est alors l’anthyphérèse infinie complète de aa par rapport à bb, l’Opinion vraie correspond aux deux premières étapes de cette anthyphérèse, tandis que le Logos ou Logismos causal est le critère de Logos, et la Réminiscence est la répétition de ce rapport dans le critère. Ce modèle est une simplification par Théétète de la démonstration pythagoricienne originelle de l’incommensurabilité du diamètre par rapport au côté d’un carré.

Une proposition fondamentale (24.5.2.1) montre que si quatre segments a,b,c,da, b, c, d vérifient ad=bcad = bc, alors leurs anthyphérèses respectives sont égales. Cette propriété alimente la compréhension que la preuve de l’incommensurabilité par la méthode anthyphérétique procède par induction, s’appuyant sur la décomposition continue en sous-segments qui reflètent la structure périodique sous-jacente.

Dans la proposition pythagoricienne (24.5.2.2), si a2=2b2a^2 = 2b^2, alors aa est le diamètre du carré de côté bb et l’anthyphérèse de aa par rapport à bb se présente sous la forme [1,peˊriode(2)][1, \text{période}(2)], une suite périodique où le nombre 2 se répète indéfiniment. La démonstration, attribuée à Théétète, s’appuie sur des relations d’inégalités précises et des identités algébriques reliant les segments intermédiaires, établissant ainsi la périodicité anthyphérétique.

Dans le « Ménon », l’Opinion vraie correspond aux premières étapes de cette démonstration, les inégalités b<a<2bb < a < 2b et 2a<3b2a < 3b apparaissant comme des approximations partielles de la structure anthyphérétique. Le Logos, quant à lui, correspond au critère mathématique précis qui caractérise la périodicité (partie II de la démonstration), identifié à un « lien » ou « attache » (desmos) entre les termes, analogue à la notion de proportion harmonieuse exprimée dans le « Timée ».

Cette harmonie proportionnelle, considérée comme le « plus beau des liens », rassemble en un tout les termes liés, produisant l’unité à partir de la diversité. Cette conception est essentielle car elle reflète le principe que la connaissance véritable rassemble les opinions dispersées dans une compréhension unifiée, à travers la répétition et la régularité mathématique du Logos.

La Réminiscence, dans cette optique, n’est pas simplement un souvenir vague, mais la répétition consciente des rapports et des critères qui sous-tendent la connaissance, rappelant ainsi la nature intrinsèque de la connaissance comme répétition cyclique des rapports, c’est-à-dire comme anthyphérèse périodique.

Il est important de noter que l’image platonicienne de l’Être intelligible comme dyade périodique via le critère de Logos ne se limite pas au « Ménon » mais se retrouve dans plusieurs dialogues, notamment la « République » et le « Parménide ». Cela souligne une profonde symbiose entre la structure mathématique et la philosophie platonicienne, où la rigueur formelle de l’anthyphérèse périodique devient le modèle paradigmatique de la connaissance.

Au-delà de cette exposition, il est crucial de comprendre que l’anthyphérèse périodique ne se limite pas à une simple procédure algébrique. Elle incarne une manière fondamentale de saisir la réalité intelligible, en montrant comment l’infini potentiel peut être ordonné selon des règles précises et répétitives. Cela éclaire la philosophie platonicienne dans sa quête de la vérité, indiquant que la connaissance authentique exige non seulement une accumulation d’opinions vraies mais aussi une compréhension structurée et répétitive — un Logos — qui unit ces opinions en un tout cohérent.

La compréhension de ce modèle anthyphérétique enrichit la lecture des textes platoniciens en révélant que les notions apparemment abstraites comme « Logos », « opinion vraie » ou « réminiscence » possèdent une profonde assise mathématique et méthodologique, inscrite dans la tradition pythagoricienne. C’est cette alliance entre philosophie et mathématique qui fonde la rigueur et la beauté de la pensée platonicienne.

Comment les premiers impairs peuvent être exprimés comme différences de carrés

Il est connu qu'un nombre premier impair peut être exprimé de manière essentiellement unique comme la différence de deux carrés. Cette propriété, fondamentale en théorie des nombres, trouve des applications dans des contextes géométriques et algébriques variés, dont la compréhension repose sur des théorèmes importants comme celui de Burnside ou l'utilisation de structures géométriques complexes comme les surfaces de Riemann et les groupes de Klein.

En considérant la structure algébrique des groupes, nous pouvons étudier la façon dont certains groupes agissent sur des ensembles finis. Un exemple pertinent est l'application du lemme de Burnside pour prouver des théorèmes sur l'existence de points fixes sous certaines transformations. Cela peut sembler abstrait au premier abord, mais en l'examinant sous un angle géométrique, notamment par l'intermédiaire des surfaces de Riemann et des automorphismes associés, on voit clairement comment des notions comme les involutions ou les transformations linéaires fractionnaires peuvent aider à démontrer des résultats sur les carrés.

L'une des applications les plus intéressantes de ces concepts concerne les geodesiques sur les surfaces de Riemann, notamment celles qui sont obtenues de manière naturelle à partir des rationnels de la forme k/pk/p, où pp est un nombre premier. Pour ces surfaces, l'action des automorphismes sur les geodesiques permet de prouver des théorèmes comme le théorème 6.1.2, qui démontre qu'il existe toujours une involution préservant l'orientation qui laisse invariant l'une de ces geodesiques, sous certaines conditions sur pp.

La géométrie de la somme des carrés de Fermat joue également un rôle essentiel dans cette étude. En effet, comme l'indiquent les travaux de Penner et autres, la notion de longueur λ\lambda-de geodesiques bicuspides sur des surfaces percées nous permet de mieux comprendre les liens entre la théorie des nombres et la géométrie hyperbolique. Dans ce contexte, les longueurs λ\lambda sont souvent définies comme des exponentielles de la moitié de la longueur d'une portion extérieure de certaines régions fixes, et leur relation avec les nombres de Markoff permet de démontrer que chaque nombre de Markoff est effectivement la somme de deux carrés.

L'usage du lemme de Bézout dans ce cadre géométrique montre également la profondeur des connexions entre la théorie des nombres et les actions des groupes sur des ensembles de rationnels. Par exemple, la propriété que SL(2,Z)\mathrm{SL}(2, \mathbb{Z}) est transitive sur l'ensemble des rationnels augmentés de l'infini repose directement sur ce lemme, qui affirme qu'il existe des entiers xx et yy pour tout couple d'entiers aa et bb coprimes satisfaisant ax+by=1ax + by = 1. Cette approche permet de démontrer de manière élégante des résultats comme le théorème de la réduction des carrés.

Il est important de souligner que ces outils algébriques et géométriques ne sont pas simplement des curiosités théoriques, mais qu'ils offrent de véritables moyens de résoudre des problèmes complexes en combinant la théorie des groupes, la géométrie hyperbolique et la théorie des nombres. En particulier, le lien entre les structures géométriques comme les cercles de Ford et les transformations de SL(2,Z)\mathrm{SL}(2, \mathbb{Z}) fournit une vision intuitive des relations profondes entre les rationnels, les involutions, et les carrés.

En étudiant ces relations, il devient évident que la théorie des nombres n'est pas simplement un domaine isolé de l'algèbre, mais un champ vibrant de connexions interdisant les frontières traditionnelles des disciplines. Les calculs de longueur dans le contexte de la géométrie hyperbolique, par exemple, ne sont pas seulement une question de mesure géométrique, mais aussi un moyen de comprendre des propriétés arithmétiques profondes, comme l'identité de la somme des carrés.

De cette manière, l'application de concepts comme le lemme de Burnside et les propriétés géométriques des surfaces de Riemann et des transformations linéaires nous permet d'approcher des résultats fondamentaux en théorie des nombres sous un angle géométrique, offrant ainsi une nouvelle perspective sur des résultats anciens mais toujours fascinants.

Comment les cartes lisses stables peuvent être étendues en immersions : Un aperçu des théorèmes de Mather et Haefliger

Les implications réciproques s'appliquent dans de nombreuses dimensions, en particulier pour toutes les valeurs de n8n \leq 8, comme l'indique le théorème de Mather [32]. Ce théorème affirme que les cartes lisses génériques NnMmN^n \to M^m, avec mnm \geq n, sont stables si, et seulement si, les conditions suivantes sont remplies : 6m7n76m \geq 7n - 7 ou 6m7n86m \geq 7n - 8, et mn+3m \leq n + 3. Ce résultat met en lumière l'importance de la stabilité pour l'existence de certaines propriétés géométriques des cartes.

Le corollaire 13.1.2 indique que le théorème 13.1 est également valide si l'on remplace "générique" par "stable". Cela montre que la stabilité joue un rôle fondamental dans l'analyse des cartes lisses, et que la généricité n'est parfois qu'une condition plus restrictive pour décrire les mêmes phénomènes. Dans une telle situation, la stabilité garantit que les objets géométriques associés à une carte sont suffisamment réguliers pour être manipulés mathématiquement.

Il est également possible, comme le suggère la remarque 13.1.3, de remplacer la condition de généricité par d'autres conditions explicites, moins restrictives et plus faciles à vérifier. Cette remarque souligne la flexibilité de l'approche théorique, permettant de simplifier certains aspects du problème tout en préservant la validité des résultats. Une telle condition explicite pourrait être plus accessible dans des contextes pratiques ou lorsqu'on souhaite limiter la complexité des preuves.

Dans le cadre de la construction d'une carte générique sans points triples, le théorème 13.1 devient trivial pour les immersions sans points triples, comme l'indique la remarque 13.1.4. En effet, une immersion sans points triples est toujours une carte lisse de type "pli", et ce type de singularité est particulièrement simple à traiter mathématiquement. Pour ces cartes, l'extension du résultat aux cartes lisses génériques sans points triples repose sur des constructions simples et directes, comme le montre la proposition 13.3.6 pour le cas des cartes PL (pièces linéaires).

Cependant, dans le cas où k=1k = 1, la situation devient encore plus simple. Les cartes génériques NnMmN^n \to M^m2(m+k)3(n+1)2(m+k) \geq 3(n+1) n'ont pas de points triples, ce qui permet d'éviter des complications supplémentaires liées aux singularités triples. Ce cas particulier, mentionné dans la remarque 13.1.5, montre que certains types de cartes lisses peuvent être traités de manière plus directe grâce à la géométrie de ces cartes.

L'approche classique pour prouver le théorème 13.1 repose sur l'adaptation du "truc généralisé de Whitney" de Haefliger (voir [1, §VII.4]), comme le propose la remarque 13.1.6. Toutefois, cette méthode rencontre des difficultés lorsqu'il s'agit de traiter des cartes qui ne sont pas immergées dans NN, rendant la construction de cadres globaux Haefliger particulièrement complexe. La méthode développée dans cette section offre une alternative intéressante en décrivant une homotopie explicite par une formule. Cette approche contraste avec la construction plus implicite de Haefliger, mais elle n'est applicable que sous des hypothèses compatibles et nécessite souvent une légère perturbation des données pour rendre la formule valide.

La remarque 13.1.7 attire l'attention sur les limites du théorème 13.1(c), qui ne couvre pas certains cas plus généraux où des singularités complexes, comme les cuspides, interviennent. Dans ces situations, maintenir la connexion entre les cartes géométriques et les données de l'espace de configuration devient un défi. Cela montre que, bien que le théorème 13.1 soit puissant dans de nombreux cas, il existe des situations où des travaux supplémentaires sont nécessaires pour étendre les résultats aux singularités plus complexes.

En parallèle, la proposition 13.1.8 met en avant une autre direction : les cartes stables lisses et PL. Ce résultat suggère qu'une carte lisse stable f:NnM2n+1kf : N^n \to M^{2n+1-k} peut toujours être considérée comme une kk-première dans une certaine construction géométrique, garantissant que l'objet géométrique associé est bien une immersion ou une inclusion. Ce type de résultat s'avère crucial pour la compréhension des interactions entre la stabilité des cartes et la géométrie des immersions.

Dans un cadre plus général, le théorème 13.2 présente un résultat fondamental concernant les cartes PL non dégénérées. Il stipule que chaque carte PL non dégénérée d’un polyèdre compact nn-dimensionnel peut être transformée en une immersion stable. Cette construction explicite des immersions dans Rn+1\mathbb{R}^{n+1} constitue un outil puissant pour traiter de nombreuses situations géométriques, comme le montre l'exemple donné dans la remarque 13.1.9.

Enfin, il convient de souligner l'importance de la stabilité dans la théorie des cartes lisses, comme le démontre le théorème 13.3. Ce théorème affirme que, pour les variétés nn-dimensions stables, chaque carte stable entre variétés parallélisables est nécessairement une immersion stable. Ce résultat est également applicable à des cartes stables entre polyèdres, offrant une extension naturelle des propriétés de stabilité aux situations où les variétés ne sont pas lisses.

En résumé, les cartes lisses stables jouent un rôle central dans la géométrie des immersions, en particulier dans les théorèmes de Mather et Haefliger. La compréhension de ces résultats permet non seulement de mieux appréhender les interactions entre les cartes génériques et stables, mais aussi de développer des méthodes plus générales pour traiter des singularités complexes, comme les cuspides. L'approfondissement de ces théorèmes et la simplification de certaines conditions ouvrent la voie à une analyse plus détaillée des phénomènes géométriques dans des contextes plus vastes.

L'analogie entre les nœuds hyperboliques et les nombres premiers dans la topologie tridimensionnelle

L'exploration de la topologie tridimensionnelle s'est intensifiée grâce aux travaux de chercheurs tels que R. H. Bing, dont les constructions magiques ont révélé la nature mystérieuse de certains objets géométriques. Une des découvertes marquantes fut sa démonstration selon laquelle le double de la clôture du complément de la composante mauvaise de la sphère à cornes d'Alexandre dans S3S^3 est à nouveau topologiquement équivalent à S3S^3, offrant ainsi une involution indomptable et sauvage de S3S^3. Ce type de construction semble avoir inspiré de manière similaire Po, dont les recherches sur la topologie en quatre dimensions ont permis une meilleure compréhension de la topologie en trois dimensions.

L'une des grandes passions de Po était d’explorer les mystères de la topologie tridimensionnelle, même si son approche passait souvent par une perspective en quatre dimensions. Ce double mouvement entre dimensions supérieures et structures tridimensionnelles se manifeste dans ses travaux sur des conjectures fondamentales, telles que la conjecture de Poincaré. L'appréciation de Po pour les idées de Perelman concernant la résolution de cette conjecture met en évidence un modèle exemplaire pour tout chercheur : une capacité à se consacrer pleinement aux idées pour elles-mêmes, tout en étant nourri par leur beauté et leur profondeur explicative.

Les nœuds, éléments essentiels de la topologie tridimensionnelle, forment une sorte de code génétique qui régit le développement et l’évolution de ce domaine. Po partageait un amour particulier pour les nœuds, et je suis convaincu qu'ils offrent une passerelle vers de nombreuses autres branches des mathématiques. Par exemple, lorsque j'ai tenté de m'initier à la théorie des nombres, j'ai découvert une analogie étonnamment féconde entre la théorie des nœuds, telle que je la comprenais en tant que topologue, et les phénomènes liés aux nombres premiers. Cette analogie s'est avérée être un pont puissant entre les deux domaines, facilitant une compréhension mutuelle.

L'analogie entre les nœuds et les nombres premiers, que j'ai approfondie au cours de mes recherches, se trouve renforcée par une observation faite lors d'une conférence : il pourrait être utile de préciser cette comparaison en focalisant non seulement sur les nombres premiers en général, mais plus spécifiquement sur les nœuds hyperboliques. Contrairement à la classe générale des nœuds, les nœuds hyperboliques sont relativement rares et conjecturalement, dans chaque classe de commensurabilité, leur nombre est limité. Ce choix permet également d’utiliser le volume hyperbolique du complément du nœud, vol(K)\text{vol}(K), comme un analogue direct du logarithme de la norme du nombre premier. La comparaison entre les deux s’établirait ainsi comme suit :

  • Nombres premiers pp ↔ Nœuds hyperboliques KK

  • logp\log pvol(K)\text{vol}(K)

Cette comparaison offre une voie nouvelle pour comprendre les propriétés profondes des nœuds en lien avec la théorie des nombres. L'usage du volume hyperbolique vol(K)\text{vol}(K) pour les nœuds permet d’envisager des parallèles intéressants avec les propriétés arithmétiques des nombres premiers. La façon dont les espaces géométriques se comportent à la fois en topologie et en théorie des nombres peut donner lieu à de nouvelles découvertes.

Dans la topologie des nœuds, une partie fondamentale de la structure est la géométrie des espaces impliqués. Considérons par exemple un nœud KK plongé dans la sphère tridimensionnelle S3S^3. L'espace XKX_K, qui est le complément du nœud dans S3S^3, joue un rôle clé dans la compréhension de la structure topologique du nœud. En utilisant la dualité de Poincaré, il est possible de relier des groupes fondamentaux de manière canonique. Le groupe fondamental du complément du nœud, π1(XK)\pi_1(X_K), présente des propriétés fascinantes, notamment sa relation avec des espaces couvrants abéliens finis et des groupes de deck associés.

En parallèle, la théorie des nœuds nous offre une vue d’ensemble sur les espaces de dimensions supérieures. Le nœud dans S3S^3 peut être vu comme un espace compact avec une frontière de tore, et l’action du groupe fondamental sur cet espace fournit une représentation de la structure de l’ensemble des nœuds. Cette représentation est essentielle pour comprendre la nature des nœuds en tant que groupes topologiques et leurs invariants.

Un point crucial dans cette discussion est l’étude des propriétés profinité des groupes fondamentaux des nœuds. L’analogie entre la topologie des nœuds et la théorie des nombres premiers se renforce si l’on considère les complétions profinitées des groupes fondamentaux des nœuds. Un nœud est dit profiniquement équivalent à un autre s’il existe un isomorphisme entre leurs complétions profinitées. Cela ouvre une nouvelle dimension dans la compréhension des invariants des nœuds et pose des questions intéressantes sur les propriétés qui peuvent être définies à partir de ces complétions.

Le lien entre la topologie des nœuds et la théorie des nombres premiers s'étend ainsi bien au-delà de simples analogies formelles. En s’appuyant sur des concepts avancés comme la profinité et les volumes hyperboliques, il devient possible de formuler des conjectures intéressantes sur la nature de ces objets mathématiques. Ces idées ouvrent des avenues pour des recherches futures où les nœuds ne sont pas seulement des objets géométriques mais aussi des portes d’entrée vers des questions profondes en arithmétique.

Comment les applications lisses se comportent par rapport à un polyèdre fermé

Les applications lisses entre variétés lisses jouent un rôle essentiel dans le domaine de la topologie différentielle. Considérons deux variétés lisses NN et MM, où NN est une variété de dimension nn et MM une variété de dimension mm, avec mnm \geq n. Lorsqu'on parle d'une application f:NMf : N \to M dans ce contexte, il est crucial de comprendre comment elle interagit avec les structures sous-jacentes des espaces et de s'intéresser à des questions liées à la transverse des applications à des sous-variétés fermées, notamment dans le cas d'un polyèdre fermé comme QQ dans NN.

Imaginons que nous ayons un polyèdre fermé QQ dans NN, et supposons que sa dimension soit inférieure à celle de MM, c'est-à-dire que dimQ<m\dim Q < m. Alors, pour une application lisse générique f:NMf : N \to M, il est possible de démontrer que l'image de f^\hat{f} sur QQ sera disjointe de Q×MQ \times M. Ce résultat repose sur une application importante de la transverse des cartes et sur la théorie des sous-variétés lisses.

Ce type de résultat repose sur un théorème fondamental, le Théorème C.9, qui affirme que pour une application f:NMf : N \to M, si f^\hat{f} est transverse à une famille de sous-variétés LiL_i dans MM, alors l'ensemble des applications ff ayant cette propriété forme un ensemble dense dans C(N,M)C^\infty(N, M). Ce théorème est un outil précieux, car il nous permet de caractériser les applications génériques en termes de conditions de transverse aux sous-variétés, garantissant ainsi que les applications ff génériques éviteront des configurations topologiquement significatives, comme les intersections non voulues avec des polyèdres.

Dans le cas particulier où LL est une sous-variété fermée, on peut renforcer cette densité en montrant que la condition d'être "massive" peut être remplacée par la condition d'être "ouverte et dense", ce qui est fondamental dans la compréhension des structures des espaces d'applications lisses. La clé de cette démarche est de considérer les triangulations des sous-variétés comme QQ, car elles permettent de diviser QQ en simples ouverts dont les images par f^\hat{f} peuvent être contrôlées de manière détaillée. Cette approche garantit que, dans la plupart des cas, les applications génériques éviteront toute intersection indésirable avec QQ.

Le rôle de la transverse dans ce cadre est donc déterminant. En effet, l'application f^\hat{f} doit être transverse à chaque simplexe σi\sigma_i du polyèdre QQ, ce qui signifie que, pour chaque application générique, l'image de f^\hat{f} ne croise pas les sous-variétés correspondant à ces simples. Ce phénomène s'explique par le fait que l'ensemble des applications transverses à ces sous-variétés constitue un ensemble dense dans C(N,M)C^\infty(N, M), ce qui permet de conclure que les applications génériques auront cette propriété.

Dans un autre cadre, où l'on considère des applications f:NMf : N \to M qui sont ii-transverses pour tous les ii, une situation semblable se produit avec des polyèdres fermés dans NN. En effet, pour une application ff, la disjonction de f^\hat{f} de certains sous-espaces, tels que QQ, est garantie par des arguments similaires, où l'on se base sur la relation entre la dimension de QQ et les dimensions des images des applications génériques. Ces résultats sont soutenus par des calculs rigoureux qui relient la dimension des sous-variétés de la préimage de ff aux propriétés topologiques des espaces sous-jacents.

L'idée centrale ici est que pour les applications génériques, la structure des sous-variétés transverses permet d'éviter des intersections non souhaitées, renforçant ainsi les propriétés de "séparation" topologique des différentes parties de NN et MM. Ce phénomène trouve des applications dans de nombreux domaines de la topologie différentielle, où l'on cherche à garantir qu'une application entre deux variétés évite des comportements pathologiques ou des singularités indésirables.

En résumé, ces résultats montrent l'importance de la transverse dans l'analyse des applications lisses et dans la résolution de problèmes géométriques complexes. Ils permettent de comprendre comment les applications génériques interagissent avec des structures sous-jacentes, en garantissant des propriétés topologiques solides comme l'absence d'intersections non voulues entre des sous-variétés fermées et l'image des applications.