Dans un espace métrique (X,d)(X, d), la notion de continuité est fondamentale pour l'étude des fonctions et de leurs propriétés. Une fonction f:XYf : X \to Y est dite continue en un point x0Xx_0 \in X si, pour chaque ϵ>0\epsilon > 0, il existe un δ>0\delta > 0 tel que pour tous xXx \in X, dX(x,x0)<δd_X(x, x_0) < \delta implique dY(f(x),f(x0))<ϵd_Y(f(x), f(x_0)) < \epsilon. Cela signifie que les petites variations de xx autour de x0x_0 entraînent des petites variations de f(x)f(x) autour de f(x0)f(x_0), garantissant ainsi que la fonction ne présente pas de "sauts" ou de discontinuités à ce point.

Si (xk)(x_k) est une suite qui converge vers xx_\infty dans (X,d)(X, d), alors (xk)(x_k) converge également vers xx_\infty dans (X,d)(X, d') pour une autre métrique dd' sur XX, si la métrique dd' est équivalente à dd. Cela découle du fait que deux métriques équivalentes sur un espace métrique induisent la même topologie, et donc les propriétés de convergence des suites sont préservées.

Exemples et applications

Prenons un exemple classique pour illustrer la continuité. Si ff est une fonction concave sur [0,)[0, \infty) et que aa et bb sont deux nombres non négatifs, une fonction concave g(t)=f(t)f(a+b)a+btg(t) = f(t) - \frac{f(a + b)}{a + b} \cdot t peut être utilisée pour prouver l'inégalité f(a+b)f(a)+f(b)f(a + b) \leq f(a) + f(b). Cette approche est fondamentale dans les inégalités de Jensen et les théorèmes sur les fonctions convexes et concaves, qui jouent un rôle central dans l'analyse et la géométrie des espaces métriques.

Un autre exemple concerne la continuité des suites de fonctions. Si ff est continue en un point x0x_0 dans un espace Rn\mathbb{R}^n, alors pour chaque ϵ>0\epsilon > 0, il existe un δ>0\delta > 0 tel que si xx02<δ\| x - x_0 \|_2 < \delta, alors f(x)f(x0)2<ϵ\| f(x) - f(x_0) \|_2 < \epsilon. Ce type de définition permet de démontrer que chaque fonction fkf_k d'une suite de fonctions (fk)(f_k) est continue, et la continuité de la limite ff suit de la continuité de chaque fkf_k.

En revanche, si une suite de fonctions fkf_k est continue pour chaque kk, alors ff est également continue, ce qui met en lumière l'importance de la convergence uniforme dans l'analyse fonctionnelle.

Continuité et fonctions rationnelles

Certaines fonctions rencontrées dans les espaces métriques sont des fonctions rationnelles, comme celles des composantes d'une fonction définie sur des espaces de dimension deux, où les dénominateurs ne sont pas nuls. Ces fonctions sont continues sur des domaines ouverts, mais il est crucial de vérifier que le domaine ne contient pas de points où le dénominateur de la fonction s'annule, ce qui entraînerait une discontinuité.

Prenons un exemple plus concret, où l'image d'une fonction f:R2Xf : \mathbb{R}^2 \to X, définie par une certaine formule algébrique, est contenue dans une sphère unité excluant un point particulier. Par exemple, si on définit f(u,v)=(u2+v2+1)2f(u, v) = (u^2 + v^2 + 1)^2, alors l'image de ff est contenue dans la sphère unité de R3\mathbb{R}^3 avec un point enlevé. Cette construction démontre l'importance de la continuité dans des contextes géométriques, et montre comment l'image d'une fonction peut être restreinte à une certaine partie de l'espace de codomaine.

Espaces compacts et continuité

Dans l'étude des espaces compacts, il est important de noter que les ensembles compacts dans un espace métrique sont à la fois fermés et bornés. En utilisant des critères comme le théorème de Heine-Borel, on peut démontrer qu'une fonction continue sur un espace compact est nécessairement bornée et atteint ses bornes. Un exemple typique de cet argument concerne les matrices et les fonctions déterminants sur Rn×n\mathbb{R}^{n \times n}, où le déterminant est une fonction continue et que l'ensemble des matrices de déterminant 1 forme un ensemble fermé, mais non compact.

Sur la densité dans un espace métrique

Un ensemble AXA \subset X est dense dans XX si pour tout point xXx \in X, la distance de xx à AA est nulle, c'est-à-dire d(x,A)=0d(x, A) = 0. Cela implique que l'adhérence de AA est l'ensemble entier XX. Un exemple classique de densité est celui des rationnels dans les réels, où les rationnels sont denses dans R\mathbb{R}.

Conclusion

Les concepts de continuité et de convergence dans un espace métrique sont des pierres angulaires pour comprendre les comportements des fonctions dans des contextes géométriques et analytiques. L'analyse des suites convergentes, la continuité des fonctions rationnelles, et les propriétés des ensembles compacts et denses sont toutes des notions essentielles pour explorer les fonctions dans les espaces métriques. Le lecteur doit également garder en tête l'importance des métriques équivalentes et des propriétés topologiques comme la compacité, qui peuvent simplifier ou rendre plus complexes les résultats selon le contexte.

Comment construire une suite condense en métrique uniforme : un aperçu de la convergence et de l'approximation

Soit (Y,e)(Y, e) un espace complet, ce qui implique, d'après la proposition 17.2.5, qu'une suite condense possède une limite continue et bornée. L'espace compact (X,d)(X, d) est séparé. Nous fixons un sous-ensemble dénombrable et dense A={aj}j=0A = \{ a_j \}_{j=0}^{\infty} de XX. Pour clarifier les constructions suivantes, posons ν(k,m)\nu(k, m) comme l'indice du mm-ième terme de la kk-ième sous-suite, de sorte que la kk-ième sous-suite soit (fν(k,m))m=0(f_{\nu(k,m)})_{m=0}^{\infty}. Puisque fm(a0)f_m(a_0) est une suite bornée dans l'espace euclidien Rn\mathbb{R}^n, il existe une sous-suite (fν(0,m))(f_{\nu(0,m)}) telle que fν(0,m)(a0)f_{\nu(0,m)}(a_0) converge.

Inductivement, supposons que pour la kk-ième sous-suite (fν(k,m))(f_{\nu(k,m)}), fν(k,m)(aj)f_{\nu(k,m)}(a_j) converge pour tout jj tel que 0jk0 \leq j \leq k. Nous pouvons alors choisir une sous-suite (fν(k+1,m))(f_{\nu(k+1,m)}) de (fν(k,m))(f_{\nu(k,m)}) telle que fν(k+1,m)(ak+1)f_{\nu(k+1,m)}(a_{k+1}) converge également. La séquence diagonale φm:=fν(m,m)\varphi_m := f_{\nu(m,m)} converge en chaque point de AA. Il suffit maintenant de démontrer que (φm)(\varphi_m) est condense dans la métrique uniforme.

Fixons ϵ\epsilon arbitrairement. Selon le lemme 17.2.10, il existe un δ\delta tel que pour tous xx et xx' dans XX, et pour toute fonction ff de FF, d(x,x)<δd(x, x') < \delta implique e(f(x),f(x))<ϵ/3e(f(x), f(x')) < \epsilon/3. Comme (X,d)(X, d) est totalement borné, il existe un nombre fini de boules δ/2\delta/2-voisinages, que nous notons {Oj}j=0J\{ O_j \}_{j=0}^{J}, qui couvrent XX. Pour chaque jj, nous choisissons un point ak(j)a_k(j) dans OjO_j et un indice NjN_j tel que si Njm<nN_j \leq m < n, alors e(φm(ak(j)),φn(ak(j)))<ϵ/3e(\varphi_m(a_k(j)), \varphi_n(a_k(j))) < \epsilon/3. Posons N=max{Nj}j=0JN = \max \{ N_j \}_{j=0}^{J}. Si Nm<nN \leq m < n, alors pour tout xXx \in X, il existe un jj tel que d(x,ak(j))<δd(x, a_k(j)) < \delta. En appliquant l'inégalité triangulaire aux chaînes φm(x),φm(ak(j)),φn(ak(j)),φn(x)\varphi_m(x), \varphi_m(a_k(j)), \varphi_n(a_k(j)), \varphi_n(x), comme dans la preuve du lemme 17.2.3, on obtient e(φm(x),φn(x))<ϵe(\varphi_m(x), \varphi_n(x)) < \epsilon indépendamment de xx. Ce résultat montre que la séquence (φm)(\varphi_m) condense dans la métrique uniforme.

Dans un contexte plus large, il est essentiel de comprendre que la notion de convergence uniforme est centrale pour l'approximation de fonctions continues par des suites de fonctions plus simples, comme les suites de polynômes ou autres types de fonctions régulières. La convergence uniforme permet non seulement de garantir la convergence des valeurs des fonctions en chaque point, mais également de contrôler leur comportement global sur des ensembles compacts. Ce type de convergence est particulièrement important dans l'étude des théorèmes d'approximation, où la compréhension fine des propriétés des suites condenses et de leur comportement en métrique uniforme permet d'établir des résultats d'approximation puissants et généralisables à de nombreux contextes.

Un autre aspect à ne pas négliger est l'importance de la construction d'espaces d'approximation dans lesquels les suites convergentes ou condenses peuvent être étudiées de manière effective. Par exemple, dans l'exercice 17.2.2, la construction d'une surjection continue c:[0,1][0,1]2c: [0, 1] \to [0, 1]^2 par une méthode récursive montre comment une approche itérative et structurée peut mener à des approximations d'espaces plus complexes tout en préservant la continuité et la densité de l'image. Ce processus est une illustration des théorèmes d'approximation dans les espaces compacts et séparables, où la convergence uniforme joue un rôle clé dans la garantie de la continuité de la limite.

Pour conclure, il est fondamental de souligner que, bien que la convergence uniforme dans les espaces compacts offre un puissant cadre pour l'approximation, elle ne garantit pas forcément la conservation de certaines propriétés topologiques, telles que l'injectivité dans les surjections continues. Cela est particulièrement évident dans l'exercice 17.2.3, où l'on démontre qu'une surjection continue c:[0,1][0,1]2c: [0,1] \to [0,1]^2 ne peut être injective, ce qui met en lumière les limitations inhérentes aux méthodes d'approximation uniforme dans des contextes géométriques plus complexes.