Les progrès récents dans le domaine des turbines à gaz et des cycles combinés ont été alimentés par la quête constante d'efficacité énergétique et de réduction des émissions. Une des contributions notables dans ce domaine provient de l’auteur, qui a écrit de nombreux articles publiés dans des revues de prestige telles que le Journal of Engineering for Gas Turbines and Power de l’ASME et dans des publications spécialisées comme Gas Turbine World. Ces travaux ont souvent été présentés lors de conférences majeures telles que l'ASME IGTI Turbo Expo et POWERGEN International, et ont reçu des distinctions pour la qualité de leur contenu scientifique et technique. Il est essentiel pour ceux qui s'intéressent à la technologie des turbines à gaz et aux cycles combinés de comprendre ces évolutions techniques pour anticiper les tendances futures.

L’un des domaines clés des travaux de l’auteur concerne l’optimisation des performances des cycles combinés, particulièrement dans le contexte de l’intégration de la capture du carbone post-combustion. L'un de ses articles de 2017 aborde en détail la manière dont l’optimisation des turbines à gaz et l’adaptation des cycles combinés peuvent être améliorées pour une meilleure efficacité énergétique et une réduction des coûts. Par exemple, la technologie des turbines à gaz combinées avec la capture du carbone est une réponse directe aux exigences croissantes de durabilité et de transition énergétique. Cette approche permet de maximiser la production d'énergie tout en minimisant les impacts environnementaux, notamment les émissions de CO₂.

Une autre dimension cruciale de ces recherches porte sur les méthodes de modélisation et de simulation des performances des centrales à cycles combinés. L’auteur a proposé des modèles paramétriques simples mais efficaces pour évaluer rapidement les performances des systèmes intégrés, en particulier ceux utilisant des cycles combinés avec des cycles thermodynamiques avancés. Ces modèles sont essentiels pour estimer les performances de centrales énergétiques dans des conditions variées et permettent aux ingénieurs de faire des choix éclairés pour optimiser les configurations des turbines et des cycles thermiques. De plus, cette approche aide à prédire le comportement des systèmes à haute pression et à haute température, souvent associés à des cycles combinés de pointe.

L'optimisation de l’efficacité énergétique dans les centrales à gaz turbine et les cycles combinés ne se limite pas à l'amélioration des turbines elles-mêmes, mais inclut également l'intégration de nouvelles technologies comme le stockage d'énergie sous forme de gaz comprimés. Dans cet esprit, l’article de 2017 sur le stockage d’énergie comprimée a exposé comment les technologies de stockage peuvent interagir avec les cycles combinés pour répondre aux besoins de flexibilité et de stabilité du réseau électrique, un défi de taille dans le cadre de la transition vers des sources d'énergie renouvelables intermittentes.

L’optimisation de la combustion et la répartition des charges de travail au sein des systèmes combinés sont d’autres aspects cruciaux qui ont été explorés en profondeur. La gestion de la combustion, notamment avec des améliorations comme l’ajout de chaleur par le biais de conduits dans les générateurs de vapeur à récupération de chaleur (HRSG), a été un sujet clé dans les études récentes. Cette méthode permet de récupérer davantage d'énergie et de la restituer sous forme de chaleur utile pour améliorer l'efficacité du cycle. Ces évolutions augmentent non seulement les rendements mais aussi la rentabilité des centrales thermiques.

Pour les chercheurs et les ingénieurs souhaitant approfondir leur compréhension des évolutions dans ce domaine, il est pertinent de consulter des études spécifiques. Par exemple, les articles qui explorent les défis liés à la capture du carbone et à la gestion des émissions sont cruciaux, car ces technologies deviendront incontournables à mesure que les normes environnementales deviennent plus strictes. De même, les articles traitant des cycles thermodynamiques et de la gestion de la performance des turbines à gaz dans des conditions réelles apportent une connaissance approfondie des limites pratiques de ces systèmes.

L'approfondissement des concepts théoriques est essentiel, mais il convient aussi de souligner que l’application pratique de ces technologies nécessite de prendre en compte les coûts, la maintenance et la flexibilité opérationnelle. Les recherches les plus récentes montrent que les nouvelles générations de turbines à gaz ne se contentent pas de chercher à augmenter leur rendement ; elles intègrent également des solutions flexibles adaptées aux exigences de production d'énergie en période de forte demande ou de faible disponibilité des ressources.

Il est également important de noter que la mise en œuvre de ces nouvelles technologies n’est pas sans défis, notamment en matière de coûts de capital et de temps de déploiement. Les transitions vers des systèmes énergétiques plus efficaces et durables requièrent des investissements importants, qui doivent être justifiés par des économies d'échelle et des gains en efficacité à long terme. Ces aspects économiques, bien qu'évidents pour les experts du domaine, doivent être également compris par les acteurs publics et privés impliqués dans la planification énergétique.

Les cycles combinés : Comparaison entre les centrales hybrides GT et ISCC

Les centrales électriques hybrides combinées, telles que les systèmes GT (Gas Turbine) et ISCC (Integrated Solar Combined Cycle), représentent une avancée significative dans l’optimisation de l’efficacité énergétique en combinant différentes sources d’énergie. Ces technologies sont de plus en plus considérées comme des solutions clés pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 et de diversification énergétique. Cependant, leurs performances et leur rentabilité dépendent de nombreux facteurs, allant des technologies solaires aux infrastructures de stockage d’énergie.

Les systèmes ISCC, en particulier, intègrent l'énergie solaire dans les cycles combinés de turbines à gaz, améliorant ainsi l'efficacité thermique des centrales conventionnelles. Le principe de base repose sur l’augmentation de la production d’électricité à partir de la chaleur générée par des capteurs solaires, qui est ensuite utilisée pour augmenter la capacité d'une turbine à gaz. L’intégration du solaire dans ces systèmes permet non seulement de diminuer la dépendance aux combustibles fossiles, mais aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à une transition énergétique plus propre.

La performance des centrales ISCC est influencée par des variables comme l’intensité de l’ensoleillement, l’optimisation des systèmes de stockage thermique, et la gestion efficace de l’énergie produite. En revanche, les cycles combinés hybrides qui combinent des turbines à gaz avec d'autres formes de production d'énergie, telles que les moteurs à gaz ou les turbines à vapeur classiques, ont des défis uniques. L'un des principaux problèmes réside dans l’augmentation des coûts d’investissement et des coûts opérationnels (CAPEX et OPEX), ce qui rend parfois ces systèmes moins compétitifs par rapport à des technologies plus éprouvées.

Les avancées récentes dans les technologies de stockage thermique, telles que les réservoirs de chaleur à haute température, jouent un rôle crucial dans l'amélioration des performances des centrales ISCC. Ces systèmes de stockage permettent de stocker l'excédent d'énergie solaire durant la journée pour une utilisation nocturne ou pendant les périodes de faible ensoleillement. L’efficacité de ces systèmes de stockage, ainsi que l’intégration parfaite avec les turbines à gaz, est essentielle pour maximiser la rentabilité et la durabilité des centrales hybrides.

L'une des caractéristiques fondamentales des centrales ISCC réside dans leur capacité à être modifiées et adaptées aux conditions locales, ce qui en fait des solutions viables pour des régions ayant des niveaux d'ensoleillement variables. Par exemple, une centrale ISCC située en Égypte, comme l'a montré une analyse de faisabilité économique, peut atteindre une rentabilité élevée grâce à l'ensoleillement constant et à des coûts d’exploitation relativement faibles.

Il est aussi important de noter que, bien que les ISCC aient un potentiel certain, leur déploiement à grande échelle rencontre des obstacles liés à la nécessité d'infrastructures spécifiques et à des investissements initiaux conséquents. De plus, la gestion de l’intermittence de la production solaire, couplée à la variabilité des coûts du carburant pour les turbines à gaz, demeure un défi majeur. Les simulations de performance, telles que celles réalisées pour évaluer les systèmes de récepteurs solaires, sont cruciales pour anticiper et minimiser ces défis.

L’utilisation de technologies hybrides permet d’améliorer les performances des cycles combinés tout en intégrant des sources d’énergie renouvelable. L’optimisation de ces systèmes repose non seulement sur le choix des technologies les plus adaptées à l’environnement, mais aussi sur une gestion fine des variables thermiques et électriques. Les études récentes sur l’augmentation solaire des centrales thermiques classiques, notamment à travers des récepteurs solaires à concentration ou des chaudières solaires, montrent que cette approche pourrait révolutionner la manière dont l’énergie est produite à l’échelle industrielle.

Une autre piste de développement réside dans l’amélioration des matériaux utilisés pour les capteurs solaires. Les nouveaux matériaux à haute conductivité thermique et les technologies de récepteurs à haute température pourraient non seulement améliorer l'efficacité des cycles combinés, mais aussi offrir une plus grande flexibilité en termes de stockage et d’utilisation de l’énergie solaire.

Il est également essentiel que les futures générations de centrales hybrides prennent en compte la variabilité des ressources énergétiques et la nécessité de solutions de stockage de plus en plus performantes. Les systèmes hybrides devraient être capables d’ajuster leur fonctionnement en fonction des fluctuations de la demande énergétique, en combinant efficacement la production d’énergie solaire et fossile.

L'avenir incertain des centrales électriques IGCC : Complexité, développement et défis

La technologie IGCC (Integrated Gasification Combined Cycle) représente une solution potentiellement efficace pour la production d'énergie à partir de combustibles solides tels que le charbon, mais elle a rencontré plusieurs obstacles en termes de faisabilité économique et de rentabilité. Bien que cette technologie ait enregistré des heures de fonctionnement accumulées dans des installations en Europe, en Amérique du Nord et au Japon, elle peine à se frayer un chemin vers un succès commercial durable. La raison principale réside dans l’avènement du gaz de schiste, dont le prix extrêmement bas et les faibles émissions en font une alternative plus attrayante, ce qui a largement compromis l'avenir des centrales IGCC, même dans une configuration avancée.

L'IGCC est une technologie complexe, combinant plusieurs éléments d'ingénierie sophistiqués, tous interconnectés. En essence, il s'agit d'une centrale à cycles combinés de gaz et de vapeur (GTCC) où un combustible solide comme le charbon ou la biomasse est transformé en gaz de synthèse (syngas) ou en gaz naturel de substitution (SNG). Ce processus comprend trois blocs principaux : un bloc de production d'énergie (centrale à turbines à gaz et à vapeur), une unité de séparation de l'air (ASU) produisant de l'oxygène pour le gazéifieur, et un bloc de traitement (gazéification et nettoyage).

Chaque bloc fonctionne indépendamment en tant que technologie mature, mais leur intégration dans un système IGCC est loin d'être simple. Le gaz de synthèse provenant du bloc de gazéification alimente la centrale électrique, tandis que l'azote diluant de l'ASU est utilisé dans la chambre de combustion des turbines à gaz. Le complexe réseau d'échanges entre les blocs comprend des flux de vapeur, de gaz et d'air, nécessitant une coordination méticuleuse. Cette interconnexion rend la gestion du système particulièrement délicate, car tout dysfonctionnement dans un bloc peut entraîner des conséquences majeures pour l'ensemble du processus.

En termes de développement, bien que les technologies sous-jacentes de l’IGCC (gazéification, production d'oxygène cryogénique, turbines à gaz, etc.) soient bien établies, la combinaison de ces systèmes dans une centrale IGCC représente encore un défi. La technologie a bénéficié de plusieurs décennies de développement, mais elle reste difficile à intégrer de manière rentable. La solution idéale consiste à minimiser les interactions entre ces différents blocs, ce qui réduirait la complexité et améliorerait la fiabilité du système. Toutefois, même en réduisant ces interactions, il n'est pas garanti que l'IGCC devienne une solution économiquement viable sans une étude approfondie de faisabilité (FEED).

Une analogie souvent utilisée pour comprendre les difficultés inhérentes à la conception d'une centrale IGCC est celle d'un camion équipé d’un moteur diesel fonctionnant avec du carburant produit à partir de pétrole brut sur place. En théorie, un tel système pourrait fonctionner, mais la complexité des processus et la difficulté de gestion de la production d’énergie, ainsi que l’inefficacité de ce type de configuration, soulignent les défis d'une intégration aussi complexe. L’IGCC, bien que fondé sur des technologies éprouvées, reste un concept difficile à mettre en œuvre en raison de ses exigences techniques et économiques.

Une perspective historique est éclairante à cet égard. Durant la Seconde Guerre mondiale, en Europe, de nombreux véhicules motorisés ont été adaptés pour fonctionner avec des gaz générés par la combustion de bois. Ces « voitures à gaz bois » ou « voitures à gaz de producteur » ont été utilisées massivement, avec près de 500 000 véhicules en Allemagne à la fin de la guerre. Ce processus, bien que rudimentaire, repose sur une technologie de gazéification simple qui a permis de surmonter une pénurie de carburants pendant la guerre. Cela démontre que, malgré les défis apparents, la transformation de solides en gaz pour alimenter un moteur n’est pas un concept totalement nouveau.

Aujourd'hui, bien que les technologies sous-jacentes à l'IGCC soient prêtes et éprouvées, le concept dans son ensemble n'est toujours pas au point. L'intégration de ces technologies dans une centrale fonctionnant de manière fiable et rentable demeure un défi. Il est donc important de comprendre que même si les composants individuels de l'IGCC sont bien établis, leur combinaison dans un système unique et cohérent reste un projet complexe, loin d'être une solution simple à mettre en œuvre.

Pour mieux comprendre cette problématique, il est nécessaire de prendre en compte la question de l'évolution du marché de l'énergie. Si les centrales IGCC étaient considérées comme une solution à la transition énergétique, elles se trouvent désormais confrontées à des alternatives plus attractives, comme les centrales fonctionnant au gaz naturel, beaucoup moins polluantes et plus rentables. Cette réalité oblige les chercheurs et les ingénieurs à repenser la viabilité économique de l’IGCC, tout en explorant de nouvelles pistes pour améliorer son efficacité et son intégration avec les énergies renouvelables.

Il est également essentiel de garder à l'esprit l'évolution des politiques environnementales mondiales, qui influencent directement le futur de technologies comme l'IGCC. Les incitations à la réduction des émissions de CO2, combinées aux avancées dans les technologies de capture du carbone, pourraient encore offrir une chance pour les centrales IGCC, notamment dans des pays où les ressources en charbon restent abondantes, comme la Chine et l'Inde.

Quelle est l'efficacité des différents cycles de liquéfaction de l'air pour le stockage cryogénique d'énergie ?

Les technologies de stockage cryogénique d'énergie (CES) reposent sur des processus complexes pour liquéfier l'air et stocker l'énergie sous forme de fluide cryogénique. Parmi les méthodes les plus courantes, on trouve les cycles Linde-Hampson (LH) et Claude, qui diffèrent principalement par leur approche de l'expansion et de la liquéfaction de l'air.

Le cycle LH, l'une des méthodes les plus simples et les plus répandues pour la liquéfaction de l'air, utilise une vanne de détente et l'effet Joule-Thomson pour réduire la température de l'air comprimé. Cette méthode présente un inconvénient majeur : une perte importante d'exergie, c'est-à-dire la capacité de l'air à produire un travail utile après le processus. Cependant, une variante récente du cycle, le cycle Solvay, remplace la vanne de détente par un expanseur cryogénique, augmentant ainsi l'efficacité du processus. Le cycle Claude, quant à lui, combine la vanne de détente avec un expanseur, ce qui le rend plus efficace que le cycle LH tout en étant moins complexe que le cycle Solvay, qui entraîne des flux de fluide en deux phases dans l'expanseur cryogénique, rendant sa conception et son contrôle plus difficiles.

L'un des aspects clés de la liquéfaction de l'air réside dans l'efficacité exergetique, un concept fondamental pour comprendre les processus thermodynamiques de stockage de l'énergie. Contrairement à l'énergie interne et à l'enthalpie de l'air, qui sont réduites pendant la liquéfaction, son exergie augmente. Cette augmentation de l'exergie signifie que l'air, bien qu'il perde de l'énergie interne pendant la liquéfaction, devient capable de produire davantage de travail utile. Il est donc crucial de comprendre ce concept pour évaluer correctement l'efficacité des différentes méthodes de liquéfaction.

Le rendement de liquide dans le cycle LH est fortement influencé par la température de l'air comprimé avant la détente. En l'absence de systèmes de récupération thermique tels que le stockage thermique haute température (HTES) ou le stockage thermique cryogénique (CTES), la température de l'air à l'entrée de la vanne de détente peut atteindre environ -100°C, ce qui permet un rendement de liquide d'environ 10%. Cependant, l'intégration de ces technologies de récupération thermique, comme dans un système de compression intercoolée et de réchauffement par expansion, permet de réduire la température de l'air à -125°C, augmentant ainsi le rendement de liquide à 30%. Cette augmentation du rendement de liquide est cruciale pour améliorer l'efficacité du stockage cryogénique, car elle permet de produire plus de liquide cryogénique à partir du même débit d'air comprimé.

L'évaluation de l'efficacité exergetique des systèmes de liquéfaction de l'air nécessite une analyse détaillée de l'énergie transférée dans les différents processus du système, y compris la compression, la détente et la récupération thermique. Cela implique le calcul des transferts d'exergie associés aux différents flux thermiques, comme ceux du HTES et du CTES. Ces calculs sont effectués à l'aide de formules qui prennent en compte la température à laquelle l'énergie est transférée et les rendements thermodynamiques des différentes étapes du processus.

Les équations utilisées pour évaluer l'exergie et l'efficacité exergetique du processus CES comprennent la définition de l'exergie comme la différence entre l'enthalpie du fluide et l'enthalpie à l'état de référence, ainsi que l'entropie. La compréhension de ces équations est essentielle pour évaluer l'impact des différents processus thermiques sur la performance globale du système de liquéfaction de l'air.

Il est important de noter que, bien que le rendement exergetique soit un indicateur clé de l'efficacité d'un système de stockage cryogénique, d'autres facteurs tels que la consommation d'énergie du compresseur et la production d'énergie de l'expanseur jouent également un rôle crucial. L'évaluation du rendement global du système nécessite donc une analyse combinée de ces paramètres.

Ainsi, le stockage cryogénique d'énergie est une technologie complexe mais prometteuse, avec un grand potentiel d'amélioration grâce à l'optimisation des cycles de liquéfaction et à l'intégration de systèmes de récupération thermique avancés. Les technologies telles que le HTES et le CTES permettent d'améliorer considérablement l'efficacité globale du processus en réduisant la consommation d'énergie et en augmentant le rendement de liquide, ce qui est essentiel pour rendre cette technologie plus viable à grande échelle.

Quelles sont les options de stockage de l'air pour les systèmes de stockage d'énergie par air comprimé (CAES) ?

Les structures géologiques adaptées au stockage de l'air comprimé pour les installations de CAES se divisent en trois grandes catégories : les dômes de sel, les formations rocheuses dures et les formations rocheuses tendres. Parmi ces trois types, le dôme de sel est le plus favorable, en particulier pour la création de cavernes par minage de solution. Les deux premières installations de CAES, à Huntorf et McIntosh, ont utilisé des cavernes créées dans des dômes de sel comme réservoirs de stockage. Cependant, le principal défi dans la construction de ces cavernes réside dans l'élimination du sel dissous, qui se présente sous forme de saumure beaucoup plus salée que l'eau de mer.

Les formations rocheuses dures peuvent également être utilisées comme réservoirs pour le stockage de l'air comprimé, mais le coût de l'extraction est bien plus élevé par rapport aux dômes de sel. Plusieurs projets de CAES ont proposé l'utilisation de mines existantes pour réduire les coûts de construction des cavernes, mais ces mines ne sont pas nombreuses et leur disponibilité est limitée. Les formations rocheuses poreuses présentent un avantage en termes de coût, étant donné qu'elles permettent des cavernes de stockage à un prix bien inférieur. Toutefois, une étude et des tests approfondis des caractéristiques géologiques d'un site potentiel sont nécessaires pour en déterminer la faisabilité. Le projet Iowa Stored Energy Park, qui visait à utiliser un aquifère de grès poreux pour le stockage de l'air, a été annulé en raison de la faible perméabilité du grès et de la capacité limitée de stockage, incapable de supporter la taille de la centrale prévue (270 MW). Un autre problème avec les aquifères de grès est la durée limitée du stockage d'air, liée à la réaction de l'air comprimé avec les pyrites locales dans le grès. Pour éviter des impacts minéralogiques indésirables, des méthodes comme la déshydratation de l'air injecté peuvent être utilisées.

De nombreuses formations rocheuses poreuses, plus perméables et à plus forte porosité, sont actuellement utilisées pour le stockage souterrain de gaz naturel, un domaine d'activité lucratif dans plusieurs régions des États-Unis. En ce sens, il existe une compétition pour l'espace poreux. Cependant, l'expérience du stockage de gaz naturel fournit des outils pertinents pour analyser la pertinence des sites de stockage pour le CAES. Une compétition supplémentaire pour ces réservoirs pourrait émerger avec la séquestration géologique du carbone, qui nécessite des réservoirs ou des aquifères similaires pour capturer le CO2 des centrales électriques. Néanmoins, cette approche nécessite généralement des formations plus profondes et donc des pressions de stockage plus élevées.

Le chart de l'EPRI, représentant les formations géologiques américaines potentiellement adaptées au stockage souterrain pour le CAES, révèle que les aquifères représentent une part importante des sites appropriés pour une utilisation à grande échelle du CAES en lien avec l'énergie éolienne. En effet, pour une base de charge éolienne, l'empreinte nécessaire des aquifères est d'environ 15 % de la superficie des terres utilisées pour l'éolien.

Les caractéristiques idéales d'un réservoir pour le CAES incluent une profondeur minimale de 1 400 pieds sous la surface, sans failles ni fractures, une bonne étanchéité verticale et latérale, ainsi qu'une porosité élevée (minimum de 15 %) et une perméabilité supérieure à 300 millidarcys. Pour un débit d'air spécifique à une unité CAES donnée, le volume de stockage nécessaire dépend directement de la porosité et de la perméabilité. Des caractéristiques défavorables en termes de porosité et de perméabilité imposeraient des volumes de roche extrêmement grands pour le stockage, ce qui rendrait les coûts beaucoup plus élevés. Les meilleures options sont donc les cavernes salines, suivies des réservoirs de gaz naturel épuisés. Le fait que les installations de Huntorf et McIntosh soient situées à proximité de réservoirs de stockage de gaz naturel dans la même formation suggère que les conditions favorables au développement du CAES peuvent souvent coïncider avec celles du stockage de gaz naturel.

L'extraction des cavernes n'est pas un problème majeur, mais c'est l'élimination de la saumure générée lors de ce processus qui représente le plus grand défi. À McIntosh, la saumure a été éliminée en payant Olin Chemical pour la traiter. L'injection de cette saumure dans des formations plus profondes est une option séduisante, mais malheureusement, peu de formations rocheuses poreuses et perméables peuvent accueillir à la fois des cavernes de stockage et des cavernes d'élimination de la saumure. D'autres solutions possibles pour l'élimination de la saumure incluent l'extraction de sel, l'acheminement par pipeline vers l'océan, l'évacuation dans les rivières pendant les périodes de crue, ou l'évaporation dans des étangs.

Avant d'utiliser un réservoir de gaz naturel épuisé pour le stockage de l'air comprimé, plusieurs études préliminaires sont nécessaires. Un rapport récent de Sandia Labs explore les risques d'ignition et d'explosion associés à la circulation de l'air dans des réservoirs d'hydrocarbures épuisés, un problème potentiel dans les médias géologiques liés au CAES. Ce rapport identifie les risques associés à ce phénomène et suggère des mesures d'atténuation à prendre en compte, telles que le purging du réservoir avant utilisation, l'installation de détecteurs de gaz en place, et la prévention des fuites en surface.

En tout état de cause, il est essentiel que le système de contrôle de la turbine soit capable de compenser la présence de composants de carburant entraînés dans le flux d'air comprimé, en ajustant automatiquement l'entrée de carburant pour maintenir la température et les performances requises. La composition de l'air et du gaz naturel doit être soigneusement surveillée pour s'assurer qu'elle reste en dehors de la zone d'inflammabilité (environ 4 à 16 % en volume pour le gaz naturel typique). Cette notion est essentielle pour garantir la sécurité de l'ensemble du processus. Tant que la composition reste en dehors de cette zone, l'opération du système de contrôle ne devrait pas être affectée, et la combustion ne pourra pas se produire si le mélange est trop riche ou trop pauvre en gaz.