Les solutions de Szekeres, qui décrivent des espaces-temps inhomogènes et anisotropes, présentent des comportements variés selon les choix des fonctions caractéristiques, telles que M(z)M(z) et k(z)k(z). La régularité de ces espaces-temps à l'origine, en particulier, nécessite un examen minutieux des propriétés des fonctions de coordonnées et des invariants de la courbure de Riemann. Ce chapitre explore les conditions nécessaires pour garantir qu’un tel espace-temps demeure bien défini au centre de symétrie, lorsque celui-ci existe, et met en lumière les conséquences physiques liées aux différentes formes de la fonction k(z)k(z).

Tout d'abord, considérons l'équation évolutive de la fonction Φ(t,z)\Phi(t, z), qui décrit l'expansion ou la contraction de la géométrie à une coordonnée radiale donnée zz. Cette fonction dépend du paramètre M(z)M(z), la masse gravitationnelle active dans la sphère de rayon zz, et de k(z)k(z), un terme qui détermine la courbure de l'espace spatial aux instantanés de temps fixes tt. Dans les modèles de Szekeres, Φ(t,z)\Phi(t, z) satisfait une équation différentielle qui se comporte de manière analogue aux solutions des modèles de Lemaître-Tolman (L-T) et de Friedmann, avec quelques distinctions notables liées à la dépendance par rapport aux coordonnées spatiales. Pour k(z)k(z), selon qu’il soit positif, nul ou négatif, la forme de l’évolution varie, ce qui a des implications profondes sur la nature des singularités et des singularités apparentes.

Lorsque k<0k < 0, la solution correspond à une géométrie hyperbolique, et Φ(t,z)\Phi(t, z) prend une forme qui inclut une fonction sinh(η)\sinh(\eta). Dans le cas où k=0k = 0, la géométrie est parabolique, et pour k>0k > 0, la solution devient elliptique, caractérisée par une fonction cos(η)\cos(\eta). Ces différentes solutions traduisent des évolutions spatio-temporelles radicalement différentes pour les structures sous-jacentes, et la dynamique de chaque type de courbure influe sur la présence d’une origine.

L’analyse de la régularité à l'origine repose sur des critères spécifiques, notamment la nécessité que la densité d'énergie et les invariants scalaires de la courbure de Riemann soient finis. Pour cela, il est essentiel de garantir que les composants non nuls du tenseur de Riemann dans un cadre de base orthonormé soient également finis à l'origine. Cela implique des conditions strictes sur le comportement des fonctions M(z)M(z), Φ(z)\Phi(z), et k(z)k(z) à z=0z = 0, mais aussi sur l'évolution des displacements radiaux et latéraux dans l'espace. En particulier, les limites des termes associés à la densité d'énergie et à la variation des fonctions de masse doivent rester positives et finies à proximité de l'origine. De plus, la condition sur les dérivées de la fonction Φ(z)\Phi(z), qui gouverne la variation de l’expansion radiale, doit être soigneusement analysée pour éviter des divergences ou des singularités physiques.

Une exigence importante pour la régularité est que les fonctions M(z)M(z) et k(z)k(z) évoluent de manière contrôlée à z=0z = 0. En effet, des comportements divergents, tels que ceux observés dans certains modèles cosmologiques en cas de contraction de l’espace (par exemple, lors du Big Crunch), doivent être évités pour assurer que le modèle demeure valable à l’origine. Les relations entre M(z)M(z), Φ(z)\Phi(z), et k(z)k(z) doivent satisfaire des critères précis, afin que les termes liés à l’énergie et à la courbure ne présentent pas de comportements pathologiques.

Il est également crucial de s'assurer que la densité d'énergie κϵ\kappa \epsilon et la fonction de masse M(z)M(z) ne conduisent pas à des divergences à l'origine. Les solutions de l'équation de la densité d'énergie, notamment κϵ(z)\kappa \epsilon(z), doivent être suffisamment régulières pour que les solutions soient physiquement acceptables. Les relations entre ces termes imposent des restrictions supplémentaires sur le comportement de la géométrie aux faibles valeurs de zz, assurant ainsi que le modèle cosmologique soit libre de singularités indésirables à proximité de l'origine.

À mesure que l'on approche de l'origine, des termes comme M(z)Φ3M(z) \sim \Phi^3, kΦ2|k| \sim \Phi^2, et les displacements radiaux et latéraux SΦnS \sim \Phi^n, où n0n \geq 0, doivent satisfaire des conditions spécifiques pour garantir la continuité et la régularité de l’espace-temps. Le modèle doit également respecter la condition d’évolution temporelle, en maintenant la variation de la fonction η\eta dans des limites appropriées pour éviter des anomalies physiques lors du passage à des échelles infinitésimales.

Le comportement du modèle de Szekeres à l’origine est donc profondément lié à la régularité de la courbure, à la masse, et à l’évolution des différentes fonctions géométriques à proximité de z=0z = 0. Les conditions nécessaires pour éviter des comportements physiques déraisonnables et garantir la validité des solutions à l’origine sont exigeantes, mais elles permettent de construire des modèles cosmologiques plus réalistes et cohérents dans des contextes non homogènes et anisotropes.

Les horizons apparents dans les modèles L–T : Une étude approfondie des perturbations et des configurations instables

Les résultats d'Einstein et Straus ont longtemps été considérés comme l'implication générale de la relativité. Cependant, l'équation (18.68) n'a pas nécessairement à être remplie si la configuration Einstein-Straus est utilisée uniquement comme condition initiale pour un modèle L–T à un instant donné t = t₀. Dans ce cas, les résultats d'autres études (Sato, 1984 et articles cités, Lake et Pim, 1985) indiquent que si m < μ(rb), la frontière de la vacuole se dilatera plus rapidement que le fondement de Friedmann, tandis que si m > μ(rb), il est possible de définir des conditions initiales de manière à ce que la vacuole commence à se contracter. Cela suggère que la configuration d'Einstein–Straus est instable face aux perturbations de la condition (18.68), ce qui en fait une situation exceptionnelle. Une approche alternative a été proposée par Gautreau (1984), qui a basé son étude sur un modèle L–T avec E = 0, représenté dans les coordonnées de courbure de l'équation (18.221).

Dans ces coordonnées, R représente le rayon de courbure des orbites du groupe de symétrie. Ces orbites ne participent pas à l'expansion cosmique, ce qui fait de R un standard de longueur applicable à une seule orbite. Dans la configuration de Gautreau, une masse centrale de taille finie est immergée dans un fond qui s'étend jusqu'à la surface de l'objet central. En étudiant les équations des géodésiques temporelles, Gautreau a montré que, dans ce modèle, les orbites circulaires n'existent pas. Ce phénomène est en fait de nature newtonienne : la densité de matière cosmique lissée s'étend à travers le système planétaire, et en raison de l'expansion cosmique, la matière s'écoule de chaque sphère de rayon constant R. Par conséquent, chaque planète se déplace sous l'influence d'une force gravitationnelle qui diminue au fil du temps, obligeant l'orbite à s'élargir. Gautreau a dérivé la formule newtonienne pour la vitesse de changement du rayon orbital dans cette configuration : dR/dt = 8πR⁴Hρ/(2μ), où R est le rayon orbital, H est le paramètre de Hubble, et ρ est la densité moyenne de matière cosmique. L'effet est donc plus marqué pour des orbites plus grandes ; ainsi, pour Saturne, l'effet est (dR/dt)S = 6 × 10⁻¹⁸ m par an, ce qui est évidemment imperceptible (un diamètre de proton par millénaire). Pour une étoile située à la périphérie de la galaxie d'Andromède, l'effet serait (dR/dt)gal = 1100 km par an. Bien que cet effet soit extrêmement faible, il est néanmoins non nul. Dans l'approche d'Einstein et Straus, cet effet était exactement nul. Comme expliqué ci-dessus, le modèle d'Einstein et Straus est instable face aux perturbations de l'équation (18.68), ce qui le rend moins réaliste que celui de Gautreau.

En ce qui concerne l'étude des horizons apparents dans les modèles L–T, il convient de rappeler que ces modèles sont souvent associés à des configurations avec Λ = 0. Un horizon apparent (AH), tel que défini dans la Section 16.5, est la surface externe d'une région de surfaces piégées fermées. Une surface piégée fermée St est une surface à partir de laquelle il est impossible d'envoyer un faisceau de rayons lumineux divergeant, car les faisceaux se convergent immédiatement, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de la surface. Étant donné que le modèle L–T est sphériquement symétrique, l'horizon apparent entourant le centre de symétrie doit également être sphérique. Ainsi, pour déterminer et étudier cet horizon, il suffit de considérer les familles de géodésiques nulles envoyées orthogonalement depuis une surface r = constante. Il est nécessaire d'identifier la surface à laquelle kμ;μ devient nul pour toutes les géodésiques radiales nulles orientées vers l'extérieur.

La méthode de Szekeres (1975b) permet de résoudre cette question en analysant les géodésiques nulles dans ces conditions particulières. Dans cette approche, la divergence du champ des géodésiques est utilisée pour définir le facteur θ, qui donne une mesure de la concentration des rayons lumineux dans un ensemble donné de géodésiques. Cette approche permet de caractériser l'horizon apparent comme la surface où l'aire de la lumière frontale cesse d'augmenter. Le modèle L–T permet d'étudier la formation et l'évolution de cet horizon apparent en fonction de l'évolution de la métrique de l'espace-temps, en prenant en compte les caractéristiques particulières du modèle de géométrie de Lemaître-Tolman.

L'un des résultats clés de cette étude est que, dans le cadre des modèles L–T, les objets en contraction doivent entrer dans l'horizon apparent futur avant de frapper la singularité finale à R = 0. De même, dans tous les modèles L–T en expansion, la matière reste à l'intérieur de l'horizon apparent passé pendant un certain temps après le Big Bang. La localisation de l'horizon apparent dans ces modèles est un phénomène crucial qui permet de comprendre l'évolution des systèmes cosmologiques dans ces contextes.

En étudiant la relation entre la courbure de l'espace-temps et les trajectoires des géodésiques nulles, il est possible de dériver des formules qui permettent de caractériser le comportement des rayons lumineux dans ces modèles. Cela est essentiel pour comprendre comment la matière et la lumière interagissent dans des contextes extrêmes comme ceux qui se trouvent à proximité d'horizons apparents.