Les distorsions dans les lignes principales de trajectoire de flux en raison de l'évacuation de l'air, le long de la longueur du tube piccolo, sont des phénomènes clés dans le domaine de l'analyse de la dynamique des fluides chauds. Ces distorsions sont visibles dans les simulations et graphiques qui mettent en évidence l'interaction complexe entre les flux de gaz compressible et visqueux dans des systèmes de protection contre le givrage. Une compréhension approfondie des équations qui régissent ces flux est essentielle pour une modélisation précise et pour optimiser l'efficacité des systèmes de chauffage aérothermiques.

Les équations fondamentales utilisées pour résoudre les flux de chaleur d'air chaud compressible et visqueux commencent par l'équation de continuité, suivie de l'équation de la quantité de mouvement, de la première loi de la thermodynamique, de l'équation d'état, de l'équation de la chaleur et enfin de l'équation pour la friction à la surface interne du tube. Ces équations sont cruciales pour obtenir une représentation fidèle des phénomènes physiques dans un tube piccolo, en particulier dans des conditions de température et de pression variables.

L'équation de continuité exprime le principe de conservation de la masse et se présente sous la forme vectorielle suivante :

tCVρdV+CSρVdA=0\frac{\partial}{\partial t} \int_{CV} \rho dV + \int_{CS} \rho \mathbf{V} \cdot dA = 0

Ici, ρ\rho est la densité de l'air, V\mathbf{V} est le vecteur vitesse du flux, et AA est la surface de contrôle (CS). Cette formulation permet de suivre le flux d'air à travers les différentes sections du tube, où le débit peut être simplifié en fonction de la vitesse moyenne de l'air, parallèle aux vecteurs normaux de la surface de contrôle.

Dans le cas d'un tube piccolo, l'écoulement est considéré comme stationnaire, ce qui permet d'exprimer cette équation de continuité sous une forme algébrique simplifiée :

ρupVupAup+ρdnVdnAdn+ρjetVjetAjet=0\rho_{up} V_{up} A_{up} + \rho_{dn} V_{dn} A_{dn} + \rho_{jet} V_{jet} A_{jet} = 0

Cela reflète la conservation de la masse dans un système où l'air entre et sort du volume de contrôle (CV) via différentes trajectoires.

L'équation de la quantité de mouvement est un autre élément crucial. Elle est formulée dans la direction axiale (x) du volume de contrôle :

FSx+FBx=tCVρdV+SVρVdA\mathbf{F}_{Sx} + \mathbf{F}_{Bx} = \frac{\partial}{\partial t} \int_{CV} \rho dV + \int_{SV} \rho \mathbf{V} \cdot dA

Ici, FSx\mathbf{F}_{Sx} et FBx\mathbf{F}_{Bx} représentent respectivement les forces de surface et les forces de corps agissant sur le fluide, tandis que VxV_x est la composante de la vitesse dans la direction axiale. La topologie choisie pour la surface de contrôle joue un rôle majeur dans la détermination des forces de corps, notamment la réaction de la paroi face aux efforts de cisaillement exercés par l'air.

Le calcul des forces de friction à la surface interne du tube, telles que FviscF_{visc}, repose sur la considération de la contrainte de cisaillement τw\tau_w, qui est influencée par le nombre de Reynolds, ReRe. Pour un flux laminaire, le coefficient de friction est donné par la relation suivante :

f=64Ref = \frac{64}{Re}

Alors qu'en conditions turbulentes, la formule de Colebrook est utilisée pour calculer ce coefficient. Ces informations sont essentielles pour déterminer la contrainte de cisaillement qui agit sur la surface interne du tube et pour la modélisation des pertes de chaleur et de l'efficacité du système.

La première loi de la thermodynamique est également utilisée pour décrire l'énergie dans un volume de contrôle. Elle peut être exprimée comme suit, en négligeant les travaux de l'arbre et les effets de la gravité :

Q=hup˙+Vup22ρupVupAup+hdn˙+Vdn22ρdnVdnAdn+Vjet22ρjetVjetAjetQ = \dot{h_{up}} + \frac{V^2_{up}}{2} \rho_{up} V_{up} A_{up} + \dot{h_{dn}} + \frac{V^2_{dn}}{2} \rho_{dn} V_{dn} A_{dn} + \frac{V^2_{jet}}{2} \rho_{jet} V_{jet} A_{jet}

Ici, hh représente l'enthalpie de l'air, et les termes de vitesse et de température sont utilisés pour évaluer l'énergie thermique dans le système.

L'état thermodynamique de l'air est également crucial, et l'équation des gaz parfaits permet de relier la pression, la densité et la température du fluide :

p=ρRTp = \rho R T

Cela permet de déterminer l'enthalpie hh de l'air en fonction de sa température et de sa capacité thermique spécifique à pression constante.

Enfin, l'équation de la chaleur décrit la manière dont la chaleur est transférée entre l'air chaud dans le tube et les parois. Ce transfert thermique est principalement influencé par la conduction et la convection. La conduction est modélisée par une équation en coordonnées cylindriques, et la solution analytique permet de quantifier le flux de chaleur à travers les parois du tube.

Le transfert de chaleur dans le tube est souvent comparé à un circuit électrique, où la résistance thermique des parois est prise en compte. Le flux thermique est donné par :

qr=(TintText)ln(rout/rin)2πlseckwallq_r = \frac{(T_{int} - T_{ext})}{\ln(r_{out}/r_{in})} \frac{2 \pi l_{sec}}{k_{wall}}

TintT_{int} et TextT_{ext} sont respectivement les températures internes et externes du tube, et kwallk_{wall} est la conductivité thermique du matériau du tube.

Ces équations montrent l'interdépendance entre les différentes propriétés du flux d'air chaud et de la paroi du tube, ce qui est essentiel pour les systèmes de protection contre le givrage. Les forces de friction, les échanges thermiques et l'état dynamique du fluide doivent être pris en compte pour optimiser la conception de ces systèmes.

Il est également essentiel de comprendre l'importance de la modélisation précise des phénomènes physiques, notamment en ce qui concerne les différentes conditions de flux (laminaire, turbulent), les variations de température et la dynamique des forces de paroi. La prise en compte des variations de pression et de température à l'intérieur du tube, ainsi que des pertes de chaleur et des effets de friction, est cruciale pour garantir un fonctionnement efficace du système de protection contre le givrage.

Optimisation de l'Énergie Électrique pour la Protection Antigel et Dégivrage Electrothermiques : Cas de Régimes Mouillés et Évaporatifs

Dans les systèmes électrothermiques de protection contre la glace, plusieurs approches peuvent être adoptées pour optimiser la consommation d'énergie tout en garantissant l'efficacité du dégivrage ou de l'anti-gel. Deux régimes particuliers, à savoir le régime "mouillé" (running-wet) et le régime "épuratif" (evaporative), nécessitent des ajustements distincts en termes de température de surface et de contraintes de puissance. L'objectif est de minimiser la consommation d'énergie tout en évitant la formation de glace sur les surfaces critiques.

Dans le régime "mouillé", où un film d'eau s'écoule au-delà de la zone protégée, il est nécessaire de définir un compromis entre la température de la surface et l'énergie consommée. Par exemple, dans le cas W-III, où une température cible de 276 K est fixée pour la paroi, il a été observé que cette approche conduit à une consommation d'énergie plus faible par rapport à d'autres configurations comme le cas W-I, où une marge plus large est utilisée autour de la température de congélation. Cette approche permet d'éviter l'excédent de puissance, notamment en réduisant la température dans les zones où elle n'est pas nécessaire. Ainsi, la puissance totale dans le cas W-III est de 1 172 W, soit une réduction de 15 % par rapport à 1 386 W dans le cas W-II.

Une analyse plus approfondie des profils de température montre que dans le cas W-I, la température dans certaines zones atteint des valeurs proches du point de congélation, créant ainsi une accumulation de glace plus importante. En revanche, le cas W-III optimise la température de surface, ce qui minimise la formation de glace tout en utilisant moins d'énergie.

Le régime "épuratif" va encore plus loin en imposant des contraintes plus strictes pour non seulement éviter la formation de glace, mais aussi pour empêcher le film d'eau de dépasser la zone protégée. Dans ce régime, des températures plus élevées sont requises pour maintenir la surface sans glace. Par exemple, dans le cas E-I, la puissance totale optimisée a atteint 2 782 W, soit une réduction de 35 % par rapport aux tests expérimentaux où la puissance était de 4 269 W. Cette réduction est attribuée à l'utilisation de contraintes supplémentaires qui limitent la température à un maximum de 345 K, réduisant ainsi les risques de surchauffe interne tout en évitant la formation de glace.

Les comparaisons des densités de puissance optimisées entre les différents cas montrent que dans les régimes évaporatifs, la densité de puissance est plus concentrée vers la fin de la zone protégée. Cela est particulièrement important pour éviter des pics de température inutiles dans les zones où cela n'est pas requis. Le cas E-II, en particulier, montre des résultats supérieurs en termes de vitesse de convergence et de valeurs optimisées finales.

Dans le cadre de l'optimisation de ces systèmes, la prise en compte des marges est essentielle. Par exemple, dans le cas du régime "mouillé", l'ajout d'une marge au-dessus de la température de congélation entraîne une consommation d'énergie plus importante, avec une différence de 32 % entre le cas W-I et W-II. Cependant, dans le régime évaporatif, cette même approche conduit à une augmentation plus modérée de la consommation d'énergie (7 % entre les cas E-I et E-II), ce qui montre que le respect des marges est généralement plus coûteux dans les régimes "mouillés" que dans les régimes évaporatifs.

Il est aussi crucial de comprendre que l'optimisation énergétique dans ces systèmes ne consiste pas uniquement à réduire la consommation d'énergie, mais aussi à contrôler la température de manière précise afin d'éviter la formation de glace, tout en préservant l'intégrité thermique du système. Ainsi, l'utilisation de techniques de régulation thermique comme l'adaptation dynamique de la température en fonction des conditions de surface est un aspect déterminant de l'optimisation.

Enfin, bien que l'évitement de l'accumulation de glace soit une priorité évidente, la gestion de la température interne du matériau composite est tout aussi importante. Dans certains cas, des températures internes trop élevées peuvent compromettre l'intégrité du matériau, ce qui nécessite des ajustements supplémentaires dans les contraintes de température, comme dans les cas E-V à E-VII.