L’interférométrie est une technique puissante utilisée pour mesurer avec une grande précision les longueurs et les dimensions d’objets, notamment dans le cadre des blocs étalon. Ces derniers sont des éléments de métrologie dimensionnelle, caractérisés par leurs surfaces parallèles et optiquement planes, permettant de mesurer leur longueur avec une extrême précision. Cette précision est obtenue grâce à l'interférométrie, où la longueur du bloc étalon est déterminée à l’aide de la longueur d’onde calibrée de la lumière.
Dans le cadre des blocs étalon, l’interférométrie repose sur l’utilisation d’un interféromètre, souvent un modèle Twyman-Green ou Fizeau. Ces appareils fonctionnent en mesurant les changements dans les motifs d’interférence produits par des ondes lumineuses qui se propagent sur la surface du bloc et de la plaque de base. Lorsque la longueur du bloc étalon est égale à un multiple entier de la demi-longueur d'onde de la lumière, les lignes d’interférence restent continues. Cependant, si ce n’est pas le cas, les lignes d’interférence se décalent par rapport à la plaque de base, un phénomène qui peut être mesuré pour calculer la longueur exacte du bloc étalon.
L'exactitude de cette mesure repose sur la capacité à évaluer la fraction de longueur d’onde par rapport à l’interférence, ce que l’on appelle la fraction f. Cette fraction est utilisée pour déterminer la longueur exacte du bloc étalon en fonction de son décalage par rapport aux multiples entiers de la longueur d'onde. Par exemple, si la longueur du bloc est connue à ±0,15 µm, il est possible d'estimer l'entier N, qui correspond au nombre de demi-longueurs d'onde dans la longueur du bloc.
Le processus de calcul pour déterminer la longueur exacte du bloc étalon implique généralement plusieurs longueurs d'onde, en particulier dans les interferomètres modernes utilisant des lasers stabilisés. Ces lasers permettent de mesurer des blocs étalon allant jusqu’à un mètre de longueur, ce qui était autrefois impossible avec des sources lumineuses moins stables. La mesure de plusieurs longueurs d'onde permet de réduire les erreurs et de calculer une valeur plus précise de la longueur du bloc en utilisant des méthodes de régression des moindres carrés. Cela permet de minimiser la différence entre les fractions mesurées et les fractions théoriques, obtenant ainsi une valeur plus précise de la longueur du bloc.
Le calcul des différentes longueurs en fonction des fractions mesurées à plusieurs longueurs d'onde est un processus qui implique une méthode d’ajustement itératif. À partir d'une estimation initiale, le calcul des fractions pour chaque longueur d'onde est effectué, et la longueur qui minimise l'écart entre les fractions théoriques et mesurées est choisie comme la valeur finale. Cette méthode, connue sous le nom de méthode des fractions exactes, permet de déterminer la longueur du bloc avec une précision sub-nanométrique. Par exemple, dans le cas d'un bloc étalon de 5 mm de longueur nominale, la méthode permet d'obtenir une précision à l'échelle du nanomètre, avec des valeurs de déviation aussi faibles que 0,027 µm.
Ce processus de mesure n’est pas uniquement un calcul mathématique ; il nécessite également de prendre en compte d'autres facteurs influençant les mesures, comme la température. En effet, les matériaux peuvent se dilater ou se contracter en fonction des variations de température, ce qui peut affecter la précision de la mesure. Par conséquent, la longueur mesurée du bloc étalon doit être corrigée pour tenir compte des effets thermiques, et la valeur correcte est calculée pour une température standard de 20°C.
Il est également crucial de noter que, bien que les méthodes modernes d’interférométrie utilisant des lasers stabilisés offrent une grande précision, les sources lumineuses spectrales, telles que celles à base de cadmium ou de krypton, sont toujours utilisées dans certains cas. Ces sources lumineuses fournissent des longueurs d’onde bien définies et stables, essentielles pour le calibrage précis des instruments. Cependant, la transition vers des lasers de haute stabilité permet une mesure encore plus précise, surtout pour les blocs étalon de grande longueur.
Il est donc fondamental de comprendre que la précision de l’interférométrie des blocs étalon dépend non seulement de la stabilité de la source lumineuse, mais aussi de l'exactitude du calcul des fractions d’interférence, de la température ambiante et du matériel utilisé pour les mesures. Les méthodes modernes, basées sur des technologies avancées, permettent aujourd’hui de dépasser les limitations des techniques plus anciennes, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités pour des mesures ultra-précises dans des domaines comme la métrologie dimensionnelle.
Comment les erreurs géométriques influencent-elles les mesures dimensionnelles sur une machine à mesurer tridimensionnelle (CMM) ?
Les erreurs géométriques sur une machine à mesurer tridimensionnelle (CMM) peuvent être complexes et dériver de multiples sources, mais elles peuvent aussi être simplifiées à un certain degré pour une meilleure compréhension. Parmi les erreurs courantes, on trouve des erreurs de rotation, de translation, de squareness, ainsi que les effets liés aux systèmes de sondes et à l'environnement de la machine. Chaque facteur doit être pris en compte pour garantir des mesures précises et reproductibles.
Tout d'abord, les erreurs de rotation et de translation sur les trois axes principaux d'une CMM sont des éléments critiques. Les erreurs de rotation peuvent être exprimées par des variations angulaires, et les erreurs de translation sont souvent fonction des coordonnées des axes d'origine. Bien que cela puisse sembler complexe à première vue, il faut garder à l'esprit que trois coordonnées sont généralement mesurées avec des erreurs dans la gamme du micromètre. Par exemple, une déviation de squareness peut être interprétée comme une rotation constante ou une déviation de rectitude qui croît linéairement. Ce concept permet de simplifier les erreurs en fonction de la façon dont elles sont prises en compte dans les calculs. En omettant certains termes constants ou linéaires, on peut réduire la complexité des équations tout en maintenant une précision suffisante.
De plus, l’effet des erreurs de squareness sur les mesures de straightness (rectitude) mérite une attention particulière. Si l'on prend en compte les squarenesses, les erreurs de straightness ne devraient pas avoir de terme linéaire, et les erreurs de rotation n’auront pas de terme constant. C’est une simplification qui permet de mieux appréhender les variations dans les mesures sans s’embarrasser de détails inutiles. Toutefois, dans certains cas, les erreurs de straightness sont obtenues par l’intégration des erreurs de rotation, ce qui peut être vu comme un compromis technique pour faciliter l’évaluation.
En ce qui concerne l'impact des composants physiques de la machine, la rigidité finie des éléments mécaniques peut entraîner une déformation des guidages, ce qui provoque des déviations de position. Par exemple, lorsque l'axe X de la machine à mesurer est déplacé, cet axe peut s'affaisser dans la direction Z, induisant une déformation supplémentaire en raison du moment de force généré par le déplacement de la masse. Ces déformations sont inhérentes à la conception de la machine et doivent être prises en compte dans les calculs d'erreur.
Les erreurs associées aux systèmes de sondes sont également importantes. Elles surviennent lorsqu'un objet est touché pour déterminer ses contours. Chaque type de sonde a ses propres caractéristiques de déviation, qu'il convient d'analyser séparément. Par exemple, dans les sondes mécaniques, des déviations peuvent apparaître en raison du soutien mécanique aux points de commutation, avec des effets supplémentaires dus à la déflexion du stylet. Les sondes optiques, telles que les systèmes à caméra CCD, présentent également des structures de déviation spécifiques, en grande partie dues à la manière dont l'objet est illuminé et à la manière dont les éléments CCD traitent les informations. Une calibration adéquate de ces sondes est donc indispensable pour minimiser ces erreurs.
Avant d'utiliser une sonde, il est essentiel de mesurer son diamètre effectif et ses autres propriétés, comme la déflexion du corps de la sonde sous différentes forces de mesure. Ce contrôle est généralement effectué à chaque changement de sonde, même si celle-ci est déjà utilisée, afin de garantir que les mesures sont précises et constantes. La norme ISO 10360-2:2009, par exemple, prescrit une procédure de qualification de la sonde, où un test de sphère est effectué pour évaluer la précision du système de sonde. Les erreurs de mesure sont ensuite calculées à partir des différences de distance entre les points mesurés sur la sphère de référence.
L’environnement de la machine peut également introduire des influences externes qui affectent la précision des mesures. Parmi les sources de perturbation, on trouve les variations de température, les vibrations, l'humidité, et les champs magnétiques et électriques. Les influences thermiques sont particulièrement importantes, car la machine elle-même et l'objet à mesurer peuvent se dilater ou se contracter en fonction de la température ambiante. Les différences de température à l'intérieur de la machine peuvent entraîner une expansion linéaire des composants ou une déformation de ceux-ci, comme cela se produit souvent avec des plates-formes en granite. Un gradient thermique dans la machine peut provoquer une flexion des composants, affectant ainsi la géométrie des mesures. Dans le cas d’une plateforme en granite, l’absorption de chaleur par la surface supérieure peut induire un gradient thermique qui provoque une déformation du matériau.
De plus, l’extension thermique des pièces de la machine doit être corrigée dans les mesures, notamment en prenant en compte les coefficients d'expansion linéaire des matériaux de la machine et de l'objet mesuré. Les différences de température sur une longueur mesurée peuvent être calculées par des intégrations qui tiennent compte du gradient thermique, ce qui permet de compenser l’effet de la température. Ce type de correction devient indispensable lorsque des températures variables sont présentes au sein de la machine, car ces différences de température peuvent provoquer des déformations géométriques significatives.
Enfin, pour mesurer et compenser les erreurs géométriques, des méthodes spécifiques doivent être utilisées. Les erreurs de translation, par exemple, sont souvent évaluées en fonction des erreurs de calibration de l'échelle de mesure. Les fabricants mettent en œuvre des corrections logicielles qui ajustent les coordonnées mesurées pour compenser les erreurs géométriques. Il est crucial de prendre en compte ces compensations lors de l’évaluation de la machine, ce qui implique que le système de sonde doit également être pris en compte pour une mesure complète des erreurs.
Il est donc essentiel que toute analyse des erreurs géométriques dans les systèmes de mesure tridimensionnelle prenne en compte non seulement les déviations mécaniques internes, mais aussi les influences environnementales et les caractéristiques spécifiques des sondes utilisées. Un contrôle rigoureux de ces paramètres garantit des mesures plus précises et reproductibles, essentielles dans des applications de métrologie dimensionnelle de haute précision.

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