L'économie post-keynésienne et l'économie écologique se retrouvent souvent en désaccord quant aux questions fondamentales de la croissance économique, de la durabilité et de l'emploi. Les économistes post-keynésiens, par exemple, continuent de considérer la croissance économique comme une réponse centrale aux problèmes humains dans le cadre du capitalisme, tandis que les économistes écologiques plaident pour un ralentissement, voire un arrêt, de cette croissance, arguant que les limites écologiques de la planète ne permettent plus un développement illimité.

Dans ce contexte, Lavoie (2022) explique que les économistes post-keynésiens ont souvent ignoré les questions environnementales. Leur croyance dans la croissance économique comme un progrès et une solution aux problèmes humains semble être un trait commun parmi ces économistes. Selon Lavoie, l'une des questions de recherche principales est de savoir comment utiliser davantage (et non moins) de la capacité productive existante, sans envisager sérieusement la réduction de cette capacité. Cette position, cependant, semble de plus en plus en décalage avec les préoccupations écologiques, notamment face aux enjeux du changement climatique et de la dégradation de la qualité de l'environnement.

Dans ce cadre, la notion de suffisance, proposée par Bird (1982), apparaît comme une approche plus radicale. L'idée d'une "économie de la suffisance" repose sur la réduction de la consommation et la valorisation d'une prospérité sans croissance. Cette perspective radicale va à l'encontre des fondements technoptimistes des post-keynésiens, qui croient en la capacité de la technologie à résoudre les problèmes liés à la croissance économique. Lavoie (2022) lui-même reconnaît que la dégradation de l'environnement, telle que le réchauffement climatique, pose des défis nouveaux. Néanmoins, il voit aussi dans la coopération entre économistes post-keynésiens et économistes écologiques un potentiel de solution à ces défis. Cette coopération, selon lui, est non seulement possible mais nécessaire pour faire face aux contradictions entre une économie capitaliste en croissance et les besoins écologiques de durabilité.

Cette tension entre croissance économique et durabilité environnementale est également mise en évidence dans la littérature sur la modélisation économique écologique. Par exemple, plusieurs modèles économiques post-keynésiens ont été développés entre 2014 et 2017, certains cherchant à intégrer des variables écologiques dans les modèles économiques traditionnels. Parmi ces modèles, on trouve ceux qui abordent la question de la transition énergétique et de l'économie à faibles émissions de carbone, des questions qui s'avèrent cruciales pour comprendre les mécanismes sous-jacents du développement économique dans un monde aux ressources limitées.

Le travail de Peter Victor (2008) sur l'économie canadienne et ses collaborations avec Tim Jackson pour développer des modèles économiques post-keynésiens sont emblématiques de cette tentative de réconcilier les objectifs de prospérité et de durabilité. Ces modèles cherchent à démontrer que l'inégalité des revenus n'est pas une conséquence inévitable d'une économie à faible ou zéro croissance, comme le soutient Piketty. Cependant, cette approche a été critiquée pour son recours à des fonctions de production classiques comme le modèle de Cobb-Douglas, qui permet une substitution infinie entre les facteurs de production et, ce faisant, minimise l'importance des ressources naturelles et leur épuisement.

Les critiques de ce type de modélisation soulignent que la réduction des inégalités à une question de revenu, sans prendre en compte les dimensions sociales, institutionnelles et écologiques de l'économie, ne fait qu'ignorer les véritables défis de la transition vers une économie durable. La notion de "prospérité" dans ces modèles, même élargie à l'inclusion des autres espèces, est perçue par certains comme une approche trop simpliste et inadaptée aux réalités du monde écologique. La modélisation économique, tout en étant utile pour des prévisions ou des scénarios, semble donc souvent se heurter aux limitations de l'approche néoclassique et à ses présupposés ontologiques qui ne tiennent pas compte des transformations sociales profondes nécessaires pour atteindre une prospérité durable.

En parallèle, la notion de "décroissance" (degrowth) a émergé comme une alternative radicale, fondée sur la restructuration sociale et économique. Contrairement aux économistes qui restent dans le cadre du capitalisme traditionnel, les partisans de la décroissance plaident pour un changement systémique qui repense les valeurs de l'économie, du travail et de la consommation. Cela inclut la mise en place de nouveaux systèmes sociaux, institutionnels et économiques, qui ne peuvent se limiter à des ajustements technologiques ou à des réformes de politique économique. Les modèles formels utilisés par des économistes comme Victor et Jackson, bien que novateurs, se confrontent à une contradiction fondamentale : en cherchant à intégrer des éléments écologiques dans des cadres théoriques orthodoxes, ils risquent de diluer les véritables enjeux de la décroissance.

Ce débat entre la croissance et la décroissance, et la façon dont les économistes abordent ces questions à travers des modèles mathématiques, révèle des tensions profondes sur la manière de conceptualiser l'économie et les priorités politiques. Les économistes post-keynésiens, qui continuent de défendre la croissance comme moteur de l'emploi et de la prospérité, se trouvent face à un dilemme de plus en plus difficile à résoudre dans le contexte des limites écologiques globales. D'autre part, les économistes écologiques, tout en proposant des alternatives radicales, doivent également faire face à des défis méthodologiques et philosophiques dans la construction de modèles qui rendent compte de la complexité des transitions économiques.

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Quelle méthodologie pour l’économie écologique : pluralisme, positivisme et leurs contradictions ?

L’économie dominante repose souvent sur une méthodologie dont la validité est mise en doute, comme l’a montré le chapitre 3. Cette critique vise notamment la confusion entre épistémologie et méthodologie, une simplification excessive qui fait fi des diverses formes de positivisme et qui s’appuie à tort sur la falsification comme critère exclusif de validité scientifique. L’absence de prise en compte du logique empirisme et de son déclin marque une autre faiblesse importante de cette vision. Certains auteurs, tels que Norgaard, soutiennent que rejeter le positivisme logique condamnerait presque toute l’économie, tout en prônant parallèlement une méthodologie descriptive historique inspirée de l’école historique allemande, créant ainsi une tension entre exclusion et inclusion méthodologiques.

Norgaard dénonce l’approche prescriptive dominante en science, notamment le positivisme logique, qu’il qualifie de dogmatique et étroit, et dont il critique la prétention à une connaissance universelle et précise. Cependant, en se positionnant contre cette « unique manière correcte de connaître », il propose lui-même un cadre épistémologique alternatif, ce qui relève d’une forme d’essentialisme méthodologique masqué. Plus encore, sa critique du scientisme mécaniste du XIXe siècle — fondée sur des principes réalistes et ontologiques — l’amène à rejeter des notions telles que l’unité de la science, les lois universelles, et l’indépendance de la réalité face à l’observateur ou au contexte culturel. Ce rejet souligne l’importance qu’il accorde à l’environnement intellectuel dans lequel se différencient les savoirs « bons » et « mauvais ». Pourtant, loin de défendre un pluralisme sans limites, il reconnaît que toutes les épistémologies ne se valent pas. Norgaard observe toutefois que peu de scientifiques réfléchissent consciemment à leur méthodologie et que la réussite disciplinaire relève souvent du pragmatisme non défini. De manière paradoxale, il recommande aux économistes écologiques d’adopter un positivisme logique qu’il considère lui-même comme une mauvaise pratique, mais justifiée par sa popularité et sa représentation sociale comme vérité objective.

Ce paradoxe n’est pas isolé. Söderbaum, par exemple, défend un pluralisme paradigmatique incluant positivisme, constructivisme social et herméneutique, mais dénonce simultanément l’orthodoxie néoclassique comme excluante et oppressive. Selon lui, les économistes mainstream tendent à consolider leur pouvoir en excluant les hétérodoxes, compromettant ainsi le dialogue fructueux. Il critique la méthodologie dominante, notamment l’analyse coûts-bénéfices, qu’il juge incompatible avec les valeurs démocratiques. En cela, il rejoint les analyses dénonçant l’« impérialisme économique » qui impose un cadre exclusif et étroit, négligeant les processus matériels fondamentaux étudiés. Cette vision réductrice se traduit par une colonisation intellectuelle dont il faut se protéger, tout en restant paradoxalement ouverts à certains modèles et formalismes néoclassiques, ce qui illustre les tensions internes du pluralisme éclectique.

Cette ambivalence se retrouve chez d’autres auteurs, comme Goddard et ses collaborateurs, qui cherchent à exclure « l’économisme » tout en acceptant l’usage ponctuel de modèles néoclassiques, défendant un pluralisme sans frontières nettes. Ils proposent l’adoption de « doxa » — des croyances directrices définies collectivement — autour desquelles se construit la communauté scientifique. Ce recours au conventionnalisme tend à confondre croyances religieuses, éthiques et scientifiques, assimilant la connaissance scientifique à une forme de foi communautaire. Ce pluralisme s’apparente alors à une tolérance religieuse, visant cependant à imposer son propre système de croyances.

Ce relativisme méthodologique généralisé présente un défi : accepter toutes les approches sans distinction dilue la notion même de connaissance, rendant le concept de vérité scientifique incohérent. À l’inverse, choisir des critères pour rejeter certaines approches contredit l’idée d’un pluralisme total. Le pluralisme, ainsi envisagé, oscille entre un « tout est permis » désordonné et la nécessité implicite d’un jugement critique. Cette tension explique les difficultés à définir une méthodologie claire et opératoire pour l’économie écologique.

Au-delà de ces débats, il est essentiel de comprendre que la méthodologie ne se limite pas à un choix technique : elle reflète des visions du monde, des valeurs et des rapports de pouvoir. La reconnaissance de cette dimension épistémologique et politique est fondamentale pour envisager un changement réel dans la manière de penser l’économie écologique. Le pragmatisme invoqué ne doit pas être un prétexte à une adhésion passive à des paradigmes dominants, mais plutôt une invitation à une réflexivité critique permanente. Cela implique de construire un cadre méthodologique capable d’intégrer la complexité, la pluralité des savoirs, et la diversité des finalités sociales et environnementales, sans céder au relativisme absolu.

Il est donc crucial de développer chez le lecteur une vigilance épistémologique afin de discerner les présupposés, les exclusions implicites, et les tensions internes aux approches qu’il rencontre. Comprendre que chaque méthodologie véhicule un projet normatif, des implications sociales et politiques, ainsi qu’une conception particulière de la réalité, permet d’éviter les impasses intellectuelles et de nourrir un débat plus fécond sur les fondements et les finalités de l’économie écologique.

Comment la philosophie de la science façonne l'économie écologique et la compréhension de la réalité

L'économie écologique, en tant que champ disciplinaire, se confronte à une question fondamentale : quelle philosophie de la science sous-tend-elle ? Pour répondre à cette question, il convient d'examiner les présuppositions philosophiques qui guident cette approche, notamment en ce qui concerne la nature de la réalité et de la connaissance. Les tensions entre les visions réductionnistes des sciences dites "dures", comme la physique, et les approches plus relativistes et subjectivistes des sciences sociales, sont au cœur du débat.

Les partisans du réalisme critique, comme Bhaskar (1975), proposent une alternative aux approches dominantes en affirmant qu'il est nécessaire de reconnaître l'existence d'une réalité indépendante de l'esprit humain. Cela se distingue radicalement des positions subjectivistes qui nient cette indépendance et voient la réalité comme une construction mentale. En rejetant une vision purement réductrice, l'économie écologique cherche à éviter deux pièges : celui du nihilisme postmoderne, qui nie toute vérité objective, et celui du modernisme, qui affirme l'existence d'une vérité absolue.

Les travaux de Jacobs (1996) soulignent que l'économie écologique ne doit ni réduire la nature à ses seules caractéristiques physiques, ni adhérer à une position constructiviste qui nierait les contraintes biophysiques sur la vie sociale. Cette approche hybride, qui intègre des éléments de réalisme critique et de pluralisme, permet d'éviter les extrêmes tout en offrant une base solide pour la construction théorique et méthodologique de cette discipline. L'objectif est de reconnaître la réalité du monde naturel tout en prenant en compte les relations complexes entre les sociétés humaines et cet environnement.

La distinction entre sciences naturelles et sociales est également essentielle dans ce contexte. Les sciences naturelles, qui étudient la nature sous un angle indépendant de l'humain, et les sciences sociales, qui traitent de la façon dont les humains interagissent avec leur environnement, ne sont pas séparées, mais elles présentent des caractéristiques ontologiques distinctes. Le refus d'une telle distinction conduit à une vision simpliste de la réalité, qui ignore les dynamiques profondes qui façonnent notre monde.

Un autre aspect clé de cette réflexion est la question de l'autonomie de la nature. Les partisans du réalisme critique insistent sur le fait que la nature possède des structures qui lui sont propres, indépendantes de l'action humaine. Cependant, cela ne signifie pas que l'humain est totalement déconnecté de cette nature. Au contraire, l'action humaine peut actualiser des événements dans ces structures, mais elle n'en contrôle pas la dynamique fondamentale. L'exemple de l'anthropocène illustre cette confusion : certains courants de pensée considèrent que l'humain est désormais capable de façonner les conditions planétaires, mais cette vision néglige le fait que certaines forces naturelles échappent à notre contrôle, indépendamment de nos actions.

La critique de cette perspective prométhéenne souligne une contradiction logique : les humains ne contrôlent pas les structures profondes du monde, mais seulement les événements qui s'y produisent à un moment donné. Par conséquent, l'idée que l'humain pourrait devenir une "espèce divine", capable de façonner la planète à son image, est non seulement erronée, mais repose sur une mauvaise compréhension des limites de notre pouvoir. Le rejet des pouvoirs causaux de la nature non humaine, tel qu'il est observé dans le discours anthropocène, peut être motivé par un attachement psychologique profond à un mode de vie matérialiste promu par le capitalisme et soutenu par la technologie.

Cette autonomie de la nature explique également pourquoi les humains peuvent avoir des compréhensions communes du monde, malgré les différentes interprétations subjectives qui en découlent. Si la réalité était une construction mentale, il n'y aurait aucune raison que nous fassions des erreurs de perception ou d'interprétation. En revanche, la réalité indépendante de notre cognition nous permet de nous accorder, malgré les divergences d'approche, sur des phénomènes observables.

Cela dit, l'économie écologique doit aussi se positionner face à la question de la vérité scientifique. En rejetant les extrémismes des approches subjectivistes et des visions scientistes réductrices, elle cherche à élaborer une vision nuancée de la vérité, qui reconnaît à la fois la validité des connaissances humaines et les limites de ce que nous pouvons connaître à travers nos sens et nos instruments. Il est crucial de comprendre que la vérité scientifique n'est pas absolue, mais qu'elle est toujours partiellement contingente et dépendante des contextes dans lesquels elle est produite.

Enfin, les implications épistémologiques de ces positions sont profondes. Elles influencent non seulement les méthodes de recherche en économie écologique, mais aussi les pratiques sociales et politiques qui en découlent. En intégrant les structures indépendantes de la nature dans nos modèles, nous sommes mieux à même de comprendre les défis écologiques actuels, tout en reconnaissant la nécessité d'une approche interdisciplinaire et pluraliste pour appréhender les problèmes complexes qui se posent à nous.

Le mythe de la croissance verte : Une stratégie suffisante pour la durabilité ?

L'idée selon laquelle la croissance économique verte serait une solution unique et suffisante pour atteindre la durabilité a longtemps été au centre du débat politique et économique mondial. Pourtant, des critiques croissantes mettent en lumière les limites inhérentes à cette approche, soulignant qu’elle repose sur des prémisses qui ne prennent pas en compte les dimensions sociales et écologiques nécessaires à une transformation véritablement durable de nos sociétés.

La croissance verte, en dépit de ses intentions louables, repose sur l'idée que l'innovation technologique et une meilleure gestion des ressources naturelles permettront de continuer à croître tout en réduisant notre empreinte écologique. Cependant, ce modèle repose sur une vision mécaniste de la nature, où la croissance économique et la protection de l'environnement sont perçues comme compatibles sans remettre en question le paradigme fondamental de l'expansion illimitée des activités humaines.

Les critiques de ce modèle, telles que celles exposées par des économistes écologiques comme Røpke ou Perrings, affirment que la recherche incessante d'une "croissance verte" ignore la question centrale de l'épuisement des ressources et de la capacité limitée de la Terre à absorber les pressions environnementales. Le concept de croissance économique illimitée dans un monde aux ressources finies semble fondamentalement contradictoire. En effet, même avec une réduction des émissions de carbone ou une meilleure efficacité énergétique, la croissance continue reste incompatible avec les principes de durabilité véritable, qui nécessitent une révision plus radicale de notre manière de produire, consommer et penser l'économie.

Les économistes critiques comme ceux issus de l'école de pensée de la décroissance, ou encore les penseurs féministes écologiques, mettent en lumière l'importance de réorienter les systèmes économiques vers des objectifs autres que la maximisation de la production et de la consommation. Ils soulignent que l'écologie économique ne doit pas se contenter de minimiser les dommages environnementaux, mais plutôt remettre en question les fondements même de l'économie capitaliste, qui perpétue l'exploitation des êtres humains et de la nature. Des penseurs comme Salleh ou Perkins ont notamment fait valoir que la durabilité ne peut être atteinte sans un changement profond des rapports sociaux et des structures de pouvoir.

Un autre argument majeur contre la croissance verte est la question de l'injustice sociale qu’elle engendre. Les critiques soulignent que la plupart des modèles de croissance verte sont basés sur une perspective néolibérale qui privilégie le marché comme mécanisme de régulation. Cela entraîne souvent une exacerbation des inégalités sociales et économiques. La transition vers une économie verte, si elle est mal conçue, pourrait profiter de manière disproportionnée aux grandes entreprises et aux nations les plus industrialisées, tout en aggravant la précarité des populations les plus vulnérables, souvent situées dans les pays du Sud Global.

Ainsi, au-delà de la simple question de l'efficacité écologique, la croissance verte soulève des préoccupations éthiques et politiques fondamentales. Elle appelle à une réflexion plus large sur la manière dont les valeurs sociales, culturelles et politiques influencent nos choix économiques. L'un des défis les plus importants pour le futur sera donc de concevoir des modèles économiques qui ne cherchent pas simplement à "verdir" les pratiques existantes, mais qui remettent en question les structures profondes de l'économie, de l'inégalité et de l'exploitation.

La durabilité, dans une perspective plus radicale et holistique, nécessite de repenser non seulement la production et la consommation, mais aussi les bases de nos sociétés : comment redéfinir la notion de progrès, de bien-être, et d'épanouissement humain ? Comment mettre en place des politiques économiques qui favorisent un développement durable qui ne soit pas simplement une question de réduction des externalités, mais bien de transformation des rapports de production, de la consommation et de la répartition des richesses ?

Les débats contemporains sur la croissance verte ouvrent donc un large champ de réflexion, mais ils soulignent aussi qu’il ne suffit pas de "verdir" les systèmes existants pour assurer la durabilité. Il est crucial de comprendre que la durabilité véritable repose sur un changement radical de notre manière de vivre ensemble, de partager les ressources et de respecter les limites écologiques du monde dans lequel nous vivons. C’est une transformation profonde qui ne peut se limiter à des ajustements techniques ou à des politiques de compensation. Elle doit s'accompagner d'une remise en cause des structures de pouvoir, de la redistribution des richesses et d’une refonte des priorités économiques et sociales.