Les dispositifs de protection peuvent être divisés en deux catégories principales : la protection primaire et la protection secondaire. La protection primaire assure le plus haut niveau de sécurité, tandis que la protection secondaire fournit un niveau de protection légèrement inférieur mais complémentaire. Les conséquences d'une défaillance d'un dispositif de sécurité peuvent varier en fonction de son rôle et de la situation dans laquelle il intervient. Ainsi, il est souvent nécessaire de combiner plusieurs dispositifs pour garantir une protection complète. Par exemple, un capteur PSL et une vanne FSV peuvent être utilisés conjointement pour empêcher l'écoulement du fluide vers un endroit où il pourrait causer une fuite. Ces deux dispositifs ensemble assurent la protection primaire.

Les dispositifs de sécurité déterminés dans l'Analyse de Sécurité des Appareils (SAT) doivent être correctement connectés à des dispositifs de contrôle final nécessaires pour protéger l'équipement du processus dans toute l'installation. Il est crucial pour l'utilisateur de bien comprendre la logique sous-jacente de l'Analyse SAT et comment celle-ci est construite. Cette analyse doit inclure l'identification et la disposition des vannes de coupure (SDV) et autres dispositifs de contrôle final, qui seront installés en fonction des diagrammes de flux de processus détaillés et des paramètres opérationnels.

Lorsque des conditions anormales sont détectées dans un équipement de processus, il est nécessaire d'arrêter les sources d'entrée des fluides, de la chaleur et des combustibles, ou de les rediriger vers d'autres dispositifs capables de les gérer en toute sécurité. En cas de détection d'une anomalie, il est souvent préférable d'arrêter l'entrée à la source. Toutefois, un arrêt incorrect peut avoir des conséquences dramatiques en cascade : si l'entrée d'un appareil de processus est coupée, cela peut entraîner l'arrêt anormal des appareils en amont, les mettant tous dans une situation dangereuse. C'est pourquoi l'arrêt de chaque appareil doit être étudié avec soin pour éviter des effets interlock (verrouillage en série) qui pourraient mener à une surcharge du système de sécurité.

L'arrêt d'une source d'énergie doit, dans la mesure du possible, être simultané à l'arrêt des vannes d'entrée des équipements de processus. Par exemple, si un séparateur est alimenté par un puits de pétrole qui est périodiquement raccordé, l'arrêt du puits raccordé au séparateur pourrait entraîner des problèmes logiques si les paramètres de sécurité ne sont pas adaptés à chaque nouvelle connexion. Une alternative consiste à fermer l'entrée du séparateur et à laisser la pression élevée de l'huile dans le pipeline fermer automatiquement le puits de pétrole via l'action d'un capteur PSH.

L'une des principales menaces pour la sécurité des installations de surface réside dans le risque d'inflammation des hydrocarbures. Si l'on peut prévenir cette inflammation, les impacts de toute fuite d'hydrocarbures peuvent être atténués de manière significative. L'inflammation peut être causée par des arcs électriques, des flammes, des étincelles ou des surfaces incandescentes. Ainsi, la conception des systèmes de sécurité doit toujours prendre en compte la prévention de l'inflammation, en réduisant la possibilité que des hydrocarbures entrent en contact avec des sources d'inflammation ou en empêchant que les gaz d'hydrocarbures atteignent des concentrations inflammables. Pour ce faire, différentes méthodes sont utilisées, appelées "Mesures de Prévention d'Ignition" (MPI), telles que la ventilation adéquate des espaces, le respect des codes électriques et des pratiques recommandées, ainsi qu'une disposition rationnelle des sources potentielles d'ignition.

La ventilation est un facteur essentiel pour prévenir l'inflammation des gaz combustibles. La concentration de ces gaz doit être suffisamment faible pour ne pas atteindre la limite inférieure d'explosivité (L.E.L.). Une conception adéquate du système de sécurité permettra d'arrêter l'entrée des hydrocarbures lorsque des anomalies sont détectées, réduisant ainsi leur libération dans l'environnement. En outre, pour éviter l'accumulation de mélanges combustibles, les zones de traitement doivent être aussi ouvertes que possible pour favoriser la circulation de l'air. Dans les espaces fermés où des équipements traitant des hydrocarbures sont présents, il est essentiel de garantir une ventilation suffisante pour disperser les gaz ou vapeurs avant qu'ils n'atteignent des concentrations dangereuses. En cas de mauvaise ventilation, un détecteur de gaz combustible doit être installé pour signaler un danger et couper la source d'hydrocarbures avant qu'elle n'atteigne des niveaux critiques.

Le respect des codes électriques et des pratiques recommandées est une autre mesure clé de prévention. Les équipements électriques doivent être conçus et entretenus en fonction des normes applicables, telles que la norme API RP 14F pour la conception, l'installation et la maintenance des systèmes électriques dans les installations pétrolières fixes et flottantes. Ces normes garantissent que les équipements électriques peuvent être utilisés en toute sécurité dans des environnements potentiellement dangereux.

La classification des zones de travail selon les recommandations API RP 500 pour l'installation électrique dans les installations pétrolières permet de s'assurer que les zones présentant un risque d'explosion sont identifiées et que des mesures spécifiques de protection contre l'inflammation sont appliquées. Ces recommandations permettent ainsi de réduire les risques d'inflammation dans les installations traitant des hydrocarbures.

En résumé, la mise en place de dispositifs de protection efficaces dans les processus industriels requiert une analyse approfondie des risques et une conception rigoureuse des systèmes de sécurité. La prévention des défaillances et des incendies repose sur une combinaison de technologies adaptées et d'une gestion attentive des sources potentielles de danger, qu'elles soient mécaniques, électriques ou liées à la gestion des fluides.

Comment les torches sans fumée et les torches soniques transforment la gestion des gaz industriels : principes et défis

Les torches industrielles jouent un rôle crucial dans la gestion des gaz excédentaires dans des installations telles que les raffineries, les usines pétrochimiques ou les plateformes de gaz. Elles permettent la combustion contrôlée de gaz afin d'éviter des risques d'accumulation ou de fuite dans l'atmosphère. Parmi les différents types de torches, les torches sans fumée et les torches soniques sont particulièrement intéressantes pour leur capacité à gérer les gaz de manière plus écologique et plus efficace.

Les torches sans fumée, en particulier, se distinguent par leur fonctionnement optimisé permettant de réduire au minimum la production de fumée durant la combustion. Leur efficacité repose sur une injection d'air supplémentaire dans le système de combustion. Cette injection d'air permet de s'assurer que le mélange de gaz est suffisamment dilué pour éviter une combustion riche en particules, ce qui est la principale cause de formation de fumée. Cette méthode est généralement plus efficace pour les hydrocarbures insaturés, nécessitant une proportion d'air équivalente de 30 à 40 % par rapport à la quantité d'air nécessaire pour les hydrocarbures saturés.

Le fonctionnement de ces torches est directement lié à la pression des gaz injectés. Dans le cas de certaines torches soniques, par exemple, la pression du gaz torché peut varier entre 35 et 135 kPa au niveau de la tête de la torche. Cette pression génère des turbulences dans la section de la flamme, facilitant la répartition homogène de l'air tout au long de la flamme. De plus, aucune source de gaz externe n'est requise, ce qui permet de traiter de grandes quantités de gaz de ventilation sans coûts supplémentaires liés à l'air ou au gaz auxiliaire. Le principe de la torche sonique repose donc sur l'utilisation de l'énergie du gaz lui-même pour éliminer les conditions de combustion trop riches et permettre une combustion sans fumée.

Il est important de noter que ces systèmes peuvent être adaptés à des décharges multiples, nécessitant souvent un système de collecteur pour relier plusieurs têtes de torches. Le défi majeur est d'assurer une pression suffisante pour chaque tête de torche et de réguler le nombre de têtes en fonction du débit de gaz afin de maintenir une combustion stable et efficace. Les torches soniques sont particulièrement bénéfiques pour les gaz de faible valeur calorifique, où l'ajout de carburant externe pourrait s'avérer coûteux ou inefficace.

En ce qui concerne la conception des torches à haute pression, ces dispositifs n'ont pas besoin de vapeur ou d'air pour favoriser une combustion sans fumée. Ils utilisent la pression intrinsèque du gaz pour maintenir un flux de combustion à des vitesses supérieures à Mach 1. Cependant, ces torches doivent tenir compte de la contre-pression générée pour répondre aux exigences des dispositifs de décompression.

Les torches au sol, souvent appelées torches multi-points, sont une autre forme d'équipement utilisée pour gérer les gaz excédentaires. Leur avantage réside dans le fait qu'elles sont souvent dissimulées sous un revêtement, ce qui réduit la visibilité des flammes et permet de contrôler les émissions de combustion. Cela permet également de minimiser le bruit généré, car la dispersion des gaz se fait plus efficacement et la zone de combustion est plus confinée. Néanmoins, un des inconvénients majeurs des torches au sol est le risque d'émissions de gaz non brûlés en cas de défaillance du système d'allumage, ce qui nécessite une analyse approfondie de la dispersion des gaz pour évaluer les impacts environnementaux.

Les torches au sol nécessitent également un design minutieux de leur sortie de gaz afin de garantir une diffusion adéquate des produits de combustion. En effet, la conception de la sortie de gaz doit éviter toute accumulation de chaleur ou de pression qui pourrait compromettre l'efficacité du système. De plus, la réglementation en matière de sécurité exige que les torches soient situées à une distance suffisante des équipements voisins pour limiter les effets de la chaleur radiante.

Il existe également des préoccupations liées au bruit généré par les torches, notamment pendant l’injection de vapeur. Cette injection de vapeur, en particulier dans le cadre des torches sans fumée, peut engendrer des niveaux de bruit élevés. Les torches classiques sont souvent limitées à une vitesse de combustion de Mach 0.5, tandis que les torches à haute pression peuvent fonctionner à des vitesses supérieures, tout en générant des niveaux de bruit moins importants. Les spécifications de bruit pour les torches sans fumée sont très strictes, et il est impératif que les fournisseurs de torches fournissent des données précises sur le niveau sonore en fonction du flux d'émissions maximales.

Enfin, il est essentiel de prendre en compte la possibilité de défaillance du système de torche. En cas de panne, un système de sauvegarde doit être mis en place pour garantir que l'un des autres dispositifs de torche puisse prendre le relais sans perturber la production. Cela peut impliquer la mise en place de torches de secours pour garantir une combustion continue, ce qui peut être crucial dans des situations d'urgence où les émissions doivent être contrôlées rapidement.

Outre les principes de fonctionnement de ces torches, il est important de considérer leur impact environnemental et la gestion des gaz excédentaires. Bien que les torches sans fumée et soniques représentent une avancée importante pour minimiser la pollution atmosphérique, la gestion des gaz de torchage reste un domaine complexe. Les variations de débit et de composition des gaz rendent difficile la récupération et la réutilisation totale du gaz de torchage, ce qui signifie que ces systèmes doivent être conçus pour optimiser l'efficacité sans négliger les risques de sécurité.