Il avait fui un monde qu’il n’aimait pas, quitté la Terre pour un voyage de deux cent soixante-seize ans vers Bifrost, une colonie lointaine promise à devenir le poste avancé le plus reculé de l’humanité. Mais la désolation de Bifrost, son amertume glaciale, avait vite révélé à l’homme qu’il n’était peut-être pas fait pour coloniser, mais pour fuir. Il tenta un autre départ, mais cette fois-ci, il était trop tard. L’univers avait changé. Les civilisations intelligentes s’étaient manifestées. Les voyages interstellaires, naguère épopées de plusieurs siècles, n’étaient plus que l’affaire de quelques mois. Et lui, simple vestige du XXe siècle, se retrouvait seul, irrémédiablement déphasé, un survivant de l’Atlantide marchant parmi les tours d’un Broadway qui n’était plus.
Il retourna sur Terre, apprit que tout avait changé. Les connaissances de son enfance paraissaient désormais issues d’un âge de ténèbres. Pourtant, il reprit des études, renoua avec l’apprentissage, mais la peur, constante et muette, le poursuivait. Puis il entendit parler des Pei’ans, une race pour qui même les merveilles du XXVIIe siècle n’étaient que reliques archaïques. C’est alors qu’il partit, à moitié fou, jusqu’à Megapei. Il frappa à la porte d’une tour choisie au hasard, et demanda qu’on lui enseigne. Ainsi débuta sa formation auprès de Marling, l’un des rares à porter un des vingt-six Noms vivants.
Marling vivait dans une chambre jade, tournée vers la mer. C’est là que l’homme vint, portant une lettre étrange, signée "Green Green", accompagnée de visions d’amis morts dont les enregistrements mémoriels avaient été volés. Une question se posa : étaient-ils réellement morts ? Ou bien… réincarnés, quelque part, ailleurs ?
Marling reconnut derrière le pseudonyme un certain Gringrin-tharl, ancien élève frustré, évincé du dernier test initiatique, échec qu’il n’avait jamais accepté. L’homme, être humain et pourtant maître d’un art réservé aux Pei’ans, avait volé sa place. L’offense était insupportable. L’insulte, inoubliable. Gringrin était devenu riche, mais le ressentiment ne s’était jamais éteint. Il avait nourri sa vengeance à la manière des siens, dans le silence et l’ombre, avec une patience d’orfèvre.
La vengeance, pour les Pei’ans, est bien plus qu’un acte : c’est un art, une liturgie, une façon d’ordonner le chaos intime. Certains conservent des carnets de vengeance, répertoires méticuleux des humiliations subies et des plans de représailles en cours. Chaque petite étape dans l’élaboration d’une revanche offre une satisfaction propre, une contemplation froide et méthodique. La finalité — la mort, la disgrâce, la folie de l’ennemi — n’est que le dernier accord d’une symphonie millénaire. On enseigne cette discipline dès l’enfance, car il faut toute une vie pour la maîtriser.
Fuir un Pei’an n’est pas seulement inutile, c’est une négation de la logique même de leur culture. Alors, Marling suggéra une seule issue : un duel spirituel, une marche nocturne dans l’âme, rite ancien où un seul des deux en ressort vivant. Simple, clair, inexorable. Marling promit vengeance si l’homme venait à mourir. Un geste d’amitié chez les Pei’ans.
Gringrin, sans doute, accepterait. Il avait attendu trop longtemps. Belion, son allié ou son complice, se trouvait déjà là-bas, sur l’Île des Morts, et leurs termes avaient été posés. Rien de plus à dire. Le reste était silence, mer, nuit. Une attente.
Il faut comprendre que dans un monde où le temps s’étire jusqu’à rendre toute chose relative, seule la mémoire des blessures demeure. La longévité offre aux Pei’ans une perspective où la vengeance devient presque une forme de poésie. Il ne s’agit pas d’un simple retour de bâton : c’est un art de vivre, une transcendance de l’humain par l’excès de rancune méticuleuse. C’est aussi une manière de préserver l’identité, de graver son nom dans une suite de gestes orchestrés à l’échelle des siècles.
Pour un humain, cela reste un territoire étranger, bien que fascinant. Mais à vouloir comprendre ce monde, à en embrasser les rites, on devient soi-même une anomalie, un miroir trop clair dans lequel l’autre ne veut pas se reconnaître. Et cela, pour certains, est un crime qui mérite châtiment.
La Fragilité de l'Existence et la Paranoïa du Pouvoir : Une Réflexion sur la Mort et la Survivance
L'ombre de la nuit enveloppait les choses. Le vent frais se glissait doucement entre les murs du grand bâtiment que j’appelais chez moi. Il était tard, et la scène qui s’offrait à moi était d’une beauté presque irréelle, un mélange de lumières et d’obscurité, de sons et de silences. La chaleur de la langouste se mêlait à la fraîcheur du champagne, créant un contraste parfait dans ma bouche. L’air était parfumé par les roses, et les étoiles, brillantes comme des confettis d’aluminium, recouvraient l’étendue du ciel. Un sentiment de mélancolie m’envahit, comme un désir irrépressible de suspendre ce moment, de l'emprisonner dans une éternité. Mais il est des moments qui, une fois vécus, ne peuvent qu’être abandonnés à l’histoire.
Les souvenirs étaient comme des éclats de lumière dans la nuit. Chaque geste, chaque parole semblait chargé de sens, de la simplicité d’un repas à la complexité des relations humaines. Lorsque Lisa apparut, sa silhouette se dessinant dans l’arcade, je compris tout de suite qu’il n'y avait pas de retour en arrière. Elle portait une robe bleue, légère et vaporeuse, qui semblait se fondre avec la lumière. Le contraste avec l’obscurité de la nuit était saisissant. Ses yeux bleus brillaient d’un éclat étrange, tandis qu’elle se tenait là, comme une apparition, une énigme vivante. "Bien rencontré sous la lune", dit-elle, et son sourire se diffusa comme une brume douce, mais fugace.
Le ton de nos échanges était celui de la désillusion. Loin d’être une simple conversation, chaque parole semblait avoir le poids du monde. Un contrat était rompu, des vies redéfinies, des choix faits. L’idée que l’on puisse se détacher de tout ce qui nous entoure, qu’il soit personnel ou matériel, s’insinuait à travers nos échanges. L’instant, comme toujours, semblait suspendu, mais il y avait un poids d’éternité dans les décisions prises. La peur de la mort, cette constante présence dans l’esprit humain, était omniprésente, aussi présente que la réalité elle-même. La disparition imminente d’un monde connu, la promesse d’une autre aventure, mais aussi la fragilité du monde dans lequel nous vivons, tout cela se mêlait dans une confusion vertigineuse.
Dans ce monde, il ne suffit pas d’exister, il faut survivre. L’homme, depuis toujours, lutte contre la mort, non pas par un combat direct, mais par une série de stratégies subtiles et complexes. Si le monde dans lequel je vivais était encore celui de l’illusion et du confort, il n’était pas exempt de la dure réalité de la survie. Ce monde, constitué de milliers de planètes et de civilisations, était devenu un véritable champ de bataille où chaque forme de vie pouvait être une menace. Les nouvelles technologies, les maladies, les armes, les désirs insatiables : tout cela était une promesse de mort. La question de la survie n'était plus juste une question de nourriture ou d'abri, mais de savoir si l’on pouvait maintenir son existence face à des forces invisibles et omniprésentes.
Il est difficile de ne pas être paranoïaque dans un tel environnement. La peur s’infiltre dans chaque geste, chaque pensée. La conscience de la mortalité est omniprésente. La vie devient une danse fragile sur le fil du rasoir, et les choix faits, aussi insignifiants qu’ils paraissent à première vue, peuvent déterminer la survie ou la disparition. Mais au-delà de la peur de mourir, c’est la question du sens de la vie qui émerge avec insistance. Que reste-t-il de nous quand tout ce que nous avons connu s’effondre ? La quête de sens, même dans la fin, semble être une constante dans l’existence humaine.
La question de la survie, au-delà de la simple existence, est essentielle. Ce n’est pas juste une question de vivre, mais de comment vivre. Survivre dans un monde qui change sans cesse, où les menaces, visibles et invisibles, sont une réalité permanente. Chaque choix devient alors une tentative de repousser l’inévitable, de donner un peu de sens à cette fuite en avant, vers l’inconnu, vers la mort qui nous guette à chaque tournant.
Les voyages, les relations, les décisions : tout devient une tentative de définir qui nous sommes dans ce monde incertain. Et parfois, dans la recherche de l’indépendance, de la liberté, on oublie ce que l’on perd en chemin. La question de la fin de tout cela, de ce que nous laissons derrière nous, est inévitable. Peut-être qu’il n’y a pas de réponse à cette question. Mais une chose est sûre : il n’est jamais facile de se libérer de l’illusion de contrôle, de la certitude que tout peut être maîtrisé. L’histoire de l'humanité, avec ses guerres, ses épidémies, ses révolutions, nous montre que, malgré tout, la survie dépend souvent de la capacité à accepter l’incertitude et à s’adapter à un monde en perpétuel changement.
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