L’intégration numérique, bien qu’ancrée dans des principes analytiques rigoureux, est fondamentalement un art d’approximation. Ce que l’on cherche, ce n’est pas tant une valeur exacte que la meilleure estimation possible avec un coût calculatoire maîtrisé. Quatre méthodes d’intégration sont ici comparées : Gauss-Legendre, Gauss-Lobatto, Simpson composée, et trapézoïdale composée — chacune offrant des compromis spécifiques entre précision, efficacité et simplicité d’implémentation.

La méthode de Gauss-Legendre se distingue par sa capacité remarquable à intégrer exactement des polynômes jusqu’à l’ordre 2n12n - 1, où nn est le nombre de points d’intégration. Ceci en fait une méthode d’une redoutable efficacité pour les fonctions polynomiales ou proches de telles. Les points d’intégration, ou « stations », sont choisis comme les racines du polynôme de Legendre d’ordre nn, et les poids associés sont dérivés analytiquement à partir des dérivées de ce polynôme, offrant un cadre mathématique parfaitement optimisé.

À côté, la méthode de Gauss-Lobatto, bien que plus contraignante dans le choix des stations — puisqu’elle inclut systématiquement les extrémités de l’intervalle d’intégration — permet l’intégration exacte de polynômes jusqu’à l’ordre 2n32n - 3. Elle présente l’intérêt de pouvoir gérer naturellement les conditions aux bords, ce qui la rend particulièrement utile dans les problèmes où la valeur de la fonction en x=0x = 0 et x=1x = 1 est pertinente.

Simpson et la méthode trapézoïdale, plus classiques, se révèlent bien moins performantes pour des fonctions complexes. Simpson, basé sur l’approximation locale de la fonction par des paraboles, converge plus rapidement que la méthode trapézoïdale, mais reste fondamentalement limité par la rigidité de son schéma : même avec 59 points d’intégration, elle n’atteint pas la précision d’un Gauss-Legendre à seulement 4 points dans l’exemple du polynôme g(x)=5x+9x3+10x6g(x) = -5x + 9x^3 + 10x^6. La méthode trapézoïdale, quant à elle, n’approche que trois chiffres exacts après 51 points, illustrant sa lente convergence pour des fonctions non linéaires.

Lorsqu'on teste ces méthodes sur une fonction exponentielle non polynomiale, telle que g(x)=10(e5xe9x)g(x) = 10(e^{ -5x} - e^{ -9x}), l’avantage des méthodes gaussiennes persiste. Gauss-Legendre et Gauss-Lobatto approchent la valeur exacte avec cinq chiffres significatifs dès 6 ou 7 stations, tandis que Simpson et trapézoïdale atteignent à peine deux chiffres avec 11 et 51 stations respectivement. Ces résultats traduisent la capacité intrinsèque des méthodes gaussiennes à capter la structure globale d'une fonction, là où les méthodes classiques ne font que moyennement suivre son évolution locale.

La supériorité des méthodes gaussiennes ne se résume pas seulement à une convergence plus rapide. Elle réside aussi dans leur capacité à équilibrer le choix des stations selon le comportement de la fonction. Tandis que la méthode trapézoïdale uniformise arbitrairement les points d’évaluation, et que Simpson impose une alternance rigide de pondérations, les méthodes de Gauss adaptent implicitement la densité des points d’évaluation à la complexité de la fonction sur l’intervalle, concentrant plus de points là où la variation est plus significative.

Il est fondamental pour le lecteur de comprendre que la précision d'une méthode d’intégration ne se juge pas uniquement à la valeur numérique obtenue, mais aussi au nombre de points nécessaires pour l’atteindre. Une méthode performante minimise le nombre d’évaluations de la fonction tout en maximisant la précision du résultat, ce qui se traduit directement en efficacité computationnelle.

Il importe également de noter que la qualité des résultats dépend largement de la nature de la fonction intégrée. Les méthodes gaussiennes brillent pour des fonctions lisses, mais peuvent perdre en précision si la fonction présente des discontinuités, des singularités ou des variations très locales non captées par les stations choisies. Dans ce contexte, une méthode composite bien calibrée, voire une subdivision adaptative de l’intervalle, peut s’avérer préférable.

Dans une implémentation numérique, le choix de la méthode dépendra donc non seulement du degré de précision requis, mais aussi des caractéristiques de la fonction, de la connaissance préalable de son comportement, et des contraintes imposées par le contexte de calcul. Toute généralisation serait abusive : la supériorité est relative, et l’adéquation d’une méthode à un problème donné reste une décision d’ingénierie informée.

Comment décrire la déformation dans un milieu non homogène ?

Considérons deux points, AA et BB, situés sur une ligne orientée selon une direction nn, séparés par une distance ss dans la configuration de référence. Ces points sont mappés par une fonction φ(z)\varphi(z) dans la configuration déformée, aboutissant aux positions φ(z)\varphi(z) et φ(z+sn)\varphi(z + sn). La différence vectorielle entre ces deux positions, δ(s)=φ(z+sn)φ(z)\delta(s) = \varphi(z + sn) - \varphi(z), définit une sécante dans la configuration déformée, reliant les images des deux points.

Lorsque ss tend vers zéro, la sécante converge vers la tangente à la courbe au point AA'. Cela permet d'approcher la variation infinitésimale de la position comme la dérivée directionnelle de φ\varphi dans la direction nn, notée Dφ(z)nD\varphi(z) \cdot n. Cette dérivée, qui capture la vitesse de variation de la position en direction nn, est équivalente à [φ(z)]n=Fn[\nabla \varphi(z)]n = Fn, où FF est le gradient de la déformation au point zz.

Ce gradient, noté F=φF = \nabla \varphi, encapsule localement l’effet de la déformation. Il mesure comment les vecteurs de la configuration de référence sont transformés dans la configuration déformée. En composantes, Fij=φi/zjF_{ij} = \partial \varphi_i / \partial z_j, et il permet de calculer des grandeurs fondamentales comme l’allongement ou l’étirement dans n’importe quelle direction.

L’étirement dans la direction nn, appelé λ(n)\lambda(n), est donné par la norme du vecteur FnFn. Le carré de cet étirement s’exprime comme λ2(n)=nCn\lambda^2(n) = n \cdot Cn, où C=FTFC = F^T F est le tenseur de Green de la déformation. Ainsi, la déformation locale le long d’une direction peut être entièrement décrite par le produit scalaire du vecteur directionnel nn avec le tenseur CC.

Dans la limite infinitésimale, toute portion courbe devient localement linéaire. Ce principe fonde l’approximation locale d’une déformation non homogène par une déformation homogène, valable dans un voisinage immédiat du point considéré.

Une fois le gradient de déformation FF établi, le tenseur de déformation de Green–Lagrange, noté EE, s’écrit comme :

E=12(FTFI)E = \frac{1}{2}(F^T F - I)

Ce tenseur est une mesure quadratique de la déformation, indépendante des translations rigides. Il permet de calculer la déformation directionnelle ε(n)\varepsilon(n) par ε(n)=nEn\varepsilon(n) = n \cdot E n, révélant l’allongement relatif le long de nn.

Une autre manifestation de la déformation est le cisaillement, associé à la variation d’angle entre deux directions initialement orthogonales ou obliques. Considérons deux vecteurs unitaires n1n_1 et n2n_2 représentant deux directions dans la configuration de référence. Après déformation, leurs images sont les vecteurs Fn1Fn_1 et Fn2Fn_2, tangents aux lignes déformées. L’angle entre eux, noté β\beta, est donné par :

cosβ=Fn1Fn2Fn1Fn2\cos\beta = \frac{Fn_1 \cdot Fn_2}{\|Fn_1\| \|Fn_2\|}

Sachant que Fni=λ(ni)\|Fn_i\| = \lambda(n_i), on peut écrire :

cosβ=n1Cn2λ(n1)λ(n2)=cosβo+2n1En2λ(n1)λ(n2)\cos\beta = \frac{n_1 \cdot C n_2}{\lambda(n_1) \lambda(n_2)} = \cos\beta_o + \frac{2 n_1 \cdot E n_2}{\lambda(n_1) \lambda(n_2)}

Cela illustre que l’angle de cisaillement dans la configuration déformée dépend de la partie symétrique du gradient de déformation via le tenseur EE, tout en maintenant la structure formelle de la relation présente dans le cas homogène.

La différence essentielle entre les déformations homogènes et non homogènes réside donc non pas dans les équations structurelles, mais dans l’interprétation locale des résultats. Dans le cas homogène, FF est constant, et les tenseurs dérivés le sont également. En revanche, pour une déformation non homogène, FF varie avec la position, et chaque point du corps possède son propre état de déformation.

Par exemple, pour une application donnée φ(z)=(z1+0.1z1z2)e1+(z2+0.3z1z2)e2+z3e3\varphi(z) = (z_1 + 0.1 z_1 z_2) e_1 + (z_2 + 0.3 z_1 z_2) e_2 + z_3 e_3, le calcul du gradient de la déformation au point z=(1,0.5,0)z = (1, 0.5, 0) produit une matrice FF spécifique. En choisissant une direction n=(1/2)e1+(1/2)e2n = (1/\sqrt{2}) e_1 + (1/\sqrt{2}) e_2, le calcul de ε(n)=nEn\varepsilon(n) = n \cdot E n fournit la mesure de déformation dans cette direction, propre à ce point précis du corps.

Il est crucial pour le lecteur de comprendre que toutes les quantités définies — gradient de déformation, tenseurs de déformation, allongements, angles de cisaillement — ne prennent un sens que localement dans le contexte non homogène. Il ne faut jamais généraliser un résultat ponctuel à l’ensemble du domaine sans une analyse complète de la variation spatiale des champs considérés.

L’approche tensorielle de la déformation permet d’étendre ces concepts à des géométries complexes et à des lois de comportement matériel non linéaires, pour autant que l’on reste attentif à la nature strictement locale des calculs. Toute tentative d’analyse globale doit intégrer les dérivées spatiales des tenseurs, notamment à travers des opérateurs comme le gradient ou la divergence appliqués aux champs tensoriels.

Comment calcule-t-on les propriétés géométriques d’une section transversale ?

Pour évaluer les propriétés d’une section transversale, on considère souvent une méthode d’approximation par sommation discrète, où la surface est divisée en petits carrés, chacun multiplié par son élémentaire d’aire dAdA. Cependant, sur les bords de la région, certains de ces carrés ne sont que partiellement couverts, ce qui complique le calcul exact de l’aire. Pour pallier ce problème, on affine la maille, réduisant ainsi la part des carrés partiels. Le calcul intégral intervient alors comme limite, lorsque la taille des carrés tend vers zéro, éliminant définitivement l’erreur due aux carrés partiels. Au lieu de compter simplement des carrés, on recourt à diverses méthodes d’intégration pour déterminer précisément les propriétés géométriques de la section.

Une fois la surface connue, le défi suivant est de localiser le centroïde de la section. Dans les théories des poutres, le système de coordonnées (y,z)(y, z) est souvent positionné au centroïde, mais ce dernier est précisément ce que l’on cherche à déterminer. Pour cela, on place l’origine OO des axes en un point commode, généralement choisi en fonction de la géométrie de la section. Par exemple, pour une section rectangulaire, l’origine peut être au bord inférieur, tandis que pour un cercle, le centre est un choix naturel, facilitant l’usage des coordonnées polaires. Ce choix demeure arbitraire et n’influence que les calculs intermédiaires, car les propriétés physiques dépendent essentiellement des moments d’aire premiers et seconds, eux-mêmes fonction implicite du centroïde. Il est donc toujours possible de recentrer les axes une fois le centroïde localisé.

Le centroïde est défini comme le point où le premier moment de l’aire s’annule, ce qui se traduit mathématiquement par

A(zc)dA=0,\int_A (z - c) \, dA = 0,

cc est la coordonnée zz du centroïde dans le système d’axes initial. En développant cette expression, on obtient

AzdAcAdA=0,\int_A z \, dA - c \int_A dA = 0,

ce qui conduit à la formule

c=1AAzdA,c = \frac{1}{A} \int_A z \, dA,

avec AA l’aire totale. Cette intégrale est effectuée dans le système d’axes défini par l’origine OO, les valeurs de zz étant donc mesurées relativement à OO.

La seconde propriété fondamentale est le second moment d’aire, ou moment d’inertie, défini relativement au centroïde CC par

IC=A(zc)2dA.I_C = \int_A (z - c)^2 \, dA.

Cette expression peut être développée et simplifiée en

IC=Az2dAc2A,I_C = \int_A z^2 \, dA - c^2 A,

une forme connue sous le nom de théorème des axes parallèles. Ce théorème permet de calculer le moment d’inertie par rapport à un point arbitraire OO et de le corriger pour le translater au centroïde CC. Ce dernier correspond à la position où le moment d’inertie est minimal.

En s’intéressant au premier moment d’aire relatif au centroïde, noté QC(ζ)Q_C(\zeta), on considère une sous-région AfA_f définie par une coupe ζ\zeta de la section. Ce premier moment s’écrit

QC(ζ)=Af(zc)dA=AfzdAcAf,Q_C(\zeta) = \int_{A_f} (z - c) \, dA = \int_{A_f} z \, dA - c A_f,

avec AfA_f l’aire de la sous-région AfA_f. Cette relation est analogue au théorème des axes parallèles, permettant de calculer QCQ_C à partir du moment relatif à l’origine et d’une correction proportionnelle à cAfc A_f.

Il est notable que QC(ζ)Q_C(\zeta) s’annule aux extrémités de la section : en bas, la sous-région AfA_f est la section entière, ce qui fait que QC=0Q_C = 0 par définition du centroïde ; en haut, la sous-région AfA_f est nulle. Par continuité, QC(ζ)Q_C(\zeta) atteint un maximum quelque part entre ces deux extrémités, généralement au niveau du centroïde lui-même. Cette observation revêt une importance cruciale dans le calcul des contraintes de cisaillement dans les poutres, puisque QCQ_C y intervient directement. Pour une section donnée, la contrainte de cisaillement maximale se trouve souvent au centroïde, bien que la variation de la largeur locale de la section puisse déplacer ce maximum.

Le calcul de ces propriétés repose donc sur une compréhension fine des intégrales définies sur la région de la section transversale, ainsi que sur la manipulation rigoureuse des moments d’aire. La maîtrise des théorèmes des axes parallèles et de la localisation du centroïde est indispensable pour l’analyse structurale, notamment en résistance des matériaux.

Au-delà des calculs, il est fondamental de saisir que ces propriétés géométriques incarnent la distribution réelle de la matière dans la section, et influencent directement la réponse mécanique sous charges. Le choix judicieux du système de coordonnées facilite les intégrations et permet de réduire les erreurs. Par ailleurs, la compréhension des variations du premier moment d’aire QC(ζ)Q_C(\zeta) offre un aperçu des zones critiques de la section en termes de contraintes internes, ce qui guide la conception et le dimensionnement des éléments porteurs.

Calcul des Propriétés des Sections Transversales Polygonales : Méthodes et Algorithmes

L'origine du système de coordonnées est le point OO, et les coordonnées des deux sommets adjacents sont xix_i et xjx_j. Le vecteur unitaire m\mathbf{m} et la longueur du segment hh peuvent être calculés à partir des coordonnées des sommets, où m=xjxi\mathbf{m} = x_j - x_i et h=xjxih = \|x_j - x_i\|. Le vecteur x(s)\mathbf{x}(s) représentant une particule typique de longueur dsds le long du segment est donné par x(s)=xi+sm\mathbf{x}(s) = x_i + s \mathbf{m}, avec s[0,h]s \in [0, h] mesurant la distance le long du segment entre les sommets ii et jj. Il est important de noter que le produit scalaire entre x\mathbf{x} et n\mathbf{n} se réduit à xn=xin\mathbf{x} \cdot \mathbf{n} = x_i \cdot \mathbf{n}, ce qui est constant le long du segment, car n\mathbf{n} est orthogonal à m\mathbf{m}.

En substituant x(s)\mathbf{x}(s) dans l'intégrale de surface pour le segment n\mathbf{n}, on obtient :

An=12xi(nds)=12xinhA_n = \frac{1}{2} x_i \cdot (\mathbf{n} \, ds) = \frac{1}{2} x_i \cdot \mathbf{n} h

Cette équation peut être réarrangée pour éliminer hh et n\mathbf{n}, en utilisant les relations n=m×e1\mathbf{n} = \mathbf{m} \times \mathbf{e_1} et hm=xjxih \mathbf{m} = x_j - x_i. En effectuant les calculs appropriés, on peut obtenir l'expression :

An=12xi×(xjxi)e1A_n = \frac{1}{2} x_i \times (x_j - x_i) \cdot \mathbf{e_1}

Les coordonnées des sommets xix_i et xjx_j sont données par xi=yie2+zie3x_i = y_i \mathbf{e_2} + z_i \mathbf{e_3} et xj=yje2+zje3x_j = y_j \mathbf{e_2} + z_j \mathbf{e_3}, où (yi,zi)(y_i, z_i) et (yj,zj)(y_j, z_j) sont les composants des vecteurs xix_i et xjx_j. Ainsi, la contribution à l'aire du segment n\mathbf{n} peut être calculée comme :

An=12(yizjyjzi)A_n = \frac{1}{2} (y_i z_j - y_j z_i)

Pour le moment d'inertie, une approche similaire permet de dériver l'expression pour le moment d'inertie rnr_n du segment, en utilisant l'intégrale suivante :

rn=0h(13xinxi+smds)r_n = \int_0^h \left( \frac{1}{3} x_i \cdot \mathbf{n} x_i + sm \, ds \right)

En simplifiant, on obtient une formule pour rnr_n qui peut être exprimée comme :

rn=13xinxih+12h2mr_n = \frac{1}{3} x_i \cdot \mathbf{n} x_i h + \frac{1}{2} h^2 m

Cette expression peut être simplifiée davantage en utilisant l'aire du segment AnA_n, le moment d'inertie par rapport à l'origine JOJ_O, et en appliquant le théorème de l'axe parallèle pour obtenir le moment d'inertie relatif au centre de masse, JCJ_C, de la section :

JC=JOAccJ_C = J_O - A c \otimes c

Les calculs de ces propriétés peuvent être implémentés dans un code. Par exemple, une fonction MATLAB intitulée ComputeProperties permet de calculer l'aire AA, le premier moment QQ, la position du centre de masse cc, et le moment d'inertie JJ d'une section transversale polygonale, en utilisant les coordonnées des sommets définissant la région polygonale. Ce calcul suppose que les coordonnées des sommets sont saisies dans un ordre trigonométrique (sens anti-horaire pour les régions externes et horaire pour les découpes internes).

L'algorithme de calcul de ces propriétés repose sur des intégrales simples qui prennent en compte chaque côté de la section polygonale. Le calcul de l'aire et du moment d'inertie total nécessite une somme des contributions de chaque segment de la section. Le programme peut également calculer les valeurs propres du moment d'inertie relatif au centre de masse, ce qui permet de mieux comprendre la répartition de la masse autour du centre de la section.

Un autre aspect important réside dans la prise en compte des découpes dans les sections polygonales. Les sections peuvent être complexes, comprenant des zones internes découpées, ce qui nécessite un traitement particulier des coordonnées des sommets. Par exemple, pour une section avec une découpe, on alterne entre un parcours anti-horaire pour la partie extérieure et un parcours horaire pour les découpes. Cela permet de correctement représenter les zones vides de la section, et ce traitement doit être soigneusement suivi pour éviter les erreurs dans le calcul des propriétés géométriques.

Enfin, il est essentiel que le code soit flexible et permette l'entrée de coordonnées pour une variété de formes géométriques, telles que des rectangles, des tubes rectangulaires, des triangles, des secteurs circulaires, ou même des sections plus complexes comme des poutres en I ou en T. En utilisant des listes prédéfinies de coordonnées pour différents types de sections, l'utilisateur peut rapidement obtenir les propriétés géométriques pour diverses configurations de section.

Il est crucial que, lorsque ces algorithmes sont appliqués, la représentation des sections polygonales soit précise et conforme aux données géométriques réelles. Des erreurs dans l'ordonnancement des sommets ou dans la gestion des découpes peuvent entraîner des résultats incorrects, ce qui rend impératif un soin particulier dans la préparation des entrées.

Comment calculer les propriétés géométriques d'une section transversale polygonale dans les applications de mécanique des structures ?

Le calcul des propriétés géométriques des sections transversales est essentiel pour analyser le comportement des structures sous charge. Les propriétés telles que l'aire, le centre de masse, le moment d'inertie et les premiers moments de l'aire sont directement liées à la capacité d'un élément structural à supporter des charges. En particulier, la méthode numérique qui permet de traiter des sections complexes, définies par des polygones, offre une grande flexibilité en ingénierie. Ce chapitre se concentre sur une méthode algorithmique pour déterminer ces propriétés d'une section transversale polygonale.

L'algorithme présenté repose sur le découpage de la section en différentes zones et le calcul des moments d'inertie par rapport au centre de masse et aux axes principaux. Le code MATLAB, que nous appelons Code 9.5, permet de calculer l'aire, le centre de masse, le moment d'inertie, ainsi que les premiers moments de l'aire QQ d'une section transversale polygonale. Ce calcul commence par l'initialisation des coordonnées des sommets du polygone, suivie de la détermination du centre de masse et du moment d'inertie, et se poursuit par le calcul des premiers moments par rapport aux axes de coupe choisis.

Dans le Code 9.5, les paramètres de la coupe peuvent être définis de deux manières. D'une part, on peut spécifier un point de coupe de manière manuelle, à l'aide d'un vecteur de coordonnées bb, et d'autre part, on peut choisir d'utiliser les axes principaux du tenseur du moment d'inertie, ce qui permet de définir les directions normales de coupe à partir des vecteurs propres du moment d'inertie. Ces choix sont contrôlés par les variables nChoicenChoice et bChoicebChoice, qui activent les différentes options selon les besoins de l'analyse.

Le calcul des premiers moments QyQ_y et QzQ_z repose sur deux coupes successives, suivant deux directions normales, définies par les colonnes du tableau NN. L’algorithme commence par une coupe dans la direction N(:,1)N(:,1), puis procède avec une deuxième coupe dans la direction N(:,2)N(:,2). Cette approche permet de calculer les moments d'inertie dans les directions principales du corps, ce qui est crucial pour des sections non symétriques ou complexes.

Après avoir déterminé les premières valeurs des moments d'inertie, l'algorithme applique le théorème des axes parallèles pour ajuster les résultats des premiers moments QQ, en soustrayant l'aire multipliée par la distance entre l'origine et le centre de masse. Ce calcul est essentiel pour obtenir des résultats précis dans le contexte de la mécanique des structures, où la connaissance exacte des propriétés de la section est indispensable pour déterminer la capacité portante de la structure.

Par exemple, pour une section en forme de T, le Code 9.5 peut être utilisé pour calculer l'aire, le centre de masse, le moment d'inertie, et le premier moment QQ d’une section qui est généralement difficile à traiter manuellement. L'algorithme permet de traiter cette forme complexe avec une grande précision. En comparant les résultats générés par le code avec ceux obtenus par calculs manuels, on peut vérifier l'exactitude du calcul. Pour la section en forme de T avec une hauteur h=10h = 10, le code génère des résultats qui coïncident avec les valeurs obtenues par des calculs détaillés, ce qui démontre la fiabilité de l'approche algorithmique.

En plus des sections courantes telles que les sections en I ou en T, le Code 9.5 est capable de gérer des géométries plus complexes, y compris des sections avec des découpes irrégulières. Par exemple, il peut traiter des sections en forme de C, ou des poutres en I avec des bords arrondis, où les coins sont adoucis par des arcs de cercle. Ces formes géométriques présentent un défi pour les méthodes traditionnelles de calcul, mais sont facilement traitées à l'aide de cet algorithme.

Une autre application puissante de cet algorithme est le calcul des propriétés des sections avec des découpes internes. Dans ces cas, l’algorithme prend en compte les sommets qui définissent l’extérieur de la section et ceux qui délimitent les découpes internes. En inversant l’ordre des sommets, l’algorithme peut traiter des découpes dans n'importe quelle partie de la section, même dans les zones les plus difficiles à analyser à la main.

Cette approche algorithmique est particulièrement utile pour les ingénieurs et les chercheurs travaillant sur des géométries non standards, où des méthodes analytiques manuelles seraient fastidieuses, voire impraticables. Elle permet une grande souplesse dans la modélisation de formes complexes tout en assurant des résultats précis et rapides.

Il est crucial de souligner que bien que le code offre une solution robuste pour des sections géométriques complexes, les résultats dépendent de la précision des entrées fournies, notamment des coordonnées des sommets et des choix de directions normales. Une saisie incorrecte des données peut entraîner des erreurs dans les résultats, ce qui souligne l’importance d'une bonne validation des entrées et des tests de vérification des résultats dans des cas simples avant d'appliquer cette méthode à des structures complexes.