Lorsque les fluides de formation remontent à la surface, ils peuvent contenir diverses substances. Parmi ces substances, on trouve le gaz naturel, l'eau de formation, le sable du réservoir, de la terre ou du limon, ainsi que certains additifs chimiques utilisés pour améliorer le processus d'extraction. La séparation se fait selon un ordre spécifique : les composants gazeux sont séparés en premier, puis les solides tels que le sable, la terre et l'eau, et enfin, les émulsions du pétrole brut sont décomposées. Ces étapes constituent la procédure de gestion la plus utile à disposition.

Dans la première étape, la séparation des composants gazeux facilite l'extraction des gaz des composants liquides. Il faut cependant faire preuve de prudence face à certains contaminants gazeux, tels que le sulfure d'hydrogène (H2S) et le monoxyde de carbone (CO), qui font partie du processus de production du gaz naturel. Ces composants gazeux représentent un danger important pour la vie. Le processus utilisé pour les éliminer repose sur le passage des fluides sous pression à travers diverses chambres de réduction de pression. Cette technique permet de réduire la quantité de gaz dissous dans les liquides à mesure que la pression baisse.

Au sein de l'unité de séparation, certains liquides et solides restent encore sous forme de mélange. Ce mélange est principalement composé d'eau, de pétrole et de sable. Bien que l'eau et le pétrole soient généralement non miscibles, le processus d'extraction est très turbulent, entraînant la formation d'émulsions distinctes. Ces émulsions peuvent être une microémulsion huile-dans-eau (O/W) ou une émulsion inverse, eau-dans-huile (W/O). Chacune de ces situations requiert un traitement chimique spécifique pour briser ces mélanges complexes. En ce qui concerne les liquides, la séparation produit souvent plusieurs couches, de haut en bas : le pétrole brut, l'eau libre, l'eau émulsifiée et le sable. L'eau et le sable sont appelés sédiments de base et d'eau (BS&W), et ils sont séparés par un processus appelé « knockout d'eau libre », où le BS&W est principalement retiré par gravité. Les émulsions doivent être brisées en chauffant le mélange et en traitant le réservoir à une température d'environ 100 à 160 °F, ou en le traitant avec certains produits chimiques. Une fois l'émulsion rompue, le pétrole restant a une qualité suffisante pour être stocké, transporté vers une raffinerie ou exporté.

Le traitement du gaz naturel associé au pétrole suit un processus similaire. Ce gaz contient généralement des composants gazeux indésirables, tels que le H2S, le CO2, le N2 et de la vapeur d'eau. Les deux premiers gaz sont corrosifs et doivent être éliminés. C’est pourquoi le traitement du gaz naturel commence sur le terrain. Ce traitement consiste à retirer les constituants indésirables avant la commercialisation du gaz. Les gaz dangereux, tels que le H2S et le CO2, doivent être éliminés en premier. Ensuite, la vapeur d'eau est retirée, car elle cause la corrosion des pipelines. L'azote est éliminé lorsqu’il est justifié. Une fois traité, le gaz est envoyé à l'unité de compression, puis transmis. Le gaz naturel est acheminé vers une unité de fractionnement où certains composants hydrocarbonés peuvent être récupérés pour la vente comme matières premières pour l’industrie pétrochimique ou pour augmenter la quantité de liquides d’hydrocarbures.

Le processus de traitement du gaz naturel implique généralement trois étapes principales : la déshydratation, l’élimination des gaz acides et l’élimination des hydrocarbures lourds.

La déshydratation consiste en l’élimination de l’eau, la procédure la plus courante dans le traitement du gaz. La présence d’eau sous forme solide ou liquide est toujours un problème, car elle accélère la corrosion des pipelines et équipements. De plus, l'eau combinée au gaz dans une conduite sous pression favorise la formation d'hydrates, un phénomène solide responsable des obstructions des vannes, des raccords et même de la rupture des pipelines.

Les gaz acides tels que le sulfure d'hydrogène (H2S) et le dioxyde de carbone (CO2) sont extrêmement corrosifs pour les pipelines et les vannes. Le H2S est toxique pour les humains et les animaux et, en présence d'eau, il forme des oxydes de soufre, responsables des pluies acides. Le dioxyde de carbone est un gaz à effet de serre puissant, dont l'élimination est incontournable. Le « sweetening » du gaz naturel avec des alkanolamines est essentiel pour des raisons environnementales, opérationnelles et sanitaires. L’élimination du H2S génère de grandes quantités de soufre, utilisé dans la fabrication de l’acide sulfurique.

La présence d'hydrocarbures plus lourds dans le gaz naturel pose également un problème. Les hydrocarbures plus lourds que l’éthane (CH3CH3) ont tendance à se condenser et à former un système à deux phases, créant des difficultés opérationnelles pour les pipelines et des problèmes de combustion. Les hydrocarbures plus lourds que le propane (C3) sont indésirables et doivent être éliminés, bien qu’ils aient une grande valeur commerciale dans l’industrie pétrochimique, créant des incitations à leur fractionnement.

Une fois ces processus de traitement effectués, le gaz est prêt à être commercialisé selon des spécifications strictes définies par les normes internationales. Les spécifications de qualité de marché pour le gaz naturel comprennent des limites sur la teneur en CO2, H2S, dioxyde de soufre, mercaptans et eau. Un traitement supplémentaire dans une installation de séparation gaz-pétrole (GOSP) permet de séparer efficacement le pétrole brut du gaz naturel, et des étapes supplémentaires de réduction de pression assurent la production d’un gaz de qualité conforme aux exigences commerciales.

Les installations GOSP sont structurées en quatre sections principales : la section A, qui permet la séparation rapide des composants gazeux et liquides ; la section B, qui constitue un dispositif de décantation par gravité ; la section C, qui permet l’extraction de la brume d'huile fine ; et la section D, qui permet la séparation des liquides et du pétrole brut de l'eau. Ainsi, ces installations facilitent la séparation des gaz des liquides, le retrait rapide de l'eau de formation et la réduction de la teneur en sels à un niveau acceptable.

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Les procédés de production de gaz naturel synthétique à partir du charbon : méthanation et ses évolutions

La production de gaz naturel synthétique (SNG) à partir de la gazéification du charbon présente une solution viable face aux défis énergétiques contemporains. Cette méthode permet non seulement de transformer le charbon en un gaz comparable au gaz naturel, mais aussi d’atténuer certains problèmes associés à l’utilisation directe du charbon, tels que les fluctuations de la demande. De plus, la technique offre un intérêt croissant dans un contexte de hausse des prix du gaz naturel, tout en maintenant la possibilité de produire du SNG à partir de ressources disponibles localement, comme la tourbe et le coke, à des coûts plus compétitifs.

L’une des étapes essentielles dans la production du SNG est le processus de méthanation, qui consiste à convertir le monoxyde de carbone (CO) et l’hydrogène (H2) en méthane (CH4) grâce à des catalyseurs spécifiques. Ces catalyseurs, tels que le nickel ou le fer, facilitent la réaction chimique en fournissant un site actif où les réactants peuvent se lier, augmentant ainsi la vitesse de réaction. Le processus de méthanation est exothermique, libérant une quantité significative d’énergie, ce qui peut entraîner des phénomènes de sintering des catalyseurs et la formation de carbone. Ainsi, le choix et la conception des catalyseurs sont cruciaux pour assurer une stabilité maximale sous des températures élevées.

La réaction de méthanation principale pour la production de SNG peut être exprimée comme suit :

CO+3H2CH4+H2OCO + 3H_2 \rightarrow CH_4 + H_2O
Une autre réaction significative consiste à convertir le dioxyde de carbone en méthane :
CO2+4H2CH4+2H2OCO_2 + 4H_2 \rightarrow CH_4 + 2H_2O
Ces réactions sont hautement exothermiques, libérant respectivement 206 kJ/mol pour la première et 165 kJ/mol pour la seconde, ce qui illustre l’ampleur de l’énergie dégagée pendant la transformation.

La méthanation permet ainsi de convertir des gaz produits lors de la gazéification du charbon, qui ne sont pas directement utilisables comme carburant, en un produit comparable au gaz naturel. Ce procédé est également utilisé dans la production de biogaz, où il permet de convertir le CO2 et l’H2 en méthane, favorisant ainsi une approche plus durable de la gestion des émissions de gaz à effet de serre.

La complexité de ce processus réside dans les réactions impliquées, notamment le traitement des concentrations élevées de monoxyde de carbone et de dioxyde de carbone. Les catalyseurs doivent donc être capables de fonctionner efficacement à haute pression et température, sans se détériorer ni créer de carbone indésirable, ce qui nécessitent une conception et un contrôle rigoureux des conditions de réaction. Le recours à des réacteurs de gazéification haute pression (environ 100 bars) a permis d’améliorer considérablement le rendement de la production de méthane à partir du gaz de synthèse.

Les premières études sur la méthanation remontent aux années 1920-1930, où des chercheurs ont exploré l’action des métaux alcalins sur le CO pour produire du méthane. Ces recherches ont jeté les bases d’un procédé qui a évolué avec le temps, en utilisant des catalyseurs tels que le nickel et le cobalt, qui se sont révélés plus efficaces pour augmenter le rendement du processus. À partir des années 1960, des études plus approfondies ont permis d'optimiser la méthanation, notamment grâce à l’utilisation de réacteurs à lit fluidisé et à des systèmes de recyclage de gaz, permettant de mieux gérer l’énergie dégagée pendant la réaction.

Aujourd’hui, la méthanation industrielle utilise divers types de réacteurs. Par exemple, le système de recycle méthanation à deux niveaux a été développé pour maximiser l'efficacité de la réaction. Ce procédé utilise un réacteur de type adiabatique, dans lequel les gaz réactifs sont chauffés et recyclés, permettant de maintenir une température optimale tout en minimisant la consommation d’énergie. L’utilisation d’un fluide de refroidissement et d’un système à lit fluidisé permet d’améliorer encore le rendement global du processus.

Il est également pertinent de mentionner l’importance du reformage à la vapeur dans la production industrielle de gaz de synthèse et d’hydrogène. Ce procédé utilise du méthane et de la vapeur pour produire du gaz de synthèse (CO et H2) et d’autres produits, y compris le CO2. L’absorption du CO2 à l’aide d’absorbants tels que l’amine éthanolamine ou l’eau permet d'éliminer presque totalement le CO2 du flux gazeux, améliorant ainsi la pureté du produit final.

Pour finir, il est essentiel de comprendre que bien que la méthanation à partir du charbon offre une alternative intéressante au gaz naturel, elle comporte plusieurs défis techniques. Les réacteurs doivent être conçus pour résister aux conditions sévères de haute température et pression, et la gestion des émissions de CO2 reste un problème majeur. En outre, le coût de production de SNG à partir du charbon doit être compétitif face à d'autres sources d'énergie, et la demande croissante pour des technologies plus écologiques met en lumière l’importance de poursuivre les recherches pour rendre ces procédés encore plus efficaces et moins polluants.

Comment évaluer et exploiter la valeur calorifique des schistes bitumineux pour la production d’énergie et la synthèse de gaz naturel

L'évaluation du potentiel énergétique des schistes bitumineux repose sur plusieurs critères essentiels, notamment la teneur en matière organique et la valeur calorifique de la roche. La limite inférieure pour qu'un schiste bitumineux réponde aux exigences calorifiques nécessaires pour chauffer la roche à 500°C est d'environ 2,5 % en poids de matière organique. Cela constitue le seuil minimum pour garantir que le schiste puisse fournir une quantité de chaleur suffisante pour les processus thermiques, utilisés notamment pour la production de vapeur, nécessaire à la génération d'électricité.

La classification commerciale des schistes bitumineux se base principalement sur leur capacité calorifique ou leur rendement en huile. L'évaluation du schiste bitumineux en termes d'utilisation directe dans une centrale électrique, pour la production de chaleur, est également fondée sur sa valeur calorifique. Le contenu énergétique du kérogène extrait des schistes bitumineux est généralement d'environ 40 MJ/kg. Par exemple, le kérogène extrait des schistes kukersites de l'Estonie possède une valeur calorifique d'environ 37,3 MJ/kg, tandis que celui des schistes de la formation Green River des États-Unis atteint 41,1 MJ/kg. Cette valeur calorifique varie en fonction de la provenance du kérogène, ce qui illustre la diversité des compositions des schistes bitumineux.

Il est important de noter que la valeur calorifique d'un schiste bitumineux n'est pas simplement déterminée par une mesure traditionnelle de la chaleur dégagée par la roche entière, mais aussi par la présence de substances minérales dont la valeur calorifique est nulle ou inférieure à zéro. Un schiste bitumineux de qualité commerciale doit atteindre une valeur calorifique minimale d'environ 3,1 MJ/kg pour l'ensemble du matériau, bien que des valeurs pratiques recommandées varient entre 4,2 et 6,3 MJ/kg.

Le rendement en huile des schistes bitumineux est également un critère clé de leur évaluation. Ce rendement est mesuré selon la méthode de Fischer, une technique normalisée largement acceptée. Cette méthode consiste à chauffer le schiste, permettant ainsi la libération d'huile à partir du kérogène. Le taux de production d'huile est essentiellement influencé par la teneur en kérogène du schiste, mais peut aussi être modifié par la proportion de kérogène susceptible de se transformer en huile. Selon les résultats de cet essai, un schiste bitumineux peut être classé comme tel s'il est capable de produire un minimum de 42 litres d'huile par tonne de schiste sec. Les schistes bitumineux de qualité commerciale produisent généralement entre 100 et 200 litres d'huile par tonne. Cependant, il convient de souligner que cette méthode ne détermine pas nécessairement la limite supérieure de la quantité d'huile pouvant être extraite d'un dépôt particulier, certains traitements comme la pyrolyse rapide ou l'hydropyrolyse pouvant générer des rendements supérieurs à ceux obtenus par la méthode de Fischer, notamment pour les schistes bitumineux à faible rendement en huile.

Une fois que le schiste bitumineux a été extrait et préparé, il doit subir un traitement thermique pour permettre la libération de l'huile. Ce processus de retortage thermique implique une dégradation de la structure macromoléculaire du kérogène, qui le rend autrement difficilement extractible par des solvants conventionnels. Le traitement thermique a lieu dans un environnement sans oxygène, où l'humidité restante dans le schiste est d'abord éliminée, suivie de la transformation du kérogène en bitume. Ce processus génère des gaz, de l'huile, de l'eau pyrolytique, ainsi que des résidus carbonés, qui sont transformés en un produit solide appelé semi-coke.

Les différentes technologies de retortage employées pour traiter les schistes bitumineux présentent des similitudes dans leur fonctionnement de base, notamment la transformation du kérogène en bitume et la formation de gaz et d'huile. Toutefois, elles diffèrent dans la manière dont elles gèrent les résidus de semi-coke et leur réutilisation pour fournir la chaleur nécessaire au processus de retortage. Deux technologies majeures sont actuellement utilisées dans les applications commerciales : les méthodes Fushun et Kiviter. Dans la méthode Fushun, un retort cylindrique vertical permet de chauffer le schiste en le faisant interagir avec un gaz transporteur de chaleur. Cependant, le rendement en huile obtenu par cette méthode reste souvent inférieur à 80 % du rendement théorique, en raison de la combustion d'une partie de l'huile produite.

Le semi-coke généré lors du processus de retortage représente un défi majeur en raison de sa gestion et de son impact environnemental. Les résidus de semi-coke présentent une valeur calorifique relativement faible, et une partie d'entre eux est souvent abandonnée, entraînant des pertes de matière carbonée. De plus, l'accumulation de déchets de semi-coke peut entraîner des risques de pollution environnementale en raison des infiltrations d'eau de pluie ou de nappes phréatiques. Pour cette raison, certains procédés de retortage, comme la méthode Galoter, cherchent à réduire l'impact environnemental en utilisant des solides recyclés comme transporteurs de chaleur et en brûlant le semi-coke dans un four aérogazéifié, ce qui limite la pollution et la production de déchets.

Il est essentiel de comprendre que, bien que ces technologies aient un fort potentiel pour produire de l'énergie et des produits dérivés tels que des huiles synthétiques, elles comportent également des défis complexes liés à la gestion des résidus et à l'impact environnemental. Le choix de la méthode de retortage doit donc être effectué en fonction non seulement de l'efficacité de la production d'énergie, mais aussi de la capacité à minimiser les risques écologiques à long terme.

La production de gaz naturel à partir des boues d'égout : Processus et applications

Le processus de gazéification est une technologie thermochimique prometteuse qui permet de transformer des déchets solides municipaux, des boues d'égout et des résidus agricoles en gaz de synthèse, un mélange gazeux principalement composé de monoxyde de carbone (CO), dioxyde de carbone (CO2), hydrogène (H2) et méthane (CH4). Cette technologie présente des avantages environnementaux importants, en contribuant à l'amélioration de la qualité du sol et à l'élimination des polluants, tout en réduisant le volume des déchets solides de 50 % à 90 %. Cependant, elle est également confrontée à des défis techniques et économiques qui limitent son déploiement à grande échelle.

L'un des principaux avantages de la gazéification réside dans la capacité à utiliser différents agents gazeux comme la vapeur, l'air, l'oxygène et le CO2, chacun influençant la composition du gaz de synthèse. Par exemple, l'utilisation d'un agent gazeux riche en CO2 permet d'obtenir un gaz de synthèse avec une teneur accrue en syngas, tandis qu'une concentration élevée en oxygène favorise la production de CO2 à des températures plus basses. Le ratio oxygène-combustible, ainsi que la conception et l'opération du gazéificateur, ont un impact direct sur la qualité et la quantité du gaz produit.

La réaction de Fischer-Tropsch, qui consiste à convertir le syngas (CO et H2) en hydrocarbures à chaîne longue, est souvent utilisée pour produire des combustibles de transport à partir du gaz de synthèse. En plus de la production d'électricité, le syngas peut être converti en divers produits liquides comme le méthanol, l'éthanol, le gaz de pétrole liquéfié (GPL), les oléfins, l'essence, l'ammoniac et le gaz naturel synthétique. Cependant, la gazéification comporte également plusieurs inconvénients, notamment des coûts d'investissement et de fonctionnement élevés, la production de goudrons et de composés halogénés qui peuvent causer des problèmes techniques et environnementaux, ainsi que la corrosion des matériaux métalliques utilisés dans les réacteurs.

Le processus de gazéification se déroule en quatre étapes principales : le séchage de la matière première, la pyrolyse (décomposition), l'oxydation (combustion) et la réduction (gazéification). Ces étapes sont influencées par plusieurs facteurs, tels que la pression, la température de réaction, la concentration en oxygène et la composition de la matière première. Par exemple, les boues d'égout humides et les déchets solides municipaux sont étudiés pour produire du syngas avec des concentrations différentes de CO2 et de H2, ce qui affecte directement la qualité du gaz de synthèse. Le gaz produit à partir des boues d'égout ou des déchets solides municipaux contient généralement une proportion plus élevée d'hydrogène et de méthane, tandis que les résidus agricoles génèrent une concentration plus importante de méthane.

La gazéification peut être réalisée à l'aide de différents types de réacteurs, tels que les réacteurs à lit fixe (en remontée ou en descente), les réacteurs à lit fluidisé (bubbling et circulant), les réacteurs à courant ascendant, les fours rotatifs et les gazéificateurs à plasma. Chaque type de réacteur a des caractéristiques spécifiques qui influencent la performance du processus, notamment la quantité d'énergie produite et la composition du gaz de synthèse. Par exemple, les réacteurs à lit fixe ont un rendement énergétique plus faible que les réacteurs à lit fluidisé ou à courant ascendant, mais ils peuvent être plus adaptés à certaines applications, notamment à petite échelle.

Les différents types de gazéification — gazéification à la vapeur, gazéification hydrothermale, gazéification catalytique et gazéification à arc plasma — permettent d'adapter le processus en fonction des caractéristiques des déchets traités et des objectifs de production de syngas. La gazéification à la vapeur, par exemple, nécessite une quantité importante de vapeur pour stimuler la reformulation du méthane et les réactions de décalage de l'eau-gaz, ce qui améliore la qualité du gaz de synthèse. De son côté, la gazéification hydrothermale permet de convertir des biomasses riches en eau en syngas riche en hydrogène sans nécessiter de séchage préalable, et est particulièrement efficace à des températures relativement basses.

Il est important de noter que la gestion des impuretés dans le gaz de synthèse est un aspect crucial du processus de gazéification. Des étapes de nettoyage sont nécessaires pour éliminer les contaminants tels que les halogénures, les composés soufrés, les métaux traces et les goudrons. Ces impuretés peuvent nuire au bon fonctionnement des moteurs de combustion et des piles à combustible, ce qui exige une attention particulière lors de la conception du système de gazéification.

L'optimisation des conditions de fonctionnement, telles que la température, la composition du substrat, le temps de séjour et le choix de l'agent gazeux, est essentielle pour maximiser l'efficacité du processus de gazéification. En particulier, le contrôle des ratios de flux d'oxygène et de vapeur joue un rôle clé dans la composition du gaz de synthèse, influençant ainsi la rentabilité et l'applicabilité du procédé pour la production d'énergie ou de produits chimiques.

En somme, la gazéification des boues d'égout et des déchets solides représente une solution technologique avancée pour la gestion des déchets et la production d'énergie, mais elle nécessite une attention particulière aux coûts, à l'efficacité du processus et à la gestion des impuretés dans le gaz de synthèse. Le développement de réacteurs plus efficaces et de technologies de nettoyage plus avancées pourrait potentiellement faire de cette technologie une option clé pour la transition énergétique et la gestion durable des déchets dans les années à venir.