Les politiques de déportation, les politiques migratoires restrictives et les discours populistes ont un impact de plus en plus profond sur la société contemporaine. Au cœur de ces phénomènes se trouvent des stratégies de manipulation des masses, qui exploitent la peur et l'instinct de survie pour s'imposer politiquement. Ces politiques vont bien au-delà des simples questions d'immigration. Elles s'inscrivent dans un contexte plus large de mobilisation des sentiments nationalistes et xénophobes, visant à diviser la société en groupes "propres" et "étrangers", en "nous" et "eux". Ce processus, loin d'être anodin, réorganise les structures sociales et politiques de manière durable et délétère.
Les États-Unis, mais aussi de nombreuses autres démocraties, ont vu une montée en puissance des discours populistes dans les dernières décennies. Les dirigeants populistes, par leur rhétorique violente et leur discours anti-immigration, ont contribué à normaliser la haine et à légitimer la discrimination sous couvert de protéger les "valeurs nationales". Le populisme, dans sa forme actuelle, se nourrit d'une notion de pureté nationale et de protection contre les "autres", souvent perçus comme des menaces pour l'intégrité de la nation. Ces discours, parfois intolérants, trouvent leur écho dans des politiques de déportation qui affectent non seulement les migrants, mais aussi les générations futures, en instaurant un climat de peur et de suspicion généralisée.
La politique de séparation des familles, par exemple, qui a été appliquée dans le cadre des lois anti-immigration aux États-Unis, représente un autre aspect de cette dynamique de rupture sociale. Ces politiques ne se contentent pas d'évincer physiquement les individus des États-Unis, elles déchiquettent les liens familiaux, mettant en lumière l'aspect profondément déshumanisant de ces approches. Le concept même de "familialité" se voit instrumentalisé, et les relations humaines sont traitées comme des variables administratives, réduites à des cases dans une base de données. La séparation des enfants de leurs parents n'est pas simplement une question d'immigration, mais une forme de violence institutionnelle qui fragmente le tissu social de manière irréversible.
Au niveau politique, ces pratiques ont des implications encore plus larges. Elles alimentent un cycle d'exclusion et de marginalisation qui peut affecter plusieurs générations. Les populations qui ont été soumises à ces politiques se retrouvent souvent non seulement exclues physiquement, mais également privées de tout pouvoir symbolique dans le discours public. Ce sont des voix qui, bien qu'existantes, sont systématiquement réduites au silence, car leurs expériences sont invisibilisées par un discours dominant qui les marginalise de manière explicite ou implicite.
La militarisation des frontières, un autre aspect majeur de cette dynamique, introduit un état d'exception permanent dans lequel les populations migrantes sont traitées comme des "ennemis". La transformation des frontières en zones de guerre, avec des dispositifs de surveillance et des actions coercitives de plus en plus intrusives, conduit à une situation où l’idée même de l’accueil et de l’hospitalité est pervertie. Dans ce contexte, la question de l'humanité se pose avec une acuité particulière. Une société qui se définit par la peur de l'autre finit par perdre ses repères éthiques et moraux, transformant l'hospitalité en un acte de violence symbolique et physique.
Il est également essentiel de comprendre que cette dynamique ne s'arrête pas aux frontières géographiques ou nationales. Les discours populistes, en particulier ceux qui se nourrissent d'une rhétorique nationaliste et anti-immigrante, se propagent à une échelle mondiale grâce aux médias sociaux et à la dématérialisation des informations. Les réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans la diffusion de ces idées, souvent amplifiées par des campagnes de désinformation et des fake news. L’illusion d’un monde virtuel et simplifié crée une hyper-réalité où les vérités sont manipulées, et où les opinions deviennent des faits. La facilité avec laquelle ces messages se propagent montre la fragilité de notre système de connaissances et le pouvoir destructeur que peuvent exercer ces narratifs populistes.
En fin de compte, les politiques de déportation et les discours populistes participent à la création d’un monde de plus en plus divisé et polarisé. Ce phénomène ne peut être réduit à une question de gestion de l’immigration ou de politique intérieure. Il concerne, en réalité, les principes fondamentaux de justice, d’humanité et de solidarité. À travers l'histoire, les sociétés qui ont permis à des politiques d’exclusion de se normaliser ont toujours payé un lourd tribut, que ce soit par la montée de la violence sociale ou par l’érosion des valeurs humaines qui, autrefois, soutenaient l’idée de communauté et d’hospitalité.
La manipulation des vulnérabilités : les liens entre le sadisme, la charité et le pouvoir
L'industrie de la mode, et en particulier celle des concours de beauté et des agences de mannequins, a longtemps servi de terrain de jeu pour les élites économiques, un lieu où les rêves d'adolescents vulnérables se sont souvent heurtés à des réalités bien plus sombres. Le modèle de business adopté par des personnalités comme John Casablancas, un agent de mannequins notoire pour ses pratiques sexuelles exploitantes, n'était pas unique. Il illustre un système dans lequel les jeunes femmes, attirées par des promesses de succès, se retrouvaient sous l'emprise de puissants investisseurs, prêts à utiliser leur position pour manipuler et exploiter les rêves de ces jeunes modèles. Trump, comme Casablancas, a longtemps été impliqué dans la gestion d'agences de mannequins, un secteur où la vulnérabilité des jeunes femmes est exacerbée par des promesses de célébrité et des exposés publics. Ce type de dynamique ne se limite pas simplement à des abus occasionnels : il fait partie d'une stratégie de contrôle plus vaste, visant à exploiter les faiblesses de personnes particulièrement sensibles à des promesses de fortune et de statut social.
Dans cette même lignée, le financier Jeffrey Epstein a adopté une approche similaire lorsqu'il a investi un million de dollars pour acheter sa propre agence de mannequins en 2005. Son modèle d'affaires était inspiré de celui de Trump : faire venir des jeunes modèles étrangers sans leur fournir les visas nécessaires pour travailler légalement aux États-Unis, puis leur imposer des frais exorbitants pour le logement et autres dépenses. Epstein, à l'instar de Trump, exploitait l'innocence et la vulnérabilité des jeunes femmes, les incitant à assister à des fêtes et événements où elles rencontreraient des hommes riches et influents. Le but n'était pas seulement de les exploiter sexuellement, mais aussi de tirer profit de leur désir de réussir à tout prix, en leur faisant accepter des comportements qu'elles n'auraient pas envisagés dans d'autres circonstances. Ce système où la souffrance et l'humiliation étaient devenues des instruments de pouvoir est un exemple frappant de ce que l'on pourrait qualifier de sadisme institutionnalisé.
Epstein semble avoir compris que la douleur infligée à des individus vulnérables renforçait son propre pouvoir. Cela rappelle les écrits du marquis de Sade, dont l'œuvre dépeint la jouissance du pouvoir et du contrôle à travers la souffrance infligée aux autres. Les abus sexuels qu'il a perpétrés s'inscrivent dans cette logique de domination, d’autant plus qu’il n’était pas seulement intéressé par l’acte sexuel en lui-même, mais par la dégradation et la transformation psychologique de ses victimes, un aspect que certains chercheurs considèrent comme un acte de contrôle absolu. Cette forme de sadisme, qui s'exprime à travers l’exploitation des plus vulnérables, trouve un écho dans les accusations portées contre Donald Trump, qui, au fil des années, a été accusé d’agression sexuelle envers de jeunes femmes et mannequins.
L'un des aspects les plus frappants de cette dynamique est l'absence de réelle responsabilité face à ces accusations. Lors d'un témoignage en 2016, Epstein a été interrogé sur ses relations avec Trump en présence de jeunes filles de moins de 18 ans. Il a choisi de garder le silence, ce qui en soi en dit long sur sa complicité implicite. Trump, pour sa part, a longtemps nié toute malveillance, mais les enregistrements de ses propos de 2005, dans lesquels il se vante de pouvoir agir comme il le souhaite avec les femmes, ont montré au monde son approche cynique de la sexualité et du pouvoir. En dépit de ces révélations, il a continué à bénéficier du soutien d'une large base électorale, illustrant ainsi un phénomène inquiétant où l'impunité et la brutalité peuvent coexister avec la réussite politique.
Cette réalité s’est poursuivie avec des figures comme Matt Gaetz, un allié de Trump, qui a fait la une pour des accusations de relations sexuelles avec une mineure. Tout comme Trump, Gaetz semble avoir adopté cette posture de supériorité, où l'abus de pouvoir et la manipulation des plus jeunes sont perçus comme un droit, une forme de privilège que la célébrité et l'influence doivent légitimer. Ce comportement déviant, malgré les répercussions de #MeToo, témoigne d’une normalisation des pratiques abusives dans les cercles du pouvoir, où les hommes se sentent non seulement exemptés de toute sanction, mais encouragés par l'indifférence générale de la société.
La charité, ou plutôt l'apparence de générosité, joue également un rôle crucial dans cette dynamique de manipulation. Trump, tout comme Epstein, a utilisé des fondations caritatives pour détourner l'attention de ses comportements problématiques. Le simple fait de se donner l'image d'un bienfaiteur a permis à ces individus de masquer leurs crimes. Les fondations créées pour l'occasion ont servi à afficher une façade de respectabilité, tout en dissimulant les activités illégales et immorales sous couvert d'initiatives philanthropiques. Cette stratégie de "fausse générosité" permet non seulement d'acheter une forme de respectabilité sociale, mais aussi d'ouvrir des portes à de nouvelles opportunités d’exploitation, comme en témoignent les liens d’Epstein avec des figures comme Bill Gates, qu’il a manipulées pour obtenir des fonds sous prétexte de soutenir des causes humanitaires.
Cependant, derrière cette façade se cache un système profondément inégalitaire et prédateur. Il est essentiel de comprendre que les faux philanthropes et les faux bienfaiteurs créent des illusions de moralité qui peuvent être exploitées pour justifier des actes de manipulation. Le système de la charité moderne, en particulier celui des milliardaires qui se livrent à des donations massives, n’est souvent qu’une forme d’investissement. L’illusion de l’altruisme permet non seulement de renforcer leur statut social, mais aussi de camoufler les vraies intentions, qui sont avant tout économiques et de contrôle social.
L'exemple d'Epstein, à cet égard, est particulièrement édifiant. En se servant de ses prétendus dons philanthropiques pour acheter une place parmi les élites mondiales, il a pu continuer à commettre ses abus tout en se donnant une image de bienfaiteur. L'illusion de la charité devient donc un puissant outil de manipulation, un moyen de détourner l'attention et de conserver son pouvoir, tout en écrasant ceux qui se trouvent sous sa coupe.
Comment la gestion de la pandémie par Trump a-t-elle mis en lumière des tensions biopolitiques et idéologiques ?
La gestion de la pandémie de COVID-19 par l’administration Trump a révélé une série de contradictions profondément ancrées dans la politique américaine, où les décisions sanitaires ont souvent été fusionnées avec des agendas idéologiques et politiques. Au lieu de suivre une ligne directrice basée sur les données scientifiques et médicales, les déclarations et actions du président ont accentué les fractures sociales et économiques. L’un des aspects les plus marquants de cette gestion a été la réduction de la crise sanitaire à une question purement économique et idéologique, comme en témoigne le débat sur la réouverture des États.
Trump, tout au long de la pandémie, a régulièrement affirmé que l'impact économique du confinement ne devait pas dépasser les effets de la pandémie elle-même. Dans ce contexte, des affirmations telles que « La cure ne peut pas être pire que le problème lui-même » ont été largement relayées. Ce point de vue a suscité un débat houleux, car il présentait une vision du monde où les vies humaines étaient essentiellement évaluées en termes de productivité économique. Ce n’est pas un hasard si plusieurs conseillers de Trump ont minimisé la gravité de la pandémie, affirmant que des mesures de confinement prolongées causeraient une souffrance humaine équivalente, sinon supérieure, à celle de la maladie elle-même.
Les critiques ont souligné que cette approche ne faisait qu’augmenter les inégalités sociales et économiques, particulièrement en ce qui concerne les communautés les plus vulnérables. En effet, les populations les plus pauvres, les travailleurs précaires et les communautés raciales minoritaires ont été les plus durement frappées par les politiques de non-intervention et de minimisation des risques sanitaires. La manière dont ces populations ont été « sacrifiées » au nom de la « réouverture » de l’économie souligne une forme de biopolitique qui privilégie la rentabilité économique à la protection de la santé publique.
L’autre aspect de cette biopolitique a été l’usage du confinement comme moyen de contrôler non seulement la pandémie, mais aussi le corps social. Les déclarations de Trump, telles que celle où il suggère de « libérer » des États gouvernés par des démocrates en imposant des restrictions de plus en plus draconiennes, ont alimenté une série de protestations politiques. Ces actions ont exacerbé la polarisation politique, transformant la gestion de la crise sanitaire en une bataille idéologique où les impératifs de la santé publique ont été subordonnés aux considérations politiques.
L’argument économique derrière ces prises de position est également problématique. Des économistes et des politiciens, tels que le sénateur Mitch McConnell, ont suggéré que certains États en difficulté économique, surtout ceux avec des gouvernements démocrates, pourraient envisager la faillite plutôt que de demander des aides fédérales. Cette déclaration a mis en évidence un cynisme cruel et un manque de solidarité nationale, privilégiant une vision du gouvernement comme un acteur purement transactionnel plutôt qu’un protecteur du bien-être collectif.
Le recours aux données et aux chiffres a également été un terrain de manipulation. Des personnalités de l’administration Trump ont minimisé l'ampleur de la pandémie, avançant des chiffres qui ne correspondaient pas à la réalité des statistiques sanitaires. Des figures comme Scott Atlas, qui occupaient des postes de conseiller en matière de santé, ont avancé des arguments qui contrastaient fortement avec les recommandations des experts, notamment en suggérant que le confinement était plus dommageable que le virus lui-même. La quantification, dans ce cas, a joué un rôle décisif dans la réduction des risques humains à de simples calculs d’équilibre économique et politique.
Dans ce contexte, il devient évident que la gestion de la pandémie sous Trump n’a pas seulement été une affaire de politique sanitaire. Elle a révélé une confrontation directe entre deux modèles de gestion de la société. D’un côté, une logique fondée sur la préservation de la vie humaine et de l’autre, une logique de rentabilité économique qui ignore les conséquences humaines immédiates. Cette tension n’est pas nouvelle, mais elle a pris une forme particulièrement aiguë et visible pendant la crise du COVID-19.
Il est essentiel de comprendre que la gestion de cette crise a aussi soulevé des questions d’éthique publique. L’argument selon lequel l'économie devait être rétablie « à tout prix » a conduit à des choix de politiques qui ont mis en danger la vie de millions de citoyens. Cette approche soulève la question fondamentale de la responsabilité étatique envers la population : un gouvernement peut-il sacrifier une partie de sa population pour maintenir l’ordre économique ou politique ? Ces choix sont loin d’être innocents et s’inscrivent dans une logique plus large de gestion des corps humains, où certaines vies sont considérées comme étant plus dignes d’être protégées que d’autres.
Enfin, il convient de rappeler que la crise sanitaire a révélé une crise de la gouvernance et de la solidarité. L’incompétence de la gestion de la pandémie, mêlée à une idéologie de non-intervention, a exacerbé les inégalités et révélé l’impréparation systémique à une crise mondiale. La pandémie n’a pas seulement mis en lumière les limites du système de santé américain, mais aussi celles d’une société marquée par des fractures économiques et raciales profondes. Cela soulève la question de savoir si de telles crises peuvent véritablement être résolues sans une remise en question fondamentale des structures sociales et économiques en place.
L’impact des politiques migratoires de l'administration Trump sur les droits des demandeurs d'asile
L'administration Trump a adopté des mesures visant à modifier en profondeur le traitement des demandeurs d'asile aux États-Unis, avec des objectifs clairement définis pour réduire les admissions et renforcer les restrictions sur les droits des migrants. Ces politiques se sont appuyées sur une idéologie profondément sceptique à l’égard des demandeurs d’asile, les considérant comme des fraudeurs et des éléments indésirables dans le système d'immigration. Le résultat fut une répression systématique, marquée par une série de réformes juridiques et administratives visant à saborder les principes fondamentaux du droit d'asile.
Sous l'administration Trump, la « ligne abyssale » qui sépare les « bons » des « mauvais » migrants a été renforcée, une ligne qui non seulement déshumanise les individus à la recherche de protection, mais les place également au-delà des protections juridiques accordées aux citoyens. L'impact a été particulièrement grave sur les demandeurs d’asile originaires d'Amérique centrale, notamment du Guatemala, du Honduras et du Salvador, dont les taux d'octroi d'asile ont chuté de manière dramatique. Selon Human Rights First, le taux moyen d'octroi d'asile pour ces pays a diminué de 50 % par rapport à 2016, tombant à seulement 13,3 % des demandes acceptées. Ce recul se traduit par une réduction générale de près de 37 % des décisions favorables aux demandeurs d'asile par rapport à l'année 2016, avec un taux de seulement 27 % d'acceptations en 2020.
L'une des mesures les plus controversées fut la tentative d’instrumentalisation de la justice migratoire. L'administration Trump a pris un contrôle sans précédent sur les juges de l'immigration, modifiant la composition du Board of Immigration Appeals (BIA) pour en faire un organe moins indépendant et plus partisan. Environ deux tiers des 520 postes de juges de l’immigration ont été pourvus sous Trump, et les juges nommés ont eu des taux de rejet des demandes d'asile souvent supérieurs à 90 %, voire à 98 % dans certains cas. Cette situation a conduit certains juges, comme le juge Theodore McKee de la Cour d'appel du troisième circuit, à dénoncer la partialité flagrante du BIA dans certains dossiers, le qualifiant de simple « agence chargée d’assurer l'expulsion » des migrants, plutôt que d’un tribunal impartial.
Les pressions idéologiques n’étaient cependant pas les seules à affecter la procédure judiciaire. Les quotas de performance imposés aux juges de l'immigration ont exacerbé le problème. Les juges étaient contraints de traiter un nombre minimum de 700 cas de déportation par an pour satisfaire aux exigences de performance, un objectif difficilement conciliable avec les impératifs d'équité et de justice dans le traitement des demandes d'asile. Cela a conduit à une situation où, dans de nombreux cas, les migrants ne disposaient pas du temps nécessaire pour préparer leur dossier, et les juges se retrouvaient pris entre leurs obligations de rendement et leur devoir de justice.
Ce climat de pression et de politisation a provoqué une corrosion des principes fondamentaux de l'état de droit et des droits humains dans le domaine de l'immigration. En s'attaquant à la notion même de "droit d'asile", l'administration Trump a non seulement violé des principes de droit international, mais a aussi amplifié les inégalités structurelles qui préexistaient dans le système migratoire américain. L’immigration est devenue un enjeu idéologique, où les faits, la vérité et même la loi étaient relégués au second plan face à une politique de peur et de rejet des étrangers.
Il est important de comprendre que la politique migratoire de l’administration Trump s’inscrivait dans une longue tradition de rejet des migrants, mais qu’elle a poussé cette logique à son paroxysme. Ce qui distinguait l'approche de Trump, c'était la volonté de faire de la migration un phénomène systématiquement illégal et dangereux, un danger dont la gestion se faisait à travers une déconstruction systématique des protections légales des migrants. En forçant la ligne abyssale à se creuser davantage, cette politique a non seulement exacerbé les inégalités, mais a aussi délibérément mis de côté l’humanité des migrants pour les réduire à des numéros dans un système judiciaire corrompu.
Les effets de ces politiques sur la réputation et l'intégrité des cours d'immigration sont encore plus dramatiques lorsque l’on considère les répercussions sur la confiance du public dans l’indépendance de ces tribunaux. L'intensification de l'idéologie de l'exclusion abyssale a non seulement mené à des violations systématiques des droits humains, mais a également produit une érosion de la confiance dans le système judiciaire migratoire, qui n'était déjà pas perçu comme impartial avant ces réformes.
Ce processus de transformation du droit d'asile en un outil de contrôle social et politique a des répercussions qui vont bien au-delà des États-Unis. Il influence la perception globale de la migration et des réfugiés, renforçant des stéréotypes dangereux et divisant davantage les sociétés autour de la question de l’immigration. Ce phénomène ne doit pas être sous-estimé, car il met en lumière les dangers d'une politique migratoire qui transforme une question humanitaire en un enjeu de peur, de division et d'isolement.
La violence symbolique et la misogynie dans l’ère Trump : une étude des frontières du normatif, du transgressif et du punitif
L'ascension de Donald Trump à la présidence des États-Unis a révélé des dynamiques de pouvoir profondes et souvent inquiétantes, qui se sont manifestées non seulement dans ses politiques, mais aussi dans le langage et les gestes qu'il a utilisés pour solidifier sa base électorale. L’une des expressions les plus frappantes de cette dynamique a été l’incitation systématique de ses partisans à la violence symbolique, sous forme de chants comme "Lock her up!" ("Mettez-la en prison!"). Cette injonction s'est particulièrement concentrée sur des figures féminines, comme Hillary Clinton, mais aussi sur des figures politiques de l'opposition, marquant un rejet systématique et dégradant des femmes dans la sphère politique. Ce phénomène n’était pas simplement un slogan, mais une représentation d’une masculinité agressive, encouragée par Trump, qui a cristallisé des sentiments de révolte et d'exclusion. Mais au-delà de l’apparente exubérance de cette culture de la détestation, il est essentiel de comprendre que ces gestes et discours, loin d’être accidentels, illustrent un phénomène plus large de misogynie systématique et de rejet des normes de responsabilité politique.
Lors des élections de 2020, une étude menée par Jardina et al. (2020) a mis en lumière un aspect essentiel de cette dynamique : le rôle central de la "blancheur" dans les émotions suscitées par Trump. Tandis que ses partisans les plus ardents manifestaient une forte adhésion à son discours viril, un autre groupe significatif d'électeurs blancs a exprimé son rejet par un dégoût explicite envers Trump. Cela soulève une question cruciale : si la stratégie de l’affect a été efficace pour solidifier l’engagement de ses partisans de base, elle a aussi entraîné des effets secondaires non anticipés, notamment la répulsion qu’il a suscité chez d’autres segments de la population. Ce rejet, tout comme l’adhésion, s’inscrit dans une logique plus large de construction identitaire et de différenciation, où l’intensité des sentiments exprime moins un jugement moral qu’une affirmation de position sociale et raciale. Cette approche souligne que la politique de Trump n’a pas seulement été une affaire d’affrontement économique ou de sécurité, mais une lutte sur les frontières sociales et culturelles, où la misogynie joue un rôle clé.
La violence symbolique autorisée par Trump a non seulement renforcé un sentiment d’unité chez ses partisans, mais elle a aussi permis de dénouer des structures sociales plus profondes. L’analyse de cette violence nous aide à comprendre comment certains stéréotypes et normes sociales sont reproduits, voire intensifiés, dans le discours politique. En particulier, l’attaque systématique contre les femmes dans la sphère politique – que ce soit sous forme de critiques de leur apparence ou de leur crédibilité – a révélé une misogynie enracinée, qui n’était pas simplement le produit d'individus isolés mais le résultat d'un système où la féminité elle-même est mise en question comme une forme de pouvoir subversif.
Ce phénomène est particulièrement frappant dans l’esthétique féminine qui s’est imposée dans l’entourage de Trump. Comme l’a souligné Robin Givhan (2021), l’apparence soignée et la conformité à un modèle de féminité standard ont été des éléments de défense contre les accusations qui se sont abattues sur les femmes proches de Trump. Ces femmes étaient des instruments politiques qui, tout en incarnant un idéal de féminité stéréotypé, agissaient aussi comme des boucliers contre les attaques misogynes qui visaient leur patron. Loin d’être une simple question de mode, cet uniformité esthétique portait une dimension politique profonde, un moyen de défense et de dissimulation dans un contexte où le rejet de la féminité était au cœur de l’agenda de Trump.
Le phénomène du "pardon" a également joué un rôle crucial dans cette dynamique, en particulier lors de son mandat présidentiel, où Trump a accordé des pardons à des individus condamnés pour des crimes liés à des actions politiques. Loin de s'agir simplement d'une tactique pour désarmer ses opposants, ces pardons reflétaient une forme de "mépris pour la responsabilité" qui, à son tour, réaffirmait la structure de pouvoir selon laquelle certains, notamment les hommes blancs, échappaient aux conséquences de leurs actes. Ce phénomène souligne l’inégalité des sanctions dans un contexte où l’élite masculine blanche était protégée, tandis que les autres – en particulier les femmes et les minorités – étaient continuellement punies et dévalorisées.
Trump n’a pas seulement exacerbé les fractures raciales et sociales existantes aux États-Unis ; il a aussi révélé la pérennité de certaines formes de violence symbolique qui semblent s’inscrire dans les structures mêmes de la culture politique américaine. Le chant "Lock her up!" n’était pas un simple appel à l’incarcération, mais un geste symbolique de rejet, une négation de la place des femmes dans l’arène politique. De ce point de vue, il est essentiel de comprendre que la misogynie de Trump n’était pas seulement un sous-produit de sa politique, mais bien une composante centrale de son projet idéologique. Par conséquent, l’analyse des violences symboliques qu'il a légitimées permet de réfléchir plus largement sur les mécanismes d'exclusion qui continuent de structurer les rapports sociaux et politiques, en particulier à l'égard des femmes et des minorités.
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