La résolution des déplacements et des efforts dans une barre axiale soumise à une charge variable exige une approche rigoureuse qui intègre à la fois l’équilibre statique, les relations cinématiques, la loi de Hooke, et les conditions aux limites. Considérons une barre de longueur LL, encastrée aux deux extrémités, soumise à une charge répartie linéairement croissante depuis zéro à une extrémité jusqu'à une valeur p0p_0 à l'autre. Cette configuration conduit à un système statiquement indéterminé, car le nombre d’inconnues de réaction dépasse celui des équations d’équilibre disponibles.

La fonction de charge p(x)p(x), linéaire en xx, s’écrit p(x)=p0Lxp(x) = \frac{p_0}{L} x en tenant compte des conditions aux limites p(0)=0p(0) = 0 et p(L)=p0p(L) = p_0. L’équilibre global de la barre, représenté par le diagramme de corps libre, fournit une première relation liant les deux réactions RAR_A et RBR_B aux extrémités. Cependant, cette relation n’est pas suffisante pour déterminer ces forces de réaction de manière unique.

Afin de dépasser cette indétermination statique, on doit intégrer les relations cinématiques reliant la déformation à la force interne N(x)N(x), ainsi que les conditions aux limites sur le déplacement axial u(x)u(x). La force interne, fonction inconnue à déterminer, s’exprime à partir de l’équilibre local et de l’intégration de la charge distribuée :

N(x)=RAp02Lx2N(x) = -R_A - \frac{p_0}{2L} x^2

L’équation différentielle de la déformation, dérivée de la loi de Hooke, prend la forme :

EAdudx=N(x)E A \frac{d u}{d x} = N(x)

EE est le module d’élasticité et AA l’aire de la section transversale.

L’intégration de cette équation conduit à :

u(x)=RAEAxp06EALx3+Cu(x) = -\frac{R_A}{E A} x - \frac{p_0}{6 E A L} x^3 + C

Deux conditions aux limites sur le déplacement sont imposées par l’encastrement aux extrémités : u(0)=0u(0) = 0 et u(L)=0u(L) = 0. La première condition entraîne l’annulation de la constante d’intégration CC, tandis que la deuxième permet de déterminer explicitement la réaction RAR_A :

RA=p0L6R_A = -\frac{p_0 L}{6}

En substituant cette valeur, on obtient la réaction RB=p0L3R_B = -\frac{p_0 L}{3}, ainsi que la distribution complète de la force interne et du déplacement axial.

Il est essentiel de souligner que dans ce problème, les réactions aux extrémités sont négatives, indiquant qu’elles s’opposent aux charges appliquées, ce qui correspond à l’intuition physique des forces de réaction. Le diagramme de la force interne N(x)N(x) décroît constamment, puisque la charge est positive et augmente linéairement, et le point où N(x)N(x) s’annule correspond au déplacement axial maximal.

L’analyse démontre clairement l’équilibre subtil entre les inconnues supplémentaires introduites par les conditions d’encastrement et les conditions supplémentaires de déplacement, révélant que la distinction entre problème statiquement déterminé et indéterminé réside essentiellement dans la nature des conditions aux limites et dans la nécessité d’intégrer ces conditions dans la résolution.

Au-delà de cette démonstration, il est crucial pour le lecteur de comprendre que la vérification dimensionnelle des termes est une étape indispensable dans tout raisonnement de mécanique des milieux continus, assurant la cohérence physique des résultats. De plus, il est important d’intégrer la notion que dans des barres non prismatiques, où la section varie le long de la longueur, les équations se complexifient mais le principe fondamental reste identique : l’interaction entre contraintes, déformations et conditions aux limites conditionne la réponse mécanique du système. Enfin, cette approche peut être étendue à des problèmes plus complexes où la distribution des charges n’est pas linéaire, ou encore à des cas dynamiques, à condition d’adapter les équations aux nouvelles contraintes.

Comment la symétrie du tenseur de contrainte assure l'équilibre des corps solides

Le tenseur de contrainte joue un rôle fondamental dans la modélisation de la distribution des forces internes dans un corps solide. La compréhension de son divergence et de son comportement dans des configurations de stress complexes permet d'étudier l'équilibre mécanique des structures tridimensionnelles. Dans ce contexte, il est essentiel de vérifier que les équations qui gouvernent ce système respectent les principes fondamentaux de l'équilibre des forces et des moments.

Pour comprendre la divergence du tenseur de contrainte, il convient de manipuler l'expression du tenseur de contrainte à l'aide de dérivées et de règles de produit. Lorsqu'on prend la dérivée du tenseur par rapport aux coordonnées spatiales, on peut obtenir l'expression suivante, qui montre que la divergence du tenseur de contrainte est nulle. Ce résultat est important car il indique qu'aucune force interne nette ne s'accumule en un point donné du corps, ce qui est une condition nécessaire pour l'équilibre mécanique de la structure. Cette propriété est particulièrement utile pour vérifier que les tensions internes dans un matériau ne produisent pas de distorsions non compensées, assurant ainsi l'intégrité et la stabilité du système.

En raison de la forme particulière du tenseur de contrainte, on peut conjecturer que l'une des directions principales de l'influence des contraintes est la direction radiale. Cette hypothèse peut être vérifiée en étudiant les valeurs propres du tenseur dans la direction radiale et en comparant celles-ci aux directions tangentielles. Les résultats montrent que les valeurs propres sont indépendantes de l'orientation tangente, ce qui confirme que la direction radiale joue un rôle privilégié dans la distribution des contraintes.

Les valeurs principales de contrainte, à savoir la contrainte radiale et la contrainte tangente, varient selon la position dans la sphère. À la surface intérieure, la contrainte radiale atteint sa valeur maximale de compression, tandis que la contrainte tangente est en tension. Ces variations permettent de mieux comprendre les effets de la géométrie sur les forces internes et les tensions qui agissent dans le matériau. Par ailleurs, la contrainte tangente, qui atteint également une valeur maximale à la surface intérieure, diminue progressivement vers l'extérieur, ce qui reflète la complexité de l'interaction entre les forces internes et la géométrie de la structure.

Un autre principe clé dans la mécanique des solides est l'équilibre des moments. Pour qu'un système soit en équilibre, il est nécessaire que la somme des moments résultants, dus aux forces appliquées, soit nulle. Cela est illustré par l'exemple de la structure cubique, où les moments créés par les forces sur les faces du cuboïde doivent se compenser. Dans cette situation, la somme des moments doit être égale à zéro, ce qui conduit à l'exigence que le tenseur de contrainte soit symétrique. Cette symétrie est cruciale pour garantir l'équilibre des moments dans un corps solide. La condition de symétrie implique que certaines composantes du tenseur, comme les composantes de cisaillement, doivent être égales et opposées, assurant ainsi que les moments causés par les forces internes sont équilibrés.

En conséquence, l’équilibre des moments impose que le tenseur de contrainte soit toujours symétrique. Cette symétrie se traduit par l’égalité des éléments en dehors de la diagonale du tenseur. Ainsi, le tenseur de contrainte, qui est initialement exprimé par neuf composantes, peut être simplifié en six éléments indépendants. Cette réduction du nombre d'indépendances est fondamentale pour la simplification des calculs et pour la compréhension des interactions entre les forces dans des structures plus complexes.

Le cas particulier de la barre axiale, que l'on a exploré précédemment, montre comment ces principes s'appliquent à une situation unidimensionnelle. Dans ce cas, il n'existe qu'une seule direction possible pour le flux de forces, et la contrainte est purement axiale. L'équation de l'équilibre pour cette configuration est obtenue en intégrant les termes de la contrainte axiale sur la section transversale de la barre. L'analyse montre que l'équation d'équilibre de la barre peut être dérivée des équations générales de l’équilibre, ce qui permet de mieux comprendre comment les lois de la mécanique des milieux continus s'appliquent à des structures simples mais fondamentales.

Ainsi, l’étude des contraintes et des équilibres dans les corps solides révèle des principes universels qui régissent le comportement mécanique des matériaux sous l'effet de forces internes et externes. L’idée que le tenseur de contrainte doit être symétrique pour assurer l’équilibre des moments n’est pas seulement une propriété mathématique, mais une condition fondamentale pour la stabilité de toute structure. De plus, l'importance de la divergence nulle du tenseur de contrainte dans la formulation des conditions d'équilibre souligne la nécessité d'une approche rigoureuse et précise pour l’analyse des corps solides.